Courants océaniques dans l`Atlantique Nord

publicité
DES RECHERCHES SUR LE CLIMAT
Courants océaniques dans l’Atlantique Nord
La variabilité du climat européen dépend
largement des interactions entre
l’atmosphère et l’océan Atlantique Nord.
LE COURANT NORD ATLANTIQUE
Le climat européen est déterminé par les échanges
de chaleur entre l’océan et l’atmosphère, les vents d’Ouest
et le courant Nord Atlantique. Ce dernier n'a une influence
prépondérante sur la température moyenne que dans
les régions situées au nord de l'Écosse, mais il limite
l’extension des glaces de mer, en apportant chaleur et sel
aux hautes latitudes. Il est aussi un pilier du tapis roulant
océanique, car il alimente le renouvellement des eaux
profondes dans les mers subpolaires.
Le courant Nord Atlantique
est une extension septentrionale du Gulf Stream
composée de deux branches très fluctuantes
entremêlées de tourbillons.
SURVEILLER L’ATLANTIQUE
NORD : LE PROJET OVIDE
Le projet Ovide (Observatoire de la variabilité
interannuelle à décennale en Atlantique Nord),
est la contribution française à ce réseau.
Depuis 2002, des mesures sont réalisées tous
les deux ans le long d’une section hydrographique
allant du Portugal au Groenland. L’outil essentiel
utilisé est une bathysonde (des capteurs et
28 bouteilles de prélèvement montés sur un
châssis) que l’on descend au fond de l’océan,
navire à l’arrêt, à l’aide d’un câble électroporteur.
Sont ainsi mesurés température, salinité, oxygène
dissous et courants marins, ce qui permet
d’identifier les courants, d’en déterminer l’origine
et de quantifier les transports de masse, chaleur
et sel correspondants. L’eau de mer prélevée
à des profondeurs choisies et analysée à bord
sert entre autres à l’étude du cycle du carbone.
Bathysonde ramenée à bord, au large du Groenland.
© Ifremer / Ovide 2002
UN RISQUE
DE RALENTISSEMENT
Depuis le petit âge glaciaire du XVIIIe siècle, la surface
de notre planète se réchauffe. Mais ce réchauffement
s’accélère depuis trente ans, un phénomène aujourd’hui
clairement imputé aux activités humaines.
Les prévisions des modèles océan/atmosphère les plus
récents incitent à penser que le tapis roulant pourrait
sensiblement ralentir en Atlantique Nord d’ici un siècle.
Compte tenu de l’incertitude de ces prévisions,
la communauté scientifique internationale a mis
en place un réseau de surveillance de la circulation
océanique, afin de mieux comprendre les équilibres en
présence et d’améliorer les prévisions par les modèles.
Prévisions du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution
du climat) pour l’intensité de la plongée du tapis roulant en Atlantique
Nord.
LA MULTIPLICITÉ
DES COURANTS
Aux croisements avec la section Ovide, les deux
branches du courant Nord Atlantique transportent
entre 18 et 22 Sv d’eau chaude et salée vers le nord,
pendant que le courant Profond de Bord Ouest, collé
à la côte Est du Groenland, ramène vers l’Atlantique
entre 9 et 11 Sv d’eau refroidie. D’autres courants
aussi puissants contribuent au tapis roulant :
surplombant ce courant profond, le courant Est
Groenland-Irminger transporte vers le sud 20 Sv
d’eaux polaire et Atlantique partiellement refroidies,
et un combat d’influence entre les eaux provenant
des mers Méditerranée, du Labrador et du seuil
Écosse/Féroé influe fortement sur la circulation,
entre 1000 et 2000 m de profondeur.
Circulation en Atlantique Nord sur fond de bathymétrie.
En blanc et trait marron, la section Ovide. © Ifremer, Pascale Lherminier
L’unité typique de débit d’un courant océanique est
le Sverdrup : 1 Sv = 1 million de mètres cube par seconde,
soit environ la somme des débits de tous les cours d’eau
du monde.
Transformation des eaux chaudes du courant Nord Atlantique en eaux denses, et coupe
de température de la section Ovide. © Ifremer, Pascale Lherminier
Les campagnes Ovide ont déjà montré une forte variabilité
des courants et des propriétés des masses d’eau
dans l’Atlantique Nord.
CENTRE NATIONAL
DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
Institut National des Sciences de l’Univers du CNRS
illustrations tous droits réservés
Téléchargement