1 Introduction
Dans tout ce travail, Kest un corps de caract´eristique 0 complet pour une valua-
tion discr`ete de corps r´esiduel kparfait de caract´eristique p > 0, OKest l’anneau
des entiers de K,West l’anneau des vecteurs de Witt W(k), K0est le corps
FracW,eest l’indice de ramification [K:K0] et on fait le choix d’une uni-
formisante πsur K. On notera ¯
Kune clˆoture alg´ebrique de K,O¯
Kl’anneau des
entiers de ¯
K,Cple compl´et´e pour la topologie p-adique de ¯
Ket Gle groupe de
Galois Gal( ¯
K/K).
Soit XKun sch´ema propre et lisse sur K; si XKadmet un mod`ele Xpropre
et lisse sur OK, de fibre sp´eciale Ysur k, Fontaine a conjectur´e l’existence d’un
isomorphisme canonique (conjecture Ccris dans [Fo4]):
Bcris ⊗QpHi
et(X¯
K,Qp)∼
→Bcris ⊗K0Hi
cris(Y)
compatible `a toutes les structures (action de Galois, Frobenius, filtrations apr`es
tensorisation par K). Grˆace `a une interpr´etation cristalline de l’anneau Acris, `a
savoir lim
←− H0
cris(O¯
K/pO¯
K, Wn), Fontaine et Messing ont montr´e Ccris dans [FM]
pour K=K0et dimXK≤p−1. La conjecture a ensuite ´et´e d´emontr´ee en toute
g´en´eralit´e, mais par une m´ethode diff´erente, par Faltings dans [Fa1]. Quelques
ann´ees plus tard, apr`es l’introduction de l’anneau Bst par Fontaine ([Fo2]) et
de la cohomologie cristalline `a pˆoles logarithmiques par Hyodo et Kato ([HK]),
l’analogue de Ccris au cas o`u Xest semi-stable sur OKa pu ˆetre ´enonc´e (Cst),
Kato l’a d’abord d´emontr´e pour dimXK<(p−1)/2 ([Ka]) puis Tsuji a ´etendu
sa preuve au cas g´en´eral ([Ts]). Au cours de la d´emonstration, Kato est amen´e `a
consid´erer l’analogue logarithmique de la construction de Bcris, et la bonne base
logarithmique (qui remplace la base Wn(k) du cas classique) s’av`ere ˆetre, pour
K=K0par exemple, non pas (N→Wn,17→ p) ou (N→Wn,17→ 0), mais
la P.D. log-alg`ebre polynomiale (N→Wn< u >, 17→ u). On obtient alors
([Ka],3.3) un anneau raisonnable, not´e ici d
Bst, plus gros que Bst, qui d´epend de
mˆeme de π, muni d’un op´erateur de monodromie, d’un Frobenius, d’une action
de Get tel que Bst (d´efini avec le mˆeme π) s’identifie aux ´el´ements de d
Bst an-
nul´es par une puissance de la monodromie (lemme (7.1) ou [Ka],3.6). On peut
par ailleurs d´efinir sur d
Bst une filtration naturelle (voir section 2) qui v´erifie le
crit`ere de transversalit´e de Griffiths avec la monodromie.
Une question naturelle se pose alors: l’action de Gsur d
Bst permet de d´efinir
de la mˆeme fa¸con qu’avec Bcris ou Bst une classe de repr´esentations p-adiques de
Gqu’on appelle repr´esentations d
Bst-admissibles (d´efinition (3.2)), quelle est leur
relation avec les repr´esentations p-adiques de Gsemi-stables ? Dans ce travail,
nous montrons qu’il s’agit des mˆemes repr´esentations (th´eor`eme (3.3)). Soient
d
Dst(V) = (d
Bst ⊗QpV)Get Dst(V) = (Bst ⊗QpV)G; on sait que la monodromie
induite sur K⊗K0Dst(V) ne v´erifie pas, en g´en´eral, le crit`ere de transversalit´e
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