Les généralistes de plus en plus souvent condamnés
La justice est de plus en plus sévère avec les généralistes. Selon le rapport du Sou Médical,
lorsque ces derniers se sont retrouvés à la barre d’un tribunal, 6 fois sur 10 ils ont été
condamnés l’an passé. La profession est désormais sur la troisième marche du podium des
spécialités les plus condamnées au civil. Le paradoxe est que son taux de sinistralité demeure
proche de 1%, soit bien moins que dans les autres disciplines.
Les tribunaux sont de moins en moins tendres avec les médecins généralistes. Selon le dernier
rapport du Sou Médical, ces derniers s’alignent désormais sur le taux de condamnation des
professionnels de santé jugés « à risque » comme les chirurgiens et les obstétriciens. Sur les 78
généralistes qui se sont trouvés à la barre d’un tribunal en 2010, 46 ont en effet été condamnés. Au
civil, 6 fois sur 10 un procès tourne désormais en défaveur du médecin généraliste, alors que ce
n’était le cas qu’une fois sur deux en 2009. Le taux de condamnation des généralistes à la barre des
tribunaux a tout simplement bondi de 10 points en un an. Et au pénal, c’est encore pire. 75% des
condamnations se sont soldées par une condamnation. Même si cette dernière statistique ne porte
que sur quatre affaires impliquant au pénal des généralistes l’an passé, c’est peut-être une indication
supplémentaire de la sévérité des magistrats.
Plus souvent condamnés au civil qu’au pénal
Les généralistes seraient-ils dans le viseur de la justice ? Selon Le Sou, le médecin de famille se
trouve tout particulièrement exposé au risque de mise en cause et de condamnation surtout depuis le
médecin traitant, du fait des responsabilités accrues qui en ont résulté de cette réforme. «On le
constate davantage chaque année: le généraliste, au coeur de la chaine de soins, se trouve
particulièrement exposé au risque de mise en cause et de condamnation», observe le rapport du Sou
Médical. Ces obligations se répercutent à la fois en termes de fréquence et de gravité. Toutefois ces
résultats doivent être relativisés. En 2010, 78 confrères ont été amené à s’expliquer devant un
prétoire, contre 100 l’année précédente. Et, en valeur absolue, ce sont donc presque autant de
médecins généralistes qui ont été condamnés, au civil, en 2010 (46) qu’en 2009 (49).
Et puis, les généralistes conservent, en 2010, un taux de sinistralité assez bas et même en légère
diminution par rapport aux années précédentes. Les 44.141 généralistes sociétaires du Sou lui ont
adressé 370 déclarations (dont 351 en exercice libéral). Ce qui signifie que 0,96% d’entre eux ont fait
l’objet d’une mise en cause l’an passé, contre 1% en 2009 et 1,1% en 2008. Des chiffres à comparer
avec 5,6% d’ophtalmologistes qui ont adressées une déclaration au Sou, 18,2% des anesthésistes et
39% des chirurgiens en libéral !