Cours 5 - Cours de linguistique théorique et descriptive

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Théorie linguistique
12/10/2010
Cours 5
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Durant les précédentes séances nous avons vu beaucoup de choses :
Relation fondamentale entre le prédicat et l’argument
La définition d’un argument
La notion de rôle thématique
La nature de la relation univoque entre le rôle thématique et l’argument
La notion de relation structurale
La théorie universelle pour représenter les différents constituants : théorie
x-barre pour décrire les relations entre les constituants
La catégorie simple la catégorie complexe
Le groupe nominal est une projection d’une tête fonctionnelle
Qu’est ce que le degré ? (qui est une projection)
Certains groupes peuvent fonctionner comme arguments
Certaines catégories sélectionnent des arguments : verbe, les noms
dérivés, les noms spécifiques (ex : qui indiquent l’idée de la création)
Le rôle thématique POSSESSEUR vient de la structure elle-même (ex :
« La maison de Paul ». « Paul » définit un contenu argumental donc il a
rôle thématique structural mais pas lexical car ce n’est pas un nom qui
assigne ce rôle mais la structure elle-même)
A-Classification des verbes en fonction de la sélection thématique
Classe des verbes intransitifs :
1. Verbes inergatifs : par exemple « marcher ». Les propriétés de ces verbes
sont qu’ils s’utilisent avec l’auxiliaire avoir’, ils ne peuvent pas s’utiliser
dans une construction impersonnel (ex : Il a marché beaucoup d’enfants),
ils ne peuvent pas être employés sous leur forme participative de façon
autonome (ex : Marché longtemps Paul s’est couché).
2. Verbes inacusatifs (agentifs) : par exemple « venir, arriver ». Ils peuvent
avoir des sujets inanimés ou animés. Les propriétés de ces verbes sont
qu’ils s’utilisent le plus souvent avec l’auxiliaire être’, ils peuvent se
mettre en début de phrases sous leur forme participative.
On distingue les langues ergatives et les langues nominatives/accusatives
(indo-européennes). Dans une langue ergative le sujet du verbe intransitif porte
la même maque casuelle que l’objet du verbe transitif. Cette marque casuelle
correspond au cas absolutif qui est porté par l’objet. Le sujet d’un verbe transitif
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porte une marque casuelle spéciale qui est le cas ergatif. Dans une langue
nominative/accusative, le sujet du verbe intransitif porte la même marque
casuelle que le sujet du verbe transitif. L’objet porte la marque casuelle qui est
le cas accusatif.
Classe des verbes transitifs :
1. Verbes bitransitifs : par exemple « donner, emprunter ». Ils sont
susceptibles d’accepter simultanément deux compléments objets.
2. Verbes transitifs simples :
Verbes agentifs
Verbes psychologiques
B-Test de distinction entre les verbes inergatifs et les verbes inacusatifs
On utilise la préposition « en ». On cherche à savoir si une partie du
groupe-complément peut être pronominalisée par la préposition « en » dans le
cas des verbes intransitifs (inergatifs & inacusatifs) et transitifs.
1) Le frère de Paul a marché toute la nuit. => *Le frère en a marché toute la nuit.
Commentaires :
À partir de « frère de Paul », on ne peut pas pronominaliser par la
préposition « en ».
2) Je connais le frère de Paul. => J’en connais le frère.
3) Il est arrivé la fille d’un ministre. => IMPOSSIBLE
4) Il est arrivé trois accidents. => Il en est arrivé trois.
5) Pierre a lu la préface du livre. => Pierre en a lu la préface.
Commentaires :
On est dans le cas d’un verbe transitif. « du livre » est de la forme « de » +
un groupe nominal. Une séquence à laquelle on peut faire correspondre
une autre séquence avec la préposition « en ».
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L’argument unique du verbe inacusatif semble se
comporter comme l’objet du verbe transitif. L’argument
unique du verbe inergatif semble se comporter comme le
sujet du verbe transitif.
Dans le cas des verbes inergatifs on ne peut pronominaliser un
complément en « de » en ce qui concerne la pronominalisation par la préposition
« en ».
6) La préface de ce livre surprendra tout le monde. => La préface en surprendra
tout le monde.
Commentaires :
« surprendre » est un verbe transitif dont le sujet contient un complément
en « de ». On ne peut pas faire une phrase avec « en ».
On souhaite expliquer grammaticalement et formellement la différence vue
au sujet des verbes inergatifs et inacusatifs. On constate qu’il y a une asymétrie
entre la position objet et sujet. On avance l’hypothèse suivante :
1. L’argument du verbe inergatif est vraiment l’argument-sujet du verbe
inergatif. Il sélectionne un argument-sujet.
2. Le verbe inacusatif ne sélectionne qu’un seul argument qui n’est pas
un argument-sujet mais un argument-objet. Il se caractérise par le fait
qu’il sélectionne un argument-objet et non un argument-sujet.
C-Utilisation de la théorie x-barre dans le cas des verbes intransitifs et transitifs
Cette théorie nous aide à donner une représentation géométrique des
relations lexicales des éléments dans une phrase. On fait correspondre à une
propriété lexicale une représentation géométrique. Le propre de cette théorie est
qu’elle distingue la tête, la position du complément et la position du
spécificateur. Elle se répète à l’infini pour toutes les catégories mais cela
n’implique pas que toutes les catégories aient un complément ou un
spécificateur.
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1. Le verbe transitif « RENCONTRER »
Le verbe « rencontrer » sélectionne deux arguments.
V est la sœur de DP ; V(barre) est la sœur de DP ;
l’ensemble est dominé par VP ; DP est un groupe
nominal.
2. Le verbe inergatif « MARCHER »
Il n’y a pas d’argument objet direct donc V est dominé par
V(barre). VP domine DP qui va être le sujet fonction du
SPECIFICATEUR mais il n’y pas de complément de VP.
3. Le verbe inacusatif « ARRIVER »
VP contient une position de complément et il n’y a pas de
position de SPECIFICATEUR. Il y a une sélection directe
d’un argument objet et non sujet.
D-La sélection catégorielle et le schéma x-barre
On étudiera le groupe nominal et la proposition.
D-1-Étude de la proposition
C’est un groupe verbal (VP) mais la structure interne d’une proposition
sera plus structurée. Elle ne se résume pas à un groupe verbal (VP) qui est un
domaine représentatif de la relation prédicat-argument. On a besoin d’un objet
plus complexe que le groupe verbal (VP). Si la phrase est la projection d’une
tête, elle sera un élément qui sera commun à toutes les propositions. La phrase
est décrite par une propriété qui vaut pour l’ensemble de la proposition. On peut
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penser à un temps fini. Dans la nouvelle structure de la proposition que nous
allons adoptée, le groupe verbal va être le complément d’une catégorie
fonctionnelle que l’on appellera la catégorie temps.
Donc, la proposition a comme tête une catégorie TP (temps). Le
complément de T est VP. Le spécificateur de TP sera une position DP. La
proposition comme dans tous les domaines syntaxiques peut s’écrire dans le
cadre de la théorie x-barre. La phrase est une flexion temporelle.
1) Pierre rencontre Paul.
Commentaires :
Il y a 2 arguments et 1 catégorie qui les sélectionne.
2) Pierre a rencontré Paul.
Commentaires :
Il y a 2 arguments mais un élément ne fonctionne pas comme élément
thématique qui n’a pas sa position dans le groupe verbal (VP). Il se
trouve à l’extérieur du groupe verbal (VP) : ici il s’agit de « a ».
3) Il est arrivé deux personnes.
Commentaires :
va-t-on mettre le terme « il » qui n’est pas un argument ? C’est un
élément qui n’a aucun contenu argumental et est vide syntaxiquement. Il
ne reçoit aucun rôle thématique. On va l’insérer à l’intérieur de la
structure géométrique mais à l’extérieur du groupe verbal (VP).
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