Fiche descriptive du site PAGE Niger – Mékrou au Niger

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Fiche descriptive du site PAGE Niger – Mékrou
au Niger
1. Nom du site
Site 1 : Niger-Mékrou (Commune rurale de Tamou au Niger)
2. Localisation générale
Le site Mékrou est situé dans la Commune Rurale de Tamou dans la partie Sud-ouest du
Département de Say à Tillabéri. Il est compose du fleuve Mékrou et ses berges dans la
commune.
 Région administrative : Tillabéri
 Département : Say
 Commune rurale : Tamou
 Localités : Maorey Koira
La commune rurale de Tamou couvre une superficie de 2 530 km² et est limitée :
• Au Nord par la Commune Urbaine de Say et la commune rurale d’Ouro Guéladio;
• Au Sud par le parc w
• A l’Est par le fleuve Niger et les communes de kirtachi et de Falmey;
• A l’Ouest par le Burkina Faso.
Le chef-lieu de la commune, Tamou est situé à environ 90km de la capital du Niger (Niamey)
et à 45 km de Say (chef-lieu du département).
.3. Carte du site
4. Description générale et caractéristiques physiques du site
 Climat : La commune rurale de Tamou est caractérisée par deux types de climat : Un
climat sahélo- soudanien au Nord, où les précipitations sont de l’ordre de 400 à 600 mm
et un climat soudanien au Sud où le régime pluviométrique avoisine les 800 mm. Cette
pluviométrie est caractérisée par une forte variation dans l’espace et dans le temps.
 Hydrographie : la commune de Tamou est caractérisée par les eaux de surface et les
eaux souterraines :
-
Eaux de surface : l’hydrographie de la commune comprend essentiellement les cours
d’eau fossiles, des ravins à écoulement intermittents après les pluies et les mares
permanentes et semi permanentes. Parmi les cours d’eau, le Fleuve Niger constitue
la limite Est de la commune avec quatre affluents : le Goroubi, le Diamangou, la
Tapoa et la Mékrou.
-
Eaux souterraines : la nappe alluvionnaire dans les vallées des cours d’eau et les bas
fonds, favorise le fonçage des puits maraîchers offrant ainsi aux localités des
conditions de mise en valeur agricoles pour le développement des cultures
maraîchères et la pratique de la pêche. Rappelons que la commune rurale de Tamou
se trouve dans la zone du Liptako Gourma (zone de socle).
 Le relief : de nos jours, les formes de relief observables dans la commune sont :
- le plateau formé par la bordure du continental terminal (argiles gréseuse
festonné avec de nombreuses buttes témoins vers le sud-ouest). l’altitude
maximale de ce plateau est de l’ordre de 340 m à l’ouest ;
- la pénéplaine, formée par le socle constitué de granite, gneiss magmatique, séries
métamorphiques, et roches vertes intrusives, qui représentent la
limite du
bouclier mossi ;
- un ensemble érodé plat où les seuls reliefs sont constitués par les buttes témoins
du continental terminal, l’altitude est de l’ordre de 200 à 220 m au nord ;
- la vallée du fleuve Niger à l’est dans le socle granito magmatique relativement
encaissé au sud dont la largeur varie entre 500 m et 300 m. son altitude la plus
basse se situe au sud est de170 m et son altitude la plus élevée est de 180 m au
nord.
 Sols : la carte pédologique simplifiée de la commune fait ressortir quatre (4) types de
sols :
-
les sols lithiques formés d’un niveau meuble plaqué sur une dalle
imperméable aux racines. Ces types de sols sont rencontrés dans le Parc
national du W dans la partie Sud de la commune ;
-
les sols sableux rencontrés surtout dans le Nord de la commune,
-
les sols latéritiques, qui occupent la plus grande superficie de la commune.
-
les sols hydromorphes appelés habituellement sols de bas-fonds ou de
cuvettes. Ils sont localisés dans la vallée du fleuve, les mares et le long des
affluents.
 la flore : La commune de Tamou dispose d’importantes ressources naturelles et des
formations végétales plus ou moins denses (importantes) et diversifiées (variées) :
-
Au niveau des aires de protégées, le couvert végétal herbacé est constitué d’un
tapis graminéen à dominé par Antropogon gayanus, Eragrostis tremula, Aristida sp.
Dihetoropogon agirupii (havandam), etc.
La strate arbustive plus dense par endroits est composée généralement de Celtis
intégrifolia, Ximenia americana, Boscia senegalensis, Cadaba farinosa qui forment
des massifs forestiers plus ou moins denses par endroit, parsemés ça et là de grands
arbres dont : Khaya sengalensis, Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus ernaceus,
Bombax costatum, Adansonia digitata, etc. Ces derniers sont plus réguliers et plus
importants le long des cours d’eau.
-
Au niveau des zones marginales et zones d’exploitation agricole (zones de cultures),
la végétation arborée est respectivement composée de ligneux à dominance de
combretacées et de grands arbres aussi variés que dans les aires protégées, mais
moins denses. La couverture arbustive souffrant de pression anthropique, est
autant diversifiée que celle des airs protégées ; tandis que les herbacées sont
représentées par : Cassia Obtisifolia,
Zornia glochidiata, Aristida mutabilis,
Cenchrus biflorus, Andropogon guyanus, Penisetum pedicelatum etc.
 Faune : la faune est riche et variée (Parc W avec 220 000 ha et Réserves Totale de
Faune avec 76 000 ha), on trouve généralement :
-
les carnivores : lions, hyènes, léopard, chacal, etc. ;
-
les herbivores : buffles, éléphants,
hippopotame, singes, phacochères, les
grandes antilopes, etc ;
-
les rongeurs : lièvres, écureuils, le groupe des rats, etc.,
-
les oiseaux : les aigles et vautours, pintades, pigeons, francolin, le grand calao et
une multitude d’oiseaux (plus de 300 espèces différentes sont dénombrées), etc.
-
et des reptiles Naja nigricolis, python de sebac, varan terrestre et d’eau.
-
Plusieurs espèces de poissons sont identifiées (tilapias, clarias) et des crapeaux ;
-
Il y’a, à l’approche des récoltes, des buffles et les éléphants migrent vers les
zones agricoles (Djangoré, Karé, Guiémé et Debiel).
 Occupation actuelle des sols :
De nos jours, les cultures pluviales couvrent plus de 43% du territoire de la commune suivie
d’une disparition quasi-totale de la jachère qui en 1975 occupait 3% du territoire. Les sols
nus couvrent 10% soit 30716,34 ha du territoire communal de Tamou.
La période actuelle, se caractérise par réduction sensible des formations végétales à
l’exception de la savane arbustive. En effet, la brousse tachetée dans tous ces états se trouve
dans un état de dégradation avancée. La brousse tachetée dégradée et la brousse tachetée
très dégradée occupent respectivement 8,97% et 8,90% actuellement. La brousse tachetée
régulière quant à elle n’occupe que moins de 1% du territoire communal. Par ailleurs, la
savane arbustive occupe près de 19% même si des secteurs peu dégradées à très
dégradées ; couvrent respectivement 3,79% et 1,21%.
Carte N°2 : Occupation des sols de la commune (2014)
5. Caractéristiques humaines du site
La commune de Tamou compte 96.922 hbts en 2014 composés de 49.584 hommes et 47.338
femmes (population réactualisée avec un taux d’accroissement naturel de 3,9 % soit une
densité de 38 hbts/km² (DDP/AT/DC Say). Les femmes représentent 48,84%.
Les langues parlées sont : le peulh, majoritaire; le djerma, le gourmantché, et le haoussa.
52% de cette population est jeune (moins de 15 ans).
6. Activités socio économiques
 L’agriculture est la principale activité économique des populations de la commune.
Elle est pratiquée en deux saisons. Le système agricole actuellement en place
combine l’agriculture pluviale avec une agriculture de décrue dans certaines zones
comme Bokki et Django. Les principales spéculations cultivées dans le cadre de
l’agriculture pluviale sont le mil, le sorgho, le niébé, l’oseille, l’arachide, et les
calebasses et courge en décrue. Le niébé, l’arachide, les calebasses, l’oseille, le tabac
et le fonio sont les cultures de rente. Les 2/3 de la production de niébé sont
destinées aux exportations. Les cultures irriguées sont pratiquées sur douze (12) sites
maraîchers dont la plupart ne sont pas aménagés. Ces activités sont surtout
pratiquées dans les bas- fonds, le long des cours d’eau, les mares. Les principales
spéculations sont le chou, la laitue, la pomme de terre, l’oignon, la tomate et la
courge, le moringa, le haricot vert, le riz, le maïs etc.
 L’élevage constitue après l’agriculture la deuxième activité économique de la
population de la commune qui se situe en zone agropastorale. La population élève
presque toutes les espèces animales : Caprins, Ovins, Bovins, Asins, Camelins, Equins
et Volaille. Ainsi on distingue trois types d’élevage :
-
L’élevage transhumant ;
-
L’élevage extensif ;
-
L’embouche.
 La pêche est une activité pratiquée dans la commune de Tamou dans le fleuve, les
affluents (Diamangou, Gouroubi) par les professionnels et aussi
de manière
communautaire dans quelques mares permanentes. Les différentes espèces de
poisson dans cette zone sont : les Tilapias, les Clarias et quelques carpes. Les 2/3 de
la production sont destinées à la vente et le reste à la consommation familiale.
 Activités Génératrices de Revenus (AGR)
Les AGR sont très diversifiées se résument comme suit :
-
la cueillette ;
-
l’apiculture ;
-
le bûcheronnage ;
-
la chasse ;
-
le tourisme ;
-
l’artisanat ;
-
la pharmacopée traditionnelle.
7. Le cadre politique et institutionnel des forêts
 Au Plan politique
Actuellement, la politique nigérienne en matière de l’environnement est définie dans un
cadre unique de référence à savoir le Plan National de l’Environnement pour un
Développement Durable (PNEDD) ; le PAN/LCD-GRN (Programme d’Action National de Lutte
contre la Désertification et de Gestion des Ressources Naturelles), constitue l’un des
instruments. Cette politique vise la prise en compte des préoccupations environnementales
dans les politiques, plans, programmes et projets de développement du pays.
 Au plan institutionnel
C’est la Loi 98-56 du 29 décembre 1998 portant Loi cadre relative à la gestion de
l’environnement. En effet, cette Loi confirme le rôle que certaines institutions déjà en place
doivent jouer dans le cadre de la gestion de l’environnement ; Il s’agit:
o Du Ministère Chargé de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du
Développement durable, avec les missions de conception, l’élaboration et la
mise en œuvre des politiques adoptées par le gouvernement en matière de
préservation de l’environnement ;
o Du Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable
(CNEDD), chargé de veiller à la prise en compte de la dimension
environnementale dans les politiques et programmes de développement.
7. Régime foncier
Le mode d'accès originel à la terre est le défrichement qui confère le droit de propriété au
premier défricheur ou à la première communauté agricole ayant occupé les lieux.
De ce fait, il est le fait de groupes sociaux arrivés les premiers sur place ou ayant acquis la
terre soit par le défrichement par la hache ou le feu, soit par la guerre le sud du
département de Say, en particulier dans la zone Aï noma où sont associés droits d'usage
traditionnel et statut public du domaine protégé ou classé. Le défrichement ne confère pas
en principe le droit de propriété tant qu'il fait l'objet d'un contrat signé avec les services de
l'environnement.
Les autres modes d'accès sont le prêt, la donation, l'héritage et la vente.
Ce régime foncier assez souple a favorisé l'installation des immigrants dans la région. Les
premiers immigrants arrivés dans la région ont défriché leurs propres champs. Ceux qui sont
arrivés par la suite ont acquis leurs champs par don et surtout par le prêt. Les immigrants
s’adressent soit aux chefs de village ou de canton qui leur attribuent les terres inoccupées.
Dans le canton de Say ou il y a saturation de l'espace, ce sont des terres en jachère qui ont
été attribuées aux migrants. Les populations des villages de Gourbal et Sabarabangou
exploitent des terres qui appartiennent aux gens de Dalwey et Goudrio.
Dans la zone de Tamou, certains ont obtenu leurs champs par défrichement d’autres par
emprunt, d'autres encore par achat ou sur intervention des autorités coutumières.
8. Menaces et problèmes
L’analyse diachronique effectuée à l’aide des images satellitaires sur la période 1975-2014, a
mis en évidence
-
une dégradation progressive des ressources naturelles liée au climat
-
augmentation de plus en plus croissante des besoins de la population.
-
Ensablement du fleuve, des affluents et des mares ;
-
coupe abusive du bois vert ;
-
disparition de massifs forestiers et des forets galeries;
-
Raréfaction des espèces de grande valeur comme le karité ;
-
fermeture des marchés ruraux de bois ;
-
avancée du front agricole comme la création de la zone ‘’AI Noma’’
-
Destruction progressif de l’habitat de faune par l’homme ;
-
Conflits homme-faune
9. Plan d’aménagement
Le plan spécifique de gestion des ressources naturelles de la commune a déjà été élaboré et
est en cours de validation et ceux dans le cadre des activités du PAGE. Ce plan vise à
développer des mécanismes de planification territoriale communale ou intercommunale qui
intègrent la gestion durable des Ressources Naturelles dans la périphérie et les Aires Protégées du
complexe WAP (Parcs W, Arly, Pendjari), et qui suscitent une meilleure implication des collectivités et
des organisations de la société civile (OSC) dans sa gouvernance.
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