Troubles d’apprentissage du langage écrit, CSDM Annexe 1, page 1
ANNEXE 1 — DÉFINITIONS
A
NNEXE
1 a) D
ÉFINITIONS DES TROUBLES SPÉCIFIQUES DE L
APPRENTISSAGE
DU LANGAGE ÉCRIT ET
/
OU DE LA DYSLEXIE DANS LA LITTÉRATURE
ET DÉFINITIONS RECONNUES DANS CERTAINES COMMISSIONS SCOLAIRES
DU
Q
UÉBEC
Définition et prévalence de la dyslexie
Institut national de la santé et de la recherche médicale, INSERM, France,
février 2007
1
La dyslexie se manifeste chez un enfant après le début de l’apprentissage de la lecture au CP, par
l’absence de maîtrise des correspondances entre les graphèmes (lettres ou groupes de lettres) et
les phonèmes (sons de la parole) chez un enfant sans déficit sensoriel ou intellectuel, sans
pathologie psychiatrique ou neurologique avérée et qui a bénéficié de conditions pédagogiques
normales. La distinction entre un simple retard d’apprentissage et une dyslexie ne peut être
clairement établie à ce stade. Seule la persistance du trouble caractérise la dyslexie (ou permet la
distinction entre le retard et la dyslexie). Cependant, des facteurs (probables mais non certains)
tels qu’un trouble du langage oral ou des membres de la famille atteints de dyslexie peuvent
laisser craindre une évolution ultérieure vers une dyslexie.
(On ne dispose pas en France d’étude représentative de la population générale sur la prévalence
de la dyslexie, il est donc important de mettre en place ce type d’étude. Différents travaux
estiment toutefois cette prévalence de la dyslexie à un peu moins de 5 % des enfants du primaire.
Ce chiffre est également proposé dans les rapports précédents ayant donné lieu au plan national
d’action en 2001. Les enfants atteints de dyslexie représenteraient, selon certains auteurs, environ
un quart des enfants présentant des difficultés en lecture).
1
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale, l’INSERM, existe depuis 1994 et apporte des éclairages scientifiques sur
des sujets de la santé à partir de l’analyse critique et de la synthèse de la littérature internationale. L’INSERM réalise des études à la
demande d’institutions. Dans le cas de la grande expertise sur la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie, demandée pas le
Régime Social des indépendants de France (RSI), l’INSERM a réuni un groupe de 11 experts qui ont référencé 1 500 articles, dont
40 % ont été publiés depuis les années 2000. Il s’agit d’experts en psychologie cognitive, psychologie cognitive du développement,
neuropsychologie de l’enfant, pédiatrie, neuroscience, neurologie, psycholinguistique linguistique et épidémiologie. Ces experts ont
aussi consulté des représentants de patients et de parents ainsi que des professionnels du champ éducatif, médical et paramédical
(orthophonistes, neuropsychologues et psychologues). Dossier de presse, INSERM, 16 février 2007.
Annexe 1, page 2 Troubles d’apprentissage du langage écrit, CSDM
Définition et critères diagnostiques de l’OMS
Trouble spécifique de la lecture (F81.0)
2
(résumé)
A. L’un des points doit être présent :
1. Un score de capacités de lecture et/ou de compréhension se situant au moins 2 écarts-
types en dessous du niveau attendu sur la base de l’âge chronologique et l’intelligence de
l’enfant, les aptitudes de lecture de même que le QI étant évalués par un test administré
individuellement et standardisé par rapport au niveau intellectuel et au système éducatif
de l’enfant;
2. Un antécédent de difficultés sévères de lecture, ou des scores aux tests satisfaisant au
critère A (1) à un âge plus jeune, plus un score à un test d’orthographe se situant à au
moins deux écarts-types en dessous du niveau sur la base de l’âge chronologique et du QI
de l’enfant.
B. Le trouble décrit au critère A interfère de façon significative avec la réussite scolaire ou les
activités de la vie quotidienne nécessitant des aptitudes de lecture.
C. Le trouble n’est pas la conséquence directe d’un déficit d’acuité visuelle ou auditive, ou
d’une affection neurologique.
D. Les expériences scolaires sont dans la moyenne de ce que l’on peut attendre.
E. Critère d’exclusion très habituellement utilisé. QI inférieur à 70 sur un test standardisé
administré individuellement.
2
OMS : The ICD-10 Classification of Mental and Behavioural Disorders. Site Internet :
http://www.who.int/entity/classifications/icd/en/bluebook.pdf.
Il est à noter que selon la classification de l’OMS, les troubles spécifiques de la lecture, les troubles spécifiques de l’écriture, les
troubles spécifiques d’arithmétique et les troubles mixtes des apprentissages scolaires font tous partie des « troubles spécifiques du
développement des apprentissages scolaires ».
Concernant la prévalence de la dyslexie : nous trouvons dans le rapport de l’OMS
(http ://www.who.int/whr/2001/chapter2/fr/index4.html) la note suivante : « Le grand groupe des dyslexies réunit les troubles de la
lecture et de l’orthographe. On ignore encore leur prévalence, mais elle pourrait se situer aux alentours de 4 % chez les enfants d'âge
scolaire. » (Spagna et al., 2000).
Troubles d’apprentissage du langage écrit, CSDM Annexe 1, page 3
Définition du DSM-IV
3
F81.0 (315.000) Trouble de la lecture
Faiblesse des réalisations en lecture
(c.-à-d. exactitude, rapidité ou compréhension)
Critères diagnostiques
A. Les réalisations en lecture, évaluées par des tests standardisés passés de façon individuelle
mesurant l’exactitude et la compréhension de la lecture, sont nettement au-dessous du niveau
escompté, compte tenu de l’âge chronologique du sujet, de son niveau intellectuel (mesuré
par des tests) et d’un enseignement approprié à son âge.
B. La perturbation décrite dans le Critère A interfère de façon significative avec la réussite
scolaire ou les activités de la vie courante faisant appel à la lecture.
C. S’il existe un déficit sensoriel, les difficultés en lecture dépassent celles habituellement
associées à celles-ci.
Définition de la dyslexie
Conférence du Parlement européen
4
L’élève souffrant de difficultés d’apprentissage et faisant preuve :
- D’une capacité d’apprentissage moyenne ou supérieure à la moyenne
- De difficultés d’organisation ou d’apprentissage qui altèrent :
la capacité motrice
l’organisation de la mémoire immédiate
l’organisation de la latéralisation et la capacité d’absorption de l’information,
limitant ainsi le développement des aptitudes scolaires dans certains ou dans tous les
domaines se rapportant à :
l’expression orale
la lecture
l’écriture
le calcul
le comportement
3
DSM-IV : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, quatrième édition. American Pediatric Association.
4
Dr Harry Chasty, coordinateur de conférence au Parlement Européen, 1994. Site Internet : http ://www.ditt-online.org/French/What-
is-Dyslexia.htm.
Annexe 1, page 4 Troubles d’apprentissage du langage écrit, CSDM
Définition de la dyslexie
Orton Dyslexia Society
5
La dyslexie résulte d’un trouble de langage d’origine constitutionnelle qui se caractérise par des
difficultés découlant d’un trouble du traitement phonologique. Les difficultés de décodage
dépassent largement celles normalement constatées à un âge donné, de même que les capacités
cognitives et les habiletés scolaires de l’enfant; elles ne sont pas consécutives à un retard global
de développement ou à un déficit sensoriel.
Définition de la dyslexie
Hugh W. Catts et Alan G. Kamhi
6
La dyslexie est un trouble de langage développemental dont la caractéristique déterminante est la
difficulté du traitement phonologique. Ce trouble, qui est souvent génétiquement transmis, est
généralement présent dès la naissance et persiste tout au cours de la vie. Les difficultés de
traitement phonologique incluent des problèmes à emmagasiner, accéder et utiliser des codes
phonologiques dans la mémoire ainsi que des déficits de conscience phonologique et de
production du langage oral. Une caractéristique proéminente de ce trouble chez les enfants d’âge
scolaire est la difficulté à apprendre à décoder et orthographier les mots écrits. Ces difficultés
entraînent souvent des déficits dans la compréhension en lecture et en écriture.
5
The International Dyslexia Association, 12 novembre 2002. Site Internet : http ://www.interdys.org.
6
Hugh Catts, et Alan Kamhi, Language and Learning Disabilities, 1999. Nous notons que Catts et Khami préfèrent définir la dyslexie
comme un trouble développemental du langage plutôt que comme un trouble de lecture, les élèves ayant des difficultés au préscolaire
présentant en grande majorité un déficit primaire du langage dans le traitement phonologique. D’ailleurs, ils suggèrent que si, chez un
enfant, un trouble de lecture était causé par un autre facteur cognitivo–perceptuel (comme un déficit visuel), nous ne devrions pas
parler de dyslexie, mais d’un trouble de lecture d’origine visuel. Ils estiment qu’un petit pourcentage seulement d’élèves ayant un
trouble spécifique de la lecture pourraient ne pas avoir de trouble de développement du langage. Il est possible que chez 10 % à 15 %
de ces élèves, les difficultés de lecture résultent d’autres facteurs cognitivo-perceptuels primaires.
Troubles d’apprentissage du langage écrit, CSDM Annexe 1, page 5
Définition de la dyslexie-dysorthographie
7
Isabelle Barry, Association Coridys
La dyslexie-dysorthographie est un trouble spécifique de l’acquisition, puis de l’utilisation du
langage écrit. Ce trouble est durable; lors de l’évolution, on observe, non pas un simple décalage
des acquisitions, mais plutôt une permanence qualitative et quantitative des difficultés (déviance).
Les réalisations restent inférieures à celles attendues pour l’âge et l’intelligence de l’enfant.
On évoque un trouble spécifique de l’acquisition du langage écrit lorsqu’un décalage significatif
de 18 mois, au moins, est objectivé entre l’âge réel de l’enfant et celui obtenu lors des différentes
épreuves évaluant la lecture et l’écriture. Ces difficultés ont le plus souvent un retentissement
scolaire, affectif et social pour l’enfant en difficulté.
La dyslexie-dysorthographie est un trouble développemental (différent d’un trouble acquis); il ne
s’agit donc pas d’un simple retard dans les acquisitions se traduisant par un développement
normal, mais lent, de celles-ci. Le trouble développemental induit une désorganisation du
processus d’acquisition du langage écrit. Les modalités d’acquisition seront alors différentes.
Lorsque l’on évoque l’existence d’une dyslexie-dysorthographie, il faut exclure :
- Un déficit intellectuel;
- Un déficit sensoriel;
- Un défaut de scolarisation et/ou de stimulations socioculturelles;
- Un trouble psychologique ou psychiatrique;
- Une lésion cérébrale acquise.
Une dyslexie est toujours associée à une dysorthographie, tandis que l’on peut trouver une
dysorthographie isolée. On suppose alors que l’efficience intellectuelle de l’enfant lui a permis de
compenser ses difficultés lexiques.
Par définition, une dyslexie-dysorthographie n’est diagnostiquée qu’après avoir obtenu un
décalage de 18 mois entre l’âge chronologique de l’enfant et le niveau de ses réalisations écrites.
7
Isabelle Barry, Les troubles spécifiques d’acquisition du langage écrit, site de l’association Coordination des intervenants auprès des
personnes souffrant de dysfonctionnement neuropsychologique (Coridys), France.
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