Que se passerait-il si cet employé sourait d’une dépression,
au lieu d’arriver avec un bras dans le plâtre? Le sauriez-vous?
Seriez-vous en mesure de dire à quel moment son problème a
commencé? Sauriez-vous dire s’il a cherché à obtenir une aide
médicale? Sauriez-vous quelles pourraient être ses limitations
fonctionnelles et de quel soutien il pourrait avoir besoin pendant
son rétablissement?
La maladie mentale et la toxicomanie sont souvent considérées
comme des maux invisibles – parce qu’elles ne sont pas évidentes
à repérer, qu’elles sont souvent négligées et mal comprises.
L’incidence de problèmes de santé mentale et de dépendance
sur la vie personnelle et professionnelle de quelqu’un peut être
désastreuse, et les employeurs sont bien placés pour aider leurs
employés à obtenir l’aide dont ils ont besoin pour se rétablir.
Votre responsabilité en tant qu’employeur
La législation canadienne en matière de santé et de sécurité au travail
exige de la part des employeurs qu’ils orent un milieu de travail
sécuritaire à leurs employés. L’employeur doit prendre toutes les
précautions raisonnables pour protéger ses employés qui présentent
un danger pour eux-mêmes ou pour autrui en raison du fait qu’ils sont
atteints d’une maladie mentale ou d’une toxicomanie. Par ailleurs, en
vertu de certaines politiques basées sur les droits de la personne, les
employeurs ont l’obligation d’intervenir lorsque la santé d’un employé
est clairement compromise ou s’il semble sourir d’un problème de santé
mentale1. Lorsqu’un employé se comporte de manière étrange et que ce
comportement a des répercussions négatives sur son travail, sa sécurité ou
ceux de ses collègues, l’employeur est tenu de s’enquérir de sa santé, de
façon raisonnable, an de prendre les mesures d’adaptation nécessaires.
Savoir reconnaître les signes
Imaginez ce scénario : un employé se présente au travail le lundi matin le bras dans
le plâtre. La blessure de l’employé est évidente, tout comme le sont ses limitations
fonctionnelles, et les mesures d’adaptation dont il a besoin sont faciles à déterminer.
Vous devinez facilement que la blessure est survenue au cours de la n de semaine
et que l’employé s’est fait soigner. Quand celui-ci se fera retirer son plâtre dans
quelques semaines, vous saurez que son bras est guéri.
Sommaire
Votre responsabilité en tant
qu’employeur*
Ce qu’il faut tenter de détecter...
Mythes sur la maladie mentale en
milieu de travail
Le principal obstacle au
rétablissement
Améliorer la qualité de vie
homewoodsante.com
Octobre 2016 | Numéro 4
>
Vitalité Bulletin à l’intention des professionnels* des
ressources humaines et de la santé au travail, des
administrateurs du programme d’aide,
des superviseurs et du personnel clé.
Ce qu’il faut tenter de détecter...
Reconnaître les signes avant-coureurs de trouble mental ou de
toxicomanie peut permettre une intervention précoce et réduire la gravité
d’une maladie. Alors, comment reconnaître les problèmes de santé
mentale en milieu de travail? Comment savoir à quel moment intervenir?
La maladie mentale apparaît rarement à l’improviste. Les membres de la
famille, amis ou collègues de la personne malade commencent souvent
à remarquer des changements dans son comportement au l du temps.
Les symptômes suivants observés chez un employé pourraient indiquer
qu’il est temps de lui parler de vos inquiétudes à son égard :
Baisse de son rendement au travail - L’employé a-t-il
pris l’habitude d’arriver en retard au travail? A-t-il de la
diculté à respecter ses échéances? La qualité de son
travail a-t-elle diminué?
Des absences plus fréquentes - L’emplos’absente-t-il
du travail plus souvent qu’avant? Prend-il plus de congés
de maladie que d’habitude?
Changements d’humeur Avez-vous remarqué un
changement soudain, ou radical, dans l’humeur ou
l’attitude de l’employé? Est-il heureux au travail un jour,
mais léthargique ou déconnecté le lendemain?
Nervosité ou irritabilité Semble-t-il mal à l’aise ou
anxieux? Semble-t-il nerveux ou réagit-il de façon
disproportionnée face aux critiques constructives ou aux
commentaires sur son rendement?
Problèmes relationnels avec ses collègues - L’employé
semble-t-il soudainement en désaccord sur presque
tout avec ses collègues? A-t-il plus fréquemment des
altercations avec ses collègues ou des commentaires
tranchants à leur endroit?
Repli sur soi L’employé est-il silencieux et vous semble-t-il
démotivé? Avez-vous remarqué une baisse de participation
de sa part aux activités ou conversations de l’équipe?
Incapacité à accomplir ses tâches courantes - L’emplo
est-il perturbé par le moindre problème à résoudre?
Est-il devenu incapable de gérer la charge de travail d’une
journée ordinaire?
Mythes sur la maladie mentale en milieu de travail
Bon nombre de croyances ou attitudes négatives au sujet de la
maladie mentale alimentent la discrimination et empêchent souvent
une personne de demander de l’aide. Voici trois mythes couramment
entretenus en milieu de travail :
À l’inverse, des employés qui perçoivent un manque de soutien de la
part de leur employeur seront plus enclins à devenir démotivés. Les
organisations dont les employés ont une mauvaise perception du
soutien psychologique oert, ou en sont mal informés, accusent un taux
plus élevé du roulement de leur personnel, connaissent plus de conits
dans le milieu de travail et subissent davantage d’absentéisme.
Les organisations doivent s’eorcer d’élaborer et de promouvoir une
stratégie de santé mentale. Celle-ci devrait comprendre des mesures qui
non seulement favorisent le mieux-être mental, mais visent également à
réduire, voire à éviter, toute atteinte au bien-être psychologique.
Si vous avez besoin de conseils ou de soutien dans l’élaboration d’une
stratégie de mieux-être pour votre entreprise, communiquez avec le
représentant de votre PAEF.
Risques pour la santé mentale
Les problèmes de santé mentale en milieu de travail peuvent aller
de dicultés psychologiques légères aux troubles mentaux graves.
Les troubles les plus courants sont l’anxiété et la dépression3.
Comme c’est le cas pour toute incidence de maladie mentale,
plusieurs facteurs de risques psychosociaux entrent en jeu.
Voici quelques-uns des facteurs de risque le plus souvent associés
à la maladie mentale en milieu de travail :
1. La maladie mentale ne sert qu’à justier les mauvais
comportements.
Les faits : Certaines personnes aux prises avec une maladie
mentale ou une toxicomanie peuvent agir bizarrement ou
acher un comportement problématique. N’oubliez pas que
c’est la maladie – et non la personne – qui est à l’origine de
ces comportements, et que de tels changements entraînent
souvent un sentiment de gêne ou de honte chez elle. Ne
sautez pas aux conclusions au sujet du comportement de
l’employé; un bon gestionnaire établit avec lui un dialogue
constructif an d’examiner les raisons de ces changements.
2. Les maladies mentales ne sont pas de véritables maladies
Les faits : Les maladies mentales sont des problèmes de santé
réels et les traitements pour les soigner sont ecaces. Le
trouble anxieux, les troubles de l’humeur et la dépendance
représentent diérentes catégories de maladies mentales,
chacune possédant ses propres caractéristiques et causes
sous-jacentes. La maladie mentale entraîne de la détresse, de
la douleur et des changements dans la chimie du cerveau –
pour ne nommer que quelques-unes de ses caractéristiques.
Chaque maladie a ses propres causes et est associée à des
méthodes de traitement particulières. Un employé aux prises
avec une maladie mentale a droit à des mesures d’adaptation
en milieu de travail, au même titre qu’un employé sourant
d’une fracture au bras.
3. Les personnes atteintes de maladie mentale sont faibles et ne
peuvent conserver un emploi.
Les faits : La maladie mentale est inuencée par
divers facteurs biologiques, physiques, émotionnels et
environnementaux. Des changements dans la chimie ou
le fonctionnement du cerveau caractérisent de nombreux
problèmes de santé mentale, et n’ont rien à voir avec la
personnalité, les forces ou les faiblesses d’une personne.
Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale
peuvent être tout aussi productives que les autres employés,
et les employeurs qui embauchent des candidats dont les
problèmes sont déjà diagnostiqués disent que leurs assiduité,
ponctualité, motivation et capacité à conserver un emploi sont
équivalentes ou supérieures à celles d’autres employés2.
2
Vitalité | Octobre 2016
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La conscience est comme le soleil. Quand
elle éclaire les choses, celles-ci sont
transformées. »
~Thich Nhat Hanh
«
Dissiper les mythes sur la maladie mentale en milieu de travail représente
un excellent moyen de garder vos employés en bonne santé et de veiller
à ce qu’ils se sentent à l’aise de demander de l’aide lorsqu’ils en ont
besoin. Les gestionnaires, les professionnels de la santé au travail et le
personnel des ressources humaines peuvent jouer un rôle important
en aidant les employés à reconnaître qu’ils ont un problème de santé
mentale, et à faire le premier pas dans leur recherche d’un traitement.
Le principal obstacle au rétablissement
Parler à un employé perturbé est probablement l’une des tâches les
plus diciles auxquelles font face les dirigeants et les chefs d’équipe.
Lorsque des problèmes personnels ou de santé mentale nuisent au
rendement d’un employé, vous avez le devoir d’aider celui-ci à résoudre
ses dicultés en l’aiguillant vers les ressources appropriées et en
élaborant un plan d’action visant à remédier au problème. Mais par où
commencer?
De nombreuses études ont montré que la stigmatisation associée à la
maladie mentale empêche souvent des personnes malades de chercher
de l’aide ou de demeurer dèle à leur traitement. L’Organisation
mondiale de la santé a reconnu la stigmatisation et la discrimination
à l’égard des personnes sourant de troubles mentaux comme étant
« l’obstacle le plus important à surmonter
3
». Souvent, les gens ne
se rendent pas compte que la stigmatisation peut résulter autant de
l’action que de l’inaction. Traiter un employé aux prises avec une maladie
mentale diéremment des autres membres du personnel contribue à le
stigmatiser, mais ne rien faire pour l’aider produit le même eet.
La meilleure approche pour réduire la stigmatisation en milieu de travail
consiste à parler de santé mentale. Veillez à ce que de l’information
sur la maladie mentale et les dépendances soit bien visible et facile
d’accès. Communiquez avec vos employés – si l’un d’entre eux vèle
qu’il soure d’une maladie mentale, n’hésitez pas à lui demander ce que
vous pourriez faire pour l’aider. Soyez toujours ouvert à la discussion
et faites en sorte que vos employés se sentent bienvenus et à l’aise
au travail. Si vous ne savez pas comment parler à un membre de votre
personnel aux prises avec une maladie mentale ou une toxicomanie,
informez-vous sur le sujet ou consultez un représentant de votre PAEF.
Conclusion
Savoir détecter les vrais signes d’une maladie mentale
et d’une toxicomanie au travail est une compétence
des plus utiles. Tout le monde a ses mauvais jours, mais
des changements de comportement ou d’autres signes
persistants chez une personne peuvent signaler la présence
de problèmes plus sérieux. La première chose à faire pour
un gestionnaire consiste à se renseigner sur le sujet de
la maladie mentale et de la toxicomanie. Encouragez les
conversations saines sur la maladie mentale au travail, et
renseignez-vous susamment sur le sujet pour savoir
comment intervenir au besoin. Même s’il n’est pas de votre
ressort de diagnostiquer un trouble de santé mentale, une
brève conversation avec un employé peut parfois être le
petit coup de pouce susceptible de l’encourager à obtenir
de l’aide, avant que son problème de santé mentale ne
devienne impossible à maîtriser.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur la
santé mentale ou si vous soupçonnez qu’un employé est
aux prises avec une dépendance ou une maladie mentale,
adressez-vous au représentant de votre PAEF.
1. www.theglobeandmail.com/report-on-business/careers/career-
advice/experts/dealing-with-mental-illness-in-the-workplace/
article24396180/
2. www.mentalhealth.gov/basics/myths-facts/
3. Organisation mondiale de la santé. 2003. « Investir dans la santé
mentale ».
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Vitalité | Octobre 2016
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