> Octobre 2016 | Numéro 4 Vitalité Bulletin à l’intention des professionnels* des ressources humaines et de la santé au travail, des administrateurs du programme d’aide, des superviseurs et du personnel clé. Sommaire • Votre responsabilité en tant qu’employeur* • Ce qu’il faut tenter de détecter... • Mythes sur la maladie mentale en milieu de travail • Le principal obstacle au rétablissement Savoir reconnaître les signes Imaginez ce scénario : un employé se présente au travail le lundi matin le bras dans le plâtre. La blessure de l’employé est évidente, tout comme le sont ses limitations fonctionnelles, et les mesures d’adaptation dont il a besoin sont faciles à déterminer. Vous devinez facilement que la blessure est survenue au cours de la fin de semaine et que l’employé s’est fait soigner. Quand celui-ci se fera retirer son plâtre dans quelques semaines, vous saurez que son bras est guéri. Que se passerait-il si cet employé souffrait d’une dépression, au lieu d’arriver avec un bras dans le plâtre? Le sauriez-vous? Seriez-vous en mesure de dire à quel moment son problème a commencé? Sauriez-vous dire s’il a cherché à obtenir une aide médicale? Sauriez-vous quelles pourraient être ses limitations fonctionnelles et de quel soutien il pourrait avoir besoin pendant son rétablissement? La maladie mentale et la toxicomanie sont souvent considérées comme des maux invisibles – parce qu’elles ne sont pas évidentes à repérer, qu’elles sont souvent négligées et mal comprises. L’incidence de problèmes de santé mentale et de dépendance sur la vie personnelle et professionnelle de quelqu’un peut être désastreuse, et les employeurs sont bien placés pour aider leurs employés à obtenir l’aide dont ils ont besoin pour se rétablir. Améliorer la qualité de vie homewoodsante.com Votre responsabilité en tant qu’employeur La législation canadienne en matière de santé et de sécurité au travail exige de la part des employeurs qu’ils offrent un milieu de travail sécuritaire à leurs employés. L’employeur doit prendre toutes les précautions raisonnables pour protéger ses employés qui présentent un danger pour eux-mêmes ou pour autrui en raison du fait qu’ils sont atteints d’une maladie mentale ou d’une toxicomanie. Par ailleurs, en vertu de certaines politiques basées sur les droits de la personne, les employeurs ont l’obligation d’intervenir lorsque la santé d’un employé est clairement compromise ou s’il semble souffrir d’un problème de santé mentale1. Lorsqu’un employé se comporte de manière étrange et que ce comportement a des répercussions négatives sur son travail, sa sécurité ou ceux de ses collègues, l’employeur est tenu de s’enquérir de sa santé, de façon raisonnable, afin de prendre les mesures d’adaptation nécessaires. Vitalité | Octobre 2016 Ce qu’il faut tenter de détecter... Reconnaître les signes avant-coureurs de trouble mental ou de toxicomanie peut permettre une intervention précoce et réduire la gravité d’une maladie. Alors, comment reconnaître les problèmes de santé mentale en milieu de travail? Comment savoir à quel moment intervenir? La maladie mentale apparaît rarement à l’improviste. Les membres de la famille, amis ou collègues de la personne malade commencent souvent à remarquer des changements dans son comportement au fil du temps. Les symptômes suivants observés chez un employé pourraient indiquer qu’il est temps de lui parler de vos inquiétudes à son égard : • Baisse de son rendement au travail - L’employé a-t-il pris l’habitude d’arriver en retard au travail? A-t-il de la difficulté à respecter ses échéances? La qualité de son travail a-t-elle diminué? • Des absences plus fréquentes - L’employé s’absente-t-il du travail plus souvent qu’avant? Prend-il plus de congés de maladie que d’habitude? • Changements d’humeur – Avez-vous remarqué un changement soudain, ou radical, dans l’humeur ou l’attitude de l’employé? Est-il heureux au travail un jour, mais léthargique ou déconnecté le lendemain? • Nervosité ou irritabilité – Semble-t-il mal à l’aise ou anxieux? Semble-t-il nerveux ou réagit-il de façon disproportionnée face aux critiques constructives ou aux commentaires sur son rendement? • Problèmes relationnels avec ses collègues - L’employé semble-t-il soudainement en désaccord sur presque tout avec ses collègues? A-t-il plus fréquemment des altercations avec ses collègues ou des commentaires tranchants à leur endroit? • Repli sur soi – L’employé est-il silencieux et vous semble-t-il démotivé? Avez-vous remarqué une baisse de participation de sa part aux activités ou conversations de l’équipe? • Incapacité à accomplir ses tâches courantes - L’employé est-il perturbé par le moindre problème à résoudre? Est-il devenu incapable de gérer la charge de travail d’une journée ordinaire? Mythes sur la maladie mentale en milieu de travail Bon nombre de croyances ou attitudes négatives au sujet de la maladie mentale alimentent la discrimination et empêchent souvent une personne de demander de l’aide. Voici trois mythes couramment entretenus en milieu de travail : À l’inverse, des employés qui perçoivent un manque de soutien de la part de leur employeur seront plus enclins à devenir démotivés. Les organisations dont les employés ont une mauvaise perception du soutien psychologique offert, ou en sont mal informés, accusent un taux plus élevé du roulement de leur personnel, connaissent plus de conflits dans le milieu de travail et subissent davantage d’absentéisme. Les organisations doivent s’efforcer d’élaborer et de promouvoir une stratégie de santé mentale. Celle-ci devrait comprendre des mesures qui 2 non seulement favorisent le mieux-être mental, mais visent également à réduire, voire à éviter, toute atteinte au bien-être psychologique. Si vous avez besoin de conseils ou de soutien dans l’élaboration d’une stratégie de mieux-être pour votre entreprise, communiquez avec le représentant de votre PAEF. Risques pour la santé mentale Les problèmes de santé mentale en milieu de travail peuvent aller de difficultés psychologiques légères aux troubles mentaux graves. Les troubles les plus courants sont l’anxiété et la dépression3. Comme c’est le cas pour toute incidence de maladie mentale, plusieurs facteurs de risques psychosociaux entrent en jeu. Voici quelques-uns des facteurs de risque le plus souvent associés à la maladie mentale en milieu de travail : 1. La maladie mentale ne sert qu’à justifier les mauvais comportements. Les faits : Certaines personnes aux prises avec une maladie mentale ou une toxicomanie peuvent agir bizarrement ou afficher un comportement problématique. N’oubliez pas que c’est la maladie – et non la personne – qui est à l’origine de ces comportements, et que de tels changements entraînent souvent un sentiment de gêne ou de honte chez elle. Ne sautez pas aux conclusions au sujet du comportement de l’employé; un bon gestionnaire établit avec lui un dialogue constructif afin d’examiner les raisons de ces changements. 2. Les maladies mentales ne sont pas de véritables maladies Les faits : Les maladies mentales sont des problèmes de santé réels et les traitements pour les soigner sont efficaces. Le trouble anxieux, les troubles de l’humeur et la dépendance représentent différentes catégories de maladies mentales, chacune possédant ses propres caractéristiques et causes sous-jacentes. La maladie mentale entraîne de la détresse, de la douleur et des changements dans la chimie du cerveau – pour ne nommer que quelques-unes de ses caractéristiques. Chaque maladie a ses propres causes et est associée à des méthodes de traitement particulières. Un employé aux prises avec une maladie mentale a droit à des mesures d’adaptation en milieu de travail, au même titre qu’un employé souffrant d’une fracture au bras. 3. Les personnes atteintes de maladie mentale sont faibles et ne peuvent conserver un emploi. Les faits : La maladie mentale est influencée par divers facteurs biologiques, physiques, émotionnels et environnementaux. Des changements dans la chimie ou le fonctionnement du cerveau caractérisent de nombreux problèmes de santé mentale, et n’ont rien à voir avec la personnalité, les forces ou les faiblesses d’une personne. Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale peuvent être tout aussi productives que les autres employés, et les employeurs qui embauchent des candidats dont les problèmes sont déjà diagnostiqués disent que leurs assiduité, ponctualité, motivation et capacité à conserver un emploi sont équivalentes ou supérieures à celles d’autres employés2. Vitalité | Octobre 2016 Dissiper les mythes sur la maladie mentale en milieu de travail représente un excellent moyen de garder vos employés en bonne santé et de veiller à ce qu’ils se sentent à l’aise de demander de l’aide lorsqu’ils en ont besoin. Les gestionnaires, les professionnels de la santé au travail et le personnel des ressources humaines peuvent jouer un rôle important en aidant les employés à reconnaître qu’ils ont un problème de santé mentale, et à faire le premier pas dans leur recherche d’un traitement. Le principal obstacle au rétablissement Parler à un employé perturbé est probablement l’une des tâches les plus difficiles auxquelles font face les dirigeants et les chefs d’équipe. Lorsque des problèmes personnels ou de santé mentale nuisent au rendement d’un employé, vous avez le devoir d’aider celui-ci à résoudre ses difficultés en l’aiguillant vers les ressources appropriées et en élaborant un plan d’action visant à remédier au problème. Mais par où commencer? De nombreuses études ont montré que la stigmatisation associée à la maladie mentale empêche souvent des personnes malades de chercher de l’aide ou de demeurer fidèle à leur traitement. L’Organisation mondiale de la santé a reconnu la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes souffrant de troubles mentaux comme étant « l’obstacle le plus important à surmonter3 ». Souvent, les gens ne se rendent pas compte que la stigmatisation peut résulter autant de l’action que de l’inaction. Traiter un employé aux prises avec une maladie mentale différemment des autres membres du personnel contribue à le stigmatiser, mais ne rien faire pour l’aider produit le même effet. La meilleure approche pour réduire la stigmatisation en milieu de travail consiste à parler de santé mentale. Veillez à ce que de l’information sur la maladie mentale et les dépendances soit bien visible et facile d’accès. Communiquez avec vos employés – si l’un d’entre eux révèle qu’il souffre d’une maladie mentale, n’hésitez pas à lui demander ce que vous pourriez faire pour l’aider. Soyez toujours ouvert à la discussion et faites en sorte que vos employés se sentent bienvenus et à l’aise au travail. Si vous ne savez pas comment parler à un membre de votre personnel aux prises avec une maladie mentale ou une toxicomanie, informez-vous sur le sujet ou consultez un représentant de votre PAEF. 3 « La conscience est comme le soleil. Quand elle éclaire les choses, celles-ci sont transformées. » ~Thich Nhat Hanh Conclusion Savoir détecter les vrais signes d’une maladie mentale et d’une toxicomanie au travail est une compétence des plus utiles. Tout le monde a ses mauvais jours, mais des changements de comportement ou d’autres signes persistants chez une personne peuvent signaler la présence de problèmes plus sérieux. La première chose à faire pour un gestionnaire consiste à se renseigner sur le sujet de la maladie mentale et de la toxicomanie. Encouragez les conversations saines sur la maladie mentale au travail, et renseignez-vous suffisamment sur le sujet pour savoir comment intervenir au besoin. Même s’il n’est pas de votre ressort de diagnostiquer un trouble de santé mentale, une brève conversation avec un employé peut parfois être le petit coup de pouce susceptible de l’encourager à obtenir de l’aide, avant que son problème de santé mentale ne devienne impossible à maîtriser. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur la santé mentale ou si vous soupçonnez qu’un employé est aux prises avec une dépendance ou une maladie mentale, adressez-vous au représentant de votre PAEF. 1.www.theglobeandmail.com/report-on-business/careers/careeradvice/experts/dealing-with-mental-illness-in-the-workplace/ article24396180/ 2.www.mentalhealth.gov/basics/myths-facts/ 3.Organisation mondiale de la santé. 2003. « Investir dans la santé mentale ». Nous attendons vos questions, commentaires ou suggestions. N’hésitez pas à nous écrire à l’adresse : [email protected] Contactez-nous 1.866.398.9505 • 1.800.663.1142 (Toll free english) 1.866.433.3305 (ATS) • 514.875.0720 Appels internationaux (frais virés acceptés) homewoodsante.com Homewood Santé est accréditée auprès du Council on Accreditation. © Homewood SantéMC 2016 • *Le masculin est employé ici comme genre neutre. • Les clients organisationnels et partenaires commerciaux de Homewood Santé sont autorisés à en utiliser le contenu aux fins d’informer leurs employés. Aucune autre utilisation ne peut en être faite sans le consentement écrit de Homewood Santé