Le parcours d`un virtuose romantique

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Le parcours d'un virtuose
romantique
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Bicentenaire de la naissance de Franz Liszt
En 2011, de nombreuses postes du monde ont salué
le bicentenaire de la naissance de Franz Liszt (18111886). La destinée de ce pianiste et compositeur
d'exception a inspiré à Pierre Vattepain, mélomane et
philatéliste averti, une thématique orchestrée avec brio.
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FIG. 1. Timbre de Monaco (YT 1548)
émis à l'occasion du 175e anniversaire
de la naissance de Franz Liszt.
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FIG. 2. Sur cette cartemaximum portant oblitération
du Luxembourg figure un timbre
à l'effigie de l'artiste, émis
en 1977, dans une série consacrée
à la « Visite du Luxembourg
par des célébrités des XVIIIe et
XIXe siècles » (Luxembourg, YT 894).
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FIG. 3. La ville natale
de Liszt est aujourd'hui
située en Autriche. Aussi,
ce pays lui a-t-il accordé
plusieurs émissions comme
celle-ci, datant de 1986,
qui sert à l'affranchissement
de cette carte-maximum
présentant un portrait
de l'artiste jeune (Autriche,
YT 1694).
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ranz Liszt voit le jour le 22 octobre
1811 à Doborjan, en Hongrie
(aujourd’hui Raiding en Autriche).
Son père, Adam Liszt, régisseur du prince
Nicolas Esterhazy, musicien, pianiste et
violoniste amateur, encourage son fils, très
précoce, à apprendre le piano dès son plus
jeune âge. Il lui en offre un pour ses six ans
et, à neuf ans, Franz donne son premier
concert public devant le prince Esterhazy.
C’est un succès. Devant de tels dons de précocité, celui-ci, avec le concours de quelques
princes mécènes hongrois enthousiasmés,
l’envoie à Vienne et lui offre une bourse
pour qu'il approfondisse ses études musicales. Il a pour professeur Antonio Salieri et
Karl Czerny qui, séduits par ses dons, ne
demandent aucune rétribution pour leurs
cours. Liszt peut tout jouer dès la première
lecture. Czerny lui apporte maîtrise et discipline. Quand il atteint l'âge de douze ans,
Czerny et Salieri n'ont plus rien à apprendre
à ce jeune prodige. Par l'intermédiaire
de ceux-ci, Liszt a l'occasion de se produire
devant Beethoven qui lui fait jouer plusieurs morceaux dont le très difficile Clavecin bien tempéré (deux cycles de préludes et
fugues dans tous les tons majeurs et
mineurs de la chromatique, composés par
Jean-Sébastien Bach).
À quatorze ans, il part pour une tournée
triomphale en Allemagne, puis il s'installe
à Paris en 1823. Il y donne des récitals.
Sébastien Erard, le célèbre facteur d’instruments de musique parisien, lui offre
un superbe piano avec lequel il provoque
l'enthousiasme des mélomanes de la capitale. Certains n'hésitent pas à le comparer
à Mozart. En 1824, il devient l’élève de Ferdinando Paer et il compose son premier opéra
à quatorze ans : Don Sanche ou le Château
d’amour, qui est accueilli plutôt froidement.
Il part faire une tournée en Angleterre. L'un
des plus grands pianistes de l’époque, Ignaz
Moscheles, compositeur tchèque, déclare :
« Par sa puissance et sa faculté à vaincre
les difficultés, il surpasse tout ce que l'on
a jamais entendu jusque-là ». À la suite
du décès de son père, en 1827, Liszt fait
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FIG. 4. L'Allemagne orientale a également été généreuse pour ce qui est de le faire figurer dans sa philatélie. En voici un exemple,
en 1961, au moment du sesquicentenaire de sa naissance où une série de quatre timbres l'honorait.
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Main du célèbre
pianiste-compositeur
(YT 571).
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Portrait de profil en compagnie
de Berlioz (YT 570).
Portrait de Liszt
en camée (YT 572).
Le même avec
Chopin (YT 573).
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FIG. 5. Bloc-feuillet émis par l'Allemagne
orientale en 1946 (YT BF 3) au bénéfice
de la reconstruction du Théâtre national
de Weimar présentant Shiller (6 p), Gœthe (10 p.),
Liszt (12 p.) et Wieland (16 p.). Ce bloc existe
aussi non-dentelé.
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FIG. 6. Timbre sur lettre. Émission autrichienne de 1961 montrant
Franz Liszt à un âge avancé (Autriche, YT 939).
Le Père de l’Impressionnisme au piano…
Parmi ses nombreuses compositions pour piano, citons les Années de pèlerinage
(cycle de pièces) (1834), la Grande Sonate en si mineur (1853), les dix-neuf Rhapsodies
hongroises (1860), les Caprices-valses et les Rêves d'amour. S’il a composé pour
le piano des œuvres orchestrales et littéraires, il est aussi l’auteur, pour l'orchestre,
de treize poèmes symphoniques, la Faust Symphonie (1854), la Dante Symphonie
(1856). Pour la voix, il a composé la Missa solemnis (1855), la Missa choralis
(1865), et surtout la Messe hongroise du Couronnement jouée pour la première
fois le 8 juin 1867 à Budapest, en l'église Saint-Mathias, en l’honneur de l’empereur
François-Joseph et de la reine Élisabeth (2). On lui doit de nombreux lieders et oratorios
comme Christus. Il faut citer également des transcriptions sur des œuvres de Bach,
de Beethoven, de Berlioz...
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une première crise de mysticisme. Il abandonne les tournées et les récitals et il se replie
sur lui-même. Puis, il revient à Paris où
il donne des cours de piano et fréquente
le milieu romantique. Il rencontre Hector
Berlioz, George Sand, Alfred de Musset,
Frédéric Chopin, Honoré de Balzac, Eugène
Delacroix, Lamartine et Niccolo Paganini.
Ce dernier le fascine particulièrement et
il aura une influence sur sa carrière : c’est
décidé, il sera interprète et virtuose ! Après
la révolution de juillet 1830, et grâce à Frédéric
Chopin, il rencontre son grand amour, Marie
de Flavigny, comtesse d'Agout, écrivain français sous le nom de Daniel Stern auteur d’ouvrages philosophiques et historiques. Femme
de grande culture, elle devient son égérie et
elle contribue à sa formation intellectuelle.
Ensemble, ils ont trois enfants (1). La liaison
de Marie d'Agout avec Liszt a duré dix ans.
En 1835, le couple s'établit en Suisse. Liszt
compose. C'est l'époque des Années de pèlerinage. Après la naissance du troisième enfant,
Liszt entame une tournée européenne.
Le triomphe l'attend partout. Il amasse
une certaine fortune personnelle et il multiplie les conquêtes féminines. En 1847,
lassée de ses infidélités, Marie d'Agout met
fin à leur relation. La même année, Liszt
rencontre en Russie la princesse Carolyna
de Sayn-Wittgenstein, une femme très
cultivée. Elle se fixe à Weimar auprès de lui.
Elle oriente sa carrière vers la composition.
À cette époque, Liszt fonde l'école de Weimar
avec Richard Wagner. Elle est opposée
au classicisme de l'école de Dresde, dirigée
par Robert Schumann et Johannes Brahms.
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FIG. 7. C'est bien sûr
la Hongrie qui a été
la plus prolixe en timbres
à l'effigie de Franz Liszt.
Le voici par exemple
dans une série courante
de 1932-1937 (YT 455).
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FIG. 8. Il est aussi représenté sur le premier
bloc-feuillet de Hongrie émis en 1934 (Hongrie,
YT BF1) et tiré à 50 000 exemplaires. Ici, sur
une carte postale qui a fait l'aller-retour
Debrecen-Budapest et qui comporte une flamme
du jubilé et une vignette non-postale.
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FIG. 9. En 1956, à l'occasion de la 29e Journée
du timbre et de l'exposition philatélique hungaropolonaise a été émise cette paire de timbres
qui existent aussi en version dentelée (Hongrie,
YT 1210 et 1211).
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FIG. 10. Amitié polonohongroise vue du côté
polonais pour cette émission
de même date que
la précédente (Pologne,
YT BF 18).
FIG. 11. Timbre émis à l'occasion du 175e anniversaire de la naissance de Franz Liszt
en 1986 (Hongrie, YT 3053). Ici, sur enveloppe Premier Jour.
En 1865, il décide d'entrer dans les ordres.
Après un noviciat éclair, il se fait conférer
les ordres mineurs et il prend la soutane.
Il fonde une Académie de musique à Budapest,
y enseigne le piano, tout en conservant
son activité à Rome et à Weimar. En 1883,
la mort de Wagner l'affecte profondément.
Lors d’un voyage qui le conduisait au festival de Bayreuth en 1886, il contracte
une congestion pulmonaire et il s'éteint pai-
siblement dans les bras de sa fille Cosima
le 31 juillet 1886. Budapest et Weimar se sont
disputé en vain ses cendres. Conformément
à sa volonté, il a été enterré à Bayreuth, près
de son ami Richard Wagner.
Franz Liszt était un pianiste prodigieux. Karl
Czerny avait dit de lui : « la nature a créé
un pianiste ». Profondément marquée par
le romantisme, l'œuvre de Liszt privilégie
la virtuosité et une grande richesse d'inven-
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FIG. 12. Série hongroise de 1961 émise pour célébrer le sesquicentenaire
de la naissance de Franz Liszt et le 75e anniversaire de sa mort. Existe
en version dentelée et non-dentelée.
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YT 1466 - Franz Liszt,
clavier et partition.
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YT 1467 - La statue
de Liszt.
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Bloc-feuillet
comportant
une impression
dorée YT BF 39.
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YT 1468 Académie de
musique et portée.
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FIG. 13. Timbre de 1993
appartenant à la série « Vues
de Budapest » montrant l'église
Saint-Mathias où a été jouée
pour la première fois, le 8 juin 1867,
la Messe hongroise du Couronnement,
en l’honneur de l’empereur FrançoisJoseph et de la reine Elisabeth.
tion. Il a radicalement transformé l'art
de jouer du piano, donnant à cet instrument
la puissance d'un orchestre. Comme pianiste
et comme compositeur, il a marqué
de son empreinte toute une génération
de musiciens. Il a aidé de son influence
de nombreux musiciens car il était très
généreux. Il a apporté un soutien moral et
matériel à Berlioz, à Brahms, à Franck,
à Moussorgski, à Smetana, à Saint-Saëns,
à Schubert, à Wagner et à bien d'autres...
• Pierre Vattepain Académie de philatélie
de Hongrie, Académie mondiale de Philatélie,
Académie européenne de Philatélie
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FIG. 14. Émission de 1967 reproduisant
un tableau de la galerie nationale
de Budapest : Ferenc Liszt par Mihaly
Munkacsy (1844-1900) (Hongrie, YT 1896).
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Merci à Anny Boyard pour le prêt des cartesmaximum sur Franz Liszt.
Émis en 2011
(Autriche,
YT 2739.)
(1)
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Leur fille Cosima épousera Hans de Bülow et, plus
tard, Richard Wagner tandis que leur fille Blandine
aura pour mari Émile Ollivier, futur Premier Ministre
français en 1870.
(2)
À la suite de la signature du compromis le 1er juin
1867 entre l’Autriche et la Hongrie, ces deux derniers
deviennent roi et reine de Hongrie.
FIG. 15 Hongrie, YT PA 155.
Bibliographie
L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . NOVEMBRE 2011. N°1856
Autre émission de l’année (Allemagne,
YT 2674).
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Histoire de la musique par Émile Vuillermoz.
Brochure du Monde : L'Histoire de la musique
par Jean-Philippe Giboury.
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