Mlle PEREZ-GARINO
Cours de philosophie
Lycée des Iscles –Manosque
2008-2009
Cours de philosophie
Classe Terminale T S
Chapitre 6 : La Vérité
02/29/09
L A V E R I T E
L A V E R I T E
PLAN
PLAN
LA VERITE.............................................................................................................................1
PLAN ....................................................................................................................................... 1
Introduction ............................................................................................................................. 1
I/ Le problème de la vérité : faut-il être sceptique ? ............................................................... 2
II/ Parcours : réalisme ou idéalisme ? ................................................................................... 4
1/ Vérité et non contradiction. .................................................................................................................. 4
2/ Le débat sur l’adéquation ..................................................................................................................... 5
3/ La conception cartésienne de la vérité : certitude et évidence. ............................................................ 5
4/ vérité et représentation : la problématique kantienne. ......................................................................... 6
5) Les apories du réalisme et d l’idéalisme. ............................................................................................. 7
6) La solution kantienne : volonté et intersubjectivité. ............................................................................ 7
III/ Renouvellement contemporain ? ...................................................................................... 9
1) Résurgences du scepticisme ? .............................................................................................................. 9
2) Existe-t-il des vérités pratiques ? ......................................................................................................... 9
IV/ Conclusion ....................................................................................................................... 10
Introduction
Introduction
Si l’on ouvre un dictionnaire à l’article « vérité » on peut y trouver la définition suivante :
« caractère de ce qui est vrai soit du point de vue formel, soit parce qu’existant ». Par suite, est
dit vrai tout énoncé qui s’impose à l’assentiment soit par rigueur logique soit par
correspondance avec ce qui est perçu. Du point de vue métaphysique « vrai » peut être pris
comme synonyme de réel ou existant, d’où un sens plus vulgaire de : tel que cela doit être,
conforme à sa nature. Ainsi la vérité serait le vrai, le réel. Or la relation entre la vérité et ce qui
a lieu est particulièrement clair lorsqu’on évoque la vérité d’une témoignage ou d’une étude
Chapitre 1 : La philosophie une discipline exigeante mais maîtrisable
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historique. Cependant, dire cela oblige à ne pas oublier qu’on entends par de telles expressions
qu’il y a une conformité entre un discours, les symboles qu’il utilise et son contenu.
Ainsi la vérité impose la correspondance entre un énoncé et le (s) phénomène (s)
expérimental (aux) dont traite l’énoncé. Or cet état de fait semble s’accorder exclusivement aux
énoncés logiques, scientifiques et non aux états mentaux comme les sentiments les perceptions
etc. Est-ce à dire que la vérité n’est que scientifique ? Qu’il ne peut y avoir de vérité empirique ?
Or est-ce que le problème est mal posé ? Car si la vérité n’est que démontrable scientifiquement,
que dire d’expression comme « cet homme est vrai » ? Sur quel critères de la vérité allons-nous,
nous appuyer pour délibérer ? Autant de questions qui vont servir de fil directeur dans l’étude
de la notion de vérité.
I/ Le problème de la vérité
I/ Le problème de la vérité
: faut-il être sceptique
: faut-il être sceptique
?
?
Reprenons un peu notre raisonnement. La vérité désigne la qualité d’être vrai. Cette
qualité s’attache à certains énoncés, à certaines propositions vraies ou connaissance vraies, dont
on dit alors qu’ils constituent des vérités. Il peut ainsi s’agir de vérités cognitives (ou encore
théoriques) relevant de domaines de connaissance comme les mathématiques, la physique ou
encore l’histoire. En effet, il y a des vérités mathématiques (théorème de Pythagore) comme il y
a des vérités physiques (la loi de la chute des corps) ou des vérités historiques (César a été
assassiné aux ides de mars 44 avant notre ère). Les vérités peuvent aussi être des vérités morales
qui concernent la sphère de l’action. On les appelle alors des vérités pratiques. Ce sont les
vérités comme : on ne doit pas trahir ses promesses, revenir sur ses engagements ou mentir de
façon éhontée.
Si on réserve provisoirement pour la suite de la réflexion le cas des vérités morales ou
pratiques, on peut considérer que la vérité s’est trouvée définie par les philosophes selon deux
critères principaux : d’une côté celui de l’adéquation de nos énoncés au réel, de l’autre celui de
la cohérence du discours (non-contradiction). En d’autres termes un énoncé ne saurait être vrai
que s’il correspond à la réalité dont il parle, si ce qu’il en dit est adéquat et s’il ne se contredit
pas, s’il n’attribue pas à une sujet des prédicats qui entrent en contradiction avec lui ou qui se
contredisent entre eux par exemple quand je dis le rectangle est une cercle carré. C’est de ces
deux critères de la vérité que la question de la vérité se fait problème philosophique.
Posé ainsi on évite le danger du dogmatisme. Sous sa forme la plus immédiate, le
dogmatisme consiste à estimer que ce que l’on croit est vrai au point de ne pas envisager d’en
douter. De les certitudes acquises ne sont pas remises en doute et la recherche de vérités
nouvelles se trouve étouffée dans l’œuf.
Chapitre 2 : La vérité
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Ce danger éviter, il n’en reste pas moins que la problématisation de la vérité peut
conduire à l’écueil du scepticisme ou pyrrhonisme. Le scepticisme consiste à se demander si
l’accès à toute forme de vérité n’est pas une simple illusion. Il envisage comme indépassable le
fait que toute vérité prétendue soir douteuse. Autrement dit, ébranler telle ou telle connaissance
tenue pour certaine, y introduire la conscience d’une doute possible, peut conduire, par
radicalisation et élargissement de cette mise en doute, à nier que nous puissions parvenir, à de
quelconques certitudes. Dans ce cas l’attitude sage serait de s’en tenir au doute, en procédant à
l’époché, c'est-à-dire à la suspension de toute jugement, sans aucun mélange d’affirmation. Cela
reviendrait à se passer de la notion de vérité. Or se passer de toute réflexion à l’idée de vérité a
pu commettre si souvent au nom d’une prétendue vérité.
Les exemples pour illustrer nos propos ne manquent pas et manifestent les conséquences
désastreuses d’être résolument dans le vrai. Si nous pensons détenir avec une certitude absolue
certaines vérités pourquoi ne soumettrions-nous pas le réel, au nom de cette conviction, à ce
que ces vérités nous paraissent impliquer ?
Face à ce danger comment ne pas être séduits par ce qu’il peut y avoir de tolérant dans le
scepticisme ? Et du coup proclamer : à chacun sa vérité ?
Le scepticisme ouvre ainsi sur un relativisme virtuellement plus accueillant sauf qu’en
réalité aucun scepticisme ne l’est. Les doutes sceptiques sur la possibilité du vrai conduisent
alors à la position des sophistes qui estimaient toute connaissance comme intrinsèquement
relative au sujet et à sa perception des choses.
On semble ici être face à une impasse : soit on rejette toute vérité (scepticisme) soit on
tient toute connaissance pour vraies (dogmatisme). Or l’expérience nous montre que le choix
n’est pas si cornélien qu’il n’y parait. En effet, une troisième position peut passer pour
intermédiaire. Pour le pragmatisme la vérité n’est plus un absolu et pour cause : ce qu’est
vraiment une chose tend à se réduire à l’ensemble de ses effets possible. Cela reviendrait à dire
que la vérité se signale par des critères intrinsèques. En fait, c’est par référence à cette
normativité de la vérité que nous pouvons distinguer un jugement vrai d’un jugement faux, par
exemple une démonstration juste d’un délire purement hallucinatoire.
Cette distinction est primordiale aussi bien à propos des vérités théoriques (celle de la
connaissance) et des vérités pratiques (celle utile à l’orientation de nos actions). Les premières
décrivent le monde tel qu’il est, les secondes nous indiquent ou nous prescrivent ce qui doit
être. Dans les deux cas, il est nécessaire de se référer à l’idée selon laquelle il y a certains
énoncés que nous ne pouvons mettre en doute. Nécessité nécessaire puisqu’elle nous permet
d’une part d’échapper au relativisme et au scepticisme. Par exemple à propos des vérités
théoriques, pour distinguer un théorème mathématique, quand il est démontré, des théorèmes
mal formés, dont l’incohérence prouve sa fausseté. De même en ce qui concerne les vérités
pratique : c’est à l’idée de vérité universelle que nous faisons références quand nous tenons pour
Chapitre 2 : La vérité
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intrinsèquement distinctes la proposition normative selon laquelle il ne faut pas être antisémite
et la proposition qui soutient que telle boisson est plus agréable que telle autre.
Ainsi le problème de la vérité est de ses critères doit être reposé. En effet une fois avoir
échappé à la séduction du scepticisme comme fonder la valeur de la véri ? Problème
intéressant puisqu’il s’agit de trouver une fondation qui constitue une limitation possible de la
prétention d’accéder au vrai. En d’autres termes tournons-nous vers le problème du type de
fondation à apporter à l’exigence de vérité.
II/ Parcours
II/ Parcours
: réalisme ou idéalisme
: réalisme ou idéalisme
?
?
Repartons des critères traditionnels de la vérité : serait vrai un énoncé cohérent (non
contradictoire) et adéquat (conforme) à la réalité dont il parle. Ces critères sont-ils suffisants et
nous permettent-ils par eux-mêmes de fonder une référence à la notion de vérité répondant aux
conditions que nous venons de dégager ?
1/ Vérité et non contradiction.
Commençons par le critère de la cohérence.
Aux yeux de Hegel, la contradiction constituait un moment du déploiement même de la
vérité : celui de l’affrontement des contraires avant leur réconciliation dans une unité
supérieure surmontant la contradiction et redevenant identique à elle-même.
Prenant appui sur Hegel, Nietzsche nous dit, dans
La volonté de puissance
(trad. G.
Bianquis, I, livre I, §115) :
«
Si le principe de contradiction est selon Aristote le plus sûr de tous les principes, s’il est
le dernier et le plus fondamental, celui se ramènent toutes les démonstrations, s’il porte en
lui le principe de tous les axiomes, on devrait tenir un compte d’autant plus rigoureux de ce
qu’il présuppose déjà d’affirmations, au fond. Ou bien il consiste à affirmer une chose au sujet
de ce qui est véritable, de l’être, comme si l’on en avait d’autre par une connaissance préalable
je veux dire comme si l’on savait qu’on
ne peut pas
prêter à l’être des attributs contradictoires.
Ou bien ce principe signifie qu’on
ne doit pas
lui prêter des attributs contradictoires. La
logiques, en ce cas, serait un impératif, destiné non à nous mener vers la connaissance du vrai,
mais à définir, à combiner un univers que
nous avons le devoir
de tenir pour vrai
»
Ce que Nietzsche veut dire ici, c’est que ce serait purement et simplement une incapacité
des hommes les plus faibles à soutenir ou à supporter ce qu’il peut y avoir de contradictoire dans
le réel lui-même qui les aurait poussés à adopter le critère de non contradiction comme critère
de la vérité. A l’encontre de quoi il nous faudrait aujourd’hui nous libérer de ce prétendu critère
pour faire surgir une volonté suffisamment forte pour acquiescer à tout ce que fait advenir le
cours des choses, y compris les tensions, les oppositions les affrontements les plus extrêmes.
Chapitre 2 : La vérité
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Cependant, prendre en compte cette représentation exige de se demander si ce n’est pas
la volonté de vérité elle-même qui serait à remettre en question. Mais laissons ce point pour
nous pencher sur le second critère de la vérité, la conformité de l’adéquation de la connaissance
à la réalité.
2/ Le débat sur l’adéquation
L’origine de ce critère se trouve dans
De l’interprétation
d’Aristote. Il explique que les
sons que nous émettons sont les « symboles » de nos « états d’âme », c'est-à-dire de nos pensées.
Tout deux sont en relations de correspondance avec les choses. Si entre les mots et les états
d’âme », la correspondance prend la forme d’une rapport de signification (symbole), la
correspondance entre les pensées et les choses est un rapport de ressemblance. Ainsi les pensées
sont les images des choses. Par la suite Aristote introduit la distinction du vrai et du faux et
précise que le discours vrai est celui dont les énoncés entretiennent avec els choses qu’ils
expriment un rapport qui n’est pas seulement de signification, mais de ressemblance. Ainsi pour
qu’une proposition soit vraie il faut que la ressemblance corresponde à une liaison existant dans
les choses elles-mêmes. Il y aurait donc une vérité dans les choses qui résiderait dans la manière
dont ces choses sont liées. Ainsi la vérité existant dans notre pensée calquerait ou non celle qui
est déjà dans les choses. Pour le dire autrement : pour être vraie, une pensée et la proposition
qui exprime cette pensée doivent être entièrement adéquates l’une à l’autre comme si l’idée qui
est son référent dans la réalité. Pour le dire plus simplement encore, une idée est vraie que si
elle « représente » la chose, elle la présente à quelque façon comme si elle était là.
La question de la vérité devient donc celle de la représentation c'est-à-dire celle qui
touche à la manière dont les choses se présentent à nous ; en d’autres termes : comment nos
représentations des choses peuvent elles être vraies ?
Or, si la vérité se définit par l’adéquation, il devient extrêmement difficile, voire
impossible, de vérifier la correspondance à la faveur de laquelle une pensée ou une proposition
peut être dite vraie. Il faudrait pour cela comparer l’idée et la chose, la représentation et ce
qu’elle représente, c'est-à-dire son objet. Mieux, si la vérité est affaire de représentation, comme
nous assurer que certaines sont vraies et d’autres fausses ? En recherchant de nouveaux critères.
3/ La conception cartésienne de la vérité : certitude et évidence.
Partant que ce critère de correspondance est nominal, c'est-à-dire verbal (
Lettre à
Mersenne du 16 octobre 1639
), Descartes réclame une méthode pour différencier vérité et
connaissance. Pour lui est vrai en premier lieu, ce dont je ne puis douter, donc ce dont je puis
être certain.
Ce que cherche à faire Descartes ici est de retenir pour vrai les propositions qui sont
obtenues au terme d’une « longue chaîne de raison » ou le mouvement de la pensée déductive a
Chapitre 2 : La vérité
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