Introduction à l`examen neuropsychologique

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DU de Neuropsychologie 2007
Introduction à l’examen
neuropsychologique
Céline Chamayou - Valérie Hahn-Barma
Centre de Neuropsychologie
Groupe Hospitalier Pitié–Salpétriêre

La neuropsychologie étudie les conduites humaines et
les structures neurales qui les sous-tendent
Elle se distingue de l’approche médicale par le recours
à des tests standardisés
■ et complète cette approche par :
■ l’identification de profils cognitifs, émotionnels et
comportementaux caractéristiques de certaines
pathologies
■ sa contribution à une meilleure compréhension de
mécanismes et systèmes qui ss-tendent la cognition
humaine


Un bilan neuropsychologique permet au moyen de tests:
 d’évaluer les conséquences cognitives et comportementales de
lésions cérébrales : déterminer quels aspects d’une fonction
cognitive sont atteintes et la sévérité de cette atteinte
 d’établir les fonctions restées relativement ou totalement
préservées
 si nécessaire de mettre en place un programme de rééducation
neuropsychologique en s’appuyant sur les capacités existantes
→ responsabilité du neuropsychologue
■ il est envisagé en référence aux connaissances sur:
■ l’organisation cérébrale des fonctions
■ les modèles cognitifs
■ les outils d’évaluation
Les étapes de l’examen
neuropsychologique
L’ANAMANESE
Anamnèse
Elle a pour but de :
 Recueillir des informations sur les raisons à l’origine de l’examen

Retracer l’histoire de la maladie en définissant :
 la nature des troubles
 leur date d’apparition
 la chronologie des troubles

Apprécier le fonctionnement cognitif pré-morbide du patient :
 informations sur le passé scolaire, professionnel et familial du
patient afin d’évaluer ses modes de fonctionnement cognitif
antérieurs
Anamnèse
■ Evaluer le niveau de conscience des troubles et la motivation du patient
(en rapport avec une éventuelle rééducation)

Etablir un inventaire des difficultés d’adaptation dans la vie quotidienne
résultant des troubles

Évaluer d’une manière globale certains aspects du fonctionnement
cognitif du patient (langage, comportement, mémoire) = première
situation d’examen
→ Ces informations et celles du dossier médical permettront d’élaborer le
contenu du bilan à réaliser
Origine de la demande
Origine de la demande
Demande émanant du médecin
 Dans le cadre d’une démarche diagnostique
 Dans le cadre d’une expertise médico-légale
 Dans le cadre d’un bilan en pré et post-opératoire
 Dans le cadre d’un projet de rééducation spécifique
Demande émanant du patient
 Dans le cadre de difficultés professionnelles ou dans la vie
quotidienne
Demande émanant de l’entourage
 Dans le cadre de troubles comportementaux ou cognitifs déniés
ou sous estimés par le patient
Histoire de la maladie
Histoire de la maladie
Etre attentif à:
 Nature de l’atteinte cérébrale (connue ou supposée)
 Etendue et localisation des lésions
 Chronologie des troubles


nature des troubles inauguraux et leur date de début
mode d’installation (début insidieux ou pas)

Mode d’évolution (progressif ou stable)

Rappelons qu’un processus dégénératif se caractérise par:




Une installation insidieuse des troubles depuis au moins 6 mois
Une aggravation progressive des troubles
La nature des troubles et leur chronologie sont spécifiques à chaque maladie
neurodégénéarative
La première localisation de l’atrophie cérébrale est importante car chaque
maladie neurodégénérative commence dans un site bien particulier
Histoire de la maladie

Il est important d’être informé :
 sur les antécédents familiaux et personnels du patient
 des traitements médicamenteux pour interpréter les troubles
→ Utilité du wash-out

Avant tout examen neuropsychologique, il est indispensable de tenir compte
des aspects suivants:
 la latéralité manuelle du patient, son âge et son sexe
 des déficits sensoriels et moteurs qui conditionnent l’examen
 du niveau d’attention suffisant pour comprendre et suivre les consignes
 de la motivation du patient
Histoire de la maladie

L’ensemble des informations recueillies permet d’orienter le bilan
neuropsychologique
Le choix des outils et le déroulement de l’examen varient selon
l’objectif :
- tester des hypothèses diagnostiques :
 Ex.: si suspicion d’une MA: recherche d’un syndrome
amnésique de type hippocampique associé à une DTS, des
troubles dysexécutifs et /ou instrumentaux
- évaluer le fonctionnement cognitif dans un cadre nosologique
connu (lésion focale, traumatisme crânien avec coma ou pas,
processus tumoraux…)
Recueil et
identification de la
plainte
Recueil et identification de la plainte

Intérêt de l’interrogatoire direct :
L’ensemble des informations recueillies donnent des indications sur :
 Le sens de l’auto-observation du patient
 La capacité de prise de conscience et l’importance de la plainte
 La nature du déficit
 Les capacités d’évocation et de récupération en mémoire
 Les capacités d’expression orale du patient
 L’émotivité du patient
 Etc..
Recueil et identification de la plainte

A partir de descriptions générales, faire émerger un tableau plus précis
en s’appuyant :
 sur connaissances relatives au fonctionnement cognitif et ses
troubles (modèles cognitifs)
 sur connaissances relatives à la sémiologie et aux syndromes
neuropsychologiques

les troubles affectant les conduites sociales et la personnalité sont
plus souvent recueillies auprès de l’entourage. S’informer sur la
présence :
 d’une apathie
 d’un comportement puéril ou désinhibé
 d’une tendance à réagir de manière impulsive ou agressive….
Passé scolaire
& professionnel
Passé scolaire et professionnel

L’évaluation neuropsychologique d’un déficit se fait toujours en
référence à un ensemble d’hypothèses sur le fonctionnement cognitif
antérieur du patient et sur ses domaines particuliers d’expertises.
NC
7-6
5-4
3
2
1
QI note moyenne
125
115
105
90
70
(Tableau d’équivalence selon Weschler)
80 % de la population
115-135
105-125
90-120
80-110
Passé scolaire et professionnel

L’idéal est de procéder à un entretien précis et d’essayer d’obtenir
un descriptif détaillé du cursus scolaire et professionnel du patient.

L’entretien concernant les études primaires doit permettre de
préciser un éventuel retard d’apprentissage, de troubles de la
lecture ou de l’écriture.
Pour la scolarité ultérieure, on s’intéressera au niveau global au
cours des études, des points forts et des points faibles, du type de
diplôme obtenu.

Passé scolaire et professionnel

Concernant les patients ayant fait peu d’études, il faut s’intéresser à leurs
centres d’intérêt pour avoir une idée de leur niveau culturel ainsi qu’à
leur parcours professionnel.

Concernant les patients d’origine étrangère, il est utile d’essayer de
préciser le type de scolarisation et dans quelle langue ils ont appris à lire
et à écrire ; la langue la plus souvent parlée à la maison est également à
préciser.
Conscience des troubles
Conscience des troubles

Le terme d’anosognosie signifie l’absence de prise de conscience ou une
prise de conscience amoindrie des troubles.
L’anosognosie peut être parfois difficile à distinguer des réactions de
déni.

On parle d’anosodiaphorie qd le patient est conscient de ses troubles,
mais n’en semble pas affecté ou les banalise.
→ La réaction du patient face à ses échecs au cours de l’examen est
également un bon indicateur de conscience des troubles
→ Le comportement d’un patient face à ses troubles est contributif au
diagnostic
Évaluation des handicaps
Évaluation des handicaps
Rappelons qu’il peut y avoir un écart entre les performances cognitives et les capacités
d’adaptation à vie quotidienne : validité écologique des tests
- contexte d’examen très différent des cond° de vie du patient
- question de la « surcharge mentale » en situation réelle
Notion de handicap: conséquence des troubles rencontrées par le patient ds la vie
quotidienne ≠ notion de déficit cognitif : signalent seulement que certains traitement de
l’information se réalisent mal
→ Les performances aux tests ne reflètent jamais totalement le handicap du patient au
quotidien
→ Nécessité de recueillir des informations complémentaires aux tests «de laboratoire »
■

Peut être évaluée à l’aide d’une échelle d’autonomie (bon indicateur de l’organicité des
troubles et de leur sévérité)
Echelle d’autonomie :
Bilan neuropsychologique
de base
Bilan neuropsychologique de base

Objectif général de cet examen de départ :
 Fournir un tableau relativement général du
fonctionnement cognitif du patient
 Déterminer la présence de troubles cognitifs
et identifier les aptitudes cognitives demeurées
intactes (ou supposer l’être)
Bilan neuropsychologique de base

Si objectif est d’identifier des troubles cognitifs dans le cadre diagnostique :
ce seul bilan peut permettre de répondre à la question
 Permet d’établir un profil neuropsychologique spécifique afin de
tester les hypothèses diagnostiques évoquées après examen
neurologique et psychiatrique ou de proposer une hypothèse
diagnostique
 Origine fonctionnelle?
 Origine organique? De quel type?

Si objectif de rééducation: nécessaire d’administrer au patient un ensemble
complémentaire d’épreuves afin d’essayer d’identifier les composantes
déficitaires responsables du trouble relevé en surface (bilan plus extensif)
Bilan neuropsychologique de base
Choix des épreuves:
 Dans le cadre diagnostique : Examen du trouble
inaugural en définissant sa nature (ex. nature du
trouble mnésique) et recherche de troubles associés
ne faisant pas l’objet d’une plainte du patient

Si localisation et étendue des lésions sont connues:
orienter bilan initial vers recherche de déficits
cognitifs habituellement associés (AVC, Processus
tumoral….)
Bilan neuropsychologique de base
Quelques principes peuvent guider le clinicien ds le choix
des épreuves :
 sélectionner les domaines cognitifs pour lesquels on sait
que la probabilité d’observer un déficit est grande :
mémoire épisodique, mémoire de travail, principales F°
instrumentales….
 sélectionner des épreuves qui permettent à la fois
d’identifier un trouble, mais aussi de poser une hypothèse
quant à sa nature.

Le neuropsychologue modulera et optimisera ainsi l’examen
en F° du temps disponible en s’appuyant sur l’ensemble des
connaissances cognitives et neuro-anatomiques
Bilan neuropsychologique de base
Ordre de passation des épreuves tient compte de :
 Début examen : épreuves nécessitant l’investissement
attentionnel le plus important en raison de la fatigabilité de
certains patients (épreuves de MLT, de MDT…)
 Fin examen : préférable de soumettre l’épreuve la plus facile
afin de ménager les patients qui ont été souvent en situation
d’échec (tâche de dénomination…)
 Alternance entre des tâche exigeantes et celles qui le sont
moins
 Succession des épreuves en fonction de leur contenu
L’efficience cognitive
globale
Bilan neuropsychologique de base
Mini Mental State (Folstein, 1975)





Echelle courte permettant le dépistage rapide de troubles cognitifs
30 questions explorant l’ensemble des fonctions cognitives soit 7
domaines
Pas de formation particulière pour être passée (se référait à la version
consensuelle du GRECO, Dérouesné et al. 1999)
Universelle
Très bon outil de dépistage des démences, mais n’est pas un outil
diagnostique et ne doit pas être utilisé seul: peut-être normal dans
une DFT, mais déficitaire chez un patient aphasique non dément





Réservé surtout aux démences corticales et MA (car items Mémoire,
Orientation TS et langage): Nécessité d’une lecture qualitative du
MMS
Permet de déterminer sévérité du sd démentiel et un suivi
Démence légère
Démence modérée
Démence sévère
MMS compris entre 26 et 19
MMS compris entre 18 et 11
MMS compris entre 10 et 0
Bilan neuropsychologique de base
L’attention
Ressources attentionnelles
Différents aspects peuvent être évalués :




Capacités de maintien de l’attention
Capacités de maintien et de manipulation (MDT ou attention
contrôlée)
Vitesse de traitement
Vigilance au cours de l’examen
L’évaluation de l’attention se fait plutôt en début d’examen
pour deux raisons :
1) apprécier les performances sans effet de fatigue
2) adapter le choix des outils d’évaluation des autres secteurs
cognitifs afin d’en permettre une meilleure interprétation.
Ressources attentionnelles

Observation attentive du patient : outil d’évaluation le plus répandu

Mémoire de chiffres MEM III : Empans chiffrés directs et indirects
Mémoire spatiale MEM III : Empans visuo-spatiaux directs et indirects
Séquences lettres-chiffres MEM III et Série de 7 MMS
Indice de mémoire de travail MEM III





Tâche d’empan direct de chiffres et d’empan visuo-spatial: évalue capacités de
maintien attentionnel en modalité auditivo-verbale et visuo-spatiale (b. phono.
et calepin V.S.) Tâche d’empan envers: évalue M de T ou administrateur central (stockage +
traitement)
Séquences Lettres-Chiffres
Fonctions Exécutives
Fonctions Exécutives
Définition:
Ensemble des fonctions nécessaires au contrôle et à la réalisation de
comportements dirigés vers un but (formulation d’un but, planification
des actions pour atteindre ce but et exécution).
Soubassement cérébral: cortex préfrontal
Fonctions Exécutives
Les Fonctions Exécutives interviennent lorsque le sujet doit développer des
comportements efficaces et appropriés au-delà du registre habituel de ses
routines.
Les FE recouvrent l’ensemble des processus nécessaires à la réussite de tâches
complexes requérant :
l ’analyse de la situation
 la sélection d’information pertinentes et leur maintien en MCT
 l’élaboration d’un plan d’action fondé sur une stratégie auto-générée
 la capacité à changer de plan en fonction des modifications des messages
environnementaux
 l’inhibition de réponses non pertinentes liées à des stimuli interférents ou
distracteurs
 le maintien du programme de réponse jusqu’à sa réalisation complète.

Fonctions Exécutives

Intérêt de la mise en évidence d’un syndrome
dysexécutif:
 Diagnostic: il peut révéler certaines pathologies
cérébrales
 Pronostic: il compromet sévèrement l’autonomie
 Thérapeutique: émergence de l’intérêt de certains
traitement sur les troubles comportementaux
Fonctions Exécutives
L’évaluation des fonctions exécutives est particulièrement
importante dans le cadre d’un bilan neuropsychologique de base
car elles interviennent dans tous les secteurs cognitifs :

Troubles attentionnels intéressant l’attention visuelle dirigée,
l’attention sélective, l’attention soutenue

Baisse de l’efficience mnésique : Troubles de la MLT(défaut
d’encodage et de récupération, difficultés de mise en place de
stratégies), troubles de la MDT, sensibilité à l’interférence
Fonctions Exécutives

Troubles du langage :
 troubles de l’accès au lexique s’exprimant par un manque du mot
 baisse de la fluence verbale
 troubles de la compréhension liés à un défaut de la MDT

Perturbations des praxies :
 Perte de la mélodie cinétique, troubles de la programmation motrice &
persévérations motrices
 Troubles de la planification visuo-spatiale

Perturbations des gnosies et troubles visuo-spatiaux :
 Paraphasies sémantiques en dénomination d’images liées à un trouble de
l’accès aux connaissances sémantiques (trble sélectivité)
 Réduction de l’exploration visuelle aboutissant à des erreurs dans la
dénomination d’images complexes (à partir d’un détail)
Fonctions Exécutives
Le niveau culturel du patient prédéfinit le choix du niveau de
complexité des épreuves et nuance l’interprétation des performances.
Six secteurs cognitifs sont évalués :
Mémoire de travail
Flexibilité mentale ou shifting
Flexibilité spontanée
Élaboration conceptuelle
Planification
Inhibition
La conscience des troubles peut également être évaluée mais les outils sont rares.
Fonctions Exécutives

Mémoire de travail
 Empans inversés
 Série de 7 du MMS
 Indice MDT MEM III

Flexibilité mentale ou shifting
 Capacités de changement évaluées au test de Wisconsin, au Trail
Making test

Flexibilité spontanée-Aspect auto-activation
 Fluences verbales catégorielle et littérale
Fonctions Exécutives

Elaboration conceptuelle
 Similitudes WAIS III et test du Wisconsin

Planification
 Type de copie de la figure de Rey
 Séquences graphiques et motrices

Inhibition
 Recherche de comportements pathologiques d’imitation, de
préhension et d’utilisation (adhérence environnementale)
 Sensibilité aux interférences (test de Stroop)
 Epreuve de consignes conflictuelles et de « go/no-go »
Fonctions Exécutives

BREF (Batterie Rapide d’Efficience Frontale)
(Dubois et al., 2000)
 Evalue les composantes principales du FT frontal
 Evalue sévérité du syndrome dysexécutif
 Très facilement utilisable et rapide
 Effet plafond pour des patients présentant des troubles
exécutifs débutants ou une atteinte comportementale isolée
 6 sous-tests de 3 points chacun: sujets contrôles ont entre 16
et 18
 Similitudes, fluence verbale, comportement de
préhension, prog° motrice, consignes conflictuelles, gono-go
conceptualisation
flexibilité mentale
adhérence
environnementale
programmation
motrice
inhibition
rétrocontrôle
La Mémoire
Évaluation de la Mémoire


Troubles mnésiques = Elément souvent dominant du tableau cognitif
L’évaluation des troubles mnésiques constituent l’une des tâches les plus
importante en neuropsychologie, ces troubles étant souvent à l’origine
d’une perte d’autonomie du patient.

La mémoire n’est pas une entité homogène mais elle est constituée de
plusieurs systèmes et sous–systèmes indépendants.
→Evaluation de la mémoire explicite ou déclarative

Le choix d’outils d’évaluation dépend des questions posées dépendantes
elle-mêmes des hypothèses diagnostiques.

On ne choisit pas le même test pour rechercher un sd amnésique dans le cadre
d’une maladie d’Alzheimer ou d’un traumatisme crânien….
Évaluation de la Mémoire
Quelles sont les questions concernant l’atteinte mnésique ?

Troubles de la mémoire épisodique ?
 Troubles de la mémoire Antérograde ?
– Troubles de la mémoire à court terme ?
– Troubles de la mémoire à long terme ?
• Défaut encodage/récupération ? de stockage?
– Dissociation visuo-verbale ?
 Troubles de la mémoire Rétrograde autobiographique?

Troubles de la mémoire sémantique ?
 Troubles de l’accès ou atteinte du stock ?
Les systèmes mnésiques évalués classiquement
MEMOIRE EXPLICITE
SYSTEME SEMANTIQUE
ou stock des connaissances générales
SYSTEME EPISODIQUE
MA
Mémoire rétrograde autobiograhique
ou mémoire des faits anciens personnels
Démence
sémantique
DFT, APP
Mémoire antérograde
ou mémoire des faits récents
Mémoire à court terme Mémoire à long terme
ou mémoire immédiate apprentissage
stockage
Évaluation des Fonctions Instrumentales

Langage

Calcul

Activités gestuelles

Activités visuo-constructives

Gnosies
Le Langage
Langage
Le niveau culturel antérieur du patient et sa maîtrise de la langue
française sont des éléments particulièrement importants pour analyser
les capacités langagières du patient.
S’il existe une plainte spécifique ou des anomalies observées au cours
du bilan neuropsychologique, un bilan spécifique avec un
orthophoniste est demandé.
Langage
L’évaluation rapide du langage permet d’apprécier les aspects :

Expressifs :
- Appréciation du langage spontané: informatif ou non, manque du
mot, paraphasies, existence de trouble syntaxique, l’organisation du
discours
- Epreuve de dénomination d’images: DO 80 (Deloche, 1997, ECPA)
- Fluence verbale
- Ecriture et lecture

Réceptifs :
 Appréciation de la compréhension
 Distinction atteinte sémantique/mémoire de travail
Le Calcul
Calcul
Schématiquement, les troubles du calcul peuvent être de différentes origines :

Atteinte de la mémoire de travail (dissociation calcul mental/calcul écrit)

Alexies et agraphies pour les chiffres et les nombres = acalculies
aphasiques
Trbles de la compréhension et de la production orale des nombres =
trbles du transcodage des nombres


Atteinte visuo-spatiale (erreurs essentiellement à l’écrit) = acalculie
spatiale

Perturbation mise en œuvre des opérations arithmétiques = anarithmétie
ou acalculie primaire
Le niveau de scolarisation est important mais l’âge également.
L’Activité Gestuelle
Activités Gestuelles
Avant même d’évaluer les praxies gestuelles, il est important de s’assurer
de l’intégrité de différents secteurs afin de nuancer l’interprétation.
Les troubles qui ne sont pas d’origine praxique mais qui peuvent
perturber la réalisation gestuelle sont :
 Troubles moteurs élémentaires périphériques ou centraux
(rhumatismes à dystonie)
 Troubles visuels périphériques ou centraux (baisse de l’acuité
visuelle ou simultagnosie) empêchant l’imitation de gestes
 Agnosie visuelle empêchant une préhension correcte de l’objet
 Connaissances sémantiques dépendantes de l’origine culturelle du
patient
Activités gestuelles

Praxies motrices
 Dextérité
 Programmation motrice

Praxies idéo-motrices
 Gestes réflexifs (imitation : configurations digitales ou manuelles)
 Gestes symboliques (évocation, imitation, reconnaissance)
 Pantomimes (évocation, imitation, reconnaissance)

Praxies idéatoires
 Utilisation d’objets (saisie, manipulation: allumer une bougie avec une
boîte d’allumettes)
Activités gestuelles
Les questions que l’on peut se poser face à des anomalies
gestuelles concernent les aspects suivants :
♦
S’agit-il d’un trouble de la production du geste ou de la conception ?
♦
La réalisation du geste est-elle gênée par :
♦ une mauvaise analyse visuelle ou visuo-spatiale ?
♦ Une atteinte du schéma corporel ?
♦ Une atteinte du système sémantique de l’action ?
♦ Une atteinte du système de reconnaissance des objets ?
Les activités visuoconstructives
Activités Visuo-constructives
Tenir compte du niveau culturel antérieur, de l’origine culturelle du patient
et de son éventuelle expertise dans ce domaine.
→ Interprétation différente de la qualité de production d’ un patient
architecte ou graphiste et d’un patient ayant été peu scolarisé.
Il est important de s’assurer :
• d’une bonne acuité visuelle
• de l’absence de troubles moteurs empêchant une tenue correcte du
crayon
Activités Visuo-constructives
Deux aspects sont à prendre en compte :
 Jugement perceptif
 Traitement purement perceptif d’informations visuo-spatiales
(identification de formes, d’inclinaisons, raisonnement visuospatial..)

Réalisation constructive
 Manipulation des données visuo-spatiales (copie de dessins,
manipulation de cubes,..)
L’examen neuropsychologique (10)
Copie de la figure de Rey
Rey Osterrieth, Test de copie et de reproduction de mémoire de figures
Géométriques complexes. ECPA. 1959.
Figure de Rey avec programme par étapes (1)
Figure de Rey avec programme par étapes (2)
Figure de Rey avec programme par étapes (3)
Gnosies visuelles
Gnosies visuelles
Niveau et l’origine culturelle importants pour l’interprétation des performances.
Important de s’assurer de l’absence de trouble sensoriel (examen neuroophtalmologique).
Deux grands niveaux sont évalués (modèle de Humphrey et Riddoch, 1988) :

Le niveau perceptif → Agnosie aperceptive




Processus perceptifs primaires (formes)
Processus perceptifs intermédiaires (figure/fond)
Processus perceptifs tardifs (vision 3D)
Les niveaux post-perceptifs → Agnosie associative


Système des représentations structurales (connaissances concernant essentiellement
la forme de l’objet)
Système sémantique (connaissances concernant la fonction et les différents
attributs)
Gnosies visuelles : reconnaissance des objets,
des couleurs & des visages





Niveau perceptif
Appariement de lignes, formes, figures
Appariement de couleurs
Appariement de visages
Niveaux post-perceptifs
Stock des représentations structurales
 Décision d’objets, dessins sur commande, estimation de tailles en imagerie mentale
Système sémantique
 Appariements fonctionnel et catégoriel
 Classification d’objets
 Reconnaissance de visages célèbres
Les Aspects Psychiatriques
Les Aspects Psychiatriques

Il est important d’évaluer certains aspects psychiatriques dont l’influence
sur les performances cognitives n’est pas négligeable.
Les échelles permettent de quantifier les troubles et non de diagnostiquer
 L’anxiété (échelle de STAI ,..)
 La dépression (échelle de Beck, MADRS, …)
 Les troubles de la personnalité (avis d’un psychiatre)

L’utilisation d’échelles d’anxiété et de la dépression a pour avantage le
contrôle fiable, à distance, des troubles.
Profil neuropsychologique






Efficience cognitive globale
Orientation temporo-spatiale
Ressources attentionnelles
Fonctions exécutives :
 Mémoire de travail, Flexibilité spontanée , Flexibilité réactive, Planification,
Shifting, Inhibition
Efficience mnésique :
 Mémoire rétrograde :
 Autobiographique
 Sémantique
 Mémoire antérograde :
 Mémoire à court terme
 Mémoire à long terme
Fonctions instrumentales :
 Langage
 Calcul
 Praxies gestuelles & visuo-constructives

Gnosies visuelles
Réflexion sous forme d’arborisation
clinique
A partir d’un bilan évaluant le profil neuropsychologique,
possibilité d’une évaluation plus précise dans un 2ème temps
Bilan neuropsychologique de base
Mise en évidence des secteurs
déficitaires
Exploration spécifique de la fonction déficitaire
permettant de mieux situer l’origine du trouble
en référence à un modèle théorique heuristique
Évaluation de la
nature d’un
trouble
praxique
Évaluation de la
nature d’un
trouble gnosique:
Aperceptif
Asémantique
Évaluation de
la nature d’un
trouble
phasique
Évaluation de la
nature d’un
trouble
mnésique
(quel système ?
Évaluation de la
nature d’un
Trouble exécutif
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