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Je me réjouis que le Parlement européen et le Conseil de ministres de l'UE
aient trouvé un accord politique, ces derniers mois, sur la proposition de la
Commission de poursuivre et de renforcer les principes importants de la
directive européenne sur la télévision, aussi dans le contexte des nouveaux
médias. La nouvelle directive "services de médias audiovisuels sans
frontières", sur laquelle les institutions de l'UE se sont entendues en mai
sous Présidence allemande, consolide le droit à la liberté d'expression et
d'information transfrontalière aussi pour les services à la demande, quelle
que soit la voie par laquelle ils sont transmis. C'est d'une importance
capitale non seulement pour le marché intérieur européen, mais aussi pour la
construction d'un espace européen démocratique et pluraliste de
l'information et de la liberté d'expression.
La nouvelle directive sur les "Services de médias audiovisuels sans
frontières" contient une nouvelle avancée juridique essentielle pour la liberté
d'opinion : le droit à de courts extraits d'évènements, que vous connaissez
déjà en Allemagne grâce à la jurisprudence de la Cour constitutionnelle et
qui s'appliquera aussi à l'avenir dans le domaine audiovisuel par-delà les
frontières. Ainsi, une petite chaîne de télévision estonienne aura-t-elle la
possibilité de diffuser les images clé d'un match de football qui a lieu en
France, même si des droits exclusifs s'y rattachent. Je considère ce nouveau
droit à la retransmission transfrontalière de courts extraits d'évènements
comme une nouveauté importante pour la création d'un espace d'opinion et
d'information européen.
Même si, pour beaucoup d'Européens, la liberté d'expression et d'information
va de soi, elle n'en a pas moins besoin d'être constamment confortée. Je
pense à la semaine dernière où, dans un important pays membre de l'UE, un
homme politique a réclamé l'interdiction des "Télétubbies". Je pense aussi à
quelques-uns de nos voisins immédiats auxquels nous devons constamment
rappeler l'importance de la liberté d'opinion. Je pense encore à la Russie, où
les citoyens comme les journalistes sont loin de toujours pouvoir exercer leur
liberté d'opinion telle qu'elle est reconnue dans l'UE. Je pense enfin à la
Chine que je visite régulièrement et où je plaide tout aussi régulièrement
pour le respect de la liberté d'opinion et d'information.
Mesdames et messieurs,
La liberté d'expression et d'information n'est pas un luxe que l'on ne doit
s'offrir que dans les sociétés développées. La liberté d'expression et celle de
l'information sont le point de départ du développement d'une société libérale
et démocratique. Sur ce point, nous devons, nous Européens, être
intransigeants dans notre dialogue avec les pays tiers.
Dans le même temps, nous devons, avec notre réglementation des médias,
donner l'exemple d'une large liberté d'information et d'opinion. C'est pourquoi
je me réjouis de l'initiative prise il y a quelques jours à Bruxelles, par un
groupe de rédacteurs en chef européens d'Allemagne, d'Espagne,
d'Autriche, de Belgique, de Slovénie, de Bulgarie et de Roumanie, d'élaborer,
une "charte européenne de la liberté de la presse" avant les prochaines
journées mondiales de la liberté de la presse du 3 mai 2008. Je suivrai
attentivement leurs efforts et leur apporterait, s'ils le souhaitent, un soutien
personnel.