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l’anticipation communiste, « qui ne peut exister qu’entre hommes
entièrement libres, communauté qui suppose la suppression de toutes les
entraves sociales, juridiques et économiques, à la liberté individuelle, la
suppression des classes sociales et de l’exploitation. » (p.14).
Pareillement aux révisionnistes du début du XXème siècle, « au lieu de
s’appuyer sur l’évolution telle qu’elle se présente actuellement, s’y
abstraient volontairement, pour rêver. » (LÉNINE, préface de 1915,
BUKHARIN, 1969, p. 15). Au début du XXème siècle, une fois niée au premier
abord une grande transformation sociale ayant pour référence
l’internationalisme socialiste, Aglietta et Berrebi (2007, p. 401) incarnent un
« esprit cosmopolitique », devant la crise économique globale. D’ailleurs,
avec ce même esprit, « les Nations Unies et les cours pénales
internationales se sont montrées incapables de garantir au monde une paix
stable et universale, on n’oserait pas le souhaiter pleinement » - car il s’agit
plutôt d’une utopie abstraite – « mais, seulement de conditionner un petit
peu la tendance des grandes puissances à utiliser ad libitum l’exorbitante
force militaire dont elles disposent. » (ZOLO, 2007, p. 19).
Au lieu d’adopter um idéal kantian démodé, dont le principal intérêt
téorique et politique réside dans le soutient du statu quo ante, il vaut mieu
aiguiser la pointe critique contre la régulation de la mondialisation. Étant
donné que la mondialisation impérialiste de la « Triade » entraîne la
déréglementation, la privatisation et la libéralisation, il s’agit d’un oximore
banal bien caractéristique des réformistes dans leur acceptation fataliste du
capitalisme global, au même temps qu’ils rejetent l’anticipation concrète
d’un monde meilleur qui passe par le socialisme. Ainsi, au lieu de devenir
une forme cosmopolite idéaliste, la mondialisation impérialiste « se produit
dans de telles conditions et à un rythme tel, de même que par
l’intermédiaire de tels antagonismes, conflits et convulsions – non
seulement économiques, mais aussi politiques, nationaux, etc. –», que
« l’impérialisme s’éfondra fatalement » (LÉNINE, préface de 1915,
BUKHARIN, 1969, p. 15), de sorte que le capitalisme soit enfin dépassé
dans un mouvement réel qui aboli effectivement l’état de choses présent.
Par contre, l’oximore de la régulation de la mondialisation a été créé
pour soutenir idéologiquement la pertinence de la raison techniciste, devant
l’échec large et catégorique du capitalisme libéral, y inclut sa base