27ème dimanche ordinaire – Genèse 2,18-24 ; Ps 127 ; He 2,9-11 ; Mc 10,2-16
L’Humain ne trouve dans la profusion des animaux aucune aide
qui lui soit semblable pour sortir de sa solitude. En effet, pour
sa fabrication le Seigneur a insufflé son haleine dans un peu de
poussière tandis qu’il pétrit les animaux à partir de la terre sans
leur insuffler son haleine. Il y a donc une grande différence
entre l’Humain et les animaux. Ceux-ci n’ont pas reçu l’haleine
du Seigneur ! Du coup pour sortir l’Humain de sa solitude et lui
donner une aide semblable, le Seigneur le fractionne en deux et
produit ainsi l’homme et la femme.
Il opère en trois temps : anesthésie, ablation de la côte et pose
d’une prothèse de chair. L’opération finie, il amène la femme à
l’homme ce qui le rend très bavard. Il reconnaît en celle-ci le
meilleur de lui-même et il exprime le désir de faire une seule
chair avec elle, c’est-à-dire de faire corps avec elle. Mais
comment cela se peut-il puisque le retour à l’unité d’avant la
fraction de l’humain est impossible. En effet, l’homme n’a pas
de vide que la femme puisse combler puisqu’une prothèse de
chair a pris la place de la côte transformée en femme !
La question adressée par les pharisiens à Jésus montre que les
hommes ont fait le deuil de cette unité. Et quand Jésus répond
en les invitant à chercher eux-mêmes une réponse dans la loi, à
la parole divine qui commande : « Tu ne commettras point
l’adultère », Ils préfèrent l’autorisation de la répudiation
accompagnée d’un acte accordée par Moïse. Jésus explique
alors cette adaptation de la loi par la dureté des cœurs. Les
hommes et les femmes ont les cœurs sont si durs qu’ils
n’hésitent pas à défaire ce que Dieu « conjugue » ou
« associe ». En effet, Jésus emploie le verbe « conjuguer » ou
« associer », non pas le verbe « unir ». Ainsi pour Jésus l’unité
voulu par Dieu n’est pas la fusion de l’homme et de la femme
afin de constituer un Humain. Elle est la convergence de deux
désirs portés des hommes et des femmes restant eux-mêmes.