livres livres Livres Thermalisme, hydrotherapie et psychiatrie O. Dubois, M. Boulangé, H. Lôo Paris : Masson Co m n m u iq u é C’est avec un certain courage, une grande modestie et un souci réel de repenser un aspect oublié de l’abord corporel thérapeutique en psychiatrie que le Pr Lôo a soutenu et coordonné un récent ouvrage sur le thermalisme en psychiatrie paru dans la collection “Médecine et Psychothérapie”. Le Dr Olivier Dubois, psychiatre et directeur médical d’un établissement psychiatrique à orientation thermale, a conçu cet ouvrage en collaboration avec le Pr Boulangé, professeur de physiologie et d’hydroclimatologie médicale. Cet ouvrage a sollicité la participation de très nombreux confrères psychiatres, psychothérapeutes, somaticiens et chercheurs, chacun apportant un éclairage personnel à ce sujet si rarement détaillé aujourd’hui. La première partie de cet ouvrage s’attache à décrire les aspects spécifiques du thermalisme. Elle propose un rappel historique sur l’hydrothérapie dans une perspective hippocratique. L’usage de l’eau (qu’elle soit de source ou non) a traversé les siècles depuis la plus haute Antiquité, particulièrement sur tout le pourtour méditerranéen. Dans une perspective holistique, le soin de très nom- breuses pathologies reposait en grande partie, jusqu’à une époque récente (fin du XIXe siècle), sur l’usage de différentes techniques hydrothérapeutiques. L’importance dans notre pays des “villes d’eau” atteste suffisamment ce fait. Cependant, un scepticisme amusé confine, depuis le milieu du XXe siècle, l’hydrothérapie dans la rubrique des antiquités, de la médecine de confort, associée autant à l’image d’Eugénie de Montijo, qu’à celle d’une pratique ne devant pas disposer du statut général de la médecine. L’intérêt de cet ouvrage est donc de repenser son rôle dans notre société, utilisant les concepts scientifiques et les exigences actuelles de nos pratiques soignantes. Quant à la psychiatrie, le Dr O. Dubois souligne, là encore, l’ancienneté de l’usage de l’hydrothérapie dans le soin des maladies mentales. Que ce soit sur le plan symbolique, phylogénétique ou de l’inconscient, en rapport avec le schéma corporel ou le métabolisme, l’auteur souligne la complexité des niveaux mis en œuvre lors des soins hydro- et psychothérapeutiques des maladies mentales. Les principes généraux de la cure thermale ainsi que les thérapeutiques associées (relaxation, hypnose, techniques comportementales) sont très clairement exposés. La seconde partie propose une description des différentes pathologies psychiatriques pouvant bénéficier d’une hydrothérapie. Les troubles anxieux du sommeil et somatoformes constituent des pathologies pour lesquelles l’intérêt de la cure thermale semble manifeste. Le sevrage des psychotropes paraît aussi facilité au moment de la cure. L’effet adjuvant de l’hydrothérapie dans le soin des troubles de l’humeur et de la personnalité est souligné par les auteurs. D’une manière générale et indépendamment de toute action physiologique vraisemblable, l’eau constitue un médiateur neutre et bienveillant s’associant de façon bénéfique et irremplaçable aux médications. Certaines structures spécialisées pourront aussi proposer ces soins au décours d’épisodes psychotiques ou lors de moments spécifiques du traitement des troubles du comportement alimentaire. La troisième partie propose un regard méthodologique sur les acquis, les convictions des différents protagonistes du soin et sur le nombre important de recherches dont pourrait bénéficier aujourd’hui l’hydrothérapie afin d’acquérir un statut à part entière parmi les soins prodigués aux patients souffrant de maladies mentales. Cet ouvrage parvient à maintenir, concernant le thermalisme et l’hydrothérapie en psychiatrie, le difficile équilibre entre une médecine qui ne serait validée que par la preuve et une autre qui puiserait sa validité dans un usage remontant à la plus haute Antiquité. P. Nuss (Paris) PRIX CREA-UCB PHARMA Le Cercle de réflexion et d’étude sur l’anxiété (CREA) et les laboratoires UCB Pharma ont attribué à deux lauréats leur bourse sur le trouble anxieux généralisé. Cette bourse de 50 000 francs a pour objectif de donner à des internes, chefs de clinique ou assistants en psychiatrie, l’opportunité de financer ou de récompenser des travaux portant sur le trouble anxieux généralisé. Les deux lauréats de cette année sont : Dr Virginie Pignay (service du Pr Boulenger, CHU de Montpellier) pour sa participation à un projet de recherche clinique sur le TAG mené avec l’équipe du Dr O’Connor au centre de recherche Fernand Seguin à l’hôpital H. La Fontaine de Montréal (Canada). Dr Marie Bronnec (CHU Paul-Brousse, Villejuif) pour un travail de DEA sur les mécanismes de défense dans l’anxiété encadré par le Dr Corruble, le Pr Guelfi et le Pr Hardy. Contacts : Dr Dominique Servant, CHU de Lille – Tél. : 03 20 44 59 62 – e-mail : [email protected] et Anne de Cassini, UCB Pharma – Tél. : 01 47 29 44 35 – e-mail : [email protected] Act. Méd. Int. - Psychiatrie (18) n° 2, février 2001 65