Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier Dossier 5 Réseaux dans la société et l’économie Sommaire Pour commencer Les stéréotypes Pour en savoir plus… Pour en savoir plus… Les Restos du cœur La femme et l’émancipation Pour en savoir plus… Jamais sans mon coach L’immigration en France Sondage de classe Pour en savoir plus… Coup d’œil sur les grands secteurs de l’économie Pour en savoir plus… Décroissance, solution durable pour l’économie ? Pour en savoir plus… L’eau : un enjeu économique mondial Pour en savoir plus… Pour en savoir plus… p. 112 p. 114 p. 115 p. 117 p. 119 p. 120 p. 121 p. 122 p. 123 p. 125 p. 126 p. 127 p. 128 p. 130 p. 131 p. 131 p. 132 Réseaux © ELI 1 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie Pour commencer : volet société Discutez en classe. 1 Quelle idée avez-vous de la société française ? Attachée aux traditions. 2 Pour vous, les Français sont : Décidément moderne. ouverts chauvins bons vivants râleurs galants prétentieux altruistes individualistes disciplinés débrouillards accueillants xénophobes. 3 Commentez la citation d’Edgar Morin de la page d’appel du dossier. Quelles réflexions vous suggère-t-elle ? Pour commencer : volet économie Discutez en classe. 1 Dans quel secteurs de l’économie aimeriez-vous travailler ? L’agriculture. L’industrie. Les services. 2 Écrivez ces mots au tableau et essayez de dégager toutes les différentes branches d’activités liées à ces secteurs. 3 Pour vous, le travail est : une forme d’épanouissement personnel. un droit essentiel qu’il faut garantir à tous. une nécessité pour vivre. 4 Que pensez-vous du chômage ? Comment pensez-vous faire face à ce problème dans votre vie future ? Avec l’aide de votre famille. Au moyen de pistons. En vous appuyant sur l’État et sur son système de protection sociale. 5 L’économie est un secteur essentiel pour l’homme et la vie en société. Quelle vision en avez-vous ? Les règles de production et du profit sont-elles les seuls facteurs qui comptent ? 6 Classez par ordre d’importance les problèmes suivants : la pollution industrielle. la distribution de la richesse entre pays riches et pays pauvres. les sources d’énergie. la sauvegarde de la santé et des consommateurs. autre. 2 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 112 Les stéréotypes Entrez en jeu ! 1 Analysez cette photo : décrivez-la, dites quelle image de la société française elle suggère, sur quels stéréotypes elle s’appuie. 2 Allez sur le site http://espagne.aquitaine.fr/spip.php?article2312&lang=es et regardez cette vidéo sur les Français et leurs stéréotypes. Dites en quoi ils consistent et quelle est votre opinion là-dessus. Réseaux © ELI 3 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 114 Pour en savoir plus… 1 Pour en savoir plus sur le panorama démographique de la France ou pour faire des recherches, consultez le site de l’INED (institut national d’études démographiques), www.ined.fr/, et celui de l’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques), www.insee.fr/fr/default.asp, en particulier, dans le bandeau Thèmes, consultez la rubrique Condition de vie-Société. 2 Intrigués par les générations ? Allez voir la vidéo Avoir vingt ans sur la génération des baby-boomers sur le site de l’INA (institut national de l’audiovisuel), www.ina.fr/. http://boutique.ina.fr/video/4624807001/avoir-20-ans.fr.html#xtor=ES-1-[lettreinfo_24-fevrier-2012]-20120224[rubrique2_avoir-20-ans]-413400@1-20120224110000 4 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 115 Pour en savoir plus… Si vous voulez approfondir le thème des inégalités, consultez le site de l’observatoire des inégalités www.inegalites.fr/. Consultez également le site du ministère des Solidarités et de la cohésion sociale, www.solidarite.gouv.fr/, en particulier les dossiers qui y sont publiés. Réseaux © ELI 5 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 117 Les restos du cœur Quand j’étais petit à la maison, le plus dur c’était la fin du mois. Surtout les trente derniers jours… Coluche Nos actions De quoi manger L’aide alimentaire est l’idée de départ de Coluche et l’activité la plus connue des Restos. En matière d’aide alimentaire, priorité est donnée aux plus démunis et à la période de l’année la plus critique : de début décembre à fin mars. Aux Restos, pour donner à manger, on a prévu : la distribution de paniers-repas équilibrés, à cuisiner chez soi ; les repas chauds, pour ceux qui n’ont pas de toit ; une aide spécifique pour les bébés. Les Restos Bébés Il existe 62 Restos Bébés qui répondent aux problèmes spécifiques des mamans et futures mamans. Ils proposent nourriture, vêtements, couches, conseils en pédiatrie, diététique, puériculture, jeux et hygiène pour enfants en bas âge. Au total, les Restos assistent chaque année près de 30 000 bébés de 7 jours à 18 mois. Un toit pour tous Disposer d’un toit est une étape élémentaire de l’insertion sociale. L’aide au logement prend des formes diverses. Elle peut aller de l’hébergement d’urgence à l’accompagnement vers une location stable. Loisirs et activités culturelles À l’initiative des bénévoles, les Restos essaient de multiplier les activités culturelles et de loisirs. Ce sont des moments où les bénévoles et les bénéficiaires peuvent être ensemble autrement que dans l’urgence. C’est ensemble partir en vacances, aller au cinéma, organiser des pique-niques… bref, recréer du plaisir, individuel et collectif et surtout sortir d’un univers triste et de l’isolement. Insertion par l’emploi Quand on a été longtemps sur la touche, il est difficile de redémarrer : croire en soi, s’intégrer dans une équipe, réapprendre un rythme de travail… Les chantiers d’insertion – Ateliers et Chantiers des Restos du Cœur (ACI) – accueillent des personnes en voie de réinsertion. Ils servent essentiellement à recréer des liens sociaux, rompre la solitude, avoir un objectif dans la journée quand on se lève le matin, réapprendre des horaires et des engagements, élaborer un projet professionnel, se préparer à l’entrée en formation qualifiante. Accompagnement scolaire et illettrisme Aide aux devoirs pour les enfants, maîtrise de la langue française pour les adultes : lire, écrire et s’exprimer sont des atouts indispensables à une insertion socio-économique réussie. Les Restos proposent deux types d’ateliers : l’accompagnement scolaire pour les enfants et adolescents, les ateliers Communication Lecture Écriture (CLE) pour les adultes. Restos du Cœur 8, rue d’Athènes 75009 PARIS 6 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier Compréhension 1 2 3 4 De quel type de document s’agit-il ? Qui en est l’auteur ? Quel est sont but ? À qui s’adresse-t-il ? Entrez en jeu ! 1 Présentez les Restos du cœur : histoire, domaines d’actions, buts. Pour ce faire, consultez le site de l’association. 2 Quelle action vous paraît la plus utile ? Laquelle vous semble la plus originale ? 3 Pour en savoir plus sur la vie associative et l’engagement, visitez les sites suivants : www.genepi.fr/, www.concordia-association.org/, www.amnesty.fr/. Réseaux © ELI 7 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 119 La femme et l’émancipation C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète. Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe (1949) 1850 La loi Falloux fixe l’objectif d’une école primaire de filles dans chaque commune de plus de 800 habitants. Le programme obligatoire comprend l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, des rudiments du calcul, une éducation morale et religieuse et pour les filles, les « travaux d’aiguille ». 1880 Création des lycées pour filles, ce qui ouvre leur accès aux professions qualifiées. Moins de deux ans plus tard, les lois scolaires de Jules Ferry sont votées, affirmant l’obligation, pour les enfants des deux sexes, de fréquenter l’école de 6 à 13 ans. 1898 La durée du travail des femmes dans les ateliers est réduite à 10 heures par jour. 1900 Les femmes peuvent exercer la profession d’avocat. 1903 Naissance du mouvement des suffragettes, militantes pour le droit de vote des femmes dans les pays anglo-saxons. 1907 Les femmes mariées sont autorisées à disposer librement de leur salaire. 1909 Loi instituant un congé de maternité de huit semaines sans rupture du contrat de travail. 1920 Les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans autorisation de leur mari. L’avènement de la garçonne : née de la revendication pour l’égalité des sexes et pour l’émancipation des femmes, la mode garçonne connaît son heure de gloire. 1938 Réforme du Code civil, qui met fin à l’incapacité civile des femmes mariées (qui date de Napoléon). 1944 L’ordonnance du 21 avril reconnaît le droit de vote et d’éligibilité des femmes. 1945 Le congé de maternité devient obligatoire et indemnisé à 50 %. 1946 Le préambule de la constitution pose le principe de l’égalité des droits « dans tous les domaines ». 1965 Modification de la loi sur les régimes matrimoniaux. La femme devient l’égal de l’homme au sein du couple. Jusqu’alors, en France, une femme ne pouvait ouvrir un compte à la banque ou trouver un emploi sans le consentement de son mari. Grâce à cette modification, la femme française peut enfin gérer seule ses biens et avoir un droit de regard sur la gestion de l’argent du couple. 1967 Loi Neuwirth, qui autorise la vente de contraceptifs. Cette loi, légalisant la contraception, va permettre aux femmes de disposer de leur corps comme elles le désirent sans avoir à subir de grossesse non désirée. À l’époque, l’avortement n’est toujours pas légalisé. 1970 Disparition de la notion de chef de famille au profit de l’autorité parentale assurée par les deux époux. 1971 Le nombre d’étudiantes atteint celui des étudiants. 1972 Loi sur l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes. Force est de constater que les droits des femmes en matière de parité salariale sont encore bafoués. 1974 Création du secrétariat d’État à la condition féminine. 1975 La loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) met fin à la législation des années 1920-1923, qui classait l’avortement en délit. 1980 La loi considère le viol comme un crime. Interdiction de licencier une femme enceinte. 1983 Loi sur « l’égalité professionnelle », qui interdit toute discrimination en raison du sexe dans la vie professionnelle. 1992 Pénalisation du harcèlement sexuel. Le Code pénal réprime les violences conjugales. 2000 Promulgation de la loi du 6 juin 2000 « relative à l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ». Pour toutes les élections, à quelques exceptions près, au scrutin de liste, la loi impose 50 % de candidats de chacun des deux sexes pour toute la liste (un homme – une femme) ou par tranches (tous les six candidats). 8 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier La féminisation des noms de métiers En 1999, à la demande de Lionel Jospin, alors Premier ministre, l’Institut national de la langue française (INALF) a publié le Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions. Ce guide établit des règles grammaticales de formation du féminin, recense les difficultés et fournit une liste de substantifs féminins formés selon les règles recommandées dans l’ouvrage. On passe ainsi du masculin au féminin, de câbleur à câbleuse, de plasticien à plasticienne, d’écrivain à écrivaine, d’auteur à auteure. De la règle à l’usage, il n’y a ensuite plus que quelques pas… On constate aujourd’hui une accélération du processus de féminisation, non seulement dans les administrations, mais aussi dans la langue courante, notamment dans les médias. Entrez en jeu ! 1 À l’aide du document, présentez les grandes étapes de l’émancipation de la femme aux XIXe et XXe siècles : droits politiques, civils, dans le monde du travail. 2 Sélectionnez trois événements cités dans le document. Expliquez pourquoi ils vous semblent importants. 3 Quels sont, selon vous, les domaines où il reste encore beaucoup à faire ? 4 Commentez la citation de Simone de Beauvoir en exergue du document. Faites une recherche sur le Net pour mieux la connaître. Réseaux © ELI 9 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 120 Pour en savoir plus… Pour aller plus loin, consultez le site public de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, www.halde.fr/, et celui de l’observatoire du communautarisme, www.communautarisme.net/. Visitez également le site du ministère des Solidarités et de la cohésion sociale, www.solidarite.gouv.fr/. 10 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 121 Jamais sans mon coach Hier réservé aux sportifs de haut niveau, le coaching s’infiltre, aujourd’hui, dans tous les domaines de la société. Après avoir investi le monde de l’entreprise, les coachs envahissent désormais la vie privée de nombreux Français. Mental coach, life coach, family coach, love coach, business coach… l’ère du Jamais sans mon coach a débarqué en France. Le terme coach vient de l’anglais et signifie entraîneur. Le rôle d’un coach était, à l’origine, d’accompagner les sportifs vers leur meilleur niveau de réussite. Peu à peu, le coaching sort de son rôle traditionnel pour gagner tous les domaines de notre société. Il est notamment devenu incontournable dans l’entreprise : on recourt à un coach pour optimiser le potentiel des dirigeants et de leurs équipes. Un phénomène en pleine expansion en France Le coaching se définit comme « l’accompagnement, limité dans le temps, de personnes ou d’équipes pour le développement de leurs potentiels et de leur savoirfaire dans le cadre d’objectifs professionnels ou privés ». Pour cela, le coach s’appuie sur une technique de questions-réponses visant à faire réfléchir les individus sur eux-mêmes afin qu’ils puissent trouver et élaborer leurs propres solutions. Pratiqué aux États-Unis depuis plus de trente ans, le coaching est aujourd’hui en pleine phase d’expansion en Europe. Selon une étude réalisée par la Société française de Coaching, en France il existe environ 1 500 coachs professionnels et le marché du coaching professionnel est estimé à environ 105 millions d’euros (données 2010). Ce chiffre pourrait quadrupler car les coachs s’intéressent, désormais, au domaine privé, voire intime des individus. C’est ce que l’on appelle le coaching de vie… Pas de doute, la tendance est aux conseillers personnels. Leur mission : veiller à notre épanouissement. Comment expliquer un tel engouement ? Les changements de la vie personnelle et professionnelle s’accélèrent. Face à ce quotidien complexe et imprévisible, à une société en perpétuel mouvement, chacun cherche à se rassurer et à se construire un nouvel équilibre. En outre, la montée de l’individualisme et la perte des repères collectifs constituent des facteurs d’émergence du coaching. Il semble impératif de prendre en main son destin, de donner un sens à sa vie. Il faut être positif et performant. Dans ce contexte, le coaching devient un mot magique. Qui n’a pas rêvé de se reposer sur un professionnel ou sur un expert pour gérer sa vie ? En ce sens, le coaching répond aux attentes de nombreuses personnes qui cherchent des réponses rapides et adaptées à leurs besoins immédiats. Loin des psys, qui fouillent dans l’histoire personnelle et souvent douloureuse des individus, les coachs interviennent sur des problématiques actuelles. Selon les professionnels du coaching, le coach ne guérit pas, il révèle un potentiel. Il se focalise sur le projet que la personne souhaite mettre en œuvre et s’attache à lever les blocages en quelques séances. Pour beaucoup, le coaching apparaît donc comme une solution plus pragmatique et moins longue qu’une psychothérapie. Solution de facilité ou soutien efficace ? Aujourd’hui, le coach est devenu le soutien de tous ceux qui ont un problème affectif, relationnel ou professionnel. Cependant, cette solution séduisante inquiète notamment les psys. Pour eux, le coaching traite les problèmes de façon superficielle sans s’attaquer aux causes et n’apporte qu’un réconfort éphémère. De plus, dans ce domaine, il existe de nombreux charlatans, voire des personnes insuffisamment formées. Réseaux © ELI 11 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie Compréhension Dites si les affirmations suivantes sont vraies (V) ou fausses (F). 1 Le phénomène du coaching ne concerne que le sport et le monde du travail. 2 Le coaching est une action de soutien et de guidage psychologique pour la résolution de problèmes concrets et immédiats. 3 Les personnes s’adressent à un coach pour résoudre leurs problèmes psychologiques profonds. 4 La vie actuelle est de plus en plus complexe et imprévisible. 5 Le coaching est un processus qui prend plusieurs séances. 6 Parmi ces conseillers personnels, il y a pas mal d’incompétents. V F Entrez en jeu ! 1 Discutez à propos du phénomène du coaching. Qu’en pensez-vous ? 2 Pour vous tenir au courant sur les différents aspects de la société française, visitez le site de l’agence TNS-SOFRES, société de référence des études marketing et d’opinion, www.tns-sofres.com/, en particulier la rubrique Opinion et style de vie. 12 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 122 L’immigration en France La France est depuis longtemps un pays d’immigration, qui a connu deux grandes vagues au XXe siècle, dans les années 20 et les années 60. Après la Première Guerre mondiale, Belges, Polonais, Italiens, Nord-Africains, Indochinois sont venus augmenter la population active, très touchée par la perte de 1,4 millions d’hommes jeunes et le nombre d’invalides. À partir de 1945, afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre et de répondre aux besoins de l’économie en pleine expansion, l’immigration des Espagnols, Portugais, Africains, et surtout Maghrébins a été encouragée. Mais en 1974, la crise économique a entraîné l’arrêt officiel de l’immigration, sauf pour les cas de regroupement familial et de droit d’asile. Depuis cette décision de fermeture des frontières, la maîtrise des flux migratoires et la lutte contre l’immigration clandestine constituent l’objectif permanent des nombreuses lois et textes sur l’immigration qui ont été adoptés, à partir des années 2000, pour faire face aux nouvelles problématiques des mouvements migratoires. En 2008, la France comptait 8,4 % d’immigrés (5,2 millions) et 5,8 % d’étrangers (personnes n’ayant pas la nationalité française, soit 3,6 millions). Depuis les années 1975, la part des immigrés est assez stable dans la population française, l’arrivée de nouveaux immigrés étant compensée par les départs et la mortalité. La composition de la population immigrée a évolué : les immigrés nés en Espagne ou en Italie, venus il y a longtemps et maintenant âgés, sont proportionnellement de moins en moins nombreux, alors que ceux qui sont nés au Maghreb, venus plus récemment et plus jeunes, constituent une part importante des immigrés aujourd’hui (31 %). Plus récemment, on observe une diversification des pays d’origine, avec la montée de ressortissants d’Asie (surtout du sud-est), et, plus minoritaires, les Turcs et les immigrés d’Europe de l’Est. Mais la principale progression appartient à la population venue d’Afrique subsaharienne, qui avait triplé entre 1982 et 1990 et a encore presque doublé ces dernières années. Connaître le nombre des immigrés est difficile parce que les enfants d’immigrés nés en France sont Français. Par ailleurs, plus d’un immigré sur trois est de nationalité française et le nombre des naturalisations1 s’est fortement accru. Essentiellement masculine dans le passé, l’immigration est aujourd’hui foncièrement liée au regroupement familial et l’équilibre hommes/femmes est atteint. Près de deux immigrés sur trois résident dans une agglomération de plus de 200 000 habitants, alors qu’un bas pourcentage vit dans des communes rurales. Les régions à plus fort taux d’immigration sont la région parisienne, la région Rhône-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les immigrés sont principalement ouvriers dans la construction, l’industrie automobile et les services aux entreprises, alors que les femmes immigrées se retrouvent davantage parmi le personnel de service réservé aux particuliers. Ils sont donc plus touchés par le chômage que le reste de la population, les femmes encore plus que les hommes. L’accès des femmes immigrées au monde du travail a bouleversé les modes de vie des populations immigrées, car de plus en plus de femmes actives étrangères adoptent les mœurs des femmes françaises mettant à mal les modèles traditionnels des rôles masculins et féminins de leur pays d’origine. En effet, de plus en plus de jeunes filles osent afficher un comportement à l’occidentale, s’engager dans un mariage mixte, voire l’union libre. Contrairement à d’autres pays d’Europe, on assiste en France à de véritables mélanges entre populations, les unions mixtes sur le sol français se situant autour de 13,4 % en 2007. L’intégration des immigrés n’est pas pour autant facile, surtout à cause de difficultés d’ordre culturel : la religion, les codes de conduite, les rapports d’autorité au sein de la famille ou du groupe sont autant d’éléments qui se heurtent à la culture différente du pays d’accueil. Une majorité d’entre eux surmontent ces problèmes en se créant une identité intermédiaire, conciliant leur identité d’origine et l’intégration dans la société française. Ainsi, les jeunes Beurs, jeunes Maghrébins nés en France de parents immigrés, parlent arabe avec leurs parents, mais le français est considéré comme leur langue maternelle. Ils conservent quelques pratiques religieuses comme le ramadan ou les interdits alimentaires, ils essaient de maîtriser les codes culturels du pays d’accueil sans abandonner leur culture d’origine. Pourtant, l’image de cette intégration silencieuse et majoritaire est assombrie par les problèmes existant dans certaines cités de banlieues. Ici, avec la montée du chômage et la crise économique la situation s’est dégradée, la violence est apparue et les crimes et incidents à caractère raciste se sont multipliés. 1 Naturalisation : acquisition de la nationalité française. Réseaux © ELI 13 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie Entrez en jeu ! 1 Faites un exposé oral sur l’immigration en France. Vous pouvez suivre le plan suivant : a phases et causes de l’immigration, origine des immigrés, leur localisation en France, leur poids démographique ; b situation des immigrés dans le secteur du travail, situation de la femme immigrée et styles de vie, difficultés d’intégration et leurs conséquences. 2 Pour approfondir le thème de l’immigration et de l’intégration en France, consultez le site de la Cité nationale de l’immigration, www.histoire-immigration.fr/, riche de témoignages, d’informations et de dossiers thématiques. Vous pouvez également visiter les sites www.vie-publique.fr/, celui de l’INED, www.ined.fr, celui de l’INA, www.ina.fr/.. 14 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 123 Sondage de classe Quelle est votre attitude vis-à-vis des immigrés de votre pays ? Répondez à ce questionnaire, puis faites un sondage dans la classe. L’opinion sur l’intégration des personnes d’origine étrangère Question 1 De manière générale, diriez-vous que l’intégration des personnes d’origine étrangère se passe très bien, assez bien, assez mal ou très mal dans votre pays ? Très bien Bien Assez bien Assez mal Mal Très mal Sans opinion La perception des facteurs d’intégration Question 2 Pour chacun des facteurs suivants, diriez-vous qu’il est très important, assez important, peu important ou pas important du tout pour l’intégration d’une personne étrangère dans votre pays ? Très important Assez important Peu important Pas du tout important Sans opinion Parler la langue française Partager les mêmes principes (droits de l’homme, tolérance...) Connaître et respecter les lois de la République (laïcité...) Avoir des enfants qui vont à l’école Avoir un logement décent Avoir un emploi stable Ne pas être victime de discriminations Participer à la vie locale (par exemple dans des associations) Avoir des proches (famille, amis) qui ont réussi Connaître les grands événements historiques du pays Disposer du droit de vote Avoir le même mode de vie (habitudes alimentaires, modes vestimentaires…) Avoir la même religion que la religion du pays d’accueil Réseaux © ELI 15 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie Les domaines les plus problématiques pour les personnes d’origine étrangère Question 3 Selon vous, parmi les domaines suivants, quels sont ceux dans lesquels les personnes d’origine étrangère rencontrent le plus de difficultés ? Classez par ordre d’importance en attribuant 1 au plus important et 7 au moins important. La recherche d’emploi. La recherche de logement. L’école, les études. Les relations sociales. La vie privée (mariage avec des personnes d’origine française…). Le niveau de salaire. La reconnaissance de leurs études et de leur culture. Autre ………………………………………………………………………………………... L’opinion sur le modèle à privilégier : république laïque versus société communautariste Question 4 En France, la tradition vis-à-vis des étrangers est celle de l’intégration dans une République laïque qui pose comme fondement la neutralité à l’égard de l’origine ethnique ou religieuse des personnes. Aux États-Unis ou en Grande Bretagne, la tradition est, au contraire, de privilégier la juxtaposition de communautés ethniques ou religieuses en instaurant, si nécessaire, des discriminations dites positives (par exemple, des quotas visant à faire admettre à l’université ou dans la fonction publique un nombre minimum de personnes de telle origine ethnique ou religieuse). Selon vous, lequel de ces deux modèles faut-il privilégier aujourd’hui ? Le renforcement de l’intégration des étrangers dans le cadre d’une République laïque. Le renforcement de la juxtaposition des communautés avec l’instauration de discriminations dites positives. Autre …………………………………………………………………………………… Sans opinion Entrez en jeu ! Pour approfondir encore le thème de l’intégration des immigrés, consultez les sites du Haut conseil à l’intégration, www.hci.gouv.fr/, et des défenseurs des droits, www.defenseurdesdroits.fr/. Choisissez un thème, une problématique, un dossier qui vous a particulièrement intrigués et puis présentez-le à la classe sous forme d’exposé en explicitant votre point de vue personnel. 16 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 125 Pour en savoir plus… Si vous voulez en savoir plus sur l’emploi et le travail, découvrez les sites suivants : le site du ministère du Travail, de l’emploi et de la santé, www.travail-emploi-sante.gouv.fr ; le site www.lesmetiers.net/, incontournable pour approfondir votre connaissance sur les métiers et les formations ; http://emploi-en-ligne.com/ ; www.jeteletravaille.fr. Réseaux © ELI 17 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 126 Coup d’œil sur les grands secteurs de l’économie Par son produit intérieur brut (PIB), la France est la cinquième puissance économique mondiale. Ses atouts sont divers : transports, télécommunications, industries agro-alimentaires, produits pharmaceutiques, mais aussi le secteur bancaire, l’assurance, le tourisme, sans oublier les traditionnels produits de luxe (maroquinerie, prêt-à-porter, parfums, alcools…). L’économie française se veut innovante, dynamique, attractive et ouverte. Voici un zoom sur les différents secteurs d’activité. Agriculture et cheptel Exploitations agricoles : 545 000 Population active agricole :1 100 000 Surface agricole utilisée : 27 470 000 hectares, soit 50,3 % du territoire métropolitain. Principales productions françaises • Céréales : premier producteur de l’UE, cinquième producteur mondial. • Vin : deuxième producteur mondial et de l’UE, après l’Italie. • Lait : deuxième rang de l’UE, après l’Allemagne, et cinquième rang mondial. • Betteraves sucrières : premier rang de l’UE et premier rang mondial. • Graines oléagineuses : premier rang de l’UE. • Production de viande importante : bovins(1,8 million), porcins (2,3 millions), ovins-caprins (1,4 million), volailles (1,9 millions). Tous ces chiffres sont tec (tonne-équivalent-carcasse). Forêt Les sols boisés occupent environ 15 millions d’hectares, soit 29 % du territoire national. Au deuxième rang sur le plan de la superficie au sein de l’UE, la forêt française est une richesse biologique et paysagère, lieu de promenade et de détente ; elle permet aussi une récolte annuelle de 53 millions de mètres cubes de bois, participant ainsi de manière irremplaçable au développement rural auquel fournit la matière première pour de nombreuses activités et métiers. Enfin, elle contribue à la lutte contre le changement climatique en stockant le carbone atmosphérique. Le stockage annuel supplémentaire de la forêt française est évalué à 10 millions de tonnes de carbone. Énergie Taux d’indépendance énergétique : 49,8 % Consommation d’énergie primaire : 275,3 millions de tonnes équivalent pétrole (tep). Principales entreprises du secteur : TOTAL, EdF, GdF. Production brute d’électricité : 575 milliards de kWh, dont 78,6 % d’origine nucléaire. 18 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier Industrie Secteurs industriels français les plus performants : Bâtiment et travaux publics Chiffre d’affaires annuel : 137 milliards d’euros. Parmi les premiers bâtisseurs européens, on compte 3 groupes français : Vinci, premier groupe mondial de concessions, de construction et de services associés ; Bouygues ; Eiffage. Effectifs : 1 597 000 personnes Industries agroalimentaires Chiffre d’affaires annuel : 139,7 milliards d’euros. Effectifs : 390 000 personnes. Principaux secteurs : industries de la viande, du lait, du grain, aliments pour animaux, boissons et alcools. Premier exportateur et deuxième producteur de l’UE. Les principaux groupes : Groupe Danone, Nestlé France, Lactalis, Pernod-Ricard, Altadis et Bongrain. Industrie automobile Chiffre d’affaires annuel : 109 milliards d’euros. La France est le quatrième exportateur mondial de voitures particulières. PSA (Peugeot-Citroën) et Renault sont les deux principaux groupes du secteur automobile. Effectifs : 320 000 personnes. Industries de la chimie Chiffre d’affaires annuel : 96,6 milliards d’euros. Effectifs : 231 400 personnes. Les principales entreprises du secteur : Air Liquide, Rhodia, Hutchinson. Transformation des matériaux (acier, aluminium, verre, plastiques, caoutchouc) Chiffre d’affaires annuel : 65,1 milliards d’euros. Les principales entreprises : le groupe Arcelor-Mittal (transformation de l’acier), Saint-Gobain, premier producteur de verre et deuxième exportateur mondial. Plastic Omnium et Sommier Allibert sont les deux leaders français de la transformation des plastiques et Michelin est le premier producteur mondial de pneumatiques. Télécommunications et technologies de l’information et de la communication Chiffre d’affaires annuel : 45 milliards d’euros. Les principales entreprises : France Telecom, Cegetel-SFR et Bouygues Telecom. Dans le secteur des télécommunications, Alcatel-Lucent est le quatrième fabricant d’équipements de télécommunications, il occupe la première place dans le secteur des systèmes de transmission et il est leader mondial des réseaux câblés sous-marins. La télévision numérique est représentée par Thomson Multimédia, fabricant des décodeurs de télévision numérique. Industrie pharmaceutique Chiffre d’affaires annuel : 40,6 milliards d’euros. Effectifs : 100 000 personnes. Premier producteur de l’Union européenne et troisième exportateur mondial. Les principales entreprises : Sanofi-Aventis, Pierre Fabre, Servier. Industries de la mode et du luxe Chiffre d’affaires annuel : 35 milliards d’euros. Ce secteur regroupe la haute couture, la joaillerie, la bijouterie, la maroquinerie de luxe, la parfumerie, les cosmétiques, la cristallerie. Les principaux groupes du secteur : LVMH, Chanel, Hermès international. Effectifs : 150 000 personnes. Industrie aéronautique et spatiale Chiffre d’affaires 2006 : 32,1 milliards d’euros. Effectifs : 132 000 personnes. Principales entreprises : EADS (Airbus, Eurocopter, Astrium, MBDA, …), Dassault Aviation, Snecma, Arianespace. Création de pôles de compétitivité Dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, la France a lancé en 2004 une nouvelle politique industrielle qui mobilise les facteurs-clés de la compétitivité, au premier rang desquels figure la capacité d’innovation. Les pôles de compétitivité marquent la naissance d’un nouvel outil de politique industrielle pour renforcer la compétitivité de l’industrie française. Pour en savoir plus : www.competitivite.gouv.fr/. Réseaux © ELI 19 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie Recherche et développement La France se situe au quatrième rang des pays de l’OCDE dans le domaine de la recherche, après le Japon, les États-Unis et l’Allemagne. Transports Réseau routier Le plus dense du monde et le plus long de l’Union européenne avec 1 079 072 km (voies communales, chemins départementaux, routes nationales et autoroutes), dont 10 492 km d’autoroutes (deuxième rang européen). Réseau ferroviaire La France détient le record de vitesse (574,8 km/h) avec le TGV (train à grande vitesse), lequel circule sur un réseau spécial de 1 876 km autorisant une vitesse commerciale égale ou supérieure à 270 km/h. Transport aérien Près de 160 millions de passagers par an et 4,8 milliards de tonnes-km de fret par an. 904 aéronefs (avions et hélicoptères) volent sous pavillon français. Flotte de commerce La flotte française se situe au vingt-huitième rang mondial pour le tonnage. Marseille, premier port français et méditerranéen, se place au quatrième rang européen avec un trafic de marchandises s’élevant à 95,5 millions de tonnes. Secteur tertiaire Secteur financier et bancaire La Bourse de Paris est le marché officiel des actions en France. Elle fait partie de la bourse paneuropéenne Euronext qui, depuis 2007 a fusionné avec New York Stock Exchange. NYSE Euronext est la première place boursière mondiale. Les principales banques françaises sont : BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et LCL. Assurances Le secteur français des assurances se place au cinquième rang mondial. Axa, deuxième société d’assurances européenne, CNP et AGF sont les trois principales sociétés d’assurances françaises. Tourisme La France est le pays le plus visité au monde. À cette fin, la France dispose d’hôtels, terrains de camping, villages de vacances, auberges de jeunesse, gîtes ruraux et communaux, chambres d’hôtes. La France arrive au troisième rang mondial des recettes du tourisme après les États-Unis et l’Espagne avec un montant de 66 milliards d’euros. Commerce extérieur L’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne ainsi que les États-Unis sont les principaux clients de la France. Entrez en jeu ! 1 2 3 4 5 20 Quels aspects de l’économie française et du pays en général sont mis en relief ? Quelle image de la France veut-on donner ? Dans quel secteur aimeriez-vous travailler ? Pourquoi ? Et vous, quelle image avez-vous de votre pays et de son économie ? Pour être au courant sur les « chiffres » de l’économie française, consultez le site de l’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques), www.insee.fr, en particulier la rubrique Thèmes. Pour en savoir plus sur les pôles de compétitivité, consultez le site www.competitivite.gouv.fr/. Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 127 Pour en savoir plus… Pour en savoir plus sur le tourisme français, découvrez les sites suivants : http://fr.franceguide.com, site officiel du tourisme (portail incontournable !), www.tourisme.fr/, www.france.fr/, www.gites-de-france.com, www.croisiere-fluviale.com. Réseaux © ELI 21 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 128 Décroissance, solution durable pour l’économie ? Le siècle passé a vu l’avènement de la société de consommation et la promotion d’une croissance toujours plus forte. Or, ce modèle est aujourd’hui fortement remis en question car il n’est pas soutenable dans le temps : la croissance à tout prix et sans fin n’existe pas, elle épuise les ressources de la planète et aggrave les inégalités. La planète elle-même nous rappelle qu’il existe des « limites » à la croissance et qu’il est fou de les ignorer. Les ressources de la Terre ne sont pas inépuisables et la population mondiale ne cesse d’augmenter. Alors, les réflexions sur la décroissance menées par des économistes, des anthropologues, des professeurs d’universités, des écologistes nous exhortent à voir la question de l’actuelle crise économique d’une manière plus réaliste et globale et à saisir cette occasion pour repenser notre futur. D’abord, il faut abandonner le « culte » de la croissance sur lequel s’est bâti notre modèle économique : celle-ci en fait n’a jamais fait le bonheur. On sait depuis les années 70 que la hausse du PIB, indicateur de richesse, n’entraîne pas mécaniquement une hausse du bien-être ressenti par les individus. La croissance, c’est un simple agrégat économique qui mesure l’évolution des chiffres d’affaires des entreprises. On construit une maison ? Le PIB augmente. On la garde de père en fils ? Le PIB stagne. Un tremblement de terre la détruit et il faut la reconstruire ? Le PIB augmente. Ce n’est que cela la « croissance ». Qu’entend-on par décroissance ? La décroissance est un ensemble d’idées soutenues par certains mouvements anticonsuméristes et écologistes appelés « objecteurs de croissance », qui rejettent l’objectif, en tant que tel, du maintien d’un taux de croissance économique positif, au nom d’une réduction contrôlée de l’activité économique. Il s’agit, en effet, de réévaluer notre consommation effrénée de produits nouveaux et à obsolescence programmée1, de redistribuer nos revenus superflus, de réduire notre temps de travail et repenser notre économie pour se limiter à l’essentiel et au local. Bref, il faut préférer la richesse humaine à la richesse matérielle pour un monde sans technologies inutiles, produits jetables et inégalités criantes. Quels sont les principes des « décroissants » ? Les objecteurs de croissance prônent au plan individuel la démarche dite de simplicité volontaire et, au plan global, Obsolescence programmée : ensemble des techniques visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement. 1 22 Réseaux © ELI une relocalisation des activités économiques, afin de réduire l’empreinte écologique et les dépenses énergétiques. Consommer sans cesse, aller tous les jours au travail en voiture, se goinfrer au lieu de manger à sa faim sont autant de facteurs qui font augmenter notre empreinte écologique. La simplicité volontaire, c’est abandonner nos habitudes consuméristes et assumer une attitude plus sobre et respectueuse de l’environnement et des autres. C’est surtout se poser des questions importantes : ce que je vais consommer coûte-il trop à la planète ? En ai-je véritablement besoin ? Serai-je obligé d’avoir plus d’argent pour le consommer ou sacrifier des loisirs sains ? Il faut se convaincre que l’économie doit respecter le capital naturel et prendre en compte le risque de son épuisement. C’est à peine si l’on sait quand le pic pétrolier a eu ou aura lieu, on préfère oublier que le gaz, le cuivre ou l’uranium ne sont pas infinis.. Mais, pour réduire vraiment son empreinte écologique, il ne suffit pas d’être convaincu, il faut passer de l’idée à l’acte et oublier l’ananas en plein hiver, l’avion tous les deux mois et le chauffage à 24° C. Pour cela, il faudra relocaliser les activités, en gros, démondialiser un peu notre planète. Quel type de croissance peut-on envisager ? Le débat est désormais lancé pour une croissance nouvelle, alliant respect de l’environnement, développement des services et l’avènement d’une consommation matérielle « raisonnée », sans oublier la valorisation de l’humain et plus globalement du capital social. De nouveaux indicateurs économiques apparaissent : le IDH (indicateur du développement humain), le taux de pauvreté, enfin le « PIB vert », qui prend en compte les coûts environnementaux (consommation de ressources naturelles, pollution) afin d’évaluer les effets de la croissance économique sur l’environnement. La prise de conscience de l’urgence est de plus en plus apparente, il faut maintenant passer au changement. Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier Compréhension 1 2 3 4 5 6 7 Quelle est la nature de ce document ? À quoi le voyez-vous ? Quel thème y est abordé ? Pourquoi le modèle économique centré sur la croissance n’est-il plus praticable ? Quelle vision donne-t-on de la croissance ? Expliquez avec vos propres mots le concept de décroissance. Qu’est-ce que « la simplicité volontaire » ? Et la « relocalisation » ? Quel avenir envisage-t-on pour l’économie ? Entrez en jeu ! 1 Résumez le texte en 150 mots. 2 Que pensez-vous du problème soulevé dans le document ? Argumentez votre opinion. 3 Seriez-vous disposés à pratiquer la « simplicité volontaire » ? Réseaux © ELI 23 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 130 Pour en savoir plus… Pour approfondir vos connaissances sur le développement durable, vous pouvez faire des recherches sur les sites suivants : www.developpement-durable.gouv.fr/, www.neo-planete.com/ (site incontournable !), www.notre-planete.info, www.ademe.fr/CLIMACT/, empreinte écologique : www.footprint-wwf.be/footprintpage.aspx?projectId=100&languageId=1, www.croissance-verte.com/, www.novethic.fr/novethic/site/index.jsp, ISR : www.lanef.com/index.php. 24 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 131 L’eau : un enjeu économique mondial Après le siècle de l’« or noir », qui domine encore l’économie mondiale, nous entrons dans celui de l’« or bleu », où l’approvisionnement en eau sera déterminant pour tout développement nouveau. La question de l’eau est devenue un problème planétaire aigu. Selon le World Water Assessment Programme (WWAP), programme phare des Nations Unies pour l’eau, plus d’une personne sur 6 (soit 894 millions environ) n’a pas accès à la quantité minimale d’eau pour satisfaire ses besoins quotidiens, à savoir entre 20 et 50 litres par jour. La plupart des pays du Sud du monde (Afrique subsaharienne, Asie du sud et orientale) connaîtront dans 15 à 20 ans une grave pénurie d’eau suite aux changements climatiques, au développement industriel et à la montée démographique, si bien que des conflits pourraient se déclencher dans les régions les plus arides. Si l’on considère les ressources mondiales, l’eau n’est pas vraiment une denrée rare, mais elle est inégalement répartie sur la Terre. Neuf pays disposent de 45 % du débit annuel mondial. La consommation est aussi très inégale : dans les pays riches la consommation domestique d’eau peut dépasser les 5 m3 par personne et par jour. Un Américain consomme environ 2 000 m3 d’eau par an, alors qu’un Jordanien ne consomme que 100 m3 et un Haïtien 7 m3. Est-il possible donc de garantir à tous les habitants de la planète l’accès à l’eau, « or bleu du XXIe siècle » ? En 2010, l’assemblée générale des Nations Unies et le Conseil des droits de l’homme ont reconnu le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme, au même titre que d’autres droits sociaux tels que le droit à l’alimentation ou à la santé. Mais, malgré les progrès accomplis, toutes les dix minutes, dix êtres humains, dont quatre enfants, meurent de maladies directement liées à l’eau contaminée. L’heure est à la mise en œuvre du « droit à l’eau et à l’assainissement ». Ce droit a été la priorité majeure du 6e Forum mondial de l’eau qui a eu lieu à Marseille en 2012, conçu pour être le Forum des Solutions, ayant pour ambition de faire émerger des solutions concrètes en matière d’accès à l’eau et d’assainissement. Cependant, le Forum n’a pas débouché sur des promesses fermes, mais seulement sur des engagements de la part des pays industrialisés à faire des investissements dans les pays les plus pauvres. Toutefois, le Forum reste un lieu d’échanges inégalable : plusieurs milliers d’acteurs du secteur, venus du monde entier, y ont participé (officiels, parlementaires, élus locaux, militants associatifs et représentants de grandes multinationales) et y ont débattu de la problématique de l’accès à l’eau. Il faut bien reconnaître que les questions d’eau sont de nature de plus en plus politique et demandent une approche adaptée et inclusive pour progresser au niveau mondial aussi bien qu’au niveau régional, national et local, c’est-à-dire là où l’eau se trouve. Difficile de les résoudre dans l’immédiat et sans une longue concertation des différentes parties prenantes. La sensibilisation aux problématiques de l’eau et le développement d’une mobilisation politique à l’échelle mondiale sont déjà un résultat remarquable. Réseaux © ELI 25 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie Compréhension 1 2 3 4 5 Pourquoi, selon vous, l’eau est-elle définie l’« or bleu » du XXIe siècle ? Sur quoi porte l’ « inégalité » de l’eau ? Quels sont les risques de la pénurie d’eau pour les années à venir ? Qu’est-ce que le « droit à l’eau et à l’assainissement » ? Expliquez-le avec vos propres mots. Pourquoi le Forum mondial de l’eau est-il important ? Entrez en jeu ! Discutez ensemble sur les solutions concrètes que vous pouvez mettre en œuvre pour faire des économies en eau. Rédigez ensuite un décalogue pour la classe à mettre en pratique dans votre quotidien. 26 Réseaux © ELI Réseaux dans... la société et l’économie 5 Dossier p. 131 Pour en savoir plus… Pour en savoir plus sur la mondialisation, découvrez le site de l’OMC (organisation mondiale du commerce), www.wto.org/indexfr.htm, le site de la BM (banque mondiale), www.banquemondiale.org/, le site de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques), www.oecd.org/, le site du FMI (fonds monétaire international), www.imf.org/external/french/index.htm. Réseaux © ELI 27 Dossier 5 Réseaux dans... la société et l’économie p. 132 Pour en savoir plus… Voulez-vous être au courant de l’actualité sur la Net économie ? Filez sur la Toile au site www.journaldunet.com. 28 Réseaux © ELI