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Un peu de géométrie simple montre qu’à la suite de deux traversées réfringentes à l’entrée et
à la sortie du prisme un rayon lumineux est dévié d’un angle D qui est fonction de l’angle
d’ouverture du prisme A et de l’angle d’incidence i
1
, l’angle de sortie i
2
étant fixé par l’angle
r2 et r2 fixé par r1, par la suite de relations
sin i
1
=n sin r
1
, r
2
=A-r
1
et
sin i
2
=n sin r
2
.
Un cas particulier intéressant est celui ou le rayon incident est perpendiculaire à la face
d’entrée, il n’est pas dévié avant la sortie et dans ce cas sa direction de sortie est bien
déterminée
sin i
2
=n sin A
.
Cas encore plus particulier quand l’angle A est tel que
n sin A est >1
, comme c’est
mathématiquement et physiquement impossible il se produit alors une réflexion totale, comme
sur un miroir mais encore plus efficace que sur une surface métallique et le rayon s’échappe
par une autre face. Cet angle où l’on passe de la transmission à la réflexion est dit angle
critique (
sin A
critique
=1/n
), il est particulièrement mis en valeur dans les pierres précieuses,
en particulier le diamant, n>2).
Les prismes à réflexion totale sont très utilisés pour les renvois optiques, pour le redressement
d’image dans les jumelles(dites « à prismes », pour cause)
Quand dans un faisceau lumineux on fait varier l’angle d’incidence en faisant tourner le
prisme autour de la direction de son arête on s’aperçoit que la déviation D décroît, passe par
un minimum et recommence à croître. Ce minimum de déviation correspondant à un angle
d’incidence bien déterminé, que l’on retrouve par le calcul mais que l’on retrouve
intuitivement, quand les angles d’entrée et sortie sont parfaitement symétriques autour de la
bissectrice de A et
i
1
=i
2
D
m
=2i
m
–A
.
Cette propriété du minimum de déviation est utilisée à deux fins.
1)
C’est un moyen simple et efficace de mesurer l’indice de réfraction d’un matériau, on
mesure sur banc d’optique A et D
m
+
=
2
sin
2
sin
A
DA
n
m
2)
On travaille au voisinage du minimum de déviation car c’est dans ces conditions que
l’on est le moins sensible à une dispersion angulaire, par exemple quand le faisceau
lumineux n’est pas très parallèle, ou même franchement convergent.
Utilisation du prisme en spectroscopie
.
On utilise à la fois la propriété de dévier les rayons lumineux et de les dévier différemment en
fonction de leur longueur d’onde, n dépendant de
λ.
La dispersion angulaire d'un prisme est
mesurée par la différence de déviation entre raies bleu et rouge du spectre au minimum de
déviation, proche en réalité, car ce minimum dépend lui-même de
λ
.
Si l’on interpose un prisme dans un faisceau focalisé, on étale l’image en fonction de la
longueur d’onde, le bleu étant plus dévié que le rouge, on obtient donc la composition en
couleur du faisceau de lumière, de la même façon on peut repérer les raies monochromatiques
d’émission, brillantes, ou d’absorption, noires.
Mais en attaquant le prisme sous des angles différents, les déviations monochromatiques ne
sont pas identiques. On diminue cet inconvénient en travaillant au minimum de déviation,
sans le supprimer complètement. Les images de couleur ne se répartissent plus dans un plan
mais sur une surface courbe et perdent la qualité de leur définition, à la fois par courbure de
champ et élargissement d’image.