12. Einstein et la question de Dieu Rabbi Herbert Goldstein ayant

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12. Einstein et la question de Dieu
Rabbi Herbert Goldstein ayant mit Einstein au défi de décrire Dieu en 50
mots, celui-ci lui répondit : « Je crois au dieu de Spinoza qui s’exprime par
l’harmonie régulatrice de tout ce qui est Être mais je ne crois pas à un dieu
qui se préoccupe du sort et des actions des hommes ». Pour Einstein, Dieu
n’est ni un père ni un refuge. Il n’est pas non plus l’origine de la morale. Le
fondement de la morale ne doit pas dépendre d’un mythe ni être lié à une
autorité ; la mise en doute du mythe ou de la légitimité de l’autorité pourrait
en effet saper les assises du jugement et de l’action. « Le comportement
éthique doit reposer sur la compassion, l’éducation et les liens sociaux. Une
base religieuse n’est pas nécessaire ». Einstein est donc d’avis que la morale
et le comportement éthique ne doivent pas être recherchés à l’extérieur, mais
bien à l’intérieur de l’homme. C’est le résultat de ses recherches sur le monde
physique, sur la création et l’énergie, c’est ce qu’il a compris de la vie et de
l’homme.
En 1926, Einstein écrit à Max Born, professeur de physique théorique et
spécialiste de la physique quantique : « La physique quantique nous a
certainement beaucoup apporté mais elle ne nous a pas rapprochés de l’Un. Je
suis convaincu qu’Il ne joue pas aux dés ». Et pourtant l’on pourrait
aujourd’hui, en l’état actuel de la science, affirmer que les dés semblent être
le jeu favori du créateur. Il n’existe pas de dogmes mais l’univers est quand
même rationnel parce que le jeu de dés est soumis à des règles.
Einstein ne croyait pas aux miracles car si les miracles étaient possibles,
disait-il, alors la connaissance de la vérité serait impossible puisqu’il n’y
aurait plus de vérité authentique. Il avait le plus grand respect pour un Dieu
« à visage humain » dont les lois qui permettent à l’univers d’évoluer sont
d’une géniale simplicité. « Celui qui a vécu cette expérience bouleversante
consistant à faire progresser la science dans un sens positif est saisi d’un
profond respect pour la rationalité de tout ce qui est Être ». Son respect allait
au « sentiment religieux d’ordre cosmique qui ne connaît aucun dogme et
aucune image de Dieu imaginée par l’homme ». Cet esprit « qui surpasse
démesurément l’activité intellectuelle de l’homme apparaît dans les lois
universelles ».
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