En fait, ce sont des clones de lymphocytes exprimant le même récepteur
membranaire qui sont sélectionnés. Par la suite ces clones se multiplient
(phénomène d'amplification) et se différencient en cellules immunitaires
effectrices de la réponse immunitaire adaptative.
Les lymphocytes T4 tiennent une place particulière au sein du système
immunitaire adaptatif. En effet, leur sélection conduit à la formation de
lymphocytes sécréteurs d'interleukines. Ces interleukines sont nécessaires à
l'amplification et à la différenciation des lymphocytes sélectionnés (Y compris
les lymphocytes T4, tout comme les lymphocytes B et T8).
Le processus d 'activation est long à mettre en œuvre. Plusieurs jours, en règle
générale, sont nécessaires pour obtenir une réponse efficace. Il y a donc un délai
entre contact avec l'antigène et réponse efficace contre cet antigène.
5. Un exemple : les réactions du système immunitaire adaptatif par le
virus de la grippe
Le virus de la grippe entre dans l'organisme par les voies respiratoires. Comme
tous les virus, il doit pénétrer dans des cellules dans lesquelles il peut se
multiplier. Dans le cas présent, le virus de la grippe a pour cellules cibles les
cellules des voies pulmonaires, qu'il reconnaît grâce à des marqueurs
moléculaires exprimés à leur surface. Après multiplication, le virus peut diffuser
dans l'organisme.
Des virus gagnent directement les organes lymphoïdes secondaires proches, où
ils sont reconnus par certains clones de lymphocytes B (ensemble de lymphocytes
B exprimant le même anticorps membranaire). Ces lymphocytes B sélectionnés
se multiplient et se différencient en plasmocytes sécréteurs d'anticorps
présentant la même spécificité que les anticorps membranaires. Ces anticorps
libres peuvent se fixer sur les virus circulant, formant un complexe antigène-
anticorps aussi appelé complexe immun. Cette fixation permet la neutralisation
des virus.
Une fois fixés, les anticorps peuvent alors se lier à des récepteurs spécifiques du
Fc portés par les macrophages. Cette liaison induit la phagocytose des complexes
immuns et donc la destruction des virus.
RRQ. L’existence d’anticorps spécifiques du virus de la grippe dans le sang de
l’individu témoigne de son infection. L'individu est séropositif pour le virus de la
grippe.
Néanmoins, le virus se trouve essentiellement dans les cellules qu'il infecte or les
anticorps ne peuvent l'atteindre.
Les phagocytes peuvent présenter les antigènes des peptides viraux avec leur
CMH. Ces phagocytes gagnent les organes lymphoïdes secondaires proches. Ils
permettent la sélection et l'activation de clones de lymphocytes T4 et T8
spécifiques des peptides viraux exprimés.
Les lymphocytes T4 deviennent sécréteurs d'interleukines nécessaires à
l'amplification et la différenciation des cellules de l'immunité adaptative. Les
lymphocytes T8 se différencient en lymphocytes cytotoxiques. Ces lymphocytes
quittent les organes lymphoïdes et gagnent le lieu d'infection.
Sur place, ils reconnaissent les cellules infectées, elles expriment en surface des
peptides viraux sur leur CMH. Ils se lient à ces cellules, sécrètent des protéines,
les perforines, qui s'insèrent dans la membrane des cellules infectées ou
produisent un signal qui provoque l’autodestruction de la cellule infectée. Les
cellules sont alors lysées.
6. Système immunitaire adaptatif et infection par le VIH
Le VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine) contamine l'organisme par
différentes voies : sexuelle, sanguine, transplacentaire ...
L'infection par le VIH se fait en plusieurs étapes.
La phase de primo-infection : lors de cette première phase, le VIH infecte
l'organisme pour la première fois. Ses cellules cibles sont les lymphocytes T4 qu'il
reconnaît grâce à leur marqueur CD4. Il y pénètre, s'y multiplie. Les virus
produits, en quittant les LT4, les détruisent. Dans un premier temps, on assiste à
une augmentation de la charge virale (taux d'anticorps dans l'organisme) puis
une diminution.
La diminution est due à l'intervention de l'immunité adaptative et plus
particulièrement des lymphocytes T cytotoxiques. Des anticorps sont produits,
mais ne sont pas efficaces dans l'élimination du virus. Cette production
d'anticorps est à l'origine de la séropositivité du sujet pour le VIH.
La phase asymptomatique : la réponse immunitaire ne permet pas l'élimination
totale du virus de l'organisme. Celui-ci demeure dans l'organisme et continue à
s'y multiplier. Mais la réponse immunitaire permet de limiter la vitesse de
reproduction.
Pendant cette longue période de quelques années, le sujet atteint ne présente
pas de symptômes particuliers.
En revanche, si on suit le taux de lymphocytes T4 de son organisme pendant
cette période, on constate que celui-ci devient de plus en plus faible. Ces
lymphocytes sont les cellules-cibles du VIH. Ils sont éliminés lors de la
multiplication virale, mais plus encore par les lymphocytes T cytotoxiques.