partie [ 4 ] Analyse des composantes de l’environnement faune, flore et habitats FFH 6 Enrichissement en azote des écosystèmes forestiers et semi-naturels L’enrichissement en azote des écosystèmes naturels et semi-naturels constitue une des causes majeures de leur dégradation. Un dépassement des charges critiques en azote eutrophisant risque en effet d’induire une augmentation des quantités de nitrate lixivié vers les eaux, des déséquilibres nutritionnels pour la végétation ou une perte de biodiversité suite à la régression des espèces associées aux milieux pauvres en nutriments. Une problématique transfrontalière Les impacts des retombées d’azote atmosphérique dépendent de la sensibilité des écosystèmes et des quantités de polluants déposées sur les sols et la végétation. Celles-ci sont étroitement liées aux quantités de polluants azotés (NOx et NH3) rejetés dans l’atmosphère. La dispersion des polluants ne connaissant pas les frontières, on estime qu’environ 50 % des quantités d’azote déposées sur le territoire wallon proviendraient des rejets émis par les régions et pays voisins(1). Les écosystèmes les plus fragiles sont tous impactés En 2007, environ 6 % des surfaces forestières et la quasitotalité des écosystèmes des milieux ouverts (landes, marais, tourbières…) étaient affectés par des dépôts azotés dépassant la charge critique en azote eutrophisant. En forêt, la situation s’est fortement améliorée par rapport à 1990, suite à une réduction des dépôts atmosphériques en azote. Ce n’est pas le cas pour les autres écosystèmes semi-naturels, plus sensibles à ce type de perturbation ; des excédents importants (supérieurs à 3,5 kg N/(ha.an)) étaient encore enregistrés en 2007, en particulier au nord du sillon Sambre-et-Meuse. Les effets acidifiants des dépôts azotés sont moins problématiques, dans le sens où moins de 1 % de la superficie des milieux concernés était affecté. Le ciel s’éclaircit pour les forêts Les surfaces de forêts pour lesquelles les charges critiques étaient dépassées en 2007 coïncident avec celles qui ont été calculées en considérant que les plafonds d’émission fixés par la législation européenne(2) étaient respectés. Ceci témoigne de l’impact positif des mesures mises en œuvre pour réduire les émissions atmosphériques de polluants azotés en Région wallonne (AGW du 25/03/2004, Plan Air Climat)(3) et au niveau européen. Par contre, aucun effet bénéfique n’est attendu au niveau de la végétation semi-naturelle des milieux ouverts, étant donné que plus de 98 % des superficies devraient encore subir, d’ici fin 2010, les impacts négatifs de retombées excessives en azote nutritif. La charge critique correspond à la quantité maximale de dépôts atmosphériques de polluants qu’un écosystème peut accepter/absorber avant l’apparition d’effets indésirables sur le long terme. carte FFH 6-1 fig FFH 6-1 Dépassement des charges critiques en azote eutrophisant des écosystèmes semi-naturels non forestiers (2007) Superficies affectées par des dépassements de charge critique en azote en Région wallonne* % de superficies des écosystèmes concernés 100 % 90 % 80 % 70 % 50 % 40 % 30 % 20 % N 10 % 0% Végétation semi-naturelle azote eutrophisant azote acidifiant a 20 08 20 06 20 04 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 azote eutrophisant azote acidifiant 20 10 Forêt 0 19 92 19 90 http://etat.environnement.wallonie.be 60 % 10 20 Km Dépassement 0 3,5 7 kg N/(ha.an) Pas de dépassement Non pertinent (écosystème absent de la maille) * Données produites à partir des modèles VSD et EMEP a Projections 2010 si respect des plafonds d'émission 2010 (directive 2001/81/CE) TBE 2010 – Sources : ISSeP ; SITEREM ; SPW – AWAC TBE 2010 – Sources : ISSeP ; SITEREM ; SPW – AWAC (sur base du modèle EMEP) (1) SITEREM et al. (2006) (2) Directive 2001/81/CE (3) Voir AIR 3 et AIR G1 (http://airclimat.wallonie.be) [ 129 ]