17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
17/09/2008
Madame, Monsieur
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_________________________________________________________________________________________________________________________ FOURS À ARC
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 920 − 5
En fait, la charge de ce transformateur est assez différente de celle
d’un transformateur de distribution. En effet, les efforts électrodyna-
miques sur les conducteurs dus aux courants d’enclenchement du
transformateur et à la charge fluctuante du four sont très impor-
tants. C’est donc cette résistance aux efforts électrodynamiques qui
guidera le choix technico-économique entre les différentes solu-
tions.
2.3.1.2 Le transformateur de four
Le transformateur de four est, pour sa part, assez différent d’un
transformateur de distribution et beaucoup plus délicat. En effet :
— son rapport de transformation (rapport du nombre de spires
du primaire au nombre de spires du secondaire) est très élevé puis-
que les tensions secondaires sont de l’ordre de quelques centaines
de volts, les tensions primaires étant de l’ordre de 10 à 70 kV ; le rap-
port est donc nettement plus élevé (couramment 10 fois plus) que
celui des transformateurs classiques ;
— il est à prises multiples pour permettre au conducteur de four
d’ajuster la tension secondaire en fonction des phases de fusion ;
— il est soumis à des efforts électrodynamiques importants dus
aux fortes variations d’intensité du courant, d’où un certain avan-
tage pour le transformateur de type cuirassé, au moins pour les
puissances importantes ;
— sa réactance est en général faible, de l’ordre de 4 à 5 % pour les
puissances élevées, afin de maintenir dans des limites raisonnables
la réactance totale de l’alimentation.
Deux types de transformateurs sont utilisés en aciérie : le trans-
formateur colonne et le transformateur cuirassé. Le réglage de la
tension peut être effectué par variation du nombre de spires au pri-
maire, à l’aide d’un autotransformateur de réglage ou d’un booster.
En règle générale, on utilise un transformateur de type intérieur à
bain d’huile et circulation forcée avec réfrigérant extérieur au trans-
formateur.
Les fours des aciéries les plus performantes dont la capacité de
production annuelle dépasse le million de tonnes ont des puissan-
ces spécifiques d’au moins 1 000 kVA par tonne avec une tension
secondaire maximale qui peut dépasser 1 000 V entre phases. Cette
marche à tension secondaire plus élevée et en arc long peut
d’ailleurs obliger à ajouter au transformateur une réactance addi-
tionnelle pour maintenir la stabilité de l’arc.
Si l’on tient compte de l’accélération des cadences de production,
on conçoit que le transformateur soit soumis aujourd’hui à des
contraintes plus importantes.
2.3.2 Réactances
2.3.2.1 Les réactances linéaires
Dans un four à courant alternatif, à chaque demi-période, le cou-
rant passe par zéro. L’arc s’éteint, et le canal ionisé est rompu. Une
certaine tension, appelée tension d’amorçage, est nécessaire pour
rétablir l’arc. Alors, plus le facteur de puissance est faible, c’est-à-
dire plus le déphasage entre la tension et le courant est important,
plus la tension disponible pour réamorcer l’arc est élevée lorsque le
courant passe par zéro. L’instabilité de l’arc peut ainsi être réduite.
Pour maintenir le facteur de puissance à un niveau suffisamment
faible pour que l’arc soit stable, on place en série avec le transforma-
teur du four une réactance linéaire (figure 6
a
).
■L’insertion d’une réactance dans l’alimentation peut avoir plu-
sieurs effets bénéfiques [1]. Elle permet de réduire les courants de
court-circuit ainsi que les efforts électrodynamiques. La réduction
de ces efforts électrodynamiques a pour conséquence de réduire les
vibrations et les casses d’électrodes et de ralentir le vieillissement et
l’usure des différents composants de l’alimentation. Par son action
de lissage des courants d’arc, elle peut également contribuer à une
meilleure stabilité des arcs électriques, ce qui permet alors d’utiliser
des plots de tension supérieure au niveau du transformateur de
four. L’arc étant plus stable, les électrodes sont aussi plus éloignées
de la ferraille puisqu’on peut se permettre des longueurs d’arc plus
importantes.
En contrepartie, en régime transitoire rapide, cette réactance
a pour effet de générer des tensions avec des fronts beaucoup plus
raides et des surtensions d’amplitudes plus élevées. Ces phénomè-
nes peuvent alors augmenter les contraintes électriques auxquelles
sont soumis les différents composants de l’alimentation. Par consé-
quent, lors de la conception ou de la rénovation du réseau d’alimen-
tation, il faut en tenir compte et réajuster les systèmes de protection
de l’alimentation.
Des réactances linéaires sont actuellement en service sur de nom-
breux sites où elles donnent entière satisfaction, aussi bien du point
de vue de la réduction du taux de flicker que de l’accroissement du
rendement.
■D’une manière générale, il est très difficile d’établir des règles de
dimensionnement de cette réactance. En fait, le dimensionnement
d’une réactance série ne peut se faire qu’au cas par cas en fonction
des caractéristiques de l’alimentation et des conditions d’exploita-
tion du four. Pour certaines aciéries, cette réactance est choisie pour
résoudre des problèmes électrotechniques (casses d’électrodes trop
fréquentes, vibrations excessives du porte-électrodes...). Pour
d’autres aciéries, elle est choisie pour augmenter la productivité du
four en diminuant, par exemple, les temps de fusion.
2.3.2.2 Les réactances saturables
Les commutateurs de prises des transformateurs nécessitant un
entretien important et coûteux, une solution technique proposée
par des constructeurs et quelquefois mise en pratique sur des fours
à arc consiste à insérer, directement en amont du transformateur de
Figure 5 – Schéma électrique d’un four à arc à courant alternatif
Four poche
Réseau haute tension
Transformateur
abaisseur
Disjoncteur
de manœuvre
et protection
Disjoncteur
de manœuvre
et protection
Disjoncteur
de protection
Disjoncteur
de manœuvre
Transformateur
de four Transformateur
de four
Compensation de
l'énergie réactive
Four de fusion
L’ingénierie, en charge de la conception d’une alimentation de
four, doit donc :
— d’une part, imposer au constructeur des spécifications plus
sévères que celles adoptées pour les transformateurs de distri-
bution (classe d’isolation supérieure, température d’échauffe-
ment au courant nominal plus faible) et examiner avec lui des
dispositifs de calage des enroulements, leur permettant de
résister aux vibrations provoquées par les fluctuations d’arc ;
— d’autre part, étudier soigneusement avec l’installateur des
dispositifs de protection contre les surtensions et phénomènes
de résonance éventuelle.