/ TENDANCES SOCIO ÉCONOMIQUES EN ISÈRE / n°1 - Juin 2015 Cette lettre est le fruit d’une collaboration entre l’Agence d’Études et de Promotion de l’Isère (AEPI) et le Département de l’Isère (Direction de l’Insertion et de la Famille et Direction des Finances et du Juridique). Biannuelle, elle vise à résumer les principales tendances socio-économiques du département. 2014 / Une reprise qui se fait attendre En 2014, malgré la reprise de la croissance mondiale, l’activité économique sur l’ensemble de la zone euro a peu progressé. En France, en dépit d’une hausse de la consommation des ménages, la faible croissance n’a pas permis d’enrayer la diminution du nombre d’emplois amorcée en 2011. L’Isère résiste un peu mieux que la France et l’emploi salarié marchand repart à la hausse au quatrième trimestre 2014. Les tendances générales 2 L’emploi salarié 3 Les créations d’entreprises 4 Les difficultés et défaillances d’entreprises 4 Le chômage 5 Les allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) 6 Zoom : l’économie de proximité et le tourisme 7 Zoom sectoriel : la chimie 8 Fin 2014, le taux de chômage a atteint un niveau historique et les prévisions de l’INSEE ne laissent pas présager d’amélioration avant mi2015. L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi s’est accélérée notamment pour les publics les plus fragiles. Le nombre d’allocataires du RSA continue également de croître. Néanmoins, les premiers indicateurs de 2015 semblent annoncer une possible reprise en France ; le PIB progresse au premier trimestre (+0,6 %) et pourrait ainsi dépasser les 1 % sur l’année. Cette croissance permettra-t-elle cependant une véritable reprise de l’activité et des créations d’emplois suffisantes pour enrayer l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi et d’allocataires du RSA ? LES TENDANCES GÉNÉRALES 2014, une année en demi-teinte INTERNATIONAL / La croissance mondiale se poursuit de façon inégale En 2014, la croissance mondiale s’élevait à +3,4 % (comme en 2013). La situation est inégale selon les zones géographiques. Les pays émergents et en développement restent moteurs (+4,6 %) même s’ils ont connu un ralentissement en 2014. Les pays développés ont bénéficié d’un rebond (+1,8 %), grâce à une croissance soutenue hors zone euro, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada (autour de +2,5 %). La croissance a redémarré dans la zone euro à un niveau plus modeste (+0,9 %), marquée par de fortes disparités (+1,6 % en Allemagne et -0,4 % en Italie). / 2 / Tendances socio-économiques en Isère – 2015 – n°1 À RETENIR 2014 : une croissance contrastée • Monde + 3,4 % • Zone euro : + 0,9 % • France : + 0,2 % Exportations + 2,4 % Consommation des ménages + 0,6 % Production totale + 0,6 % Solde commercial - 0,5 % Investissement -1,2 % source : Insee Évolution du PIB en volume (en %) évolution annuelle — évolution trimestrielle 2,5 2,0 2011 +2,1% 1,5 2013 +0,7% 1,0 2012 +0,2% 0,5 2014 +0,2% 0,0 2015-T1 — 2014-T4 — 2014-T3 — 2014-T2 — 2014-T1 — 2013-T4 — 2013-T3 — 2013-T2 — 2013-T1 — 2012-T4 — 2012-T3 — 2012-T2 — 2012-T1 — 2011-T4 — 2011-T3 — -0,5 2011-T2 — RHÔNE-ALPES / Une légère amélioration mais des situations contrastées selon les secteurs En 2014, le chiffre d’affaires de l’industrie régionale a progressé après deux années de baisse, notamment en raison du dynamisme des marchés à l’export. Les secteurs les plus porteurs sont le décolletage, les équipements électriques, l’agro-alimentaire et la fabrication d’emballages. Les services marchands ont également enregistré une croissance ( informatique, transport de fret et logistique). Dans le BTP, le chiffre d’affaires a globalement diminué. Si l’activité a plutôt été bien orientée dans le bâtiment (le second œuvre, et dans une moindre mesure, le gros œuvre), le repli entamé depuis de nombreux mois dans les travaux publics s’est poursuivi. Tous secteurs confondus, quelques indicateurs évoluent favorablement : le chiffre d’affaires et l’investissement des entreprises progressent. Les premières tendances enregistrées sur le premier trimestre 2015 s’inscrivent dans la continuité de celles observées fin 2014. De 2013 à 2014 PIB : +0,2 % 2011-T1 — FRANCE / L’activité a peu progressé En 2014, la croissance est restée modérée (+0,2 % contre +0,7 % en 2013), freinée par le repli de l’investissement malgré la hausse de la consommation des ménages. Après le léger redressement de 2013, le climat des affaires s’est à nouveau dégradé en 2014 dans tous les grands secteurs de l’économie. Par ailleurs, la croissance de la zone euro n’a pas été suffisante pour tirer l’activité nationale. Début 2015, les économies de la zone euro bénéficient d’une conjonction favorable : la chute du cours du pétrole depuis l’été 2014 qui soutient le pouvoir d’achat des ménages, la baisse de l’euro, ainsi que le maintien de taux d’intérêt bas. Selon l’INSEE, le glissement annuel du PIB atteindrait +1,1 % mi 2015, rythme le plus haut depuis fin 2011. Les derniers chiffres disponibles vont dans ce sens : le PIB croît au 1er trimestre 2015 de + 0,6 %. Contribution des différentes composantes à la croissance du PIB en 2014 source : Insee, données révisées mai 2015 Sources : FMI Perspectives de l’économie mondiale Avril 2015, INSEE Note et indicateurs de conjoncture Mars 2015, Banque de France Conjoncture économique régionale, DIRECCTE Rhône-Alpes Note de vigilance 17/03/2015 Pour aller plus loin : www.insee.fr www. rhone-alpes.direccte. gouv.fr L’EMPLOI SALARIÉ 2014, l’emploi salarié marchand en léger retrait Une reprise de la croissance de l’emploi au 4e trimestre 2014 tirée par l’intérim et les services marchands : + 0,5 % — Isère — Rhône-Alpes — France métropolitaine 100 99 98 97 96 95 94 source : Insee estimation d’emploi Évolution de l’emploi salarié marchand par activités en 2014 RhôneIsère France Alpes Emploi 4e Trim 2014 Var au 4e Trim Var sur 1 an Industrie 80 940 +0,2 % -0,9 % -0,7 % -1,2 % Construction 27 260 -0,9 % -1,7 % -2,7 % -3,5 % Commerce 53 660 +0,0 % -0,7 % -0,6 % -0,5 % 126 060 +0,6 % +0,8 % +1,2 % +0,4 % 12 210 +6,4 % -2,1 % -0,6 % +0,1 % Emploi salarié marchand 300 130 +0,5 % -0,3 % +0,0 % Services marchands hors intérim Intérim Var sur 1 an -0,5 % source : Insee Source : Insee, estimations d’emploi Définition : les estimations trimestrielles portent sur l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles, c’est-à-dire les activités les plus sensibles à la conjoncture. * Sont exclus les non salariés, l’agriculture, l’administration, l’éducation, la santé, l’action sociale et les salariés des particuliers employeurs. Les données sont corrigées des variations saisonnières. Pour aller plus loin : www.insee.fr/fr/regions/ rhone-alpes/ tableau de bord de la conjoncture / 3 / Tendances socio-économiques en Isère – 2015 – n°1 Au 4e trimestre 2014, l’emploi est reparti à la hausse en Isère (+0,5 %) après trois trimestres de baisse. L’emploi intérimaire se redresse nettement et la situation s’améliore dans les autres secteurs, sauf dans la construction. Rhône-Alpes bénéficie de la même embellie contrairement à la France où l’emploi reste stable. L’Isère se démarque positivement de la tendance nationale dans deux secteurs : • l’industrie, où les effectifs se maintiennent après trois ans et demi de baisse ininterrompue. • les services marchands, où les créations d’emplois s’accélèrent (+0,6 % contre +0,2 % au 3e trimestre). Un département industriel : 27 % de l’emploi Évolution de l’emploi salarié marchand base 100 au 1er trimestre 2008 — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — En Isère, tous les secteurs ont subi une baisse de l’emploi en 2014, à l’exception des services marchands. • L’industrie a supprimé 720 emplois (-0,9 %), une perte proche de celle observée en Rhône-Alpes et en France. • L’emploi intérimaire a diminué de 2,1 %, soit un repli plus marqué qu’en Rhône-Alpes (les effectifs étaient stables en France). Près d’un intérimaire sur deux travaille dans l’industrie. • La construction a enregistré la plus forte baisse d’emplois (-1,7 % soit -480), le recul est encore plus fort en Rhône-Alpes et en France. • Le commerce a perdu des emplois (-0,7 % soit -370), conformément aux tendances régionales et nationales. • Les services marchands (hors intérim) ont créé 1 060 emplois en 2014 (+0,8 %), une croissance supérieure à celle de la France. À RETENIR 2008-T1 2008-T2 2008-T3 2008-T4 2009-T1 2009-T2 2009-T3 2009-T4 2010-T1 2010-T2 2010-T3 2010-T4 2011-T1 2011-T2 2011-T3 2011-T4 2012-T1 2012-T2 2012-T3 2012-T4 2013-T1 2013-T2 2013-T3 2013-T4 2014-T1 2014-T2 2014-T3 2014-T4 Fin 2014, l’Isère comptait 300 130 emplois salariés marchands* dont 27 % dans l’industrie (20 % au niveau national). Les services marchands sont sous-représentés (42 % contre 48 % en France). En 2014, l’emploi a légèrement diminué en Isère (-0,3 %). Ce recul est un peu moins marqué qu’en France tandis qu’en Rhône-Alpes, l’emploi est resté stable. LES CRÉATIONS D’ENTREPRISES Une hausse des créations imputable aux auto-entrepreneurs En 2014, 11 070 entreprises ont été créées en Isère (+ 4 % en un an). Cette progression est tirée par les immatriculations d’auto-entrepreneurs (+ 9 %). Ces derniers représentent une création sur deux, mais seule une partie d’entre eux démarre véritablement une activité, ce qui amène à nuancer cette croissance. Hors auto-entrepreneurs, les créations d’entreprises se sont maintenues en Isère alors qu’elles ont augmenté de 2 % en France et en Rhône-Alpes. La Région grenobloise a enregistré une progression de +2 % et le Nord-Isère une baisse de 9 %. À RETENIR Évolution des créations d’entreprises 2008-2014 en Isère 11 070 créations d’entreprises en 2014 dont 5 540 autoentrepreneurs 14000 12 150 12000 10 990 10 250 10000 10 570 8000 6000 6 320 4000 Sources : Insee, CCI Grenoble et CCI Nord-Isère Définitions : Les créations d’entreprises correspondent aux nouvelles immatriculations dans le répertoire Sirene, à l’exclusion des reprises pour lesquelles il y a continuité d’activité et de localisation. Pour aller plus loin : www.insee.fr 2000 10 640 11 070 5 076 5 538 2 760 2 643 2 807 2 885 2013 2014 0 2008 2009 2010 2011 2012 source : Insee, Sirene Sociétés Entreprises individuelles hors auto-entrepreneurs Auto-entrepreneurs Total LES DIFFICULTÉS ET DÉFAILLANCES / 4 / Tendances socio-économiques en Isère – 2015 – n°1 Le nombre de défaillances a sensiblement reculé en 2014 En 2014, l’Isère a enregistré 1 260 défaillances d’entreprises, dont une majorité de liquidations judiciaires (près de 70 %). Les défaillances touchent en priorité les Très Petites Entreprises (9 défaillances sur 10) et les secteurs de la construction, du commerce de détail et de l’hébergement-restauration (1 sur 2). Après deux années consécutives de hausse, la situation s’est améliorée en 2014 dans le département (-10 %), aussi bien en Région grenobloise que dans le Nord-Isère. En Rhône-Alpes et en France, le nombre de défaillances est resté stable. Le bon résultat de l’année 2014 est principalement dû au 4e trimestre. Néanmoins, cette embellie reste fragile. En effet, au 1er trimestre 2015, le nombre de défaillances semble repartir à la hausse. À RETENIR Un recul de 10 % des défaillances d’entreprises en Isère en 2014 Définitions : PSE : mesures destinées à limiter le nombre des licenciements. Revitalisation économique : recréer sur le territoire concerné par les licenciements autant d’emplois que le nombre de suppressions de postes. Médiation du crédit : ouverte à tout chef d’entreprise qui rencontre des problèmes de financement. Cellule de prévention accompagnement des chefs d’entreprise qui rencontrent des difficultés. Bilan des principaux dispositifs d’accompagnement des entreprises en difficulté en 2014 Dispositifs Commentaires Plans de sauvegarde pour l’emploi (PSE) 14 PSE en 2014, un nombre stable depuis 2011 / 729 licenciements (857 en 2013) / depuis début 2015 : 4 PSE correspondant à 342 licenciements source : Unité Territoriale de l’Isère de la DIRECCTE Conventions de revitalisation 13 conventions de revitalisation actives / 5 en cours d’élaboration Médiation du crédit Depuis novembre 2008 : 843 médiations ayant contribué à préserver 7 281 emplois Prévention des difficultés d’entreprises 249 contacts auprès de la CCI de Grenoble en 2014, contre 288 en 2013 / Secteurs d’activité : 63 % commerce, BTP 19 %, services aux particuliers 16 % source : Préfecture de l’Isère source : Banque de France source : CCIG Évolution des défaillances d’entreprises en 2014 Défaillances 2014 Var sur 1 an Isère 1 260 -9,8 % Rhône-Alpes 6 650 -0,4 % 60 650 -0,7 % France Métropolitaine source : Banque de France Défaillances d’entreprise : ensemble des jugements prononçant soit l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire, soit directement la liquidation judiciaire. Pour aller plus loin : www.banque-france.fr - www.altares.fr LE CHÔMAGE Une hausse du chômage qui s’est accélérée en 2014 Un taux de chômage plus faible qu’aux niveaux régional et national Fin 2014, en Isère le taux de chômage (8,3 %) a atteint l’un de ses plus hauts niveaux depuis 1999. Il reste cependant en moyenne, inférieur de 1,6 point au taux national et de 0,6 au taux régional. L’Isère se positionne au 17ème rang (sur 94 départements) avec l’un des taux de chômage les plus faibles. À RETENIR En 2014, le taux de chômage du département a augmenté de 0,3 point après avoir reculé de 0,2 en 2013. Cette hausse est quasi-identique à celle de la France et de Rhône-Alpes (+0,4 point). Selon les prévisions nationales de l’INSEE, le taux de chômage devrait continuer à augmenter jusqu’à mi-2015. Il est à craindre que cette tendance s’applique aussi au département de l’Isère. Une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en Isère deux fois plus forte qu’en 2013 En 2014, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi a concerné les hommes comme les femmes et toutes les tranches d’âge. Cependant, comme au niveau national, les catégories plus éloignées du marché de l’emploi (les plus de 50 ans, les chômeurs très longue durée et les allocataires du RSA) enregistrent une augmentation relativement plus importante. Pour ces populations fragiles, il s’agit d’un chômage plus structurel que conjoncturel contrairement au chômage des jeunes, plus sensible aux fluctuations conjoncturelles. En Isère, il existe des disparités territoriales : le Nord-Isère a enregistré une évolution plus contenue que le reste du département et demeure proche de la moyenne régionale. Ceci peut en partie s’expliquer par le dynamisme de la métropole Lyonnaise. Isère : 8,3 % (+0,3 / 2013) Rhône-Alpes : 8,9 % (+0,4) France métropolitaine : 10,0 % (+0,4) ZE de BourgoinJallieu : 9,2 % (+0,4) ZE de VienneRoussillon : 8,8 % (+0,3) ZE de Grenoble : 8 % (+0,3) source : Insee Évolution du nombre de demandeurs d’emploi catégories ABC en 2014 Isère : +7,6 % Rhône-Alpes : +7,3 % Haut Rhône Dauphinois +5,0 % +295 Porte des Alpes +7,2 % +834 Isère Rhodanienne +4,9 % +414 Définitions : Le taux de chômage : rapport entre le nombre de chômeurs et la population active. La population active comprend les personnes occupant un emploi et les chômeurs. Les catégories de demandeurs d’emploi : •Catégorie A : Demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi et n’ayant exercé aucune activité sur la période considérée. •BC : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi et ayant exercé une activité réduite sur la période considérée •Longue durée : demandeurs d’emploi depuis plus d’un an. •Très longue durée : demandeurs d’emploi depuis plus de deux ans. Pour aller plus loin : www.rhone-alpes.direccte. gouv.fr/Demande-et-offre-demploi-2015,15788 France métropolitaine : +6,7 % Vals du Dauphiné +8,5 % +342 Bièvre Valloire +8,2 % +404 Voironnais Chartreuse +6,0 % +382 Grésivaudan +11,3 % +551 Agglomération Sud Grenobloise Grésivaudan +7,8 % +2 380 +10,6 % +312 Vercors Oisans +12,8 % +83 +15,0 % +113 Plus de +13 % Matheysine +5,1 % +62 De +10 % à +13 % De +7,5 % à +10 % Moins de +7,5 % Trièves +12,4 % +73 source : Pôle Emploi et Direccte – Données CVS brutes Evolution des demandeurs d’emploi en 2014 Demandeurs d'emploi ABC Au 31 déc 2014 Évolution annuelle Isère 88 112 + 7,6 % Allocataires RSA 12 116 +16,2 % Plus de 50 ans 18 374 +10,1 % Moins de 25 ans 14 414 +7,0 % Longue Durée 33 609 +7,5 % Très longue durée 16 717 +13,8 % source : Pôle Emploi et Direccte – Données CVS brutes / 5 / Tendances socio-économiques en Isère – 2015 – n°1 Les demandeurs d’emploi : une hausse quasi continue en 2014 Au 31 décembre 2014 le département comptait 88 100 demandeurs d’emploi catégorie ABC (demandeurs d’emploi avec ou sans activité réduite), soit 6 000 personnes supplémentaires en un an. Cette augmentation est deux fois plus importante qu’en 2013, sans toutefois atteindre les pics de 2012. La hausse départementale est, en 2014, plus importante qu’au niveau national. Cette situation défavorable s’explique principalement par de plus grandes difficultés à sortir du chômage en Isère qu’ailleurs. Parallèlement, les flux d’inscription au chômage n’augmentent pas plus vite en Isère qu’en moyenne nationale. Un taux de chômage qui atteint l’un de ses plus hauts niveaux depuis 10 ans Taux de chômage fin 2014 et évolution sur l’année par zone d’emploi LES ALLOCATAIRES DU REVENU DE SOLIDARITÉ ACTIVE – RSA 2014, une hausse du nombre d’allocataires qui reste soutenue Déc 2014 À RETENIR 4,7 % des Isérois vivent dans un ménage allocataire du RSA Près de 5 000 allocataires du RSA socle supplémentaires en 3 ans Remarque : concernant les territoires de Sud Isère montagne, les données sont à manier avec prudence car les taux sont calculés à partir de très petits effectifs. RSA socle Var. au Var. sur 4e trim 1 an 20 213 0,2 % 5,8 % RSA socle + activité 3 866 7,8 % 11,5 % Nb de bénéficiaires pris en charge par le Département 24 079 1,4 % 6,7 % 8 539 1,5 % 11,9 % 32 618 1,4 % 8,0 % RSA Activité Total allocataires RSA source : CAF ELISA données consolidées Nombre et part de la population de 0-65 ans couverte par le RSA composante socle Haut Rhône Dauphinois 2 262 3,2 % Isère : 4,7 % Porte des Alpes 6 941 5,3 % Vals du Dauphiné 2 077 4% Voironnais Chartreuse Bièvre Valloire 3 076 1 960 Grésivaudan 3,6 % 3,3 % 1561 Agglomération 1,8 % Sud Grenobloise Grésivaudan 22 039 1 234 Oisans Vercors 6,1 % 3,5 % 180 175 2 % 1,8 % Isère SEP. 2014 — DÉC. 2014 — JUIN 2014 — MARS 2014 — SEP. 2013 — DÉC. 2013 — JUIN 2013 — DÉC. 2012 — MARS 2013 — SEP. 2012 — JUIN 2012 — Rhodanienne Source : CAF Elisa 5 740 Définitions : 5,9 % Le RSA, Revenu de solidarité Active est une prestation entrée en vigueur au 1er juin 2009. Elle remplace deux minima sociaux existants (RMI et API) et se substitue à des dispositifs d’intéressement de Matheysine 633 retour à l’emploi. 4,2 % Plus de 5 % Il existe trois types de RSA : Trièves De 3 % à 5 % 211 Le RSA socle : s’adresse aux 2,6 % personnes qui n’ont pas de Moins de 3 % revenu d’activité. Il est financé source : CAF ELISA données consolidées par le département Le RSA socle+activité : s’adresse aux personnes L’évolution des allocataires du RSA composante qui ont un revenu d’activité socle 25000 inférieur au montant 24 079 forfaitaire. Il est également 24000 23 347 financé par le Département 23 755 23000 22 565 Le RSA activité : s’adresse aux 22 676 22000 personnes qui ont un revenu 21 366 22 019 +6,7 % d’activité faible mais supérieur 21000 20 491 20 786 au montant forfaitaire. Il est 19 764 20000 intégralement financé par 19 059 +10,1 % 19 765 19000 l’Etat. 19 298 Seuls le RSA socle et le 18000 +7,5 % RSA socle+activité que l’on 17000 regroupe sous le terme 16000 RSA composante socle sont considérés comme des minima sociaux Pour aller plus loin : www.caf.fr/etudes-etstatistiques DÉC. 2011 — En 2014, le nombre de bénéficaires de la composante socle du RSA a augmenté de 6,7 %, soit un peu plus de 1 500 allocataires supplémentaires. Cette hausse est moindre que celles enregistrées en 2013 et 2012, tout en restant supérieure aux évolutions régionale et nationale. En 2014, le nombre d’allocataires du RSA socle et activité a augmenté deux fois plus vite que le nombre d’allocataires du RSA socle seul. Cette évolution n’est pas uniquement due à l’arrivée de nouveaux allocataires, mais est également la résultante de nombreuses entrées et sorties dans le dispositif. Plus globalement, ces augmentations sont à mettre en parallèle avec l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi. En effet, il apparaît que cette dernière se répercute sur le nombre d’allocataires du RSA moyennant un décalage d’environ neuf mois. De fait, au regard des dernières évolutions du nombre de demandeurs d’emploi, le nombre d’allocataires ne devrait pas connaître de retournement de tendance en 2015. Nombre d’allocataires du RSA au 31 décembre 2014 MARS 2012 — / 6 / Tendances socio-économiques en Isère – 2015 – n°1 Au 31 décembre 2014, 32 618 foyers étaient allocataires du RSA en Isère. Parmi eux, 61,9 % bénéficient du RSA socle, 11,9 % du RSA socle + activité et 26,2 % (soit 8 539) du RSA activité seul. Les 24 079 ménages pris en charge par le Département (c’est-à-dire les allocataires des RSA socle et socle + activité) représentent 49 200 personnes, soit 4,7 % des Isérois de moins de 65 ans. Cette part place le département de l’Isère au-dessus de la moyenne régionale et dans le quart supérieur des départements français. Cependant ceci ne doit pas masquer des disparités structurelles et territoriales, relativement similaires à celles du chômage avec une concentration du nombre d’allocataires dans les pôles urbains. Trois territoires sont au-dessus de la moyenne départementale : l’agglomération grenobloise, l’Isère Rhodanienne et Porte des Alpes. Les territoires du Grésivaudan, du Haut Rhône dauphinois et de Bièvre Valloire se situent quant à eux à des niveaux inférieurs. À l’instar du niveau national, les familles monoparentales et les hommes isolés de plus de 50 ans sont surreprésentés parmi les allocataires isérois du RSA. source : CAF ELISA décembre 2014 ZOOM Économie de proximité et tourisme contribuent au développement des territoires Évolution des CA cumulés du commerce traditionnel 1,5 1,0 % 1,0 Évolution territoire CCI de Grenoble 0,5 Commerce traditionnel* Stabilité du chiffre d’affaires en Région grenobloise. En cumul sur l’année 2014, l’évolution des chiffres d’affaires par rapport à 2013 demeure stable (-0,3 %) en Région grenobloise et montre les difficultés à retrouver le dynamisme d’avant crise. Le bilan annuel 2014 du e-commerce est favorable (+11 %), dans un contexte de tassement de la consommation des ménages. 0,0 -0,1 % JANVIER 2 MOIS 3 MOIS 4 MOIS 5 MOIS 6 MOIS 8 MOIS 9 MOIS Tourisme La saison touristique d’hiver a été satisfaisante pour les professionnels de l’hébergement. Le taux de remplissage s’élève à 74 %, il est en hausse de 3 points par rapport à la moyenne des quatre hivers précédents : un bilan très positif partagé par l’ensemble des stations. Le bilan est plus modéré pour les activités neige. En raison du déficit d’enneigement, le début de saison et les vacances de Noël ont été difficiles pour les stations de ski iséroises, avec -18 % de journées-skieurs par rapport à la moyenne des quatre dernières saisons à l’issue des vacances de Noël. Les stations ont enregistré +3 % d’activité pour les vacances de février. Cette hausse a bénéficié à tous les sites-neige, les conditions d’enneigement étant alors excellentes. 11 MOIS 12 MOIS JANVIER 2 MOIS -0,5 -1,0 -1,5 -1,2 % -1,7 % -2,0 -2,5 Évolution France Banque de France -3,0 Évolution 2013/2014 -3,5 L’économie sociale et solidaire Un mode d’entrepreneuriat Avec 4 300 établissements (10,5 % des établissements isérois), et 40 014 emplois (9,6 %), l’Isère se situe dans la moyenne régionale (10,6 % des emplois en Rhône-Alpes et 10,3 % en France). L’ESS iséroise est principalement associative (73 % des effectifs). Cependant, la part des associations diminue légèrement au profit des coopératives. L’agglomération grenobloise regroupe près de la moitié des salariés de l’ESS (comme pour l’ensemble des salariés), alors que sa population représente 36 % de la population iséroise. Ce taux est significatif d’une ville-centre qui concentre les sièges sociaux et les emplois des activités financières et d’assurances (68 %) et des mutuelles (75 %). L’ESS est principalement représenté dans les services aux personnes (78,5 % des salariés). 10 MOIS -4,0 Évolution 2014/2015 source : CCI de Grenoble - observatoire du commerce traditionnel indépendant (-300 m²) À RETENIR L’ESS en Isère : 10,5 % des établissements 9,6 % des emplois Poids des salariés de l’ESS en Isère par secteurs d’activité RhôneIsère Alpes Sport et Loisirs 68 % 62 % 54 % Action sociale 57 % 63 % 62 % Culture 42 % 37 % 27 % Activités financières et assurance 40 % 38 % 30 % Santé 16 % 14 % 12 % Enseignement 13 % 20 % 19 % 4 % 4 % 5 % Soutien aux entreprises Sources : CCIG, Chambre de Métiers et de l’Artisanat « Présentation de l’ESS dans le département de l’Isère et ses sous-territoires jusqu’en 2012 » IEP 2015 Isère-Tourisme Avril 2015 * Données Nord-Isère non disponibles France / 7 / Tendances socio-économiques en Isère – 2015 – n°1 Artisanat Nouvelle dégradation de l’activité Comme en 2013 et 2014, le premier trimestre 2015 est marqué par un niveau d’activité en recul. La moitié des entreprises est en sous-activité (contre 37 % fin 2014) et le chiffre d’affaires est en baisse pour 51 % des artisans. La situation iséroise est plus dégradée qu’au niveau régional. Malgré ces difficultés, la trésorerie et les effectifs salariés se sont stabilisés au cours du 1er trimestre 2015. Le secteur des services est le seul dont les effectifs ont augmenté au cours de ce trimestre. ZOOM SECTORIEL Industrie chimique, un secteur qui investit Chiffres-clés de la chimie en France en 2014 Source : Union des Industries Chimique (UIC) Pour aller plus loin : www.uic. fr/Industrie-chimique/Chiffrescles Chiffre d’affaires 82,4 milliards d’euros Effectifs 156 600 salariés Exportations 54,7 milliards d’euros Excédent commercial 7,4 milliards d'euros Dépenses d’investissement 3,1 milliards d’euros Dépenses de R&D 1,64 milliard d’euros (10 % de la valeur ajoutée) ISÈRE / HEXCEL investit dans une nouvelle usine sur la plate-forme chimique des Roches – Roussillon Au sein de Rhône-Alpes, 1re région de production chimique en France et 2e en Europe, l’Isère occupe une place importante avec une centaine d’entreprises et 5 000 emplois. Le département abrite trois plates-formes chimiques à Pont de Claix, Jarrie et les Roches – Roussillon. Celles-ci offrent aux entreprises des services mutualisés. En 2015, l’Américain Hexcel investira 200 millions d’euros sur la plate-forme chimique des Roches – Roussillon pour construire sa première usine européenne pour la production du précurseur du polyacrilonitrile (PAN) et la fabrication de fibre de carbone, destinées au marché de l’aéronautique. D’ici 2018, environ 120 emplois seront créés. L’AEPI a accompagné ce projet pendant trois ans et a coordonné l’intervention de l’ensemble des acteurs mobilisés sur ce dossier. Une co-publication Plate-forme chimique des Roches – Roussillon Remerciements aux organismes qui ont participé à l’édition de ce numéro Directeur de publication : Sylvie Faury Co-directeurs : Thierry Angelier, Benoît Freyre ISSN en cours AEPI – Agence d’Études et de Promotion de l’Isère 1 place Firmin-Gautier – 38027 Grenoble Cedex 1 Tél. : 04 76 70 97 18 Département de l’Isère 7 rue Fantin-Latour - BP 1096 – 38022 Grenoble Cedex 1 Tél. : 04 76 00 38 38 Conception Graphique : Agence Ligne Ovale – www.ligneovale.fr – Photos : Osiris FRANCE / Une croissance plus soutenue en 2014 En 2014, la croissance de l’industrie chimique française est plus soutenue, la production augmentant de 2,9 % en volume après +1,3 % en 2013. Cette reprise s’explique par le rebond de la demande intérieure s’ajoutant à des exportations dynamiques. Tous les secteurs participent à cette croissance, en particulier la chimie organique et les savons, parfums et produits d’entretien. Toutefois, cette hausse d’activité n’empêche pas les effectifs de poursuivre leur baisse tendancielle. Premier secteur exportateur en France, la chimie contribue positivement à la balance commerciale à hauteur de 7,4 milliards d’euros en 2014. Les dépenses d’investissement s’élèvent à 3,1 milliards d’euros, dont les trois quarts consacrés à la modernisation des installations existantes, à l’amélioration de la sécurité et à la protection de l’environnement.