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Fiche concept : croissance
Thème du programme : croissance, fluctuations et crises.
Extrait du BO n°21 du 23 mai 2013
Thèmes et
questionnements
Notions
Indications complémentaires
1.1 Quelles sont les
sources de la
croissance
économique ?
PIB, IDH, investissement,
progrès technique,
croissance endogène,
productivité globale des
facteurs, facteur travail,
facteur capital.
En s'appuyant sur le programme de première, on
s'interrogera sur l'intérêt et les limites du PIB.
L'étude de séries longues permettra de procéder à
des comparaisons internationales. À partir d'une
présentation simple de la fonction de production,
on exposera la manière dont la théorie
économique analyse le processus de croissance.
On fera le lien entre la productivité globale des
facteurs et le progrès technique et on introduira la
notion de croissance endogène en montrant que
l'accumulation du capital, sous ses différentes
formes participe à l'entretien de la croissance. On
mettra l'accent sur le rôle des institutions et des
droits de propriété.
Acquis de première : facteurs de production,
production marchande et non marchande, valeur
ajoutée, productivité, institutions, droits de
propriété, externalités.
Définition de la croissance économique.
Définition : « selon la célèbre définition de François Perroux, la croissance économique
correspond à l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un
indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes els ». La
croissance économique désigne donc l’augmentation de la production en volume
pendant au moins une année.
Illustrer le concept :
Entre 1945 et 1973, le PIB a augmenté en moyenne par an en France de 5%.
La Chine connaît depuis le début des années 1990, un taux de croissance moyen du PIB de
8% par an.
Instrument de mesure :
La croissance économique est mesurée par la variation du PIB (Produit Intérieur Brut) d’une
année sur l’autre. Cette variation est généralement exprimée en pourcentage. Cependant le
choix de cet indicateur pose une série de problèmes.
« L’augmentation du PIB ne signifie pas nécessairement que la population bénéficie de
richesses disponibles plus nombreuses. Cela dépend de plusieurs facteurs.
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- Si le PIB augmente moins vite que la population alors la richesse disponible par
habitant diminue, ce qui s’avère incompatible avec l’idée que la croissance
augmenterait le bien-être de la population. C’est pourquoi les économistes choisissent
souvent de retenir le PIB/habitant come indicateur de croissance.
- Le PIB ne mesure par définition que la valeur ajoutée produite par les agents
résident, et ne tient pas compte des transferts de ressources entre nations. Pour
certains Pays en développement, ces transferts représentent une part très sensible de
la richesse nationale, et il est alors plus pertinent d’utiliser d’autres agrégats, comme
le Revenu national disponible brut »1.
Le PIB intègre la production marchande, évaluée au prix du marché, et la production non
marchande des administrations, mesurée par les coûts de production à défaut de prix de
marché des services non marchands. Mais un certain nombre d’activités économiques ne sont
pas prises en compte faute de données fiables. C’est le cas notamment des activités légales
non déclarées et des activités illégales qui forment une « économie souterraine » (estimée à
5,9% des emplois en France, mais à 26,9% en Grèce en 2008). Le PIB ne mesure pas non plus
la production bénévole et domestique. En France, cette dernière a pourtant été évaluée, par
une enquête de l’INSEE de mars 2011 à 26% du PIB. Il ignore les dommages causés aux
stocks environnementaux et les destructions de capital aussi bien que les gains de qualité des
biens et services qui vont de pair avec la croissance des flux de quantité. Il inclut les
« dépenses défensives » qui réparent les dégâts (pollution, stress) de la vie moderne et ne
donne aucune indication sur les inégalités et le chômage.
Les différents épisodes de la croissance économique.
Depuis 1820, on observe un accroissement progressif du PIB par habitant grâce à un taux de
croissance économique durablement supérieur au taux de croissance démographique. Mais le
XXe siècle connaît une accélération de la croissance économique. Angus Maddison
« L’économie mondiale 1820-1992 » distingue trois périodes :
« - 1913-1950 est une époque où la croissance est perturbée par deux guerres mondiales
et une crise économique majeure, ce qui explique que le trend de croissance soit
inférieur à la tendance séculaire.
- 1950-1973 est un âge d’or de la croissance, caractérisé par un fort dynamisme dans
toutes les régions du monde.
- 1973-1992 est une période de décélération, mais qui n’affecte pas aussi gravement la
croissance que l’ont laissé entendre beaucoup de commentateurs de la « crise de
73 » : le taux de croissance annuel moyen de l’Europe occidentale est ramené à son
niveau moyen de 1820-1992 tandis que la croissance économique mondiale reste
importante notamment en raison du dynamisme de la région Asie […].
La décennie 1990 avec « les dix glorieuses » de l’économie des Etats-Unis, puis le
redémarrage de la croissance européenne à partir de 1997 augurent-ils d’une troisième
phase de croissance longue à la charnière du XXe et XXIe siècle ? Le changement
technologique générant un dynamisme de nouvelles activités, une réorganisation des plus
anciennes et une décrue du chômage plaident en faveur de cette interprétation »2.
Les années qui ont suivi le Deuxième Guerre mondiale (entre 1945 et 1973) ont été
caractérisées, dans les économies développées, par le plus fort taux de croissance jamais
réalisé sur une longue période : de l’ordre de 5% par an en France, 5,6% en Allemagne, 4%
aux États-Unis. À partir du milieu des années 1970, un net ralentissement est observable aussi
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bien en Europe qu’aux États-Unis. Il fait suite à des chocs monétaires en même temps qu’à
des chocs sur les prix des matières premières, notamment le pétrole. La décennie 1990 a
cependant vu un redémarrage spectaculaire, notamment de l’économie américaine. Les pays
dits en voie de développement ont eux-mêmes connu une forte croissance de leur revenu par
tête entre 1960 et 2000 (en moyenne de 2,3% par an). Cependant, cette performance cache
une grande hétérogénéité. Les pays du Sud-Est et de l’Est asiatiques (Corée du Sud,
Thaïlande, Taïwan) ont, après le Japon, opéré un rattrapage spectaculaire des pays les plus
développés en bénéficiant de taux de croissance très élevés (en moyenne de 4,4% par an au
cours de ces quatre décennies). La Chine s’est à son tour engagée dans un rattrapage très
rapide. Elle connaît depuis le début des années 1990 un taux de croissance moyen de son
revenu par tête de 8% par an. La crise financière en 2007 rappelle que des situations en
apparence saines, comme celle des États-Unis peuvent très vite basculer en forte récession.
Relier la notion à un sur-ensemble et/ou la décomposer en sous-ensemble.
On distingue croissance en valeur et croissance en volume.
Il ne suffit pas que le PIB augmente pour qu’il y ait augmentation de la production. Il faut
distinguer la croissance en valeur prix courants) et la croissance en volume prix
constants). Il faut que l’augmentation du PIB ne provienne pas de la hausse des prix. On
mesure donc la croissance en volume c’est-à-dire déflatée (on enlève l’effet prix). Ainsi la
croissance économique en volume mesure la croissance économique réelle (c’est-à-dire
uniquement l’effet quantité).
On distingue la croissance intensive et la croissance extensive.
La croissance extensive repose sur une augmentation du PIB proportionnelle à la hausse de
la quantité des facteurs utilisée : pour doubler la production, il faut par exemple doubler la
quantité de terre et de travailleurs nécessaire. Les rendements d’échelle sont constants puisque
l’échelle de la production n’a pas d’effet sur son efficacité.
La croissance est intensive lorsque les facteurs de production sont utilisés de façon plus
efficace : la production augmente plus rapidement que la quantité de facteurs. Les rendements
sont croissants, et la croissance économique repose essentiellement sur les gains de
productivité.
On distingue la croissance endogène et la croissance exogène.
Dans le modèle de R Solow, le progrès technique est exogène. Ses travaux sur la croissance
repose sur deux hypothèses : les rendements factoriels dont décroissants et les rendements
d’échelle sont constants. La croissance économique provient de l’accroissement des quantités
de facteur travail et de capital utilisés dans l’économie, mais aussi de l’accroissement de
l’efficience (productivité globale des facteurs de production) qui est issue du progrès
technique. La croissance de la production est égale à la productivité globale des facteurs plus
la contribution de chaque facteur à la croissance. La méthode consiste à mesurer la
contribution du progrès technique comme étant celle qui n’est pas expliquée par
l’accroissement des quantités de travail ou de capital. Les résultats de ce modèle montrent que
la croissance économique observée dans les pays développés peut être attribuée à plus de 50%
au résidu (le progrès technique). Il est alors gênant de ne pouvoir mesurer le principal facteur
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de croissance que de manière résiduelle. Aussi l’incapacité des modèles de croissance
néoclassique a conduit à l’ajout de l’hypothèse d’un progrès technique dit exogène. Le
modèle de Solow n’explique pas l’origine du progrès technique.
Les économistes appellent croissance endogène, la croissance issue des investissements en
matériel, en connaissances, en formation des hommes, en recherche et en infrastructures
collectives (système de soins, aéroports, télécommunications). Ces investissements sont
financés grâce aux revenus issus de la croissance économique.
L’accumulation du capital (capital humain, capital physique, capital public) permise par
les investissements entraîne de nouveaux produits, de nouvelles connaissances, de nouvelles
façons de produire (innovations de produits, innovations de procédés, innovations
organisationnelles). Elle permet de générer des externalités positives et favorise la réalisation
de rendements croissants. Les innovations de procédé permises par les investissements
immatériels en Recherche et Développement permettent d’améliorer la productivité globale
des facteurs. La croissance économique est donc auto-entretenue et cumulative. Elle trouve
son origine dans l’activité économique et le comportement des agents. Elle résulte du progrès
technique endogène à l’activité économique. Le progrès technique est l’origine et la
conséquence de la croissance économique.
Pour les théoriciens de la croissance endogène, les institutions jouent un rôle déterminant
dans cette capacité de croissance. Elles créent les conditions favorables à l’émergence et la
diffusion du progrès technique. Ils montrent que le progrès technique n’est pas soumis à la loi
des rendements décroissants de l’accumulation du capital physique. Les connaissances (bien
collectif) profitent globalement à l’économie par le jeu des externalités positives. Les
progrès de la connaissance se diffusent par imitation et effet d’apprentissage à des agents
économiques tiers, qui profitent des efforts réalisés par d’autres sans avoir à en supporter les
coûts et les risques (R Lucas). Le rôle de l’État est important. Il doit internaliser les
externalités, car le bénéfice social des activités qui engendrent des externalités positives est
supérieur au bénéfice privé. Il doit également financer les biens collectifs. Les dépenses en
infrastructures (ports, ponts, réseaux de télécommunication…) sont sensées profiter à
l’activité économique nérale et donc permettre une élévation de la productivité collective
(R Barro). Les externalités générées par l’accumulation des connaissances peuvent profiter à
la collectivité dans la mesure elles sont mises à disposition sous forme de brevets. Par sa
politique d’incitation à investir, innover, en assurant une protection de la propriété
industrielle, par sa politique de recherche et développement dans les organismes publics,
L’État contribue à la diffusion du progrès technique à l’ensemble de la société.
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Schéma résumant les sources de la croissance économique.
Distinguer la notion de croissance économique de notions proches
Il ne faut pas confondre croissance économique et développement.
Le développement correspond à la transformation des structures démographiques,
économiques et sociales qui accompagne généralement la croissance. C'est en ce sens une
notion qui entend décrire l'ensemble des changements de tous ordres observés dans la durée.
Il correspond donc aux mutations des structures sociales, culturelles et institutionnelles qui
accompagnent et rendent possible la croissance. Par exemple la croissance économique
pendant la riode des Trente glorieuses s’est accompagnée d’une amélioration du niveau de
vie et les modes de vie ont été bouleversés. L’exode rural et l’urbanisation ont accompagné la
tertiarisation. La consommation des ménages s’est transformée. La baisse du temps du travail
conjuguée à la hausse des revenus a permis une élévation des taux de départ en vacances. Le
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