Document1 Page 2 sur 9 M. Gosse, Aix-Marseille
- Si le PIB augmente moins vite que la population alors la richesse disponible par
habitant diminue, ce qui s’avère incompatible avec l’idée que la croissance
augmenterait le bien-être de la population. C’est pourquoi les économistes choisissent
souvent de retenir le PIB/habitant come indicateur de croissance.
- Le PIB ne mesure par définition que la valeur ajoutée produite par les agents
résident, et ne tient pas compte des transferts de ressources entre nations. Pour
certains Pays en développement, ces transferts représentent une part très sensible de
la richesse nationale, et il est alors plus pertinent d’utiliser d’autres agrégats, comme
le Revenu national disponible brut »1.
Le PIB intègre la production marchande, évaluée au prix du marché, et la production non
marchande des administrations, mesurée par les coûts de production à défaut de prix de
marché des services non marchands. Mais un certain nombre d’activités économiques ne sont
pas prises en compte faute de données fiables. C’est le cas notamment des activités légales
non déclarées et des activités illégales qui forment une « économie souterraine » (estimée à
5,9% des emplois en France, mais à 26,9% en Grèce en 2008). Le PIB ne mesure pas non plus
la production bénévole et domestique. En France, cette dernière a pourtant été évaluée, par
une enquête de l’INSEE de mars 2011 à 26% du PIB. Il ignore les dommages causés aux
stocks environnementaux et les destructions de capital aussi bien que les gains de qualité des
biens et services qui vont de pair avec la croissance des flux de quantité. Il inclut les
« dépenses défensives » qui réparent les dégâts (pollution, stress) de la vie moderne et ne
donne aucune indication sur les inégalités et le chômage.
Les différents épisodes de la croissance économique.
Depuis 1820, on observe un accroissement progressif du PIB par habitant grâce à un taux de
croissance économique durablement supérieur au taux de croissance démographique. Mais le
XXe siècle connaît une accélération de la croissance économique. Angus Maddison
« L’économie mondiale 1820-1992 » distingue trois périodes :
« - 1913-1950 est une époque où la croissance est perturbée par deux guerres mondiales
et une crise économique majeure, ce qui explique que le trend de croissance soit
inférieur à la tendance séculaire.
- 1950-1973 est un âge d’or de la croissance, caractérisé par un fort dynamisme dans
toutes les régions du monde.
- 1973-1992 est une période de décélération, mais qui n’affecte pas aussi gravement la
croissance que l’ont laissé entendre beaucoup de commentateurs de la « crise de
73 » : le taux de croissance annuel moyen de l’Europe occidentale est ramené à son
niveau moyen de 1820-1992 tandis que la croissance économique mondiale reste
importante notamment en raison du dynamisme de la région Asie […].
La décennie 1990 avec « les dix glorieuses » de l’économie des Etats-Unis, puis le
redémarrage de la croissance européenne à partir de 1997 augurent-ils d’une troisième
phase de croissance longue à la charnière du XXe et XXIe siècle ? Le changement
technologique générant un dynamisme de nouvelles activités, une réorganisation des plus
anciennes et une décrue du chômage plaident en faveur de cette interprétation »2.
Les années qui ont suivi le Deuxième Guerre mondiale (entre 1945 et 1973) ont été
caractérisées, dans les économies développées, par le plus fort taux de croissance jamais
réalisé sur une longue période : de l’ordre de 5% par an en France, 5,6% en Allemagne, 4%
aux États-Unis. À partir du milieu des années 1970, un net ralentissement est observable aussi