Annexe 485
Le constructeur détermine la quantité de moteurs (et donc la quantité de voitures) qui
maximise son profit en prenant l’intersection de la courbe de recette marginale nette
pour les moteurs NRmE avec la courbe de coût marginal de production des moteurs
CmE. Après avoir déterminé le nombre optimal de voitures à produire et comme ils
connaissent les fonctions de coût des divisions, les gestionnaires peuvent fixer le prix de
transfert PE des moteurs de façon que le coût de production des moteurs soit correcte-
ment évalué par les différentes divisions. C’est ce prix de transfert qui devrait être utilisé
pour calculer les profits par division (et donc les primes annuelles pour les responsables
des différentes divisions).
Prix de transfert avec marché externe concurrentiel
Supposons maintenant qu’il existe un marché concurrentiel en dehors de l’entreprise
pour le bien intermédiaire produit par la division en amont. Comme ce marché externe
est concurrentiel, il existe un prix de marché unique auquel il est possible d’acheter ou de
vendre le bien. Dans ce cas, le coût marginal du bien intermédiaire est simplement égal à
son prix de marché. Comme le prix de transfert doit être égal au coût marginal, il doit
donc aussi être égal au prix du bien sur le marché concurrentiel.
Pour bien comprendre cela, nous pouvons reprendre l’exemple du constructeur auto-
mobile en supposant qu’il existe un marché concurrentiel pour les moteurs. Si le prix
du marché est bas, le constructeur peut être tenté d’acheter une partie ou même la
totalité des moteurs sur le marché. Si le prix est élevé, il peut au contraire vouloir
vendre des moteurs sur le marché. La figure A11.2 illustre le premier cas. Pour des
quantités inférieures à QE, 1, le coût marginal de production de moteurs par la divi-
sion en aval CmE est inférieur au prix du marché PE, M. Pour des quantités de produc-
tion supérieures à QE, 1, le coût marginal est supérieur au prix du marché. L’entreprise
veut se procurer des moteurs au coût le plus faible, donc jusqu’à la quantité QE, 1, elle
utilise les moteurs produits par la division en amont, et le coût marginal des moteurs
CmE* correspond au coût marginal de production de la division en amont, mais au-
delà de QE, 1, il est égal au prix du marché. On peut remarquer que, dans ce cas, le
constructeur utilise plus de moteurs et produit plus de voitures lorsqu’il peut se four-
nir sur un marché externe concurrentiel. La division Assemblage utilise maintenant
une quantité QE, 2 de moteurs et fabrique le même nombre de voitures. Cependant,
elle n’en « achète » que QE, 1 à la division Moteur et se fournit pour le reste sur le
marché.
Cela peut paraître étrange que le constructeur achète des moteurs sur le marché alors
qu’il peut les produire lui-même. Mais si le constructeur fabriquait tous les moteurs qu’il
utilise, son coût marginal de production des moteurs serait plus élevé que le prix du
marché. Bien qu’une telle stratégie permettrait à la division Moteurs d’augmenter ses
profits, elle ferait baisser le profit total de l’entreprise.
La figure A11.3 illustre le cas où le constructeur décide de vendre des moteurs sur le
marché externe. Nous sommes dans une situation où le prix PE, M des moteurs sur le
marché compétitif est supérieur au prix de transfert que l’entreprise aurait fixé en
l’absence de marché externe. Dans ce cas, bien que la division en amont produise QE, 1
moteurs, la division Assemblage n’en utilise en aval que QE, 2. Le reste de la production de
moteurs est vendu sur le marché externe au prix PE, M.
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Microéconomie, 6e édition