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C.
SAUVAGEAU.
brane mince, mais nette. Parfois, l'auteur a vu le contenu du
sporange se diviser en deux, d'autres fois, germer à l'inté-
rieur du sporange. L'auteur conclut de l'absence d'organes
mâles,
et de la facilité de la germination, que la plante est
asexuée. Mais en avril, M. Kuckuck, quittant Rovigno,
réussit à transporter vivantes des cultures jusqu'à Ilelgo-
land; elles continuèrent à se développer, et en juin deve-
naient de longs filaments comme ceux de la forme qui croît
naturellement dans les stations abritées, mais ceux-ci por-
taient à la fois des monosporanges et des sporanges unilo-
culaires sphériques, à zoospores, fait qui n'avait jamais été
observé chez une Tilopléridée. Les zoospores, au nombre
de 24 à 36 dans chaque sporange, sont relativement grosses,
possèdent plusieurs chromolophores (15 à 20), et deux cils
latéraux sans point rouge. Après avoir nagé quelque temps
avec indifférence, elles se fixent à la lame de verre par leur
cil antérieur, tournent autour d'un rapide mouvement de
manège, puis s'arrêtent pour produire une germination dont
l'auteur n'a vu que les premiers stades. Ces zoospores parais-
sent bien être des corps asexués ; mais si l'on tient compte
de ce fait que YHapl. Vidovickii, connu depuis longtemps,
et assez fréquemment observé, n'a jamais montré jusqu'ici
que des sporanges monosporés, on peut se demander si,
dans des conditions tout aussi rarement réalisées que celles
de la production des zoosporanges, la plante ne produirait
pas des anlhéridies comme les autres Tiloptéridées. Et alors
les anthérozoïdes se mettraient-ils en rapport avec les
zoospores ou avec les monospores?
Quoi qu'il en soit, ce nouveau caractère de Y Hapl. Vido-
vichii paraît suffisant à M. Kuckuck pour justifier sa sépara-
tion en un nouveau genre Helerospora. Comparant l'appareil
végétatif de son Heterospora à celui de YEct. pusillus,
M. Kuckuck trouve avec raison beaucoup de points com-
muns entre les deux plantes. De là, il soupçonne que les
sporanges uniloculaires de celle-ci, découverts par M. Bornet
sans pouvoir affirmer la molilité ou la quiescence de leurs