Mémoire envoyé à la Commission de révision permanente

publicité
Table des matières
Sommaire des propositions _______________________________________________________________________________________ 3
Introduction _________________________________________________________________________________________________________ 4
Dépenses de programme liées au secteur de l’habitation __________________________________________________ 5
Coût des programmes ____________________________________________________________________________________ 5
Contribution du secteur de l’habitation ________________________________________________________________________ 5
Importance du secteur de l’habitation _________________________________________________________________ 5
Création d’emplois ________________________________________________________________________________________ 7
Retombées fiscales au niveau provincial ______________________________________________________________ 7
Retombées fiscales et frais locaux ______________________________________________________________________ 7
Enjeux et propositions _____________________________________________________________________________________________ 8
Revoir le financement du logement social afin de privilégier l’aide à la personne ___________________ 8
Impact du retrait du financement fédéral _____________________________________________________________ 8
Aide à la pierre : une approche plus coûteuse _________________________________________________________ 9
Parc d’habitations vieillissant __________________________________________________________________________ 9
Logement social et logement abordable : un enjeu collectif qui appelle au financement public 9
Rôle de l’état et nécessité de revoir les façons de faire ______________________________________________10
Approche possible : le programme « Low Income Housing Tax Credit » __________________________10
Aide à l’accès à la propriété, un levier à utiliser ___________________________________________________________ 11
Bénéfices de l’accès à la propriété _____________________________________________________________________11
Enjeu de l’accès à la mise de fonds _____________________________________________________________________12
Premiers acheteurs de moins en moins au rendez-vous ____________________________________________12
Une proposition pour une aide à la mise de fonds ciblée ___________________________________________13
Impact économique et effet de levier du programme Rénovation Québec ____________________________ 13
Programme Rénovation Québec : interventions à coûts partagés ________________________________13
Allègement réglementaire dans le secteur de la construction résidentielle _________________________ 15
Simplification administrative pour la TVQ et la TPS ________________________________________________15
Attestation de Revenu Québec __________________________________________________________________________15
Conclusion __________________________________________________________________________________________________________ 16
Annexe 1 ____________________________________________________________________________________________________________ 17
Impacts économiques et financiers des activités du secteur de l’habitation _____________________17
Annexe 2 ____________________________________________________________________________________________________________ 22
Programme d’accession à la propriété : exemple de modalités et application __________________22
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 2
Sommaire des propositions
L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ)
recommande au gouvernement :
1. En matière de financement des logements sociaux, réallouer les budgets afin de bonifier
l’aide directe aux personnes ayant des besoins et réduire l’intervention directe (aide à la
pierre), et ce, dans la perspective d’une utilisation plus efficace des fonds publics.
De plus, l’APCHQ suggère d‘explorer et d’analyser des mécanismes de financement
alternatifs pour les logements sociaux et d’éviter de transférer les coûts au secteur privé.
2. D’instaurer une mesure d’aide à l’accès à la propriété. Cette mesure, complémentaire au
régime épargne-propriété qui a fait l’objet d’engagements électoraux, qui pourrait se
réaliser à coût nul pour le gouvernement permettrait de stimuler l’économie ainsi que de
rehausser le taux de propriété au Québec. Ce que nous proposons s’inspire du programme
Accès Condo de Montréal.
3. De maintenir ses programmes d’aide à la rénovation, notamment Rénovation Québec. Afin
de ne pas se priver des bénéfices économiques et sociaux de ces programmes, il serait
possible d’envisager de partager les coûts et d’élaborer une telle mesure en tenant compte
d’un taux d’aide provincial approprié selon le contexte budgétaire.
4. Dans une perspective d’allègement réglementaire, poursuivre le travail de simplification et
jumelage des formulaires de demande de remboursement de la taxe de vente du Québec
(TVQ) et de la taxe sur les produits et services (TPS) relatifs aux immeubles locatifs neufs.
Cette mesure devrait idéalement être mise en place le plus rapidement possible.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 3
Introduction
Fondée en 1961, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du
Québec (APCHQ) est un organisme privé à but non lucratif et à adhésion volontaire, qui
transige avec plus de 17 000 entreprises réunies au sein de 15 associations régionales.
L’APCHQ occupe une place prépondérante dans l’industrie de la construction et de la
rénovation. Les membres de l’Association effectuent près de 80 % des travaux sous garantie
au Québec.
Depuis 1997, l’APCHQ est la plus importante gestionnaire de mutuelles de prévention du
domaine de la construction, regroupant près de 4 400 entreprises. À titre d’agent
négociateur patronal des relations du travail dans le secteur résidentiel, elle défend les
intérêts de plus de 14 500 employeurs qui embauchent plus de 57 000 salariés.
L’APCHQ désire saisir cette occasion afin de faire valoir certains enjeux et partager
certaines propositions à la Commission de révision permanente des programmes
(Commission), qui a pour objectif de s’assurer que les programmes répondent aux besoins
des citoyens et relèvent de la mission de l’État. L’importance de l’habitation en termes
d’activité économique, de dépenses de programmes et fiscales et de revenus pour le
gouvernement rend incontournable un examen des programmes et activités publiques liées
à ce secteur.
De plus, le mandat de la Commission est de veiller à ce que ces programmes soient
administrés avec efficience et efficacité et que le mode de financement soit cohérent avec la
capacité de payer des Québécois. L’APCHQ aborde ces consultations avec une
compréhension globale de ce mandat et considère que la révision des programmes devrait
idéalement conduire à des économies pour le gouvernement ainsi qu’une simplification
pour le secteur privé, d’où la pertinence pour l’Association de mettre de l’avant quelques
idées touchant l’allègement réglementaire.
Considérant que les dépenses de programme provinciales en matière d’habitation
avoisinent les 2 G$, l’APCHQ compte faire valoir l’enjeu de l’utilisation efficace des fonds
publics dans un contexte budgétaire présentant des défis. En outre, dans une perspective
d’amélioration de l’efficacité des interventions de l’état, l’APCHQ voudra mettre en lumière
les choix qui s’offrent au gouvernement en matière de financement du logement social.
L’APCHQ tient à rappeler les bénéfices associés à certaines interventions visant à favoriser
l’accès à la propriété et à stimuler la construction et la rénovation résidentielles.
Finalement, la question de l’impact économique associé à certains programmes
gouvernementaux, avec exemples à l’appui, sera aussi soulevée.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 4
Dépenses de programme liées au secteur de l’habitation
Le gouvernement du Québec, par l’entremise de la Société d’habitation du Québec (SHQ),
fournit une aide au logement et intervient dans le secteur de l’habitation par l’entremise de
différentes mesures et programmes.
Programmes de la SHQ
-
-
AccèsLogis Québec
Logements adaptés pour aînés autonomes
Programme de Réparations d'urgence
Programme favorisant l’accession à la
propriété et la rénovation résidentielle dans la
région Kativik
RénoVillage
Allocation-logement
Nouveau projet AccèsLogis Québec
-
Programme d’adaptation de domicile
Programme pour les résidences endommagées par
la pyrrhotite
Supplément au loyer
Habitation à loyer modique
Programme d'aide aux organismes
communautaires
Programme d’appui au développement de
l'industrie québécoise de l'habitation
Rénovation Québec
Coût des programmes
En 2011-2012, la SHQ a fourni un appui à près de 240 916 ménages ou unités d’habitation à
un coût total estimé à plus de 2,1 G$1.
- 73 524 ménages habitaient une habitation à loyer modique (public ou privé), coût
moyen mensuel par ménage ou unité : 581 $
- 102 423 ménages recevaient une allocation-logement, coût moyen mensuel par
ménage : 57 $
- 22 269 ménages recevaient un supplément au loyer, coût moyen mensuel par ménage :
262 $
- 20 504 ménages recevaient une prestation du programme AccèsLogis Québec, coût
moyen mensuel par ménage : 277 $
- 8 557 ménages ont bénéficié d’interventions dans le cadre du programme Logement
abordable Québec, coût moyen mensuel : 356 $
- 13 639 ménages ont bénéficié d’interventions dans le cadre de programmes
d’amélioration de l’habitat, coût moyen mensuel : 389 $
De plus, il importe de noter que les activités de la SHQ entraînent des retombées
économiques et sociales. Une étude réalisée en 2011 a permis d’établir que pour chaque
dollar versé par la SHQ à titre de subvention, 2,3 G$ ont été injectés dans l’économie
québécoise. Sur le plan de la valeur ajoutée, c’est-à-dire la création de richesse, on estime les
retombées à 1G$.
Contribution du secteur de l’habitation
Importance du secteur de l’habitation
L’APCHQ désire souligner la contribution du secteur de l’habitation à la prospérité du
Québec, notamment par la création d’emplois et les retombées fiscales pour le
1
Les données citées dans cette section proviennent du tableau 15 : Les interventions 2011-2012 de la SHQ auprès des
ménages québécois, page 133 du document : « ABORDABILITÉ ET DIVERSITÉ. Objectifs et défis d’une politique d’habitation au
Québec » de l’APCHQ, septembre 2012.
http://www.apchq.com/montreal/files/provincial/migration7/_master//pdf/documents_annexes_manifeste.pdf
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 5
gouvernement du Québec. Au-delà de son importance en matière de contribution à la
qualité de vie et à la prospérité individuelle et collective, représentant plus de 8 % de
l’économie du Québec (en 2012), le secteur de l’habitation est important2.
Répartition des activités du secteur de l'habitation au
Québec en 2013 : 26 G$
Construction de
logements neufs
32 %
Rénovation
45 %
Entretien et
réparation
14 %
Autres
9%
Sources :
STATISTIQUE CANADA (2014). Tableau 026-0009 - Dépenses d’entretien et de réparation dans le secteur du logement, annuel (dollars), CANSIM
(base de données), de Statistique Canada, Ottawa, Ontario. (Site consulté : juin 2014)
STATISTIQUE CANADA (2014). Tableau 026-0013 - Valeurs résidentielles, selon le type d’investissement, trimestriel (dollars), CANSIM (base de
données), de Statistique Canada, Ottawa, Ontario. (Site consulté : juin 2014)
Évolution de la construction, rénovation, entretien et réparation et autres
activités du secteur de l'habitation au Québec, 2000-2013
12
11,5
Milliards de dollars
10
8,1
8
6
4
3,7
2,4
2
0
2000
2001
2002
Rénovations
2003
2004
2005
2006
Construction de logements neufs
2007
2008
2009
2010
Entretien et réparation
2011
2012
2013
Autres
Sources :
STATISTIQUE CANADA (2014). Tableau 026-0009 - Dépenses d’entretien et de réparation dans le secteur du logement, annuel (dollars), CANSIM
(base de données) de Statistique Canada, Ottawa, Ontario. (Site consulté : juin 2014)
STATISTIQUE CANADA (2014). Tableau 026-0013 - Valeurs résidentielles, selon le type d’investissement, trimestriel (dollars), CANSIM (base de
données) de Statistique Canada, Ottawa, Ontario. (Site consulté : juin 2014)
2
Le secteur de l’habitation est défini comme suit : 1) les investissements en construction résidentielle neuve, 2) les
investissements en rénovation, 3) les dépenses de réparation et d’entretien, et 4) les autres éléments, soit les travaux de
transformation, les constructions de maisons mobiles et chalets ainsi que les coûts liés à l’acquisition de logements neufs
(incluant les taxes de vente sur les services, les frais de développement de terrain, les frais de service, les frais de dossier et les
primes d’assurance hypothécaire).
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 6
Création d’emplois
En utilisant ces données et le modèle intersectoriel3 de l’Institut de la statistique du Québec,
on estime que plus de 69 000 emplois équivalents à temps complet découlant des 8,1 G$
d’activités liés à la construction d’habitations neuves ont été créés au Québec en 20134. En
outre, plus de 105 000 emplois équivalents à temps complet découlant des 11,5 G$
d’activités liés au secteur de la rénovation ont été créés au Québec en 20135.
Retombées fiscales au niveau provincial
En 2013, les activités de construction et de rénovation ont engendré des retombées
économiques et fiscales, et les 8,1 G$ d’activité de construction auraient rapporté près de
923 M$ au gouvernement du Québec. De plus, la TVQ perçue sur les habitations neuves
vendues en 2013 s’élève à 639 M$. On peut ainsi estimer que l’activité économique liée à la
construction a rapporté près de 1,6 G$ au gouvernement du Québec. De plus, les 15,2 G$
d’activité économique liée à la rénovation et réparation auraient rapporté environ 2 G$ au
gouvernement du Québec en 2013. Au total, les retombées fiscales provenant de la
construction et de la vente d’habitations neuves et des activités de rénovation, réparations
et entretien sont estimées à environ 3,6 G$ en 2013.
Afin d’illustrer concrètement l’ampleur des retombées fiscales, il est possible d’utiliser le
cas de la construction d’une habitation de 250 000 $ qui rapportera un total de 59 790 $ en
taxes et prélèvement sur la masse salariale et taxes de vente aux gouvernements fédéral et
provincial. Par ailleurs, la réalisation d’un projet de rénovation de 35 000 $ rapportera un
total de 10 488 $ en taxes et prélèvement sur la masse salariale et taxes de vente aux
gouvernements fédéral et provincial.
Retombées fiscales et frais locaux
Les villes et municipalités bénéficient aussi de retombées fiscales parmi un ensemble de
frais de développement locaux. On estime que les activités de construction ont généré des
frais de développement et d’infrastructures et autres redevances totalisant près de 1,2 G$
en 2013. Pour une maison de 1 200 pieds carrés, les frais prélevés pour l’infrastructure, les
charges complémentaires, les frais d’aménagement de parcs et autres participations
totalisent environ 54 000 $. Pour une unité de copropriétés de 1 000 pieds carrés, ces
coûts sont estimés à 23 400 $6. En 2013, la mise en chantier de 17 411 habitations
unifamiliales aurait généré 940 M$ et la mise en chantier de 11 779 copropriétés a généré
3
Chiffres adaptés de la publication Étude d’impact économique pour le Québec de dépenses d’opération liées à une production
des secteurs de la construction résidentielle et de la construction (réparations) au Québec pour l’année 2013, de l’Institut de la
statistique du Québec, août 2013, réalisée pour l’APCHQ. Référence : 20130808-1-1-2009T-2013T (2013T).
4
Impact économique pour le Québec de dépenses de fonctionnement de 8,1 G$ liées à une production du secteur de la
construction résidentielle au Québec pour l’année 2013. Ce total n’inclut pas la valeur des terrains.
5
Impact économique pour le Québec de dépenses de fonctionnement de 11,5 G$ liées à une production du secteur de la
construction résidentielle (réparation) au Québec pour l’année 2013. L’Annexe 1, illustre ces calculs en détails.
6
Les données relatives aux redevances, frais d’infrastructure et mises en valeur des terrains proviennent de l’étude réalisée
par Pierre Bélanger : Rapport d’étude sur l’érosion de l’abordabilité – Évolution des coûts (note technique), septembre 2013,
Montréal, Québec
http://www.apchq.com/boisfrancs/files/provincial/migration7/_master/missiongeneration/rapport_evolution_des_couts_pb
elanger.pdf
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 7
276 M$ avec ces mêmes frais et charges. Au total, les villes et municipalités ont récolté des
revenus totalisant près de 1,2 G$ en 2013.
Le total des frais et taxes imposés par l’ensemble des niveaux de gouvernement (provincial
et municipalités) est considérable. L’abordabilité et l’accès à la propriété sont menacés par
un tel cumul de charges. On peut concevoir qu’une révision de la fiscalité mènerait à un
nouvel équilibre de la répartition entre les niveaux de gouvernement. Mais globalement,
selon l’APCHQ, il serait mal avisé d’accroître le fardeau fiscal supporté par le secteur de
l’habitation et, plus particulièrement, par les acheteurs d’habitation. Il faudrait au contraire
alléger ce fardeau une fois l’équilibre budgétaire atteint et donner au secteur de solides
bases fiscales pour assurer son développement à long terme.
Enjeux et propositions
À la lumière de ce constat illustrant l’importance économique et fiscale des activités
associées au secteur de l’habitation et en particulier la construction d’habitations neuves et
la rénovation, l’APCHQ désire attirer l’attention sur certaines questions et enjeux d’intérêt
dans le secteur de l’habitation :



La possibilité de revoir le financement du logement social afin de privilégier l’aide à la
personne;
L’importance de maintenir et même bonifier l’aide à la rénovation et les mesures d’accès
à la propriété; et,
La nécessité d’un allègement réglementaire dans le secteur de la construction
résidentielle.
Revoir le financement du logement social afin de privilégier l’aide à la
personne
Impact du retrait du financement fédéral
Le modèle de financement du logement social est remis en question par le retrait du
gouvernement fédéral. Au Québec, la gestion des programmes de logement social et
abordable est assumée par la SHQ, dont la plupart des interventions impliquent la
participation financière de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Le gouvernement canadien – qui fut très activement impliqué, par l’entremise de la SCHL,
dans la production du logement social de la fin des années 1960 jusqu’au début des années
1990, et qui a par la suite financé plus de 60 % des déficits d’exploitation encourus à ce
chapitre – a indiqué son intention de se retirer complètement du financement du logement
social après 2014. Entre 2015 et 2035, selon certaines estimations, le déficit de financement
cumulatif du parc de logements sociaux devrait ainsi s’établir à quelque 32 G$ pour
l’ensemble du pays et à 6,7 G$ pour le Québec7.
7
Montant estimé provenant du document « ABORDABILITÉ ET DIVERSITÉ. Objectifs et défis d’une politique d’habitation au
Québec » de l’APCHQ, septembre 2012, page 124.
http://www.apchq.com/montreal/files/provincial/migration7/_master//pdf/documents_annexes_manifeste.pdf
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 8
Aide à la pierre : une approche plus coûteuse
Afin de favoriser l'accès des citoyens à des conditions adéquates de logement, les ménages à
revenu modeste disposent de différents programmes d’aide au logement. Le gouvernement
du Québec, par l’entremise de la SHQ, fournit cette aide. En 2011-2012, la SHQ a réalisé des
interventions après de 240 916 ménages ou unités d’habitation, d’un coût total estimé à
plus de 2,1 G$.
Globalement, les données indiquent que l’aide à la pierre (les ressources allouées à la
construction, possession et entretien du bâti) représente une approche plus coûteuse; ce
type d’aide accapare 83 % des budgets et équivaut à 581 $ par mois par ménage. En
revanche, l’aide à la personne, qui représente 17 % des budgets, coûte en moyenne 262 $
par mois par ménage. Il y a lieu de privilégier ce type d’intervention.
Parc d’habitations vieillissant
Le parc d’habitations à loyer modique, qui compte plus de 75 000 unités, commande des
investissements importants pour son entretien. Le financement du déficit accumulé
d’entretien du parc de logements sociaux pourrait ainsi accaparer une portion de plus en
plus importante des budgets, laissant peu de place à l’ajout de nouvelles unités.
On constate par conséquent, selon les données précédentes, que l’aide à la pierre pourrait
s’avérer deux fois plus dispendieuse que l’aide à la personne. Alors qu’environ 40 000
ménages attendent une forme d’aide au logement, que le rythme d’ajout de nouvelles unités
n’excède jamais 3 000 unités par an, et que les budgets donneront nécessairement
préséance à la sauvegarde des actifs, le logement social est confronté à une situation
difficile. Dans le contexte budgétaire actuel, peut-on effectuer des choix différents?
De prime abord, l’aide à la personne semble une voie tout indiquée. Non seulement
pourrait-on, à budget égal, aider davantage de personnes, mais celles-ci seraient libres de
leurs options sur le marché résidentiel. Le marché privé y trouverait son compte : des
locataires appuyés financièrement pourraient mieux payer leur loyer et les logements
sociaux ne viendraient pas livrer compétition à l’industrie privée.
Un examen des pratiques américaines indique par ailleurs que certaines formules de
partenariat privé-public semblent remporter du succès, particulièrement le Low Income
Housing Tax Credit. Ne serait-il pas opportun d’examiner les meilleures pratiques observées
un peu partout dans le monde? Même si cela doit se traduire par une diminution des
contrats pour la construction de certaines unités, n’est-il pas sain d’envisager d’autres
façons de répondre aux besoins d’un plus grand nombre?
Logement social et logement abordable : un enjeu collectif qui appelle au financement
public
Par ailleurs, l’APCHQ considère que l’État doit assumer ses responsabilités et assurer le
financement pour tout ce qui concerne les immeubles sociaux et, de manière plus large, le
logement abordable. Une ville, un arrondissement ou un projet résidentiel ne devrait pas
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 9
être tenu responsable d’une portion de financement autre qu’une participation à l’effort
commun, généralement financé par les impôts et taxes « nationaux ».
La Stratégie d’inclusion de logements abordables, adoptée en 2005 à Montréal, et le Fonds
créé en 2012 constituent de bons exemples d’une telle pratique, qui impose indûment des
coûts sociaux à des projets privés8. Des ajustements s’imposent, car dans un même projet,
ces coûts sociaux nuisent à l’abordabilité que l’on veut favoriser. Il serait illusoire de penser
que des obligations financières d’importance n’affectent pas le coût de commercialisation
des unités non subventionnées, car elles font finalement l’objet d’une taxe déguisée.
Rôle de l’état et nécessité de revoir les façons de faire
Pour l’APCHQ, il importe que le gouvernement continue de répondre aux besoins de
logement des plus démunis tout en considérant que différentes approches peuvent être
possibles. Cependant, le gouvernement doit optimiser son intervention dans le logement
social en réévaluant l’importance relative de l’aide à la pierre par rapport à l’aide directe
aux ménages.
Pour l’APCHQ, le gouvernement doit assumer la responsabilité du financement collectif et
non chercher à la reléguer aux communautés locales, qui à leur tour se tournent vers les
promoteurs locaux. Il faut nationaliser le financement et non le privatiser. Les
responsabilités touchant l’ensemble de la collectivité doivent être assumées et financées par
l’ensemble de la collectivité.
En aidant les personnes à se loger elles-mêmes, par un supplément de revenu par exemple,
le gouvernement doit chercher à offrir davantage d’options résidentielles, en encourageant
une réelle mixité et en permettant un meilleur financement des immeubles locatifs privés.
Il faut par ailleurs innover, en instaurant de nouveaux modèles de financement et de
partenariat, par exemple.
Approche possible : le programme « Low Income Housing Tax Credit »9
Le programme Low Income Housing Tax Credit a permis aux États américains de produire la
majeure partie des unités de logement social du pays depuis le milieu des années 1980. Les
États recevaient, selon leur poids démographique, un certain montant en crédits d’impôt,
qui étaient ensuite revendus à des investisseurs (privés, publics ou institutionnels) qui
8
Par exemple, à Montréal lorsque la Stratégie d’inclusion de logements abordables a été adoptée en 2005, la Loi sur
l'aménagement et de l'urbanisme ne permettait pas aux municipalités d'exiger une telle inclusion dans les projets résidentiels.
La Ville a donc adopté une approche incitative. Afin de favoriser la réalisation de logements sociaux communautaires et
abordables, la ville de Montréal a créé en 2012 un Fonds de contribution à la Stratégie d'inclusion de logements abordables. La
Stratégie vise l'inclusion de 15 % de logements sociaux et communautaires et de 15 % de logements abordables privés ou pour
familles dans les projets résidentiels de 200 unités et plus. Source : Premier bilan du Fonds de contribution à la Stratégie
d'inclusion de logements abordables. http://www.newswire.ca/en/story/1144593/premier-bilan-du-fonds-de-contributiona-la-strategie-d-inclusion-de-logements-abordables
9
De plus amples explications sur le fonctionnement de ce type de crédit sont présentées dans le document « La
réglementation dans l’industrie de la construction résidentielle au Québec et ses effets sur la production des logements
locatifs », de François Des Rosiers, Université Laval, rapport final préliminaire soumis à la SCHL, dossier 6585-D033-12,
28 mars 2011. La section 7 du document « Politique d’habitation : contexte, évolution et tendances » traite du fonctionnement
de ce programme.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 10
obtenaient en échange un crédit d’impôt sur dix ans. Le produit de la vente des crédits
servait à financer une partie des coûts de construction des projets locatifs.
Les promoteurs qui bénéficiaient de ce financement devaient en contrepartie s’engager
pour un terme de 30 ans à louer les unités ainsi subventionnées aux clientèles visées par le
programme à un loyer « abordable », soit inférieur au loyer du marché en vigueur dans le
secteur.
Ainsi, l’APCHQ recommande au gouvernement, en matière de financement des
logements sociaux, de réallouer les budgets afin de bonifier l’aide directe aux
personnes ayant des besoins et réduire l’intervention directe (aide à la pierre).
De plus, l’APCHQ suggère d‘explorer et d’analyser des mécanismes de financement
alternatifs pour les logements sociaux. De plus, l’APCHQ invite le gouvernement à
limiter et même à abolir la capacité de municipalités d’obtenir des contributions
financières de la part des promoteurs aux fins de financement du logement abordable,
le tout n’étant qu’une taxe déguisée évitant de faire appel à un véritable mécanisme de
financement collectif d’une responsabilité collective.
Aide à l’accès à la propriété, un levier à utiliser
Bénéfices de l’accès à la propriété
Le parc immobilier résidentiel constitue sans contredit un important réservoir de richesse
individuelle et collective. Dans un contexte de vieillissement de la population, il est
démontré que la propriété résidentielle constitue une source importante de richesse des
ménages. Cette richesse se compose également des épargnes dans des fonds de pension ou
d’autres actifs. Mais un fait demeure : globalement, les propriétaires ont un net avantage. La
société dans son ensemble tire un grand avantage à ce qu’un plus grand nombre de
ménages soient propriétaires et jouissent ainsi d’une certaine autonomie financière.
Au Québec, selon les données les plus récentes de Statistique Canada, l’ensemble des
ménages propriétaires détiennent un avoir net médian de 464 500 $ comparativement à
18 000 $ pour les ménages locataires10.
En plus de l’habitation dont jouissent les propriétaires au cours de leur vie active, la valeur
nette accumulée par les propriétaires occupants grâce aux investissements dans leurs
logements représente une importante contribution aux finances des ménages au moment
où ils prennent leur retraite. On estime que la propriété procure aux ménages retraités
l’équivalent d’une augmentation du revenu disponible de 10 % à 13 % pour ceux âgés de 60
à 69 ans et de 12 % à 15 % pour ceux de 70 ans et plus11.
10
STATISTIQUE CANADA, Enquête sur la sécurité financière 2012, compilation spéciale préparée pour l’APCHQ, mars 2012. Il
est à noter que ce montant représente la valeur nette médiane de l’ensemble des ménages propriétaires québécois, la valeur
nette médiane des ménages propriétaires québécois sans hypothèque s’élève à 666 000 $ alors que la valeur nette médiane
des ménages propriétaires québécois qui ont une hypothèque s’élève à 337 600 $.
11
BROWN, W. Mark, Feng HOU et Amélie LAFRANCE. « Revenus des Canadiens à l'âge de la retraite et en âge de travailler :
prise en compte de la propriété », Série de documents de recherche sur l'analyse économique, Statistique Canada, 11F0027M –
No 064 ISSN 1703-0412 ISBN 978-1-100-95115-7, juillet 2010.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 11
Enjeu de l’accès à la mise de fonds
Sur le plan des finances publiques, le secteur résidentiel compte pour 76 % de la richesse
foncière taxable des municipalités. À la faveur d’une progression depuis les années 1970, le
taux de propriété des ménages québécois atteint 61,2 %, ce taux demeurant cependant
nettement inférieur à la moyenne canadienne, qui se situe à 69 %.
Selon un sondage réalisé en 2013 pour le compte de L’APCHQ, près de 90 % des jeunes
adultes âgés de 19 à 39 ans souhaitent acheter une première propriété au cours des
prochaines années12. Malgré la prospérité qu’engendre le secteur de l’habitation
résidentielle au Québec (tel qu’illustré précédemment) et le désir des plus jeunes d’accéder
à une première propriété, le marché connaît présentement un ralentissement. Au-delà des
raisons conjoncturelles liées à l’économie, les resserrements successifs des conditions
d’accès à la propriété imposés par le gouvernement du Canada depuis 2008 ont mis un frein
à l’accession à la propriété.
L’abordabilité résidentielle est également menacée au Québec en raison du cumul
d’interventions gouvernementales et de politiques restrictives, tant au niveau municipal
que provincial. Lorsqu’interrogés quant à leur désir d’accéder à la propriété, 70 % des
répondants ont indiqué qu’une mise de fonds insuffisante constitue l’obstacle principal à
l’acquisition d’une habitation. De plus, ils évaluent le temps nécessaire pour économiser la
mise de fonds nécessaire à près de 8 années13.
Il importe de rappeler que l’importance de cet enjeu avait été reconnue lors de la campagne
électorale du printemps 2014. En effet, le Parti libéral du Québec, afin de favoriser l’accès à
la propriété, avait indiqué son intention d’aider les familles à accumuler une mise de fonds
pour l’achat d’une première résidence principale en créant le régime épargne-propriété
(REP). Selon cette proposition, les citoyens pourraient verser au REP un montant maximum
de 5 000 $ par année pour un maximum 10 ans et ces versements seront déductibles
d’impôt à 100 %. L’APCHQ avait salué cette proposition.
Premiers acheteurs de moins en moins au rendez-vous
Traditionnellement, les premiers acheteurs représentent près de 50 % des ventes de
maisons neuves; le plus récent sondage réalisé auprès des acheteurs de maisons neuves
indique qu’en 2013, avec 37 % des ventes d’habitations neuves, les premiers acheteurs ne
sont plus autant au rendez-vous14. Cette baisse de 11 % en deux ans est préoccupante.
12
Sondage réalisé pour le compte de l’APCHQ : « Près de 90 % des 18 à 39 ans souhaitent devenir propriétaires ». Le
communiqué est disponible à : http://www.missiongenerations.ca/images/Resultats-sondage-jeunes-18-39-ans.pdf. Les
résultats de l’enquête « Le désir d’accession à la propriété au Québec parmi les 18-39 ans, août 2013 » sont disponibles à :
http://www.missiongenerations.ca/images/Rapport-sondage-Ad-Hoc_accession-18-39.pdf
13
Sondage réalisé pour le compte de l’APCHQ : « Près de 90 % des 18 à 39 ans souhaitent devenir propriétaires ».
14
Selon les résultats de l’enquête réalisée par l’APCHQ auprès des acheteurs de maisons neuves, Communiqué de presse
« Enquête 2014 de l’APCHQ sur les acheteurs de maisons neuves : Le niveau de satisfaction atteint 96 % », 10 septembre 2014
http://www.apchq.com/montreal/fr/tous-les-communiques.html_enquete-2014-de-l-apchq-sur-les-acheteurs-de-maisonsneuves-le-niveau-de-satisfaction-atteint-96-10-09-201.html
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 12
Une proposition pour une aide à la mise de fonds ciblée
Tel que mentionné précédemment, le taux de propriété au Québec se situe sous la moyenne
canadienne. Le Québec est caractérisé par un large bassin d’accédants potentiels à la
propriété. En 2011, selon l’Enquête nationale auprès des ménages au Québec, on
dénombrait 812 000 ménages locataires de moins de 55 ans, dont 480 000 avaient un
revenu d’au moins 30 000 $. Force est de constater qu’en dépit de la mesure fédérale
instaurée en 2009 (un crédit d’impôt non remboursable de 5 000 $ pouvant donner droit à
un allègement de 750 $ pour les premiers acheteurs d’une résidence admissible), le taux de
propriété au Québec n’a pas beaucoup augmenté.
L’importance des premiers acheteurs dans l’activité économique découlant des mises en
chantier au Québec met en lumière l’impact d’éventuelles mesures incitatives visant à
faciliter l’accès à la propriété. N’oublions pas que la mise de fonds constitue l’obstacle
principal à l’accession à la propriété pour les premiers acheteurs.
Une mesure d’aide à la mise de fonds pourrait prendre la forme d’un prêt sans intérêt
équivalant à la mise de fonds déjà accumulée par un ménage jusqu’à concurrence de
15 000 $ pour une habitation neuve et de 10 000 $ pour une habitation existante, et le prêt
pourrait être remboursable sur une période de sept années. Selon les modalités retenues,
non seulement un tel programme d’aide à la mise de fonds15 pourrait être instauré à coût
nul pour le gouvernement, mais le gouvernement pourrait en retirer des retombées fiscales
pouvant varier entre 124 M$ et 159 M$ par année pour la durée de ce programme.
Cette mesure devrait être ciblée et viser à combler l’écart entre le taux de propriété des
ménages québécois et des ménages canadiens ayant un revenu inférieur à 80 000 $, une
mesure d’aide viserait un bassin de 90 000 ménages accédant potentiels à la propriété.
Ainsi, l’APCHQ recommande au gouvernement d’instaurer d’une mesure d’aide d’accès
à la propriété. Cette mesure, complémentaire au régime épargne- propriété qui a fait
l’objet d’engagements électoraux, qui pourrait se réaliser à coût nul pour le
gouvernement permettrait de stimuler l’économie ainsi que de rehausser le taux de
propriété au Québec. Ce que nous proposons s’inspire du programme Accès Condo de
Montréal.
Impact économique et effet de levier du programme Rénovation Québec
Programme Rénovation Québec : interventions à coûts partagés
Le programme Rénovation Québec est un programme-cadre pour la rénovation
résidentielle qui a été mis en œuvre afin d’appuyer les municipalités de toutes tailles qui
veulent se doter de programmes visant à améliorer les logements et le milieu bâti dans les
secteurs résidentiels dégradés.
Rénovation Québec s’adresse autant aux grandes agglomérations qu’aux petits et moyens
centres urbains. La SHQ est responsable de l’administration ce programme, en collaboration
avec les municipalités participantes. Le financement des projets réalisés dans le cadre des
15
L’Annexe 2 présente des exemples de modalités d’application d’une telle mesure d’aide à la mise de fonds.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 13
programmes municipaux de rénovation résidentielle qui découlent de Rénovation Québec
provient de trois sources : le gouvernement du Québec, la municipalité et le propriétaire du
bâtiment concerné. Toutefois, dans le cas présent, et depuis le 16 juillet dernier, le
financement du gouvernement du Québec n’est plus disponible pour ce programme.
En prenant comme exemple la mise en œuvre de ce programme à Montréal, il est possible
d’illustrer l’effet de levier et de stimulation d’un tel programme, en particulier pour la
composante Rénovation à la carte16. En vertu de ce programme, l’aide financière est en
moyenne d’au minimum 1 000 $ par logement et peut atteindre 6 000 $ par logement en
moyenne. L’aide financière peut aussi atteindre 50 % du coût total des travaux17. Cette aide
peut aussi servir à financer une série de travaux de rénovation admissibles, incluant
notamment le revêtement du bâtiment, les portes et fenêtres, les balcons, la toiture, les
salles de bain, la cuisine et l’aménagement d’un sous-sol.
Depuis que le gouvernement du Québec s’est retiré, le financement de ce programme
provient exclusivement de la ville de Montréal, qui assume jusqu’à 50 % du coût des
travaux. À l’atteinte de l’équilibre budgétaire, advenant que le gouvernement du Québec
décide de rendre à nouveau disponible du financement pour appuyer de tels programmes
de rénovation à coûts partagés, l’aide consentie pourrait correspondre aux retombées.
Par exemple, un projet de rénovation de 10 000 $ recevrait 5 000 $ en subvention. Les
retombées fiscales d’un tel projet totaliseraient 3 000 $, dont 2 175 $ en retombées fiscales
totales pour le gouvernement du Québec et 825 $ en retombées fiscales pour le
gouvernement fédéral. Dans le cas présent, les retombées fiscales pour le gouvernement du
Québec sont nettes, car il n’y a aucune participation au partage des coûts d’un tel
programme.
Le gouvernement du Québec pourrait envisager de participer à une telle initiative sans
affecter l’équilibre budgétaire; toutefois, le pourcentage de participation pourrait être ajusté
afin de s’assurer que la proportion provinciale du taux d’aide n’excède pas le pourcentage
de retombées fiscales correspondant à 21,75 %18.
Ainsi, l’APCHQ recommande au gouvernement de maintenir ses programmes d’aide à
la rénovation, notamment Rénovation Québec. Afin de ne pas se priver des bénéfices
économiques et sociaux de ces programmes, il serait possible d’envisager de partager
les coûts et d’élaborer une telle mesure en tenant compte d’un taux d’aide provincial
approprié selon le contexte budgétaire.
16
Source : Ville de Montréal, cinq nouveaux programmes municipaux, dont le programme « Rénovation à la carte », entreront
en vigueur sous réserve de leur adoption par le conseil municipal du 27 octobre prochain.
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=9337,112625570&_dad=portal&_schema=PORTAL Site consulté en
septembre 2014é
17
Il s’agit de l’aide à la rénovation d’un bâtiment résidentiel admissible de 1 logement (maison unifamiliale) OU bâtiment
résidentiel admissible de 2 à 5 logements sans propriétaire occupant OU bâtiment résidentiel admissible de 6 logements et
plus OU bâtiment mixte admissible, Source : Ville de Montréal, Programme Rénovation à la carte :
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=9337,112625570&_dad=portal&_schema=PORTAL. (Site consulté :
septembre 2014)
18
Voir le tableau : Impacts d’un projet de rénovation de 35 000 $ au Québec (2013) pour le détail des calculs du partage des
retombées fiscales à l’Annexe 1 de ce document.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 14
Allègement réglementaire dans le secteur de la construction résidentielle
Simplification administrative pour la TVQ et la TPS
Finalement, l’APCHQ veut attirer l’attention sur une mesure qui, bien qu’assez modeste,
pourrait alléger le fardeau administratif. Il serait bien avisé que le gouvernent poursuive et
accélère le travail en vue de simplifier et jumeler les formulaires de demande de
remboursement de la TVQ et de la TPS relatifs aux immeubles locatifs neufs.
Le rapport du Groupe de travail sur la simplification réglementaire et administrative,
intitulé « Simplifier et mieux réglementer » (Rapport Audet), publié en janvier 2012,
présentait 63 recommandations visant à alléger le fardeau administratif afin d’assurer aux
entreprises un environnement d’affaires encore plus attrayant et propice à l’amélioration de
leur compétitivité. À cet égard, dans le cadre du budget 2013-2014, le gouvernement avait
signifié son engagement à mettre en œuvre les 63 recommandations du rapport. En
septembre 2013, le ministre des Finances réitérait la volonté du gouvernement d’accomplir
des progrès dans son « Rapport sur la mise en œuvre des mesures gouvernementales
d’allègement réglementaire et administratif ».
L’APCHQ encourage le gouvernement à poursuivre dans cette voie, et en particulier à veiller
au jumelage et à la simplification des formulaires de demande de remboursement de la TVQ
et de la TPS relatifs aux immeubles locatifs neufs (un des éléments de la recommandation
No 39). Cependant, l’APCHQ note que Revenu Québec entend mettre en œuvre cette
recommandation en 2015. Idéalement, cette mesure devrait être mise en place le plus tôt
possible.
Ainsi, l’APCHQ recommande au gouvernement de poursuivre le travail de
simplification et de jumelage des formulaires de demande de remboursement de la
TVQ et TPS relatifs aux immeubles locatifs neufs.
L’APCHQ exhorte le gouvernement d’accélérer la mise en place de cette mesure.
Attestation de Revenu Québec
Lors du budget provincial présenté le 28 février 2014, on indiquait que « à compter de
l’automne 2014, avant la conclusion de tout contrat de travaux de construction de 25 000 $
et plus, un entrepreneur titulaire d’une licence valide de la Régie du bâtiment du Québec,
devra obtenir une attestation de Revenu Québec et la transmettre au donneur d’ouvrage. »19
Le ministre des Finances a aussi annoncé l’instauration de l’Attestation de Revenu Québec
(ARQ) pour les contrats privés de travaux de construction de 25 000 $ et plus afin de lutter
contre l’évasion fiscale et le travail au noir, et ce, à compter du 1er janvier 2015. Tel
qu’indiqué par l’APCHQ au Ministre, il est essentiel que les consultations se poursuivent et
apportent des solutions à certains enjeux notoires pour ne pas imposer des contraintes
importantes aux entrepreneurs honnêtes, sans pour autant empêcher les fraudeurs de les
contourner.
19
Budget 2104-2015, gouvernement du Québec, Plan budgétaire, page G.7
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 15
Cette nouvelle Attestation de Revenu Québec constitue un exemple qui va à contresens de la
volonté du gouvernement de procéder à une simplification administrative, puisque
l’ensemble des entreprises du secteur de la construction seront assujetties pour l’ensemble
de leurs contrats au lieu de cibler des interventions selon le risque réel. L’APCHQ déplore
cette approche « mur-à-mur » qui assujettit une vaste majorité d’entreprises honnêtes à des
contrôles inutiles et inefficaces.
Conclusion
L’intervention de l’APCHQ dans le cadre de ces consultations vise aussi à porter à l’attention
du gouvernement l’importance de la contribution du secteur de l’habitation à l’économie et
à la société québécoise. Il importe que le secteur résidentiel puisse opérer dans un
environnement sain et compétitif à long terme. Cet environnement est influencé, entre
autres, par la mise en œuvre des programmes, les occasions de partenariat et l’application
des règles qui n’alourdissent pas le fardeau des entreprises. De plus, certains programmes
ciblés peuvent jouer un rôle de premier plan dans la réduction de l’évasion fiscale, favoriser
l’accès à la propriété et contribuer à maintenir le parc de logements en bon état.
De telles interventions gouvernementales doivent contribuer à répondre de manière
efficace aux besoins des ménages, selon leurs attentes et leur capacité de payer. Le
gouvernement peut et doit faire des choix quant à l’intervention dans le domaine de
l’habitation. Avec ce mémoire, l’APCHQ souhaite avoir apporté un éclairage sur certaines
options et offre sa collaboration à la Commission pour la suite de ses travaux.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 16
Annexe 1
Impacts économiques et financiers des activités du secteur de
l’habitation
Impact économique de la construction d’habitations neuves au Québec en 201320
20
Impact économique pour le Québec de dépenses de fonctionnement de 8,1 G$ liées à une production du secteur de la
construction résidentielle au Québec pour l'année 2013. Ce total n’inclut pas la valeur des terrains ni les taxes de vente (nettes
de remboursement) prélevées au moment de la vente des logements neufs. Chiffres adaptés de la publication Étude d'impact
économique pour le Québec de dépenses d'opération liées à une production des secteurs de la construction résidentielle et de la
construction (réparations) au Québec pour l'année 2013, de l’Institut de la statistique du Québec, août 2013, réalisée pour
l’APCHQ. Référence : 20130808-1-1-2009T-2013T (2013T).
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 17
Impact économique des activités de rénovation résidentielle au Québec en 201321
L’impact sur les revenus gouvernementaux découlant de la construction d’une maison de
250 000 $ est présenté dans le tableau ci-dessous.
Taxes et prélèvements sur une maison de 250 000 $
Revenus gouvernementaux prélevés pendant la construction
- Impôts, taxes indirectes et parafiscalité prélevés pendant la construction :
31 840 $
Taxes de ventes, nettes de remboursement, prélevées au moment de la vente :
- TPS : 250 000 $ x 5 % = 12 500 $ – 4 500 $ (crédit de 36 %) :
+ 8 000 $
- TVQ : 250 000 $ x 9,975 % = 24 937,50 $ – 4 987,50 $ (remboursement de TVQ) :
+ 19 950 $
Total des impôts, taxes et parafiscalité :
_______ _ = 59 790 $
Taux effectif : 59 790 $ / 250 000 $ =
23,9 %
21
Impact économique pour le Québec de dépenses de fonctionnement de 11,5 G$ liées à une production du secteur de la
construction résidentielle (réparation) au Québec pour l'année 2013. Chiffres adaptés de la publication Étude d'impact
économique pour le Québec de dépenses d'opération liées à une production des secteurs de la construction résidentielle et de la
construction (réparations) au Québec pour l'année 2013, de l’Institut de la statistique du Québec, août 2013, réalisée pour
l’APCHQ. Référence : 20130808-1-1-2009T-2013T (2013T).
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 18
Impacts de la construction d’une maison unifamiliale de 250 000 $ a au Québec (2013)22
Effets
directs
Effets indirects
Effets
totaux
Premiers
Autres
fournisseurs fournisseurs
années-personnes de 2013
Main-d'œuvre
Salariés
Autres travailleurs
Total
0,92
0,15
1,06
0,38
0,03
0,41
0,35
0,04
0,39
1,64
0,22
1,86
57 %
22 %
21 %
100 %
dollars de 2013
Valeur ajoutée aux prix de base
Salaires et traitements avant impôt
Revenu net des entreprises individuelles
Autres revenus bruts avant impôt
Autres productions b
Subventions
Taxes indirectes
Importations
81 995
45 671
12 993
23 331
…
-883
…
…
31 799
17 725
1 683
12 391
2032
-367
736
37 690
29 735
14 913
1 375
13 446
593
-534
874
33 839
143 529
78 309
16 051
49 169
2 625
-1 793
1 610
71 529
Total
81 112
71 890
64 498
217 500
37 %
33 %
30 %
100 %
4 270
…
…
1 604
6
582
1 247
121
458
7 120
127
1 040
2 349
…
…
926
1
146
692
110
184
3 968
111
331
11 036
1 586
2 979
588
2 459
498
16 474
2 669
19 238
6 833
5 770
31 840
60 %
21 %
18 %
Revenus du gouvernement du Québec
- Impôts sur salaires et
Dont :
traitements
- Taxes de vente
- Taxes spécifiques
Revenus du gouvernement fédéral
- Impôts sur salaires et
Dont :
traitements
- Taxes de vente
- Taxes et droits d'accise
Parafiscalité c
- Québécoise (RRQ, FSS, CSST, RQAP)
- Fédérale (assurance-emploi)
Total des revenus gouvernementaux
parafiscalité
et
100 %
Notes :
a Le prix total de 250 000 $ de la maison présentée en exemple inclut un terrain coûtant 32 500 $.
Le coût de ce terrain n’est pas pris en compte aux fins du calcul des impacts économiques et fiscaux (directs, indirects)
mais
est inclus dans le calcul des taxes de vente
b Diminution des stocks et vente de biens et services de certains secteurs de la demande finale.
c La parafiscalité comprend les contributions des employeurs et des employés.
... N'ayant pas lieu de figurer
– Valeur nulle
22
Chiffres adaptés de la publication suivante : « Étude d'impact économique pour le Québec de dépenses d'opération liées à une
production des secteurs de la construction résidentielle et de la construction (réparations) au Québec pour l'année 2013 », de
l’Institut de la statistique du Québec, août 2013, réalisée pour l’Association provinciale des constructeurs d'habitations du
Québec (APCHQ). Référence : 20130808-1-1-2009T-2013T (2013T).
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 19
Impacts d’un projet de rénovation de 35 000 $ au Québec (2013)23
Effets
directs
Main-d'œuv re
Salariés
Autres trav ailleurs
Total
0,19
0,02
0,22
67%
Effets indirects
Premiers
Autres
fournisseurs fournisseurs
années-personnes de 2013
Effets
totaux
0,05
0,01
0,06
0,04
0,00
0,05
0,28
0,04
0,32
18%
14%
100%
dollars de 2013
Valeur ajoutée aux prix de base
Salaires et traitements avant impôt
Rev enu net des entreprises indiv iduelles
Autres rev enus bruts av ant impôt
Autres productions ¹
Subv entions
Tax es indirectes
Importations
Total
Rev enus du gouv ernement du Québec
Dont :
- Impôts sur salaires et traitements
- Tax es de v ente
- Tax es spécifiques
Rev enus du gouv ernement fédéral
Dont :
- Impôts sur salaires et traitements
- Tax es de v ente
- Tax es et droits d'accise
Parafiscalité ²
- Québécoise (RRQ, FSS, CSST, RQAP)
- Fédérale (assurance-emploi)
Total des revenus gouvernementaux et parafiscalité
16 823
9 035
2 098
5 691
…
–
…
…
16 823
4 062
2 052
279
1 732
181
-18
120
5 447
9 793
3 540
1 748
175
1 616
81
-52
135
4 680
8 384
24 425
12 835
2 552
9 039
262
-70
255
10 127
35 000
48%
28%
24%
100%
806
…
…
174
1
91
146
16
74
1 125
17
165
426
…
…
97
0
29
81
12
33
604
12
61
2 177
330
3 738
347
68
806
283
58
702
2 807
456
5 247
71%
15%
13%
100%
Notes :
1. Diminutio n des sto cks et vente de biens et services de certains secteurs de la demande finale.
2. La parafiscalité co mprend les co ntributio ns des emplo yeurs et des emplo yés.
... N'ayant pas lieu de figurer
– Valeur nulle
L’impact sur les revenus gouvernementaux découlant d’un projet de rénovation de 35 000 $
est présenté dans le tableau ci-dessous.
Taxes et prélèvements sur des travaux de rénovation de 35 000 $
Revenus gouvernementaux prélevés pendant la construction
- Impôts, taxes indirectes et parafiscalité prélevés pendant la construction :
Taxes de ventes, nettes de remboursement, prélevées au moment de la vente
- TPS : 35 000 $ X 5 % =
+ 1 750 $
- TVQ : 35 000 $ * 9,975 % =
+ 3 491 $
Total des impôts, taxes et parafiscalité :
Taux effectif : 10 488 $ / 35 000 $ =
5 247 $
____ = 10 488 $
30 %
Partage des retombées fiscales :
Portion du Québec = 21,5 % = ((1 125 $+17 $+ 165 $+2 807 $+3 491 $)/10 488$) / 35 000 $
Portion fédérale = 8,5 % = ((604$+12$+61$+456 $+1 750$)/10 488$) / 35 000 $
23
Chiffres adaptés de la publication suivante : « Étude d'impact économique pour le Québec de dépenses d'opération liées à une
production des secteurs de la construction résidentielle et de la construction (réparations) au Québec pour l'année 2013 », de
l’Institut de la statistique du Québec, août 2013, réalisée pour l’Association provinciale des constructeurs d'habitations du
Québec (APCHQ). Référence: 20130808-1-1-2009T-2013T (2013T).
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 20
Estimés des revenus de taxe de vente pour les habitations neuves écoulées
en 2013
Total : 638,9 M$
1) Copropriétés
A)
B)
C)
D)
Prix moyen estimé des habitations en copropriétés : 270 000 $24
Nombre de propriétés écoulées en 201325 : 12 426
TVQ nette par habitation : 23 940 $
= B) X C) = Revenu net de TVQ : 297,5 M$
TPS et TVQ provenant d’une habitation de 270 000 $
Taxes de ventes, nettes de remboursement, prélevées au moment de la vente :
- TPS : 270 000 $ x 5 % = 13 500 $ – 4 860 $ (crédit de 36 %) :
+ 8 640 $
- TVQ : 270 000 $ x 9,975 % = 26 932.50 $ – 2 992,50 $ (remboursement de TVQ) :
+ 23 940 $
Total des impôts, taxes et parafiscalité :
_______ _ = 32 580 $
2) Habitations destinées aux propriétaires occupants
A)
B)
C)
D)
Prix moyen estimé des habitations en copropriétés : 310 000 $26
Nombre de propriétés écoulées en 201327 : 11 042
TVQ nette par habitation : 30 922,50 $
= B) X C) = Revenu net de TVQ : 341,4 M$
TPS et TVQ provenant d’une habitation de 310 000 $
Taxes de ventes, nettes de remboursement, prélevées au moment de la vente :
- TPS : 310 000 $ x 5 % = 15 500 $ – 5 580 $ (crédit de 36 %) :
+
- TVQ : 310 000 $ x 9,975 % = 30 922.50 $ – 0 $ (aucun remboursement de TVQ) :
+ 30 922,50 $
Total des impôts, taxes et parafiscalité :
_______ _ =
9 920 $
32 580 $
24
Source : CENTRIS, Prix des copropriétés neuves listées pour la vente, données compilées par l’APCHQ. (Site consulté :
septembre 2014) http://www.centris.ca/fr/
25
Source : SOCIÉTÉ CANADIENNE D’HYPOTHÈQUE ET DE LOGEMENTS, Tableau : Logements pour propriétaires-occupants et
en copropriété écoulés, selon le marché visé par province (dans les régions métropolitaines de recensement et les
agglomérations de recensement comptant au moins 50 000 habitants). (Site consulté : septembre 2014)
https://www03.cmhc-schl.gc.ca/pimh/fr/#TableMapChart/1/1/Canada
26
Source : SOCIÉTÉ CANADIENNE D’HYPOTHÈQUE ET DE LOGEMENTS, Tableau : Percentiles des prix moyens et médians
pour propriétaires-occupants et des copropriétés écoulées par province (dans les régions métropolitaines de recensement et
les agglomérations de recensement comptant au moins 50 000 habitants) https://www03.cmhcschl.gc.ca/pimh/fr/#TableMapChart/1/1/Canada
27
Source : SOCIÉTÉ CANADIENNE D’HYPOTHÈQUE ET DE LOGEMENTS, Tableau : Logements pour propriétaires-occupants et
en copropriété écoulés, selon le marché visé par province (dans les régions métropolitaines de recensement et les
agglomérations de recensement comptant au moins 50 000 habitants). (Site consulté : septembre 2014)
https://www03.cmhc-schl.gc.ca/pimh/fr/#TableMapChart/1/1/Canada
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 21
Annexe 2
Programme d’accession à la propriété : exemple de modalités et
application
Objectif
Rehausser le taux de propriété en ajoutant 100 000 nouveaux propriétaires entre 2014 et
2020 et stimuler la demande pour les habitations neuves.
Approche
Fournir de l’aide à l’acquisition d’une mise de fonds pour l’achat d’une première maison.
Clientèle admissible
Premiers acheteurs : individus ou conjoints et conjointes qui ne sont pas propriétaires d’une
résidence principale.
Modalités





Type d’aide : contribution remboursable d’un montant équivalant à l’épargne déjà
accumulée (et/ou) disponible au moment de la mise de fonds pour l’achat de la maison,
incluant les sommes accumulées dans un régime enregistré d’épargne retraite (REER) et
accessible au moyen du Régime d’accès à la propriété (RAP).
Montant maximum : 5 % de la valeur de la maison jusqu’à concurrence de 15 000 $ pour
une maison neuve et 10 000 $ pour une maison existante.
Remboursement : contribution remboursable sur une période de 7 années (2 années
sans remboursement suivies d’une période de 5 années pour rembourser), ou avant
échéance si revente de la propriété.
Intérêts : possibilité de fournir une contribution remboursable avec ou sans intérêt.
Le revenu du ménage ne devrait pas excéder 80 000 $ par année.
Impact



Habitations neuves : pour une aide disponible à l’ensemble des accédants à la propriété,
soit un bassin de 12 000 à 15 000 acheteurs potentiels d’habitations neuves, l’APCHQ
estime qu’environ 1/3, soit 4 000 à 5 000 mises en chantier additionnelles, est
attribuable à cette mesure.
Habitations existantes : pour une aide disponible à l’ensemble des accédants à la
propriété, soit un bassin de 36 000 à 39 000 acheteurs potentiels d’habitations
existantes, l’APCHQ estime qu’environ 1/3, soit 12 000 à 13 000 reventes
additionnelles, est attribuable à cette mesure.
Impacts nets sur les finances publiques du Québec : 124 M$ à 159 M$ par année
pendant 6 années, soit des retombées de 744 M$ à 954 M$. Les calculs sont présentés
dans le tableau qui suit.
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 22
Impact net estimé sur les finances publiques du Québec d’un programme d’accès à la
propriété
Impacts liés à la
mesure
Coûts estimés
pour l’ensemble des
accédants à la propriété
répondant aux critères
Revenus estimés
pour les mises en
chantier et reventes
additionnelles
attribuables à la mesure
Impact net estimé sur
les finances publiques
Mises en chantier
Reventes additionnelles
Nouveaux propriétaires
4 000 à 5 000 / année
12 000 à 13 000 / année
16 000 à 18 000 / année
15 000 $ * 3 % * 7 ans =
3 150 $ / habitation(1) X
12 000 à 15 000
habitations
= 38 M$ à 47 M$
10 000 $ * 3 % * 7 ans =
2 100 $ / habitation(1) X
36 000 à 39 000
habitations
=76 M$ à 82 M$
44 700 $ /habitation(2) X
4 000 à 5 000 habitations
= 178 M$ à 223 M$
5 000 $ / habitation(3) X
12 000 à 13 000
habitations
=60 M$ à 65 M$
140 M$ à 176 M$
- 14 M$ à -17 M$(4)
Coûts totaux
114 M$ à 129 M$
Revenus totaux
238 M$ à 288 M$
Impacts nets totaux
124 M$ à 159 M$
Notes :
Les montants sont arrondis.
1) Coût des fonds pour le gouvernement : 3 % en moyenne par année pour la durée du programme (de 2014 à
2027). Les coûts sont présentés comme la somme du coût du financement à un taux d’intérêt de 3 % par année,
taux d’intérêt simple applicable au montant de la contribution remboursée à échéance. Pour une contribution de
15 000 $, le coût du capital, avec intérêt composé au lieu de l’intérêt simple, passe de 3 150 $ à 4 084 $. De plus,
ni les revenus et frais exigés des bénéficiaires, ni les coûts d’administration de cette mesure, ni les mauvaises
créances ne sont pris en compte dans ces calculs.
2) Les retombées pour la construction de maisons sont calculées en fonction d’un prix moyen de 250 000 $ et
n’incluent que les revenus pour le gouvernement du Québec s’élevant à 44 700 $ par habitation neuve.
3) Les retombées pour les reventes de maisons sont estimées à 32 000 $28 en dépenses de services, frais
juridiques, commissions de vente, déménagement, travaux de rénovation (pour le nouvel acheteur) et autres.
Aux fins de ces calculs, 2 200 $ en revenus de TVQ proviennent des services (estimés à 22 000 $), et 2 800 $ en
revenus de parafiscalité, impôts sur le revenu et taxe de vente sur 12 000 $ de travaux de rénovation. Les
revenus totaux découlant de la vente d’une maison existante sont estimés à 5 000 $ par transaction (2 200 $ +
2 800 $), y exclus les droits de mutation et autres taxes locales.
4) L’impact net ne tient pas compte des revenus potentiels associés aux mises en chantier attribuables aux
acheteurs expérimentés ayant revendu leurs maisons aux premiers accédants. Par exemple, 380 mises en
chantier additionnelles rapportant 44 700 $ par habitation compenseraient un impact négatif de 17 M$.
28
FÉDÉRATION DES CHAMBRES IMMOBILIÈRES DU QUÉBEC. « Retombées économiques de la vente et de l’achat de
propriétés par l’entremise du système MLS © dans la province de Québec », 12 mai 2009 :
http://www.fciq.ca/pdf/etudes/retombees_economiques.pdf
Mémoire de l’APCHQ présenté à la Commission de révision permanente des programmes
Page 23
Téléchargement