Inserm−Actualités Unité Inserm 493, Ecole Normale Supérieure (Paris), Dépt. de Biologie 1998−2003 Post−doc au Baylor College of Medicine, Dept of Molecular and Cellular Biology (avec Carolyn L. Smith, Houston, Texas, Etats−Unis) Depuis 2003 Post−doc Ligue Nationale Contre le Cancer, Unité Inserm 685, Equipe Avenir dirigée par Didier Auboeuf, Institut Universitaire d'Hématologie (Paris) En novembre 2005 CDD 3 ans Inserm Unité Inserm 685, Equipe Avenir dirigée par Didier Auboeuf, Institut Universitaire d'Hématologie (Paris) Marie Tournier Fréquence et impact de la consommation de substances psychoactives chez les sujets suicidants Marie Tournier, au sein du site bordelais de l’Unité Inserm 657 en réseau, mène un travail pharmaco−épidémiologique sur la fréquence et les conséquences de la consommation de substances psychoactives (psychostimulants, hallucinogènes, opiacés) chez les sujets hospitalisés à la suite d’une tentative de suicide (TS). Avec 12 000 suicides et 160 000 TS par an, la France se situe au−dessus de la moyenne mondiale. Le suicide est considéré comme une cause de décès évitable et identifier ses facteurs de risque est une priorité de Santé Publique. Il est essentiel de mieux connaître la fréquence des troubles psychiatriques chez les suicidants en raison de leur accessibilité à des interventions thérapeutiques. Marie Tournier a évalué l’existence de troubles psychiatriques, par un entretien diagnostique standardisé, chez 100 sujets hospitalisés à la suite d’une TS par ingestion de médicaments. Cette étude montre que la quasi−totalité des sujets (88%) ayant fait une TS présente au moins un trouble psychiatrique, les plus fréquents étant les troubles de l’humeur (69%) et les troubles anxieux (65%). Un sujet sur trois présentait un abus ou une 44 Inserm−Actualités dépendance à l’alcool ou à d’autres substances et 16% aux substances psychoactives exclusivement (1). Devant la haute fréquence des troubles liés à l’utilisation de substances (TUS), l’équipe a étudié chez 671 sujets l’impact de cette consommation sur la gravité du geste suicidaire, aucune étude précédente n’ayant exploré cette question. Les sujets suicidants ayant consommé des substances psychoactives ont deux fois plus de risque de présenter une TS grave, mettant en jeu le pronostic vital ou nécessitant des soins prolongés. Les substances les plus à risque sont le LSD, la buprénorphine et les opiacés (2). Alors que les sujets qui ont fait une TS représentent une population à haut risque de récidive suicidaire et que les TUS sont des facteurs de risque et de pronostic, aucune étude n’a recherché la meilleure méthode d’identification d’un mésusage de substances dans cette population. Le travail de recherche de Marie Tournier montre que, quand on les interroge sur leur consommation de substances, les patients donnent des informations plus valides que celles fournies par les dosages toxicologiques urinaires pour identifier un TUS (3). Pourtant, en pratique quotidienne, seulement un sujet sur deux est interrogé sur son usage de substances aux urgences. Ce travail montre que la consommation, l’abus et la dépendance aux substances psychoactives sont fréquents chez les sujets ayant fait une TS. Ils sont peu évalués en pratique quotidienne dans les services hospitaliers qui reçoivent ces patients. La mise en place de stratégies de dépistage systématique des TUS chez les sujets suicidants pourrait permettre d’améliorer le traitement et la prévention des conduites suicidaires. Quelques références : (1) M Tournier, M Molimard, A Cougnard, A Abouelfath, A Fourrier, H Verdoux. Psychiatric disorders and their comorbidity in subjects with parasuicide by intentional drug overdose : prevalence and gender differences. Psychiatry Res 2005;136;93−100. (2) M Tournier, M Molimard, A Abouelfath, A Cougnard, B Begaud, G Gbikpi−Benissan, H Verdoux. Prognostic impact of psychoactive substances use during hospitalization for intentional drug overdose. Acta Psychiatr Scand 2005;112;134−40. (3) M Tournier, M Molimard, A Abouelfath, A Cougnard, A Fourrier, F 45 Inserm−Actualités Haramburu, B Bégaud, H Verdoux. Accuracy of self−report and toxicological assays to detect substance misuse disorders in parasuicide patients. Acta Psychiatr Scand 2003;108:410−8. Contact : [email protected] Mini CV 2001 Doctorat en Médecine et Diplôme d’Etudes médicales Spécialisées en Psychiatrie, Université Bordeaux2. 2002 DEA de Psychopathologie et Neurobiologie du Développement et des Comportements, Universités Paris VI, VII et XI. Diplôme d’Etudes Spécialisées Complémentaire en Pharmacologie, Université Bordeaux2. 2002−2005 Chef de Clinique − Assistant, Service de Psychiatrie du Pr Verdoux, Bordeaux. 2003−2005 Thèse de Doctorat en Epidémiologie et intervention en Santé Publique, dirigée par Pr Verdoux, Unité Inserm 657, Université Bordeaux2. 46