à exploiter au mieux le vaste gisement de
connaissances constitué par l’Internet et à
améliorer leur compétitivité sur les marchés
mondiaux. De même, la baisse des taux de
mortalité infantile, juvénile mais aussi mater-
nelle réclamera une intensification des ini-
tiatives visant à développer les services de
soins. Un autre aspect crucial sera le lan-
cement de campagnes percutantes, destinées
à combattre la pandémie de VIH/SIDA grâce
à de vastes programmes de prévention, de
soins et de thérapie.
Améliorer les infrastructures et encourager
le développement agricole. Les carences im-
portantes de l’infrastructure obligeront la
plupart des pays à investir des montants subs-
tantiels dans les routes, les ports, l’assainisse-
ment, l’approvisionnement en électricité et les
télécommunications. Les investissements dans les équipements
de transport s’avéreront cruciaux pour les pays enclavés qui
doivent renforcer leur intégration économique avec d’autres
pays. Il faudra également transformer les pratiques agricoles et
accroître la productivité liée aux cultures vivrières et aux pro-
duits agricoles d’exportation pour assurer une croissance éco-
nomique durable et faire reculer la pauvreté.
Promouvoir la libéralisation des échanges et l’intégration
économique régionale. Malgré les progrès significatifs réalisés
dans les années 90 en matière de libéralisation des échanges,
les pays d’Afrique subsaharienne doivent accélérer l’ouver-
ture de leurs économies, notamment en simplifiant encore
plus leurs systèmes tarifaires et en abaissant les droits d’en-
trée. En outre, le mouvement de libéralisation économique
devra s’accompagner d’une promotion de l’intégration ré-
gionale. À condition d’être efficacement mise en œuvre, cette
stratégie permettrait aux différents pays de surmonter les
obstacles inhérents à la taille relativement modeste de leur
économie, de renforcer leur capacité d’insertion dans le com-
merce mondial et d’attirer plus facilement les capitaux requis.
Promouvoir un système bancaire solide et le développement
financier. Pour cela, de nombreux pays devront renforcer la
réglementation prudentielle et le contrôle des banques, reca-
pitaliser et restructurer les institutions faibles mais finan-
cièrement viables, améliorer le recouvrement des prêts, pro-
mouvoir les pratiques et normes internationales optimales
dans la gestion des banques, et limiter les emprunts exté-
rieurs à court terme ainsi que moderniser les systèmes de
paiement. Il sera en outre important d’encourager la créa-
tion d’institutions de microfinancement bien structurées,
offrant les facilités d’épargne et de crédit nécessaires, en par-
ticulier aux pauvres des zones rurales.
Encourager l’investissement privé, y compris l’investissement
direct étranger qui peut déboucher sur des avantages supplé-
mentaires tels que des transferts de technologie et de savoir-faire
ou un accès plus large aux marchés internationaux. Les poli-
tiques et les réformes précitées, couplées à la privatisation des
entreprises publiques non rentables, faciliteront grandement
l’investissement privé, intérieur et étranger. Mais la condition
primordiale de l’instauration d’un environnement favorable à
l’investissement privé sera la création d’un cadre réglementaire
crédible et d’un système juridique équitable
et efficace, conçu pour protéger les droits de
propriété, assurer le respect des contrats et
permettre l’exercice d’une saine concurrence.
Promouvoir une bonne gestion des affaires
publiques à tous les niveaux. Il s’agit sans
doute de l’aspect le plus critique des ré-
formes, car il conditionne la mise en œuvre
des stratégies nationales en faveur d’une
croissance plus rapide et plus équitable.
L’exemple de la bonne «gouvernance» doit
venir d’en haut : les dirigeants politiques
doivent clairement démontrer leur volonté
d’opter pour des politiques et des pratiques
responsables. Leur engagement doit gagner
toutes les branches de l’administration, de
l’appareil judiciaire et la société dans son
ensemble pour que le secteur public et les
entreprises soient dirigés de manière irréprochable et que toute
forme de corruption disparaisse.
Nécessité d’un soutien international
À l’avenir, les pays d’Afrique subsaharienne devront redoubler
d’efforts pour enregistrer une croissance stable et des progrès
dans le domaine social. Leurs priorités respectives varieront
forcément, mais des politiques macroéconomiques et des ré-
formes structurelles plus sérieuses, assorties d’une bonne gou-
vernance à tous les niveaux, seront essentielles à leur réussite.
Mais, sans paix ni sécurité, les objectifs de développement ne
pourront être atteints. Il est donc urgent d’agir pour prévenir
les conflits et régler rapidement les litiges.
Toutefois, afin d’optimiser l’impact et les chances de succès
des programmes de réforme entrepris par les pays d’Afrique
subsaharienne, un soutien renforcé de la communauté inter-
nationale serait souhaitable, dans le cadre d’un nouveau parte-
nariat pour le développement. Les initiatives importantes déjà
prises par des pays industriels et des institutions multilatérales
comme le FMI et la Banque mondiale méritent d’être élargies
et approfondies afin que les opportunités et les avantages of-
ferts par la mondialisation profitent à tous les pays. La commu-
nauté internationale peut contribuer de manière décisive aux
progrès de l’Afrique en favorisant une croissance régulière et
non inflationniste de l’économie mondiale et en consolidant
l’architecture financière internationale, ce qui permettrait
d’éviter les crises majeures et de diminuer les risques d’ins-
tabilité des flux de capitaux; en soutenant activement les efforts
en faveur d’un retour de la paix et de la sécurité dans les pays
ravagés par la guerre; en ouvrant sans restriction les marchés
des pays industriels aux pays pauvres — y compris à leurs pro-
duits agricoles, leurs textiles et leur confection —, tout en
lançant un nouveau cycle de négociations commerciales axées
sur le développement sous l’égide de l’Organisation mondiale
du commerce; en consentant un allégement plus important et
plus rapide de leur dette à tous les pays éligibles, dans le cadre
du renforcement de l’initiative en faveur des pays pauvres
très endettés; et en augmentant substantiellement l’aide pu-
blique au développement pour financer durablement des pro-
grammes de réduction de la pauvreté et de lutte contre le
VIH/SIDA et d’autres maladies infectieuses.
Finances & Développement / Décembre 2001 13
Evangelos A. Calamitsis est
ancien Directeur du Départe-
ment Afrique du FMI.
F&D