MEMOIRE DANS LE CADRE DU DIPLOME UNIVERSITAIRE 2006/2007 APPROCHE NEUROLOGIQUE, LINGUISTIQUE ET COGNITIVE DES TROUBLES DES APPRENTISSAGES GROSSESSE ET ALCOOL RETARD MENTAL ET TROUBLES DES APPRENTISSAGES EVITABLES ? ? Dans le cadre de la formation à l’approche neurologique, linguistique et cognitive des troubles des apprentissages nous avons souhaité : - confronter les approches complémentaires et différentes d’une psychologue psychothérapeute cognitivo-comportementaliste, qui dans sa pratique peut retrouver un nombre non négligeable de personnes confrontées soit à la perte de liberté de ne pas consommer, soit au retentissement de cette consommation sur l’équilibre personnel ou familial, voire touchées par des troubles du comportement ou des acquisitions, conséquences d’un ETCAF (Ensemble des Troubles Causés par l'Alcoolisation Fœtale) survenu durant la grossesse et se manifestant parfois très tardivement ; et d’un pédiatre initialement néonatologiste qui fut souvent confronté à ce problème de Santé publique mal connu ; - profiter de l’occasion donnée par ce mémoire pour mettre en évidence que ce sujet est à la croisée des différents champs de l’enseignement suivi ; - faire le point sur l’état actuel des connaissances et des prises en charges proposées ; - relayer les messages de prévention. F. LECANN Psychologue DR. J C.SEMET Pédiatre Nous tenons à remercier particulièrement les enfants et leur famille d’avoir renoncer à leur droit sur les images et d’avoir ainsi permis de les utiliser ici. 1 PLAN I] INTRODUCTION II] HISTORIQUE III] LE SYNDROME D’ALCOOLISATION FŒTALE IV] REPERCUSSIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT ET A L’AGE ADULTE DES CONSOMMATIONS ORDINAIRES V] LE PROFIL COGNITIF ET COMPORTEMENTAL DES E T C A F V-a) Séquelles neurocomportementales V-b)Troubles des apprentissages (QI normal) VI] DEVENIR DES ENFANTS VII] BESOINS FONDAMENTAUX DES PERSONNES ATTEINTES VIII] PRISES EN CHARGE PROPOSEES VIII-a) Prise en charge précoce VIII-b) Prise en charge des enfants atteints ETCAF VIII-c) Prise en charge globale VIII-d) Prise en charge des mères qui ont perdu la liberté de ne pas boire IX] CONCLUSION X] BIBLIOGRAPHIE 2 I. INTRODUCTION L'alcool est la plus nocive des formes de pollution intra-utérine secondaire au comportement maternel. Durant la grossesse, en cas de prise de boisson alcoolisée quel que soit son degré ou sa quantité, l'alcool, petite molécule hydrophile et lipophile, ne rencontre aucune barrière et traverse sans obstacle le placenta. Ainsi sa concentration va s'équilibrer entre les compartiments maternels et fœtaux et la quantité d'alcool en contact avec les organes en voie de développement dont le cerveau, est rapidement identique à l’alcoolémie maternelle. Selon la quantité d'alcool absorbée, le stade de grossesse, les capacités métaboliques maternelles, le bagage génétique et la sensibilité individuelle du fœtus, le retentissement d'une exposition prénatale à l'alcool sur le développement fœtal pourra être très variable, ainsi l’ont démontré les études sur les jumeaux de Ph. Dehaene. La gravité des effets présente un continuum allant des manifestations les plus invalidantes (syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF)), aux troubles neuro- comportementaux ne se traduisant qu’à long terme par un retard mental, un déficit de l'attention, des difficultés à l'exécution de tâches motrices fines, une altération des capacités d'apprentissage et de mémorisation, voire l'apparition de troubles psychiatriques (Streissguth et coll., 1994 ; Famy et coll., 1998 ; Roebuck et coll., 1998 ; Astley et coll., 1999). L’information sur les risques liés à l’alcool pendant la grossesse est encore peu relayée... des déficits intellectuels et des troubles de l’apprentissage apparaissent ainsi évitables. 3 II . HISTORIQUE On sait intuitivement depuis fort longtemps que l’alcool est préjudiciable pour le développement du fœtus et de l’enfant, les interdictions de prise d’alcool faites aux femmes enceintes sont nombreuses dans les différentes civilisations antiques. Les effets de l’alcool sur le fœtus ont été clairement identifiés comme tels et décrits en 1968 par le Pr. Lemoine à Nantes et en 1973, Jones La Bible y fait allusion lorsque l’ange s’adresse à la mère de Samson, stérile, pour lui annoncer qu’elle allait avoir un fils : « désormais prend bien garde ne boit ni vin, ni boisson fermentée, car tu vas concevoir un fils ». (juges , 13 –IV) et Streissguth à Seattle font la même description et imposent le terme de « Fetal Alcohol Syndrome » (= FAS) traduit en : « Syndrome d’Alcoolisme Fœtal ». En France, c’est dans le nord que les recherches seront les plus nombreuses : les docteurs Samaille et Samaille-Vilette rédigeront en 1976 une thèse, ce sera le point de départ d’un partenariat entre l’équipe de Seattle et celle du Dr. Dehaene qui proposera d’utiliser l’expression « syndrome d’alcoolisation fœtale » le fœtus n’étant que victime de l’alcoolisation de sa mère. Aujourd’hui l’expression : ETCAF : Ensemble des Troubles Causés par l’Alcoolisation Fœtale, qui prend en compte le continuum existant entre les différentes atteintes rencontrées, semble la plus judicieuse. 1957 : J.Rouquette /thèse de médecine « Influence de la toxicomanie alcoolique parentale sur le développement physique et psychologique des enfants », 1958 : P. Lemoine pédiatre à Nantes, constate, dans une pouponnière pour handicapés mentaux, une ressemblance physique étonnante entre certains enfants. Ses recherches l’amèneront à faire le lien entre le RCIU, le faciès curieux de ces enfants et l’alcoolisme de leur mère. 1964 : première publication des observations du Dr. Lemoine sur une vingtaine d’enfants. 1967 : publication à partir de 127 cas à la Société de pédiatres de l’Ouest. Ces publications ne rencontrent qu’incrédulité. 1973 : le Docteur Smith de Seattle reprend les travaux du Docteur Lemoine qu’il découvre dans les archives de pédiatrie et publie une étude qu’il nommera : « Syndrome d’alcoolisme fœtal ». Le SAF est enfin reconnu. 4 III . LE SYNDROME D’ALCOOLISATION FOETALE 1 9 7 6 : des auteurs allemands soulignent l’autorité des travaux du Dr. Lemoine, et poursuivent ses recherches, bien d’autres pays vont leur emboîter le pas. Le S. A. F est traditionnellement caractérisé par une triade associant : Une dysmorphie qui associe de façon variable les signes suivants : rétrécissement des fentes palpébrales, lèvre supérieure mince, absence de philtrum ou philtrum allongé ou convexe, front bombé, et, dans certains cas une implantation basse des cheveux, des arcades sourcilières aplaties, un épicanthus, un hypertélorisme, des oreilles décollées et mal ourlées, un strabisme, une fente labio-palatine. Années 80 : parmi les 127 cas étudiés initialement par le Dr. Lemoine, 105 enfants devenus adultes se retrouvent dans des établissements pour handicapés mentaux. La présence dans ces établissements de certains enfants qui, à l’époque, avaient été considérés comme « normaux » car ils ne portaient pas de dysmorphie faciale, mèneront à l’hypothèse que la préservation apparente des traits physiques n’empêche malheureusement pas l’atteinte cérébrale. L'atteinte cérébrale apparaît telle une constante quelque soit le tableau clinique présenté. Le retentissement de l'alcoolisation durant la grossesse constitue ainsi selon Burd et Martsolf la cause tératogène de retard mental la plus fréquente en Occident. Un retard de croissance intra-utérin ( 80% des cas) qui persiste en post natal, tout particulièrement sur le plan pondéral, Aujourd’hui la pollution intrautérine la plus toxique que la mère puisse transmettre au fœtus par son comportement est manifestement l’alcool (INSERM, 2001). sans être expliqué par les conditions de vie de l’enfant. Des atteintes neurologiques Qui peuvent entraîner : Dès les premiers jours de vie, un véritable syndrome de sevrage : troubles du comportement, agitation, trémulations, difficultés de succion, troubles du sommeil. Et à court et à long terme influer sur l’intelligence, l’attention, l’apprentissage et le comportement. 5 FORME HYPOTROPHIQUE retard de croissance intra utérin sans dysmorphie, 0 sans malformation majeure. FORME LEGERE 1 ou 2 traits de la dysmorphie, I mais sans malformation majeure. FORME MOYENNE La dysmorphie est complète, bien visible, II Avec 1 ou 2 malformations associées. FORME SEVERE dysmorphie caricaturale, III + « nanisme » et toujours 1 ou 2 malformations associées. ENFANTS DE MERE RECONNUE ALCOOLIQUE, suspects à la naissance, IV sans confirmation ultérieure. A cette triade peuvent s’ajouter des malformations organiques. Celles-ci dépendent de la période d’exposition, la plus critique étant le premier trimestre de grossesse. Chaque organe peut être touché individuellement, on retrouve ainsi de manière assez caractéristique des cardiopathies, des anomalies rénales et squelettiques. Ph.Dehaene a proposé une classification du SAF, selon le degré de l’atteinte. Le diagnostic fait à la naissance, se base essentiellement sur ce qui est visible, notamment la dysmorphie. Chaque signe isolé n’est pas pathognomonique, cependant leur association permet d’évoquer le diagnostic. Ce dernier ne pouvant 6 Le quotient intellectuel des enfants atteints de SAF varie de 50 à 115 avec une moyenne de 67, soit correspondant à une déficience légère. être posé que si l’alcoolisation de la mère est renseignée. De nombreuses études ont permis de reproduire chez l’animal des lésions identiques et les recherches portent aujourd’hui sur les lésions du système nerveux central présentes dans le SAF : atrophie du corps calleux, hypoplasie cérébelleuse, agénésie du vermis ou encore réduction de la taille des ganglions de la base. Par ailleurs, d’autres études mettent en évidence que certaines structures sont plus sensibles que d’autres à l’alcool : le cortex cérébral, l’hippocampe et le cervelet. Les connaissances apportées par la neuropsychologie peuvent dès maintenant nous laisser entrevoir les conséquences envisageables dans le domaine des apprentissages. Ce sont évidemment ces atteintes et leurs répercussions sur le développement qui font toute la gravité du SAF. D’autant plus qu’il est aujourd’hui prouvé qu’en l’absence de triade caractéristique, l’atteinte cérébrale fera le pronostic des enfants qui présenteront des effets plus discrets qui mettront plusieurs années à se révéler. Certains auteurs parlent alors d’Effets de l’Alcool sur le Fœtus : EAF. IV . LES REPERCUSSIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT ET A L’AGE ADULTE DES CONSOMMATIONS « ORDINAIRES » 7 En dehors du premier trimestre, eu égard à son action majeure sur le cerveau, l'alcool peut avoir des effets dommageables sur le fœtus à n'importe quel stade de la grossesse. Il est intéressant de rappeler que différentes études ont souligné le fait que les effets tératogènes pouvaient apparaître à la suite d'un épisode unique de forte alcoolisation maternelle, et pas seulement en cas d'intoxication chronique. Par ailleurs bon nombre de déficits intellectuels couramment rapportés dans les cas de SAF avérés ont été décrits en l'absence d'anomalies physiques chez des enfants dont la mère consommait pendant sa grossesse de l'alcool en quantité considérée comme modérée par les différents investigateurs (Jakobson et coll., 1994) confirmant, si nécessaire, les effets délétères de doses considérées comme ordinaires. Les examens post- mortem, l'imagerie cérébrale ont permis de mettre en évidence des anomalies structurales du cerveau telles qu'une atrophie du corps calleux, une hypoplasie cérébelleuse, une agénésie du vermis, réduction de la taille des noyaux de la base (++ noyau caudé fonctionnellement impliqué dans la motricité volontaire et certaines tâches cognitives). Ainsi, l'alcool apparaît comme un agent tératogène pouvant entraver le développement normal du cerveau. Par ailleurs, si le cerveau est un organe aux possibilités d'adaptation remarquables « plasticité cérébrale », ses capacités de réparation proprement dites sont faibles, toute perturbation, même de courte durée, peut potentiellement retentir durablement sur les capacités fonctionnelles cérébrales. 8 1 9 Beaucoup de cliniciens s’interrogent sur le rôle de l’affectif, de l’émotionnel, de l’environnement, des interactions avec l’entourage dans la genèse des fonctions intellectuelles. L’organicité initiale de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF) ne remet pas en cause l’importance de l’environnement et du psychisme dans le développement ultérieur de l’enfant, mais signe une pathologie organique « lésionnelle » allant de la déficience mentale aux lésions cérébrales à minima (anomalies de forme du corps calleux, Streissguth) mais cette intrication permanente entre des anomalies structurelles spécifiques, l’environnement, l’apprentissage, le fonctionnel, constituent le fondement même de l’évolution des acquisitions de tout enfant. L’évaluation diagnostique de l’exposition prénatale à l’alcool permet de ce fait d’appréhender l’atteinte individuelle, mais aussi de s’intéresser à l’environnement : la mère, les frères et sœurs qui pourraient être atteints dans un souci de globalisation de la prise en charge. Plutôt que d’étiqueter le patient, la confirmation diagnostique permet la mise en place d’un « plan directeur » pour une intervention la plus précoce possible associant le schéma rééducatif et sa mise en œuvre, mais visant aussi les besoins particuliers de l’individu et de sa famille dans une démarche culturellement et socialement acceptable. 10 «Toute situation psychopathologique peut être considérée comme la résultante issue de la combinaison de facteurs étiologiques primaires et secondaires. Les facteurs étiologiques primaires peuvent être de nature très diverse (génétiques, neuro-biochimiques, cognitifs, neuropsychologiques, relationnels, socio-culturels, etc.) et ils constituent une constellation initiale qui rend possible, mais non obligatoire, l’organisation psychopathologique. Il s’agit en quelque sorte d’un « budget de création » qui ne fonde que la vulnérabilité du sujet vis-à vis de telle ou telle psychopathologie. (…). Ce sont les facteurs étiologiques secondaires qui, dans ce modèle, vont venir figer, cristalliser, enkyster une psychopathologie qui, sans eux, ne serait que potentielle. Parmi ces facteurs secondaires, qui jouent donc comme un « budget de maintenance » il y a d’une part tous les effets de rencontre avec l’environnement humain ou biologique et d’autre par les significations psychiques que prennent, pour une famille ou pour des parents donnés, les premières distorsions interactives ». B.GOLSE (1996) V . LE PROFIL COGNITIF ET COMPORTEMENTAL DES ETCAF V. a) . Séquelles neurodéveloppementales Les séquelles les plus dévastatrices de l’exposition du fœtus à l’alcool sont d’ordre neurodéveloppemental, secondaires à l’effet de la molécule alcool sur le système nerveux central. Associée ou non à une microcéphalie, la dysfonction du système nerveux central peut influer sur l’intelligence, l’activité et l’attention, l’apprentissage et la mémoire, le langage et les aptitudes motrices, et le comportement. On peut ainsi relier la présentation clinique initiale aux difficultés rencontrées dans le développement ultérieur, et retenir comme l’IAOM, selon l’âge les critères diagnostiques et développementaux suivants : Chez le nourrisson Antécédents d’exposition prénatale à l’alcool ; Anomalies faciales ; Retard de croissance (taille, poids, circonférence crânienne) ; Hypotonie, irritabilité accrue ; Agitation, tremblements, succion faible ; Difficulté à s’habituer aux stimuli. Comprendre les nourrissons atteints du SAF/EAF Les nouveau-nés peuvent donc avoir quelques-unes ou la plupart des caractéristiques suivantes. • En général, ils se développent à un rythme beaucoup plus lent que les autres enfants. • Leurs capacités motrices sont affectées. Ils peuvent être flasques à cause du manque de tonus musculaire ou bien ils peuvent avoir un trop grand tonus musculaire ce qui les rend rigides. 11 • Certains nouveau-nés affectés par le SAF/EAF peuvent avoir de la difficulté à dormir. Cela peut leur prendre plus longtemps pour établir une routine de sommeil. Il est plus difficile de s'occuper de ces bébés et tous les membres de la famille se trouvent affectés par la situation. • Les nouveau-nés peuvent éprouver de la difficulté à téter et à avaler. Ils ont parfois tendance à régurgiter et il leur est difficile de prendre du poids. • Certains nouveau-nés sont irritables et imprévisibles. Il faut faire preuve de patience. • Certains nouveau-nés deviennent surexcités en présence d'un intervenant. Il faut apprendre le niveau de stimulation qu'ils peuvent tolérer et leur manière de faire abstraction de leur milieu - par exemple, en se tournant ou en clignant des yeux. Chez l’enfant d’âge préscolaire Antécédents d’exposition à l’alcool, retard de croissance, anomalies faciales ; Attitude amicale, bavarde et vive ; Accès de colère et difficulté avec les transitions ; Hyperactivité, hypersensibitilié possible au toucher ; ou à la surstimulation ; Déficits de l’attention, retards de développement (troubles du langage et de la motricité fine). Les aptitudes apparentes peuvent sembler supérieures à la réalité testée. De la petite enfance à la période préscolaire, les jeunes enfants affectés par le SAF/EAF peuvent être lents à se développer. À cause de leur petite stature, les enfants souffrant du SAF/EAF peuvent paraître plus jeunes que leur âge. 12 Comprendre les enfants atteints du SAF/EAF d'âge scolaire Les enfants affectés par le SAF/EAF éprouvent des difficultés communes sur le plan physique, de l'apprentissage et du comportement. Il est donc nécessaire de bien comprendre la nature et l'étendue des difficultés dans les domaines suivants. • L'acquisition de la parole et de la langue peut être retardée. • Les enfants atteints du SAF/EAF peuvent avoir de la difficulté à enregistrer l'information ou à la récupérer une fois qu'elle a été apprise. • La capacité fondamentale de comprendre que toute conséquence est le résultat d'une action, est souvent affaiblie. • Ces enfants ont une faible capacité de traiter et d'utiliser mentalement l'information recueillie. • L'enfant affecté par le SAF/EAF peut avoir des moments d'attention très courts. Il se laisse distraire très facilement. Très souvent l'enfant a aussi une énergie abondante qui semble inépuisable, ce qui complique la situation. • Les enfants ont parfois de la difficulté à coordonner les mouvements des gros muscles pour courir ou grimper ou les mouvements des petits muscles essentiels pour écrire. • La présence de troubles de raisonnement et d'apprentissage signifie qu'un comportement inadéquat peut survenir à tout moment. 13 Chez l’enfant plus grand Exposition à l’alcool, retard de croissance, anomalies faciales ; Hyperactivité, déficit de l’attention, impulsivité ; Pensée abstraite déficiente ; ETCAF Normal Agénésie du 14 ans Incapacité de prévoir les conséquences de ses gestes 12 ans calleux Manque d’organisation et de séquencement ; 14 ans Incapacité à faire des choix ; 23-Mattson et col. Absence d’aptitudes organisationnelles ; Comportement inadapté ; Trop affectueux, ne distingue pas la famille des étrangers ; L’étude des troubles génétiques et développementaux associés à la dyscalculie, (syndrome de Turner et syndrome d'alcoolisme foetal ; Isaacs et al., 2001; Molko et al., 2003) montre des atteintes cérébrales dans des aires du cerveau qui sont connues pour être impliquées dans le traitement du calcul (parties spécifiques des lobes pariétaux). Manque d’inhibition ; Troubles de la communication ; Absence d’aptitudes sociales à se faire des amis et à les conserver Insensibilité aux indices sociaux ; Utilisation du comportement comme mode de communication ; Difficulté avec les transitions ; Aussi, les dyscalculiques développementaux montrent des difficultés dans des tâches cognitives de base dont on sait qu’elles activent ces aires cérébrales (Landerl et al., 2004). Troubles scolaires (en lecture et en mathématiques) ; Troubles du comportement (prolongation du comportement d’un tout-petit). A l’adolescence et a l’âge adulte Antécédents d’exposition à l’alcool, retard de croissance, anomalies faciales ; Quotient intellectuel : le plus souvent retard mental léger à modéré, troubles scolaires constants ; Difficulté avec les aptitudes adaptatives et de vie ; 14 Déficits de l’attention, manque de jugement, impulsivité menant à des difficultés à conserver un emploi, à mener une vie stable et à des démêlés avec la justice ; Graves troubles d’ajustement à la vie (dépression, alcoolisme, crime, et suicide). Comprendre les adolescents et jeunes adultes atteints du SAF/EAF En plus des difficultés et tribulations qui affectent normalement tous les adolescents, ces jeunes et ceux qui s'en occupent doivent surmonter des obstacles supplémentaires et résoudre d'autres questions découlant du SAF/EAF. • Les adolescents affectés par le SAF/EAF peuvent être aisément induits en erreur par les messages de la télévision et des films vidéos. Ces jeunes adolescents éprouvent des difficultés à se faire des amis à cause de leur comportement qui manque souvent de maturité. • Ils éprouveront des difficultés à communiquer et à comprendre les instructions. Pour eux, la pensée abstraite est lente à se développer. Ils seront plus lents à maîtriser la lecture, les mathématiques et l'orthographe. Le trouble déficitaire de l'attention et l'hyperactivité affecteront leur apprentissage et les relations avec leurs pairs. • L'hyperactivité se dissipe souvent à l'adolescence, mais le trouble déficitaire de l'attention et l'impulsivité peuvent demeurer. Certains jeunes affectés par le SAF/EAF ont réussi à nouer des relations satisfaisantes et d'autres se sont distingués dans certains sports individuels tels que la nage et la course. Ils peuvent éprouver des difficultés à participer aux sports en équipe, car il s'agit de comprendre des règles et de jouer avec leurs co-équipiers. • Les jeunes affectés par le SAF/EAF éprouveront des difficultés à développer leurs aptitudes envers la vie quotidienne et à vivre d'une façon indépendante à titre d'adultes. Ils ont parfois des difficultés à s'occuper de leur personne, à faire le ménage de leur appartement, et à gérer leur temps et leur argent. 15 Les principales conséquences des atteintes cérébrales attribuables à l'exposition prénatale à l'alcool sont ainsi : - les déficits de mémoire, l’habileté à s'exprimer supérieure à la compréhension, ce qui leurre parfois l'entourage ; - la difficulté à saisir les concepts abstraits (argent, temps, mathématiques) ; - la difficulté à généraliser, donc capacité de résolution de problèmes réduite et répétition des mêmes erreurs ; - la faible capacité de discrimination ; - la difficulté à communiquer ; - la faible capacité d'anticipation ; - la faible compréhension des règles sociales ; - la socialisation superficielle par inhabileté, et excessive ; aucune crainte des étrangers ; - L’inhabileté à s'investir dans des jeux structurés ; - la persévération et, à l'occasion, repli sur soi ; - l’hypersensibilité sensorielle (sons-toucher-goût-odorat-vision) ; - l’hyperactivité et l’impulsivité ; - la faible tolérance au stress et aux changements ; - les comportements intrusifs ; - la tendance à ne pas coopérer en faisant preuve d'immaturité ; - l’absence d'autonomie ; - les déficits au niveau de toutes les sphères de la motricité et au niveau de la coordination visuo-motrice ; - un certain degré d’aberrations au niveau de la résistance à la douleur (ex. : un enfant ETCAF pourra se faire écraser un doigt sans émettre une plainte, mais hurlera lors du brossage des cheveux) ; - des troubles de l'attention/concentration pour lesquels les psychostimulants (ex. : Ritaline) ont une efficacité relative. La dysfonction du système nerveux central atteint surtout l’intelligence, l’activité et l’attention, l’apprentissage et la mémoire, le langage et les aptitudes motrices. Les effets sur l’activité et l’attention incluent les tremblements, l’hyperactivité, l’irritabilité (signes cardinaux), les déficits de l’attention (augmentation de l’état de non-vigilance) et l’impulsivité. 16 Contrairement aux enfants souffrant de TDAH, qui peuvent afficher un spectre d’activités similaire, les enfants atteints de SAF ou de SAF atypique obtiennent des résultats qui ressemblent davantage à ceux des témoins normaux aux tests de vigilance et au temps de réaction. L’ingestion d’alcool d’un « buveur social », soit 13,3 mL d’alcool absolu par jour, s’associe à une réduction de la durée d’attention, même en cas de contrôle pour la parité, le tabagisme, le milieu de vie et le sexe de l’enfant. Dans ces cas, l’hyperactivité n’était pas en cause. Le quotient intellectuel (QI) des enfants atteints du SAF est extrêmement variable, oscillant entre 50 et 115. Chez les enfants de six ans de mères dont la consommation d’alcool était problématique pendant la grossesse, on a découvert une diminution moyenne de 7 points de QI. Streissguth et coll. ont remarqué une diminution similaire du QI chez les enfants de six ans exposés à une consommation d’alcool frénétique occasionnelle (plus de cinq boissons à la fois) in utero. Dans une étude de LaDue et coll., on a constaté que le fonctionnement intellectuel des adolescents et des adultes atteints du SAF se situait dans la plage d’une déficience légère à modérée, le QI de 46 % d’entre eux étant inférieur à 69. On remarque un écart marqué entre un QI verbal moyen de 65 et un QI performance de 79, comportant des déficits précis considérables de la fonction scolaire et adaptatrice. 17 IV. b). Troubles des apprentissages [ Q. I. normal ] Même en présence de capacités intellectuelles normales, l’apprentissage tend à être compromis chez les enfants exposés à l’alcool. Les difficultés les plus fréquemment retrouvées portent sur : Profil cognitif et Comportemental des enfants atteints : -Manque d’organisation les capacités mnésiques : - une mauvaise mémoire à court terme accompagnée d’une mémoire à Séquencement Incapacité de faire des choix long terme intacte et déjà chez le nourrisson des difficultés à établir -Pensée abstraite déficiente des routines (Echelle de Brazelton) ; -Incapacité de prévoir les - des troubles de mémoire verbale (rappel d’une liste de mots) et de la conséquences -Impulsivité mémoire spatiale ; - au cours des tests il apparaît à l’enfant impossible de reproduire des formes de mémoire (dessin d’horloge) ainsi que de se rappeler les détails et de les copier, conduisant à des troubles de lecture et de mathématiques, un rendement scolaire déficitaire est ainsi le lot des consommations frénétiques occasionnelles. -Comportement inconvenant Attitude démesurément amicale Manque d’inhibitions -Incapacité d’apprendre de ses expériences passées Le retard et les anomalies du langage -Troubles de la communication - les troubles de l’articulation sont classiques, de même que ceux Insensibilité aux indices sociaux Incapacité de se faire des amis et de les conserver Utilisation du comportement comme mode de communication portant sur la compréhension des mots, la capacité de nommer, les aptitudes de langage expressives et réceptives. Les aptitudes interpersonnelles - tendent à être entravées, et les troubles de comportement sont courants, entraînant l’incapacité à se faire des amis et à les conserver. Démesurément amicaux, même face aux étrangers, ils sont incapables de distinguer les amis des membres de la famille et des étrangers. Ces enfants peuvent aussi présenter des troubles moteurs - retard du développement moteur, anomalies de la motricité fine et troubles de l’équilibre. 18 -Difficulté avec les aptitudes adaptatives à la vie. Les individus exposés à l’alcool in utero peuvent souffrir de séquelles à long terme qui exigent des soins et une attention la vie durant. Olson et coll. et Stressguth et coll. ont proposé un profil des manifestations psychologiques et comportementales ne s’atténuant pas avec l’âge. Un manque de jugement, une incapacité d’évaluer les conséquences possibles d’une action qui, combinées à la frustration causée par de mauvais résultats scolaires et l’impulsivité, conduisent aux conflits favorisent l’exploitation et les mauvais traitements. Le manque de sociabilité la difficulté à s’organiser à reconnaître et à établir des limites, rendent la vie quotidienne difficile et dangereuse. D'autres études (Streissguth, 1990; Day, 1994; Jacobson, 1994) ont montré que les enfants nés de mères ayant consommé un verre ou deux par jour ou, à l'occasion, cinq verres ou plus à la fois, présentent ces risques accrus de troubles d'apprentissage, ainsi que d'autres troubles cognitifs et comportementaux. Tableau2 : Cohorte de SEATTLE STREISSGUTH et Col 473 E T C A F = 178 S A F + Scolarité 43% des ETCAF sont exclus du système scolaire Justice 60% des ETCAF de plus de 12 ans ont des problèmes avec la justice Incarcération internement 60% des ETCAF de plus de 12 ans sont incarcérés au moins une fois Sexualité 45% des ETCAF de plus de 12 ans ont des problèmes de sexualité Drogues licites et illicites 30% des ETCAF de plus de 12 ans ont des problèmes d’addiction Logement 80% des ETCAF ont des problèmes de logement emploi 80% des ETCAF ne sont pas indépendants 295 E A F 70% des ETCAF arrêtent leur scolarité avant la fin 30% des ETCAF sont internés 65% des adulte s EAF 53% des adultes EAF- hommes 70% des adultes EAF- femmes 19 VI . DEVENIR DE CES ENFANTS Le retard de croissance persiste. Dans les formes sévères, le retard de croissance est majeur et désespérant même en présence d'une alimentation correcte et de soins adaptés. Le volume crânien restera très inférieur à la normale. Les troubles neuro-comportementaux persistent voire apparaissent. Ce sont ces derniers qui prédominent à l'adolescence et chez l'adulte (Dehaene, 1995). - Troubles des acquisitions : Ils sont variables en fonction de l'atteinte cérébrale et des troubles environnementaux. Notamment un retard mental : chez 50% des enfants, le QI moyen est donc de 65 (50 à 115), la sévérité semble corrélé au retard de croissance et à la dysmorphie. Très souvent apparaissent des difficultés d'apprentissage scolaire (même avec un QI normal) par l'hyperkinésie, des troubles attentionnels avec souvent impulsivité mais aussi des troubles de la mémoire à court terme et spatiale. On rencontre aussi des Troubles du langage sur tous ses versants (expressifs, compréhensifs ) et des troubles frontaux : défaut d'inhibition, de raisonnement, de stratégies… - Troubles du comportement tels que : • Diminution des compétences sociales • Trouble des conduites • Difficultés de contrôle des émotions • Chez l'adolescent : tendances à s'engager dans des comportements délinquants, des fugues, voire une toxicomanie (5 fois plus de risque). • Réussite scolaire et professionnelle sont compromises. Les plus touchés vivent en institution : 10 à 14 % se retrouvent en collectivités pour handicapés mentaux. 20 VII . BESOINS FONDAMENTAUX DES PERSONNES VIVANT AVEC LE SAF/EAF La personne affectée par le SAF/EAF a besoin de sollicitude, d'encouragement et d'aide. La personne affectée doit vivement ressentir qu'elle fait partie de la communauté. L'estime et l'acceptation de soi sont d'une grande importance. Bien que la dysfonction cérébrale représente la principale incapacité provoquée par l’exposition prénatale à l’alcool, c’est également la plus difficile à évaluer parce qu’elle comporte des paramètres, comme le QI, la cognition et les anomalies neurologiques et comportementales, qui varient énormément d’une personne à l’autre. À cette étape, un délai à affronter les troubles comportementaux et cognitifs peut également provoquer des incapacités secondaires (26) et des problèmes comme des échecs scolaires, une perte de l’estime de soi, une frustration et un passage à l’acte. Bien que les anomalies reliées au SAF soient permanentes et durent toute la vie, certaines peuvent être modifiées grâce à une intervention précoce. En effet, la documentation sur le SAF fourmille de comptes rendus de réussites associées à une intervention précoce. Le SAF constitue, l'une des principales causes de la déficience intellectuelle, à égalité avec le syndrome de Down (trisomie 21). Mais contrairement au syndrome de Down, il est possible de prévenir le syndrome d'alcoolisation fœtale et les déficits intellectuels qui y sont associés : par une grossesse sans alcool. Le SAF est ainsi la 1ère cause de déficience intellectuelle évitable. L'identification précoce est une étape importante pour comprendre la cause première des problèmes de comportement et d'apprentissage d'un enfant et prévenir les troubles secondaires. 21 Troubles secondaires Les troubles secondaires liés aux effets de l'alcool sur le Fœtus sont ces dysfonctionnements qui ne sont devenus manifestes que plus tardivement et qui auraient pu bénéficier d'une prise en charge précoce (Streissguth,1996) : • Échec scolaire (70 % des cas) • Comportement sexuel inapproprié (45 % des cas) • Difficultés pour trouver un emploi (73% des cas) • Problèmes avec la justice (60 % des cas) • Polytoxicomanie dont l'alcoolisme ( 70 % des femmes et 53 % des hommes) • Grossesse alcoolisée (dans 40 % des cas), dont plus d'un tiers ont donné naissance à un enfant SAF • Maladie Mentale (94 % des cas) • L’intervention est axée sur l’optimisation du développement, la prise en charge des troubles de comportement et la prestation d’un programme scolaire convenable. Des données indiquent qu’une intervention convenable et précoce peut réduire au minimum les effets des comportements liés au SAF ou au SAF atypique (17,19). Ainsi, un dépistage rapide des enfants atteints de SAF ou de SAF atypique s’impose. Il est capital d’intervenir le plus tôt possible pour prévenir les incapacités secondaires susceptibles de découler d’un délai causé par l’attente d’un diagnostic définitif de SAF. 22 VIII . PRISES EN CHARGE PROPOSEES VIII. a) . La prise en charge précoce Si des troubles de comportement, physiques ou d’apprentissage types du SAF sont repérés, l’enfant devrait non seulement être envoyé en consultation afin de subir un bilan diagnostique plus approfondi par une équipe de SAF, mais également pour l’aider à gérer ses comportements. Cependant, il importe d’entreprendre l’intervention même en l’absence d’un diagnostic définitif. Le dépistage du SAF chez l’enfant d’âge scolaire L’enfant d’âge scolaire, s’il n’a pas encore été dépisté, sera généralement envoyé en consultation pour subir un bilan diagnostique en raison de troubles d’apprentissage (surtout en ce qui a trait à la lecture et aux mathématiques) ou d’anomalies du comportement. Le spectre entier d’anomalies du comportement peut être évident, ainsi que les manifestations comportementales secondaires, généralement négatives. Cet enfant devrait subir un bilan complet, qui exige la collaboration de l’enseignant, des parents, du psychologue scolaire et du médecin. Il est nécessaire d’effectuer l’examen physique détaillé, l’évaluation développementale et les tests cognitifs, d’administrer les questionnaires aux parents et aux enseignants sur le comportement scolaire en vue de parvenir à la précision nécessaire au diagnostic. 23 Dans le tableau 3 figurent plusieurs tests qui peuvent également contribuer à quantifier les comportements et les anomalies cognitives et neurodéveloppementales, mais ils peuvent nécessiter les services d’un psychologue. Les conséquences d’un délai de traitement peuvent être graves pour les enfants atteints du SAF. Les enfants atteints de ce syndrome qui affichent une attitude démesurément amicale peuvent risquer des mauvais traitements, et ceux qui sont incapables de comprendre les conséquences de leurs gestes peuvent avoir des démêlés avec la justice. En fait, un pourcentage élevé de jeunes intégrés au système judiciaire criminel ont été dépistés comme atteints de SAF ou de SAF atypique. TABLEAU 3 : TESTS DISPONIBLES POUR DELIMITER LES TROUBLES NEURO-DEVELOPPEMENTAUX Intelligence Echelles de BAYLEY (indice de développement intellectuel du nourrisson) STANFORD BINET QI Echelles de WECHSLER Echelles d’intelligence WPPSI -R préscolaire et primaire de WECHSLER (révisée) E. WECHSLER Pour enfants :WISC IV Echelles de WECHSLER pour adultes Test d’annulation de TALAND LETTER Test de mémoire des chiffres WISC IV Test de classification catégorielle de carte de WISCONSIN : WCST indique un glissement de l’attention Echelle ADD-H D’évaluation complète de l’enseignant : ACTERS Echelle de BRAZELTON(difficulté à s’habituer aux stimuli) Examen pédiatrique élémentaire précoce : PEEX Examen pédiatrique de l’état de préparation éducative :PERR Brigance DDST :test de dépistage développemental de DENVER nomenclature Test de mémoire des mots Compréhension des mots Maîtrise de la lecture WOODSTOCK DDST WISC-R PEEX PERR Echelle de comportement adaptatif de VINELAND Echelle de comportement Rattaché à l’alcoolisme fœtal Echelle SAF SAF atypique ACTERS Test de développement de BERRY (intégration de la motricité visuelle) Test de développement de FROSTIG (perception visuelle) PEEX PERR Attention et l’hyperactivité Apprentissage et mémoire Langage Aptitudes motrices Aptitudes sociales et comportement troubles visuels et spatiaux 24 VIII. b) . La prise en charge des enfants ETCAF - le nourrisson Les nourrissons repérés, devraient être orientés sans délai vers des programmes d’intervention, afin de prévenir l’apparition de troubles du comportement et de traiter les troubles du développement. La mère devrait recevoir aide et appui pour s’occuper d’un nourrisson difficile. Souvent, elle souffre elle-même de SAF et peut éprouver de la difficulté à affronter un enfant difficile. Certains bébés peuvent présenter d’importants troubles de l’alimentation et nécessiter des repas plus fréquents, plus courts, une attention plus importante. Un foyer stable, un système scolaire répondant à ses besoins, des amis compréhensifs et une communauté pleine de sollicitude représentent les aspects importants servant à soutenir l'enfant atteint d’ETCAF. - l’adolescent Certains parents ont évoqué que la prise en charge à l’adolescence était souvent plus ardue que durant les premières années de vie. Des interventions pour développer leurs compétences au plan social, un milieu bien surveillé et des programmes scolaires appropriés peuvent améliorer la situation. Afin qu'ils puissent réussir leurs études secondaires, il leur faudra des programmes d'études modifiés. Il est nécessaire de bien diriger leur excédent d'énergie. Ils ont parfois des difficultés à s'occuper de leur personne, à faire le ménage de leur appartement, et à gérer leur temps et leur argent. L’accession à l’autonomie doit être développée et renforcée dès le plus jeune âge. - l’adulte La personne affectée par le SAF/EAF a besoin de sollicitude, d'encouragement et d'aide, elle doit vivement ressentir qu'elle fait partie d’une communauté. L'estime et l'acceptation de soi sont d'une grande importance. 25 • Les parents dont les enfants sont atteints du SAF/EAF ont besoin de se sentir reliés à la communauté, aux autres parents dans le même cas et aux services qui peuvent les aider. Ils ont besoin de sentir un lien avec les ressources et services qui peuvent leur fournir un appui visant la famille et culturellement approprié. • Les parents peuvent avoir besoin d'aide pour traiter les toxicomanies, la pauvreté, le manque d'estime de soi, le manque d'aptitudes au plan du travail et de compétences parentales. • Les intervenants doivent montrer du respect et ne pas juger les familles qui doivent vivre avec le SAF/EAF et reconnaître que les parents d'enfants atteints du SAF/EAF ont une tâche très difficile à remplir. • Le filet de sécurité de la communauté devrait pouvoir être en mesure de combler les besoins fondamentaux des membres des familles et de fournir rapidement de l'aide à la famille de l'enfant atteint du SAF/EAF. Les familles devraient pouvoir avoir accès à des évaluations et diagnostics appropriés et avoir le pouvoir de contribuer à toutes les discussions concernant leurs enfants. • Les membres des familles et leurs amis doivent bien comprendre les limites, le potentiel et le comportement des enfants affectés par le SAF/EAF. Savoir que le comportement peut être modifié pour le mieux donne de l'espoir et constitue la base de l'adaptation et de la croissance. • Le retard de développement, en particulier dans le secteur de la parole et du vocabulaire, peut être remarqué au cours des années préscolaires, indiquant la possibilité de troubles d'apprentissage plus tard. Dans ce cas, les parents pourraient envisager d'entreprendre une thérapie précoce pour essayer d'éliminer tous troubles d'apprentissages plus tard. 26 • Le retard du développement des capacités motrices de certains enfants affectés peut les rendre maladroits et susceptibles d'avoir des accidents. Il faudra les surveiller de plus près. • L'apprentissage par expérience, en observant et en écoutant pourrait être retardé. Ils se servent plus du toucher pour explorer le milieu qui les entoure. Les poêles à bois, les feux de camp ou les prises électriques peuvent être dangereux si les enfants affectés par le SAF/EAF sont laissés sans surveillance. • La surexcitation ou des changements à la routine quotidienne peuvent provoquer des accès de colère et un comportement destructif. L'introduction graduelle au préscolaire pourrait faciliter la situation. • L'interaction avec d'autres enfants peut présenter des difficultés. L'adaptation aux routines de la classe peut être difficile. On recommande que les enfants participent à des sessions spéciales d'entraînement préscolaire dont le ratio enseignant/élève est peu élevé pour les habituer. Lorsque l'enfant se rapproche de l'âge scolaire, il est nécessaire de l'évaluer pour déterminer quels services spéciaux seront nécessaires pour s'assurer que cette transition s'effectue avec succès. 27 VIII. c) . La prise en charge globale Il est nécessaire de commencer à travailler sur les comportements interpersonnels et sur l’apprentissage de l’enfant de manière à promouvoir la confiance en soi et l’estime de soi. Ce type de traitement signifie qu’il faut repérer les points forts de l’enfant et y prendre appui. Il est important d’envoyer l’enfant en consultation pour obtenir un diagnostic plus précis et établir l’étiologie. Comme les enfants atteints du SAF ou du SAF atypique ne présentent pas tous le même spectre d’anomalies, le dépistage permet de planifier un programme d’intervention mieux adapté à l’enfant. Il est très difficile de s’occuper des nourrissons atteints du SAF ou du SAF atypique et, pour cette raison, ces enfants risquent d’être maltraités par les personnes qui s’occupent d’eux. Ces personnes doivent recevoir de l’information sur les réactions du nourrisson et être orientées quant aux moyens d’affronter ces comportements. Elles peuvent avoir besoin de services de répit. Les parents et les éducateurs peuvent apprendre à comprendre les indices donnés par le bébé. Les nourrissons devraient être tenus et flattés doucement, câlinés fréquemment et profiter de contacts oculaires fréquents ainsi que de mots tendres et apaisants. Il faut éviter les mouvements soudains et les tressautements. Les nourrissons et les enfants atteints du SAF ou du SAF atypique éprouvent de la difficulté avec les transitions. Il est donc important d’établir une routine stricte. Les objectifs à long terme de l’intervention et de l’éducation pendant la première enfance comprennent : • l’établissement et le maintien d’un sentiment de confiance en soi, • l’établissement d’un comportement interpersonnel acceptable, • la promotion de l’indépendance, • l’apprentissage à prendre des décisions acceptables. 28 Dans le cadre d’un programme d’intervention de la première enfance, ces enfants peuvent apprendre à fonctionner selon leurs limites, à faire des choix convenables, à développer des aptitudes interpersonnelles acceptables, à maîtriser la dynamique fondamentale de la vie et, pardessus tout, à maintenir leur estime de soi. Ce type d’intervention signifie souvent de diminuer les attentes scolaires et d’accentuer la formation visant à assurer l’autosuffisance plus tard. La programmation pour le succès peut améliorer l’apprentissage et l’image de soi, ce qui, à son tour, peut réduire les comportements de passages à l’acte. À mesure que les enfants grandissent, leurs comportements difficiles peuvent être reliés à une mémoire à court terme limitée, à des troubles du séquencement, à des difficultés à faire des choix et à un manque d’appréciation des conséquences de leurs gestes. Par conséquent, ils éprouvent de la difficulté à se souvenir de routines ou de directives simples. Il est important de maintenir les tâches simples, de donner des exemples concrets et de transmettre une directive à la fois. Les enfants peuvent avoir de la difficulté à reconnaître des situations dangereuses ou à y réagir et peuvent donc avoir besoin d’être protégés en tout temps. Les consignes doivent être simples et constantes, et les explications doivent être données calmement. Les accès de colère peuvent constituer des tentatives de communiquer. Il faut y réagir en imposant de courtes périodes de réflexion aux enfants atteints. Il faut apprendre aux enfants atteints du SAF ou du SAF atypique à utiliser des moyens efficaces pour faire connaître leurs désirs. Les stratégies pour faire face à des comportements difficiles incluent : • maintenir les tâches simples, • utiliser des exemples concrets, • maintenir les directives simples et les transmettre une à la fois, • se concentrer sur la dynamique de vie. Les stratégies plus précises dépendent des troubles découverts. Hinde a souligné des méthodes face à des comportements précis chez l’enfant de un à trois ans atteint du SAF ou du SAF atypique. 29 Une communication et une collaboration étroites s’imposent entre les parents et les professionnels. Les parents devraient apprendre à analyser la tâche en repérant le résultat souhaité, puis en divisant la tâche en petites étapes. Il est possible de mettre au point des mesures précises pour contribuer à modifier les troubles d’attention et d’hyperactivité. Le fait d’apprendre à l’enfant à distinguer entre la famille et les amis et les étrangers peut enrayer le problème de l’attitude démesurément amicale. Le mauvais séquencement peut être abordé par la mise au point de routines et par l’utilisation d’images pour les renforcer. On vise ainsi à aider les enfants à acquérir des aptitudes qui le guideront vers une vie autonome. Des stratégies similaires peuvent s’appliquer aux enfants d’âge préscolaire et d’âge scolaire. Les enseignants ont besoin d’apprendre des techniques efficaces et de travailler en collaboration avec les parents et les psychologues scolaires. Il est important de former des spécialistes capables de s’occuper des anomalies comportementales dans le cadre de programmes d’intervention de la première enfance. Les interventions effectuées par des spécialistes communautaires qui travaillent directement avec les parents ou les parents d’accueil devraient tenir compte de la famille et de la collectivité. Puisque les spécialistes de l’éducation de la petite enfance se font rares, leurs services pourraient être complétés par ceux de bénévoles bien formés qui pourraient faire des visites à domicile et offrir un soutien familial. La formation pourrait être donnée dans la collectivité, selon le modèle de la formation des bénévoles des lignes d’écoute téléphonique. Dans la mesure du possible, les enfants atteints devraient demeurer avec leur famille biologique. Des cours sur l’art d’être parent devraient être offerts, et les parents devraient être incités à y participer. Cependant, si la mère est atteinte de SAF, si elle est incapable de faire face à la situation ou si la situation familiale menace le bien-être de l’enfant, un placement en famille d’accueil peut s’imposer. Les familles d’accueil devraient posséder une formation précise ou avoir l’expérience des enfants souffrant du SAF. 30 Le taux de frustration est souvent très élevé, et les personnes qui s’occupent de tels enfants ont besoin de répit. Il faut éviter le passage dans de multiples foyers d’accueil, qui nuit au lien affectif et à l’estime de soi de l’enfant. Certaines personnes atteintes du SAF peuvent être incapables de développer les aptitudes nécessaires pour mener une vie indépendante et devoir, à long terme, être placées dans des foyers collectifs. La Prévention tertiaire Ce sont des mesures destinées à prévenir la récurrence du phénomène par le biais du traitement et par des efforts visant à atténuer les effets cognitifs, comportementaux et sociaux du SAF et des EAF. Les stratégies de prévention tertiaire devraient comprendre le diagnostic et les programmes spécialement conçus pour les enfants atteints de SAF ou des EAF et pour ceux et celles qui en prennent soin, ainsi que les interventions auprès des femmes et de leur partenaire qui ont déjà un enfant atteint du SAF ou des EAF et qui prévoient avoir d'autres enfants. De plus, ils doivent reposer sur une démarche intégrée, en d'autres termes, mobiliser tous les services que suppose la prise en compte des besoins souvent complexes de ces femmes sur les plans social, économique et affectif. 31 VIII. d) . Prise en charge des mères qui ont perdu la liberté de ne pas boire La règle des 4 A et des 4 R Apprivoiser S’apprivoiser mutuellement est le point de départ, il est parfois difficile d’aller à la rencontre des femmes alcooliques, ces difficultés sont renforcées par des peurs, des angoisses et des représentations face à l’alcool. Accueillir C’est à dire avoir un point d’écoute, ne pas être juger. Accueillir, c’est recevoir chez soi, par contre l’accompagnement c’est joindre quelqu’un pour aller avec lui où il va. Accompagner Effectuer avec la femme un partage, c’est une approche individuelle et collective. Accompagner la femme dans son quotidien et dans sa vie sociale. Admettre La relation d’aide est une relation chargée d’émotion et d’affectivité. Il faut développer les compétences de ces mères pour qu’elles conservent une part de liberté et de responsabilité qu’elles peuvent alors accroître. Mais il faut savoir admettre les limites, l’impuissance et le découragement face à certaines situations. Relier Créer des liens, des repères dans le temps et l’espace. Par définition, la femme alcoolique isolée, ne viendra pas d’elle-même, c’est parfois une amie ou une voisine avec qui elle fait le premier pas dans une structure. Une assistante sociale et une éducatrice peuvent faire le relais avec l’extérieur. Le pédiatre ou un médecin généraliste peut répondre aux inquiétudes des femmes face à la pathologie, préoccupation fréquente, il est nécessaire alors de les orienter imperceptiblement vers la "bonne santé". 4 points importants : - la médiation - la stimulation - la facilitation - la formation. Réactiver Refaire des liens, recréer des habitudes, redonner envie de faire les choses... Renaître Les femmes parlent de l’arrêt de la consommation d’alcool comme une renaissance. Renaître dans son corps, dans sa vie sociale... Après le sevrage, elles peuvent faire face aux problèmes existentiels : les ressources, le logement, la santé, la culture, les origines... 32 Revivre Chaque semaine est différente, les projets affluent. Les tensions se régulent avec le temps, il faut dire, il faut tout entendre, il faut être soutenue dans les moments difficiles... "Revivre c’est donc fait de petites choses, parfois à peine perceptibles. C’est l’affaire de tous (professionnels, bénévoles, familles)" Le mésusage d’alcool durant la grossesse nécessite un accompagnement pluridisciplinaire qui, idéalement, devrait pouvoir se faire dans le cadre d’un réseau formalisé fonctionnant en cohérence avec les réseaux préexistants de la petite enfance. Ce fonctionnement en réseau doit permettre d’assurer les meilleurs soins à l’enfant et sa famille. 33 X . CONCLUSION Au cours de la formation Durant la formation, nous avons régulièrement échangé avec les autres étudiants sur ce sujet de santé publique, qui semblait fortement méconnu. Le mémoire a été l’occasion de faire le point sur cette cause majeure évitable de retard mental d’origine non génétique, de repérer l’inadaptation sociale des enfants atteints et surtout d’insister sur les formes dites « légères » ou modérées. En effet, ces dernières sont beaucoup plus insidieuses car elles vont se révéler plus tardivement par des troubles des apprentissages et des troubles du comportement parfois dramatiques et dont les causes sont loin d’être toujours identifiées. Connaître l’origine des troubles et leurs conséquences permettent d’accompagner au mieux les enfants dans leurs difficultés, car le retard ou l’absence de diagnostic aggrave le pronostic et ne permet pas de proposer à la maman un accompagnement spécialisé. Plus fréquent qu’il n’y paraît L’alcool est un toxique tératogène, qui altère entre autres le développement du cerveau de plusieurs milliers d’enfants chaque année en France. La prévalence du SAF dans le monde occidental est estimée entre 0,5 et 3 ‰, tandis que l’ETCAF est estimé à 9 ‰ naissances vivantes. Les différentes recherches nécessaires à la rédaction de ce mémoire Toutes les recherches effectuées pour ce mémoire nous ont permis : -de consulter nombre d’ouvrages, de publications et de sites Internet ; -d’être confrontés à des expériences étayées, tout particulièrement nord américaines (www.von.ca), de prises en charge pluridisciplinaires ainsi que des campagnes efficaces de prévention et de travail en réseau (www.Réunisaf.com). -de réfléchir à nos pratiques professionnelles, qui renforcées par la formation et ces recherches, ne pourront qu’être renouvelées dans un souci d’optimisation du service rendu aux enfants et à leurs familles. 34 XI . BIBLIOGRAPHIE 1. Aimard, P. & Abadie, C. (1991) Les interventions précoces dans les troubles du langage de l’enfant. Paris : Masson, collection d’orthophonie. 2. Isaacs, E. B., Edmonds, C. J., Lucas, A., & Gadian, D. G. (2001). Calculation difficulties in children of very low birthweight: A neural correlate. Brain, 124(9), 1701-1707. 3. 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