I. INTRODUCTION
L'alcool est la plus nocive des formes de pollution intra-utérine secondaire au
comportement maternel.
Durant la grossesse, en cas de prise de boisson alcoolisée quel que soit son
degré ou sa quantité, l'alcool, petite molécule hydrophile et lipophile, ne
rencontre aucune barrière et traverse sans obstacle le placenta.
Ainsi sa concentration va s'équilibrer entre les compartiments maternels et
fœtaux et la quantité d'alcool en contact avec les organes en voie de
développement dont le cerveau, est rapidement identique à l’alcoolémie
maternelle.
Selon la quantité d'alcool absorbée, le stade de grossesse, les capacités
métaboliques maternelles, le bagage génétique et la sensibilité individuelle du
fœtus, le retentissement d'une exposition prénatale à l'alcool sur le
développement fœtal pourra être très variable, ainsi l’ont démontré les études
sur les jumeaux de Ph. Dehaene.
La gravité des effets présente un continuum allant des manifestations les plus
invalidantes (syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF)), aux troubles neuro-
comportementaux ne se traduisant qu’à long terme par un retard mental, un
déficit de l'attention, des difficultés à l'exécution de tâches motrices fines, une
altération des capacités d'apprentissage et de mémorisation, voire l'apparition de
troubles psychiatriques (Streissguth et coll., 1994 ; Famy et coll., 1998 ; Roebuck
et coll., 1998 ; Astley et coll., 1999).
L’information sur les risques liés à l’alcool pendant la grossesse est encore peu
relayée... des déficits intellectuels et des troubles de l’apprentissage
apparaissent ainsi évitables.