Université de Liège Faculté des Sciences Appliquées Département d’électricité, Electronique et Informatique Institut Montefiore Bioinstrumentation Notes de laboratoires Frédéric Senny 2/03/2006 Table des matières 1 Pspice : outil de simulation de circuit électronique 1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Les composants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.1 Les éléments passifs RLC . . . . . . . . . . . . . . 1.2.2 Les sources indépendantes . . . . . . . . . . . . . 1.2.3 Les sources dépendantes . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Les types d’analyses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3.1 Analyse en régime continu - Analyse DC . . . . . 1.3.2 Analyse en régime établi alternatif - Analyse AC . 1.3.3 Analyse Transitoire - Analyse TRAN . . . . . . . 1.3.4 Etude paramétrique - Analyse STEP . . . . . . . 1.4 Sous-circuit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.5 Résultats et graphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.6 Le fichier *.cir au final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.7 PSPICE A/D Student . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 3 5 5 6 7 8 8 8 9 9 10 11 11 12 2 Laboratoire n˚1 2.1 Un premier exemple . . . . . . . . . . 2.2 L’ampli opérationnel . . . . . . . . . . 2.3 Le montage amplificateur non-inverseur 2.4 Le montage amplificateur inverseur . . 2.5 Résultats des simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 14 16 17 18 19 3 Laboratoire n˚2 3.1 L’ampli d’instrumentation 3.2 Le filtre passe-bas . . . . . 3.3 Amplification et filtrage . 3.4 Résultats des simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 22 24 26 28 . . . . . . . . 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chapitre 1 Pspice : outil de simulation de circuit électronique 1.1 Généralités Le programme SPICE 1 (Simulation Program with Integrated Circuit Emphasis) est l’un des logiciels de design et de simulation de circuits électroniques. SPICE existe depuis les années 70. L’analyse de petits circuits peut s’effectuer entièrement ”‘à la main”’. Cependant, une modification mineure de tels circuits entraı̂ne généralement un surcoût de développement. Que dire de circuits complexes ? On comprend dès lors l’intérêt d’un outil comme SPICE qui simule le comportement de circuits. Peut-il être utilisé pour remplacer le design ? Non, car le développeur doit avoir un schéma électrique mûrement réfléchi avant de l’encoder et de le simuler sous SPICE. SPICE permet de raffiner le design. SPICE possède des librairies dans lesquelles sont définis des composants, par l’intermédiaire de leur modèle. Parmi ces composant, citons la résistance (R), la bobine (L), le condensateur (C), la source de tension continue (VDC), le transistor2 BJT ou MOSFET,. . .La section 1.2 est consacrée à la description des composants et leur syntaxe. SPICE permet d’étudier le comportement transitoire, fréquentiel ou encore petit-signal (terme réservé au tranistor) d’un circuit. Les résultats de la 1 La version PC est PSPICE. Le transistor est un composant à trois broches, contrairement à une résistance qui n’en possèdent que deux, et est très utilisé en électronique analogique et numérique. Le fonctionnement de ce composant sort du cadre de ce cours, mais il est bon de savoir que toutes les puces électroniques d’une carte mère d’un PC sont composées de milliards de transistors. 2 3 simulation peuvent être affichés sous forme de graphiques d’une grandeur3 (ou une fonction d’une ou plusieurs grandeurs) par raport à une autre. Les types d’analyse et leur syntaxe sont décrits à la section 1.2. Pour simuler un circuit, il doit être schématisé 1. soit dans un fichier *.cir directement (il s’agit d’un fichier texte), 2. soit par l’intermédiaire d’une interface graphique telle que Schématics qui génère le fichier *.cir. Pour aller directement à l’essentiel et éviter la prise en main de l’interface utilisateur, nous éditerons directement le fichier *.cir. Comment est représenté un circuit ? Soit le circuit RC de la figure 1.1, chaque noeud du circuit est numéroté par un entier de 0 à 2. Noter que le 0 est strictement réservé à la masse. Ce circuit est constitué d’une source d’impulsions, d’une résistance d’ 1kΩ et d’un condensateur d’ 1nF. La figure 1.1 montre également le comportement transitoire du circuit et permet la mesure de la constante de temps τ = R1 C1 de ce circuit en fonction de lavaleur de C1 . Fig. 1.1: Circuit RC et simulation transitoire. Voici le contenu du fichier .cir correspondant : .tran 0ns 20us .OP C_C1 0 2 1n R_R1 1 2 1k V_V1 1 0 +PULSE 0 5 0 1n 1n 1e-5 2e-5 .END 3 Par grandeur, on entendra une tension ou un courant en un point du circuit. 4 Quelques points de syntaxe : – chaque ligne du fichier *.cir est une commande Exemple : R R1 1 2 1k définit une résistance R R1 d’1 kΩ entre les noeuds 1 et 2 du circuit. – une commande peut s’écrire sur plusieurs lignes à l’aide du ’+’ Exemple : R R1 1 +2 1k – une ligne de commentaire débute par une ’*’ Exemple : * ceci est un commentaire – toute chaı̂ne de caractère précédée de ’ ;’ sur une ligne est un commentaire Exemple : R R1 1 0 1k ;ceci est un commentaire mais la résistance est définie ! – la description d’un circuit se termine toujours par ’.END’ 1.2 Les composants Nous nous bornerons à trois types de composants : les éléments passifs (résistances, condensateurs et inductances), les sources indépendates et les sources liées. 1.2.1 Les éléments passifs RLC La syntaxe est la suivante NOM NOEUD1 NOEUD2 VALEUR [IC=] La première lettre du NOM doit débuter par – R s’il s’agit d’une résistance, – C s’il s’agit d’un condensateur, – L s’il s’agit d’une inductance, Il est clair que deux composants (quel qu’il soit !) doit avoir deux NOM différents. Les deux noeuds sont des entiers. 5 La valeur peut s’exprimer en notation scientifique ou à l’aide des abréviations suivantes Abréviation F P N U M K MEG G T signification femto femto pico micro milli kilo mega giga terra multiplicateur 10−15 10−12 10−9 10−6 10−3 103 106 109 1012 Lors d’une analyse transitoire, il est parfois intéressant de fixer une valeur initiale à la tension (pour un C) ou au courant (pour une L). Pour ce faire, il suffit d’ajouter IC = valeur initiale. Si IC n’est pas donné, PSPICE se débrouille. 1.2.2 Les sources indépendantes Afin de simuler un circuit, il faut lui soumettre un stimulus. Le stimulus dépend bien évidemment du type d’analyse. La génération de stimuli se fait par le bias des sources indépendantes4 . La syntaxe générale est la suivante NOM NOEUD POS NOEUD NEG TYPE SPECIFICATION Le NOM répond aux mêmes exigences qui pour les éléments passifs. Il doit débuter par – V s’il s’agit d’une source de tension, – I s’il s’agit d’une source de courant. La polarité de la source dépend des NOEUD positif et négatif. 4 Ces sources servent aussi à polariser les transistors. 6 Le tableau ci-dessous résume les types, les paramètres, la description et le type d’analyse de chaque source. Type DC AC SIN PULSE PWL 1.2.3 Paramètres courant ou tension Description source DC fixe MAG PHASE source AC fixe (OFFSET AMPL FREQ source sinusoı̈dale DELAY) (V1 V2 DELAY TRISE train d’impulsions TFALL DUR PERIOD) (T1 VAL1 T2 VAL T3 source linéaire VAL3 par morceaux Analyse caractéristique de transfert DC réponse en fréquence analyse transitoire analyse transitoire analyse transitoire Les sources dépendantes Les sources dépendantes servent, entre autres, à la modélisation d’un amplificateur opérationnel. La syntaxe générale est la suivante NOM NOEUD POS NOEUD NEG contrôle VALEUR Le tableau ci-dessous résume les types et les paramètres de chaque source. Type source V contrôlée par V source I contrôlée par I source V contrôlée par I source I contrôlée par V 1ere lettre E NOEUD POS borne + NOEUD NEG borne - Unités de VALEUR V/V F courant d’entrée courant d’entrée borne + courant de sortie courant de sortie borne - A/A G E A/V V/A Exemple : EPHI 1 2 3 5 0.01 est une source dépendante connectée entre les noeuds 1 et 2. La tension de sortie est égal à 0.01 fois la tension entre les noeuds 5 et 6. 7 1.3 Les types d’analyses 1.3.1 Analyse en régime continu - Analyse DC .DC SOURCE START STOP INCR – – – – SOURCE est le nom de la source DC à faire varier START, la valeur initiale STOP, la valeur finale INCR, l’incrément. Exemple : .DC VIN -5 5 0.1 effectue une étude DC en faisant varier la source VIN entre -5 et 5 avec un ps de 0.1. 1.3.2 Analyse en régime établi alternatif - Analyse AC L’analyse AC permet l’étude de la réponse en fréquence d’un circuit pour évaluer les fréquences de coupure d’un filtre par exemple. Seules les sources AC interviennent. .AC SCALE-TYPE NPOINTS FSTART FSTOP – SALE-TYPE est LIN (variation linéaire), DEC (par décade) ou OCT (par octave) – NPOINTS, nombre de points entre FSTART et FSTOP si LIN, nombre de points par décade ou octave sinon – FSTART, la fréquence initiale – FSTOP, la fréquence finale Exemple : .AC DEC 50 1k 1MEG effectue une étude AC en faisant varier la fréquence de toutes les sources sinusoı̈dales entre 1KHz et 1MHz avec 50 points par décade (c’est-à-dire en rapport de 10 : 50 points entre 103 Hz et 104 Hz, 50 points entre 104 Hz et 105 Hz, 50 points entre 105 Hz et 106 Hz). 8 1.3.3 Analyse Transitoire - Analyse TRAN Pour ce type d’analyse, seules les sources SIN, PULSE ou PWL interviennent. .TRAN TSTEP TSTOP TSTART TINCR UIC – – – – – TSTEP, le pas temporel TSTOP, instant final TSTART, instant initial ST ART ) TINCR définit la pas de calcul, s’il est omis, il est fixé à (T ST OP −T 50 UIC, les conditions initiales des éléments passifs sont utilisées Exemple : .TRAN 0ns 20us effectue une étude transitoire entre 0 et 20µs (TSTEP n’a aucune influence). 1.3.4 Etude paramétrique - Analyse STEP L’intérêt de l’étude paramétrique est d’évaluer l’influence d’un paramètre sur les courbes DC, AC ou TRAN. Avant d’effectuer une étude paramétrique, il faut définir les paramètres. Cela se fait par l’intermédiaire de .PARAM PAR1=VAL1 PAR2=VAL2 PAR3=VAL3 Dans la déclaration des éléments passifs, il est nécessaire de lier le paramètres à l’élément : .PARAM C1=10n ... C_C1 2 0 {C1} ... Pour déclarer l’étude paramétrique, vous devez ajouter juste après la déclaration du type d’analyse (DC, AC, TRAN), l’étude paramétrique .STEP (TYPE) PARAM NOM (TYPE) [valeurs] ou [START STOP INCR] – PARAM = PARAM, signale le paramètre – NOM, nom du paramètre 9 – TYPE, vaut LIN (linéaire), DEC (décade), OCT (octave) ou LIST (liste de valeurs) – START, valeur initiale – STOP, valeur finale définit la pas de calcul, s’il est omis, il est fixé à (T ST OP −T ST ART ) 50 – INCR, incrément ou nombre de points par décade (ou octave) Par exemple, ... .AC DEC 20 1E-4 10000 .STEP PARAM C1 LIST + 10n 100n 1u ... signifie qu’on effectue une étude fréquentielle entre 10−4 Hz et 10000Hz avec 20 points par décade, ainsi qu’une étude paramétrique sur C1 prenant les valeurs [10n, 100n, 1u]. 1.4 Sous-circuit Répéter plusieurs fois le même circuit à l’aide d’un copier-coller n’est pas convivial et générera certainement des erreurs. PSPICE permet de créer des sous-circuits étiquetés d’un NOM et de faire appel à cette entité en une seule ligne. Le code gagne ainsi en lisibilité. Les sous-circuits sont habituellement déclarés après le circuit global et sont appelés dans ce dernier par un nom commençant par X. L’exemple qui suit illustre le concept ... X_AOp1 15 16 17 0 AOp ... .SUBCKT AOp 1 2 3 4 ** déclaration du contenu de l’AOp .ENDS AOp ... .END Le sous-circuit ampli opérationnel est défini à l’aide de .SUBCKT NOM les noeud entrées sorties (ici 4 noeuds). 10 Les noeuds définis dans .SUBCKT sont relatifs au sous-circuit, et n’ont aucun rapport avec les noeuds du circuit global. La déclaration se termine toujours par ’.ENDS NOM’ ! Une instance de AOp, X AOp1, est placée aux bornes 15 16 17 18 du cricuit global. 1.5 Résultats et graphiques Utiliser les commandes suivantes pour rapatrier les données de la tensions au noeud i et du courant au point j, par exemple, ... .PRINT TYPE V(i) I(j) .PLOT TYPE V(i) I(j) .probe V(i) I(j) .END Une fois la fenêtre graphique ouverte, il suffit d’ajouter les traces (bouton Add trace ou via menu Trace, voir section 1.7). 1.6 Le fichier *.cir au final Afin de garantir un maximum de lisibilité, le fichier *.cir devra répondre au format suivant : 1. en-tête du fichier : titre, description, date et noms des auteurs en commentaire 2. déclaration des paramètres 3. type d’analyse 4. description du circuit 5. description des sous-circuits (voir labo n˚1, section 2.2) 6. .PRINT (TYPE) VAR1 VAR2 ... 7. .PLOT (TYPE) VAR1 VAR2 ... 8. .PROBE VAR1 VAR2 ... 9. .END 11 1.7 PSPICE A/D Student Fig. 1.2: Fenêtre principale de PSPICE A/D Student 12 Fig. 1.3: Fenêtre de simulation zoom visualiser les composantes fréquentielles (FFT) ajout des traces (variables ou fonction de variables) écrire un texte visualiser la valeur d’une courbe en un point Fig. 1.4: Quelques fonctionnalité utiles. 13 Chapitre 2 Laboratoire n˚1 2.1 Un premier exemple Manipulation : 1. ouvrir Pspice A/D Student 2. ouvrir le fichier exemple.cir via File→Open Simulation ** Etude d’un circuit RC ** 15/2/2006 - F. Senny ** Analysis setup ** .PARAM C1=1n .TRAN 0ns 20us *.AC DEC 20 1 1E9 .STEP PARAM C1 LIST +1n 10n 100n .OP ** Circuit ** C_C1 0 1 {C1} R_R1 1 2 1k V_V1 2 0 +PULSE 0 5 0 1n 1n 1e-5 2e-5 *+AC 1 0 *+PULSE 0 5 0 1n 1n 1e-5 2e-5 ** Outputs ** .PRINT TRAN V(2) V(1) .PLOT TRAN V(2) V(1) .probe V(2) V(1) .END 3. déterminer le type de simulation et les composants du circuits 14 4. donner le schéma du circuit 5. effectuer la simulation avec les valeurs prédéfinies 6. visualiser la différence de potentiel aux bornes du condensateur et expliquer la trace temporelle (figure 2.4) 7. faire de même avec d’autres valeurs de capacité 8. visualiser la réponse en fréquence à l’aide d’une simulation AC (figure 2.5) 15 2.2 L’ampli opérationnel La figure 2.1 illustre le modèle linéaire d’un ampli opérationnel (AOp) avec une source de tension dépendante (la borne 4 de ce schéma sera connectée à la masse, non représentée ici, dans le circuit principal). Les deux bornes d’entrées V+ et V− sont appliquées à la résistance d’entrée équivalente, Rin , de l’AOp (souvent très grande). La différence (V+ − V− ) est amplifiée du gain A) et appliquée en sortie. Noter la résistance de sortie Rout qui provoque une légère chute de tension avant la sortie réelle de l’AOp, Vout . Fig. 2.1: Modèle linéaire d’un ampli opérationnel Manipulation : Ecrire la représentation de ce circuit sous-forme de sous-circuit (à l’aide .SUBCKT AOp 1 2 3 4). Rin = 106 Ω, Rout = 100Ω et A = 103 . Cette représentation nous sera très utile par la suite, puisque tous les montages vus au laboratoire comprennent des AOp. Nous ferons alors appel à des instances de ce sous-circuit à l’aide de la commande NAME N1 N2 N3 0 XAOp (NAME commence par ’X’, voir section ??. 16 2.3 Le montage amplificateur non-inverseur Le premier montage que nous allons étudier est le montage non-inverseur, dont le schéma est donné à la figure 2.2. Son principal avantage, outre l’amplification, est son impédance d’entrée infine (le courant i+ = 0). La relation entrée-sortie de ce montage se déduit de la manière suivante R1 Vout = A(Vin − Vout ) R1 + R2 vu la division potentiométrique AR1 (Vout + Vout ) = A in R1 + R2 R1 1 AVout ( + ) = AVin A R1 + R2 R1 + R2 Vout = Vin (2.1) R1 avec A >> 1 Fig. 2.2: Montage amplificateur non-inverseur Manipulation : 1. créer le fichier AOp nInv.cir (un fichier texte dont l’extension est cir), encoder le circuit du montage non-inverseur en faisant appel à une instance de l’ampli-op défini par un sous-circuit. 2. appliquer une tension sinusoı̈dale d’amplitude 1V et de fréquence 50Hz. 3. effectuer une simulation transitoire sur 60ms avec comme paramètre R2 variant de 102 Ω à 106 Ω par décade (1 point par décade). Montrer le potentiel d’entrée et de sortie (figure 2.6). 17 2.4 Le montage amplificateur inverseur Le coeur de ce montage (figure 2.3) est le point de masse virtuelle en V− . Vu que Vout est finie, que le gain d’un ampli-op est très grand et que V+ est à la masse, l’entrée V− l’est nécessairement. Détaillons le raisonnement, Vout = A(V+ − V− ) (valeurf inie) = ∞ (0 − V− ) or seul ’∞ . 0’ peut conduire à une valeur finie ⇒ V− = 0. La relation entrée-sortie se déduit des équations des difféences de potentiel aux bornes des deux résistances Vin − V− = R1 I V− − Vout = R2 I où I est le courant les parcourant. Dès lors que V− = 0, on a Vout = − R2 Vin R1 (2.2) Noter que l’impédance d’entrée de ce montage n’est pas infinie, mais vaut R1 . Fig. 2.3: Montage amplificateur inverseur Manipulation : 1. créer le fichier AOp Inv.cir, encoder le circuit du montage inverseur en faisant appel à une instance de l’ampli-op défini par un sous-circuit. 2. appliquer un train d’impusions périodique d’amplitude 200µV, temps de montée/descente = 2ms, de durée de pulse = 1ns et de période = 1s. 18 3. effectuer une simulation transitoire sur 3.5s avec comme paramètre R2 prenant les valeurs (10k 33k 82k 120k). Montrer le potentiel d’entrée et de sortie (figure 2.7). 2.5 Résultats des simulations Fig. 2.4: Simulation transitoire du circuit RC Fig. 2.5: Réponse fréquentielle du circuit RC (type filtre passe-bas). 19 Description du circuit amplificateur non-inverseur : ** paramètres et type d’analyse ** ---------------------------.PARAM R2=10k .TRAN 0ns 60ms .STEP DEC PARAM R2 1E2 1E5 1 .OP ** description du circuit ** ---------------------V_Vin 0 1 +SIN 0 1 50 0 X_AOpin 1 2 3 0 AOp R_R2 3 2 {R2} R_R1 2 0 10k ** description du sous-circuit ** --------------------------.SUBCKT AOp 1 2 3 4 R_Rin 1 2 1MEG E_Eout 5 4 1 2 1k R_Rout 5 3 100 .ENDS AOp ** sorties ** ------.PRINT TRAN V(3) V(1) .PLOT TRAN V(3) V(1) .PROBE V(3) V(1) .END 20 Fig. 2.6: Simulation transitoire et paramétrique sur R2 de l’amplificateur non-inverseur. Fig. 2.7: Simulation transitoire du montage amplificateur inverseur. 21 Chapitre 3 Laboratoire n˚2 3.1 L’ampli d’instrumentation La partie droite de la figure 3.1 illustre l’amplificateur d’instrumentation. Celui-ci est composé de deux étages d’entrée non-inverseur, pour profiter de l’impédance d’entrée infinie, et d’un montage de sortie inverseur. Si R1 = R3 et R2 = R4 , on peut écrire R2 (Vo2 − Vo1 ) R1 = (2RB + RA )IRA in2 avec IRA Vin1R−V A Vout = Vo2 − Vo1 Ces deux relations conduisent à RB R2 )( )(Vin2 − Vin1 ). Vout = (1 + 2 RA R1 | {z } gain en tension (3.1) On remarque qu’il suffit de jouer sur RA pour faire varier le gain de l’amplificateur. La partie gauche de la figure 3.1 modélise le mode commun, c’est-à-dire la tension commune aux deux entrées. Cette tension provient des asymétries (imperfections) des circuits impliqués dans le montage d’instrumentation qui poussent à écrire Vout = A+ V+ − A− V− avec A+ ≈ A− , 22 (3.2) (3.3) au lieu de Vout = A(V+ −V− ). La tension de mode commun VC M et la tension diférentielle sont définies respectivement par V+ + V− 2 ∆ = V+ − V− ∆ VCM = (3.4) Vdif f (3.5) Exprimant V+ et V− en fonction des tensions définies ci-dessus, on a A+ + A− Vdif f + (A+ − A− )VCM 2 ∆ = Ad if f Vdif f + ACM VCM Vout = (3.6) (3.7) On exprime la qualité d’un amplificateur réel par la relation ∆ RRMC = Adif f , ACM (3.8) le rapport de réjection du mode commun (en dB). Fig. 3.1: Amplificateur d’instrumentation. Manipulation : 1. ouvrir le fichier AOp Instr.cir, encoder le circuit de l’amplificateur d’instrumentation en faisant appel aux instances de l’ampli-op défini par un sous-circuit. 2. appliquer un signal de mode commun, un sinus de 1V à 50Hz 3. appliquer le signal utile1 (une onde ECG relatif au battement cardiaque, figure 3.2) à l’aide de 5 trains d’impulsions périodiques en série (la période globale vaut 1s, soit 60 battements par minute). 1 En cas de problème, générer le pulse de 200µV suivant : PULSE 0 200u 2m 2m 1n 1s 23 Fig. 3.2: Onde ECG simplifiée 4. effectuer une simulation transitoire sur 10s avec comme paramètre RA prenant les valeurs (10k 33k 82k 120k). Montrer le potentiel d’entrée et de sortie (figure 3.5, la figure 3.6 montre les composantes fréquentielles). 5. montrer à l’aide d’une simulation que le déséquilibre entre les résistances R1 , R2 , R3 et R4 entraı̂ne l’apparition du mode commun (figure 3.7). La figure 3.8, obtenue en cliquant sur le bouton FFT, montre les composantes fréquentielles où le 50Hz apparaı̂t clairement. 3.2 Le filtre passe-bas L’opération de filtrage est primordial avant la conversion analogique/numérique d’un signal, en raison du problème d’aliasing. Elle est également l’opération de base dans le domaine du traitement du signal. La caractéristique principale du filtre est sa (ses) fréquence(s) de coupure. Elle est mesurée sur la réponse en fréquence du filtre lorsque le niveau relatif de l’entrée par rapport à la sortie (exprimé en dB) chute de 3dB. On recense plusieurs types de filtres, parmi ceux-ci, citons 1. le filtre passe-bas, il conserve les fréquences inférieures à fc 2. le filtre passe-haut, il conserve les fréquences supérieures à fc 3. le filtre passe-bande, il conserve les fréquences supérieures à fc−inf et les fréquences inférieures à fc−sup 4. le filtre stop-bande, il atténue les fréquences comprises entre fc−inf et fc−sup Une autre caractéristique d’un filtre est son ordre, plus l’ordre est élevé, plus il atténue les fréquences qu’il doit stopper. Un filtre passe-bas du premier 24 ordre atténue les fréquences supérieures à fc de 20dB par décade2 . Par contre, un filtre du deuxième ordre les atténue de 40dB par décade. De manière générale, une filtre du nieme ordre atténue de n ∗ 20dB par décade. Nous illustrerons cette notion d’ordre à l’aide d’une simulation SPICE. Dans le domaine analogique, les filtres sont implémentés soit à l’aide d’éléments passifs uniquement (on parle de filtres passifs), soit à l’aide d’AOp et d’éléments passifs (on parle alors de filtres actifs). La figure 3.3 représente le schéma d’un filtre passe-bas actif, du 2eme ordre, avec étage d’amplification en sortie. α est le paramètre d’amplification, selon sa valeur le type de filtre change, sa réponse fréquentielle aussi. . . α Type de filtre 1 amortissement critique 1.268 Bessel 1.586 Butterworth 2.234 Chebyshev 3dB 3 non amorti Fig. 3.3: Filtre passe-bas actif avec amplification. 2 par décade signifie dans un rapport de 10. Par exemple, passer de 10Hz à 100Hz est une décade, passer de 100Hz à 10000Hz correspond à deux décades,. . .On étudie habituellement la réponse fréquentielle en terme de décade et de points par décade (voir section 1.3.2). 25 3.3 Amplification et filtrage Manipulation : 1. créer le fichier AoP Instr FiltLP.cir, encoder le circuit de la cascade de l’amplificateur d’instrumentation suivi du filtre, placer une résistance très petite Rcc (10−4Ω) entre l’ampli et le filtre (figure 3.4) 2. appliquer un signal d’entrée AC de 1V 3. effectuer une simulation fréquentielle entre 10−4Hz et 104 Hz avec 50 points par décade avec comme paramètre alpha3 prenant les valeurs du tableau, montrer la fonction 20 ∗ log10 (| VVout |) et déterminer la fréquence in de coupure du filtre (figure 3.9) 4. même simulation mais remplacer les valeurs des condensateurs C1 et C2 par 10n et déterminer la fréquence de coupure (figure 3.10) 5. remplacer les valeurs des condensateurs par 2.7n 6. appliquer le signal ECG (ou un pulse de 200µV de période 1s) 7. effectuer une simulation transitoire et comparer le signal d’entrée par rapport au signal de sortie (figure 3.11) 8. placer un condensateur Cdc de 3.3n entre l’ampli et le filtre à la place de la résistance de très petite valeur Rcc, cette capacité permet de supprimer la composante continue ! 9. effectuer une simulation fréquentielle entre 10−4Hz et 104 Hz avec 50 points par décade avec comme paramètre α prenant les valeurs du |), déterminer les fréquences tableau, montrer la fonction 20∗ log10(| VVout in de coupure du filtre et les atténuations en dB par décade pour chacune des fréquences (figure 3.12) 10. même simulation mais remplacer la valeur du condensateur par 330n (entre le filtre et l’ampli) et déterminer les fréquences de coupure (figure 3.13) 3 Remarque : R7 et alpha sont deux paramètres. La valeur de la résistance R8 est {R8} et celle de R7 est {R8 ∗ (alpha − 1)} 26 27 Fig. 3.4: Schéma d’une chaı̂ne de mesure d’amplification et de filtrage passe-bas. 3.4 Résultats des simulations Fig. 3.5: Simulation transitoire de l’ampli d’instrumentation ”équilibré”. Audessus, le 50Hz est bien présent et noie l’onde ECG. En-dessous, on retrouve l’onde ECG. Fig. 3.6: Contenu fréquentiel de l’onde ECG (FFT). 28 Fig. 3.7: Effet du déséquilibre des résistances sur la réjection du mode commun. Fig. 3.8: Contenu fréquentiel des signaux. Le pic à 50Hz du mode commun apparaı̂t nettement, bien que les composantes de l’onde ECG soient perceptibles. 29 Fig. 3.9: Réponse fréquenielle du filtre passe-bas. C1=C2=2.7n. Noter la pente à -40dB par décade, typique d’un filtre du second ordre. Fig. 3.10: Réponse fréquenielle du filtre passe-bas. C1=C2=10n. 30 Fig. 3.11: Réponse transitoire. Effet du filtrage passe-bas : atténuation des variations ”rapides” du pulse ECG. Fig. 3.12: Réponse fréquentielle du filtre passe-bas. C1=C2=2.7n, Cdc=3.3n. Cdc supprime la composante continue (fréquence à 0Hz) comme un filtre passe-haut du premier ordre (pente à -20 db par décade contrairement à celle du filtre passe-bas qui est de -40 dB par décade). 31 Fig. 3.13: Réponse fréquentielle du filtre passe-bas. C1=C2=2.7n, Cdc=330n. La fréquence de coupure inférieure (à gauche) est plus petite. 32