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La fabrication et l’utilisation des céramiques traditionnelles remontent à plus de 5000
ans : produites en façonnant de l’argile puis en la chauffant pour la figer, elles étaient
essentiellement utilisées pour la construction (briques, tuiles,…). Actuellement, les propriétés
électriques, magnétiques et optiques propres aux céramiques sont mises à profit, ensemble ou
séparément pour la mise au point de nouvelles céramiques dites « céramiques de pointe ».
C’est ainsi que ces nouveaux matériaux sont, à divers degrés, présents ou le seront bientôt,
dans les domaines de l’électronique, l’aérospatiale, l’orthopédie et d’autres secteurs de
développement technologique contemporain [1].
Dans notre étude, nous nous intéressons aux céramiques utilisées en électronique
comme substrat assurant l’isolation électrique des puces des composants de puissance haute
tension. Parmi les céramiques utilisables dans ce domaine (AlN, Si3N4, BeO, etc…) les
alumines polycristallines (Al2O3) sont très utilisées en raison de leurs bonnes qualités
physiques (électrique, thermique et mécanique) leur stabilité chimique et leur cout
relativement faible. Ces alumines peuvent subir en fonctionnement des fortes contraintes
électrique et thermique, pouvant à terme conduire à la rupture diélectrique de ces matériaux
(claquage) et donc à la défaillance du composant de puissance. C’est dans ce contexte qu’ a
été menée l’étude expérimentale [2] de la rupture diélectrique de l’alumine sous tension
alternative à une fréquence de 50 Hz, à température ambiante et en faisant varier différents
paramètres : épaisseur et pureté des échantillons ainsi que la vitesse de montée en tension. La
suite logique, à cette étude expérimentale, est évidemment la compréhension des mécanismes
et phénomènes responsables de la rupture diélectrique de l’alumine ; ce qui constitue
l’objectif de notre travail.
Ce mémoire comporte trois chapitres :
Le chapitre I, s’intéresse aux céramiques en général et à l’alumine en particulier. En
effet, il comprend d’abord la présentation des différentes étapes d’élaboration des céramiques
puis de l’alumine. Les principaux aspects concernant ce matériau, à savoir sa structure, ses
propriétés mécaniques, thermiques et électriques, sont donnés dans la dernière partie du
chapitre.
Le chapitre II, commence par la présentation des principaux aspects de la statistique
de Weibull qui constitue un outil d’analyse mathématique, indispensable à toute étude
rigoureuse de rupture diélectrique dans les isolants solides. Ensuite, sont rappelés les
principaux modèles théoriques de rupture diélectrique des isolants solides : ruptures