IMPACT DES NORMES DE SÉCURITÉ SANITAIRE DES PRODUITS ALIMENTAIRES ET AGRICOLES
SUR LES EXPORTATIONS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT
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plan administratif ou technique, notamment — pour se conformer à des règles supplémentaires ou
plus strictes. On a toutefois constaté à l’usage que, dans bien des cas, le pari peut être tenu et que
l’investissement à faire pour respecter ces normes est bénéfique, surtout par rapport à la valeur
des exportations et aux retombées positives d’un tel effort.
Il est rare que les pays en développement doivent choisir entre « tout ou rien » lorsqu’ils
décident des changements et investissements nécessaires pour se conformer aux nouvelles
normes. Les normes SPS ne sont un obstacle absolu à l’accès aux marchés internationaux que
dans un petit nombre de cas (maladies animales ou ennemis des cultures, notamment). L’obstacle
est souvent relatif , en ce sens qu’il favorise les fournisseurs pouvant facilement se conformer aux
normes et qu’il pénalise les autres. Les fournisseurs doivent peser le pour et le contre d’une entrée
sur différents segments du marché. Dans certains cas, il existe des possibilités multiples et
rentables de se positionner sur le marché intérieur, le marché régional ou les segments du marché
des pays industrialisés qui imposent des normes moins strictes ou laissent davantage de temps
pour appliquer certaines mesures.
Même sur les marchés soumis à des normes assez strictes, le niveau et l’importance
relative des coûts de mise en conformité varient beaucoup entre les branches d’activité, entre les
pays, et entre les entreprises et les exploitations agricoles d’un même secteur. Cette situation tient
à plusieurs facteurs.
• D’une façon générale, il existe plusieurs façons de se conformer à une norme. Les pays et
entreprises ayant décidé de prendre les devants, c’est-à-dire de se préparer à l’application des
normes prévues, seront mieux à même de peser le pour et le contre des différentes formules
possibles et d’adopter celles qui semblent les plus avantageuses par rapport aux coûts à
supporter. Ceux qui décident d’attendre n’auront probablement pas la même souplesse et
risquent de devoir adopter des mesures coûteuses simplement pour avoir à nouveau accès aux
marchés considérés.
• La situation de départ des entreprises, des secteurs d’activité et des pays n’est pas la même et
l’acquis qui résulte de leurs investissements antérieurs diffère. Pour une branche d’activité
moderne, ayant atteint sa vitesse de croisière, une mise aux normes ne se traduira parfois que
par des changements marginaux à apporter par les producteurs ou les exportateurs et peut-être
par une adaptation mineure du contrôle exercé par les pouvoirs publics. En revanche, lorsque
la chaîne logistique n’est pas suffisamment développée, ou lorsque les rôles institutionnels
manquent de clarté, la nouvelle norme peut imposer des investissements majeurs dans les
infrastructures et impliquer une transformation profonde du cadre juridique et/ou des modes
d’organisation.
• La loi de l’offre et de la demande influe souvent sur le niveau et la répartition de certains
avantages. Dans certains secteurs, les produits reconnus « sans danger » ou « écologiquement
viables », ou portant un autre label recherché, se paient plus cher. Dans d’autres, ces
caractéristiques sont devenues la norme minimale, ou bien la concurrence a réduit le surprix
du produit.