deux heures. On est loin des records de 2002 (745 mm en une journée) et 2013 (152 mm en
90 minutes).
2. Non, une telle catastrophe n’est pas naturelle
Comme souvent en pareil cas, les responsables politiques ont invoqué «les forces de la
nature». Ce sont pourtant des facteurs humains qui ont noyé des quartiers, parfois des villages
entiers. Cette catastrophe est tout sauf naturelle : pollution des drains, absence de politique de
prévention, bétonnage anarchique, imperméabilisation des sols, design routier mal pensé… La
liste des incuries s’allonge à chaque épisode orageux particulièrement actif. Rapport après
rapport, c’est la même conclusion : la cause des inondations n’est pas à chercher dans
l’aggravation des pluies diluviennes mais dans la vulnérabilité grandissante des populations
face à ce phénomène.
3. Non, on ne peut pas affirmer que le réchauffement climatique est responsable
Les pluies diluviennes auraient un responsable tout trouvé : le réchauffement climatique. Pour
les spécialistes, c’est loin d’être évident. Certes, préviennent-ils, «les événements violents
risquent de devenir plus fréquents et plus intenses». Mais aucun expert ne se hasarde à
attribuer un événement météorologique ponctuel à la tendance de fond du réchauffement.
Pourquoi ? D’une, ni Maurice ni aucun pays ne dispose de statistiques suffisamment robustes
pour établir un lien direct. Et de deux, il est impossible d’affirmer que des phénomènes dont
la probabilité dans l’avenir est forte sont déjà à l’œuvre aujourd’hui.