DOCUMENT 3- Le pouvoir émotionnel de la musique Site Musicothérapie
1. Musique et cerveau
Le son, d’abord traité par les structures de l’oreille et l’intégralité du système auditif, est
ensuite traité par différentes parties du cerveau, impliquées par exemple dans la mémoire,
les émotions, les mouvements, ou d’autres modalités sensorielles. Alors que certaines sont
communes à la musique et au langage, d’autres seraient spécifiques à la musique.
Le pouvoir émotionnel de la musique, dont sont responsables les structures cérébrales
participant aux émotions (tels l’amygdale cérébrale ou le cortex orbitofrontal), est en grande
partie responsable de l’effet thérapeutique ou non d’une musique.
Depuis les travaux et études statistiques réalisés récemment, il est prouvé qu’une audition
musicale peut déterminer un changement de l’état l’affectif existant ou renforcer cet état
affectif. Cependant les réponses affectives à une œuvre musicale sont le fruit de plusieurs
facteurs : le tempérament de l’individu, son éducation, le contexte socio-culturel, et bien
entendu le choix de l’œuvre et son interprétation. De ce fait le niveau d’intensité des
réactions émotionnelles lors de l’écoute musicale varie avec les individus et se montre
révélateur : une réaction toujours identique, quel que soit le genre d’œuvre proposé, est
souvent signe d’une profonde angoisse, alors qu’un niveau d’intensité très élevé permet de
déceler les cas pathologiques.
Parmi les facteurs responsables du pouvoir émotionnel de la musique, on trouve différents
éléments musicaux dont l’utilisation se montre prépondérante en musicothérapie.
• Tempo et rythme :
Si le rôle physiologique du tempo en musicothérapie est prépondérant, son effet sur chaque
patient reste ambigu. En effet, un tempo rapide peut exprimer la joie, mais aussi la passion
ou l’angoisse, un tempo lent le calme, la majesté, ou encore la tristesse. D’autre part, la
régularité du tempo ajoute une autre signification : elle peut produire un effet sécurisant ou à
l’inverse obsédant. Quant à l’irrégularité d’un tempo, il engendre la plupart du temps un
sentiment d’angoisse.
Le rythme, inséparable du tempo, aussi bien que de la mélodie, est également très important
dans le domaine thérapeutique. La répétition rythmique est ainsi fréquemment employée
pour combattre l’angoisse. Renvoyant par exemple aux berceuses, aux comptines, etc., elle
peut apaiser des enfants, des handicapés mentaux. On utilise de même la répétition
rythmique dans les musiques d’induction au sommeil.
• Fréquence :
En ce qui concerne les hauteurs de sons, un registre aigu, caractérisé par des hautes
fréquences, évoque le monde idéal ou surnaturel. A l’inverse, la prédominance d’un registre
grave, caractérisé par des basses fréquences, s’applique au monde matériel ou même
infernal.
• Intensité :
Les recherches sur le rôle de l’intensité font apparaître une constante : à un niveau
d’intensité très faible, beaucoup d’œuvres musicales ont un effet sécurisant ; à l’inverse, un
niveau d’intensité élevé est souvent générateur de stress.
• Structure musicale :
Enfin, la structure musicale, dans la mesure où elle est perçue par l’auditeur, peut avoir sur
lui une influence bénéfique. La répétition de thèmes, de motifs sonores, de rythmes, etc.,
peut donc être responsable de l’effet sécurisant d’une musique sur un patient et du plaisir