DOSSIER 35
ÉtancHÉitÉ.inFo #39 OCTOBRE 2013 basse consommation
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Combiner un écran thermique en laine de roche et un lit d’isolant en mousse
plastique permet d’allier comportement au feu, performance thermique et
limitation de la surcharge.
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Les augmentations des épaisseurs d’isolant sont parfois telles qu’un seul lit ne
suffit pas.
Isolation : le marché s’ouvre
aux procédés mixtes
Autre conséquence de l’augmentation des exigences thermiques : l’accélération
de l’ouverture du marché de l’isolation sur bacs acier à des solutions telles que
le polystyrène et le polyuréthane.
« Depuis la RT 2005, les mousses plastiques
se développent,
remarque Alain Blotière.
En effet, ces matériaux combinent
pouvoir isolant et légèreté ».
Le créneau reste toutefois encore largement
dominé par les laines minérales en raison de leurs classements au feu.
De fait, les tôles d’acier nervurées ne sont pas considérées par la
réglementation comme une barrière étanche au flux thermique et aux
produits de dégradation ou de combustion d’un isolant combustible
thermodurcissable ou fusible (effluents gazeux, matière fondue). Résultat,
elles doivent généralement se conformer à des dispositions constructives
plus strictes vis-à-vis de la sécurité au feu intérieur. C’est vrai pour certaines
catégories de bâtiments d’habitation, les immeubles de grande hauteur
(IGH), les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)
ou encore les établissements recevant du public (ERP). Pour ces derniers, la
modification de l’article AM8 du Règlement de sécurité a permis, en 2004,
de définir les critères d’emploi des isolants combustibles, y compris sur bacs
acier. Principale condition à respecter : mettre en place un écran thermique.
D’où le développement ces dernières années de procédés mixtes associant
un isolant d’origine organique formant écran, généralement en laine de roche
ou en perlite, à un deuxième lit d’isolation. Par ailleurs, l’article AM 8 prévoit
la possibilité de dérogations à ces dispositions sur avis de la Commission
centrale de sécurité et sur la base d’un rapport établi par un organisme tiers
indépendant. Jusqu’à présent, seul un isolant en mousse PIR supprimant l’écran
thermique a obtenu un avis favorable pour certaines catégories d’ERP et dans
des conditions précises. Le DTA du produit est en cours de modification. Dans
tous les cas, les maîtres d’œuvre devront également s’assurer que le système
retenu (isolant et complexe d’étanchéité) répond également, le cas échéant,
aux règles relatives au feu venant de l’extérieur (classement B-roof).
fixations au mètre carré. Ces
ponts thermiques peuvent tou-
tefois être facilement limités en
ayant recours à des attelages avec
rupteur. Ces derniers se présen-
tent sous la forme de fût plastique
dans lequel est intégrée la vis
métallique. Ils peuvent atteindre
200 mm de longueur pour des
complexes jusqu’à 450 mm
d’épaisseur et avec une valeur
de pont thermique de l’ordre
de 0,0014 W/K. Soit un coef-
ficient cinq fois inférieur aux
attelages classiques. « En cas de
très forte épaisseur, ces disposi-
tifs sont fortement recommandés
pour conserver une certaine cohé-
rence du système », ajoute Michel
Piquet, responsable technique
chez Recticel.
Pour aller plus loin, certains
industriels proposent des solu-
tions complètes (pare-vapeur,
isolant et étanchéité) sans
aucune fixation et spécifiquement
dédiées aux éléments porteurs
en acier. La mise en œuvre de
ces complexes s’effectue géné-
ralement par collage à froid et
auto-adhésivité. « Avec un tel
système, le gain sur l’épaisseur
d’isolant peut aller jusqu’à plus de
20 % par rapport à une solution
classique fixée mécaniquement »,
note Laurent Joret, directeur
technique de Soprema. « Ce pro-
cédé intéressant thermiquement
doit cependant faire ses preuves
à l’échelle du chantier. Les pra-
tiques du collage et de son dosage
sont bien moins familières aux
poseurs que celles de la fixation
mécanique », précise Dominique
Royer, directeur technique de
Smac.
LES LIAISONS PÉRIPHÉRIQUES
DANS LE COLLIMATEUR
Deuxième catégorie de déper-
ditions à traiter : les ponts ther-
miques de liaison, principalement
au niveau des costières. Pour ces
ouvrages, pas de solution toute
faite. « La jonction entre le bardage
et la toiture reste compliquée à
gérer », souligne Mathieu Biens,
responsable du département
développement chez Rockwool.
Par conséquent, « il faut adap-
ter la solution à la performance
recherchée, sachant que plusieurs
peuvent convenir pour abou-
tir au même résultat », ajoute
Dominique Royer. Dans sa partie
6.5.5, le DTU 43.3* renvoie
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