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1. Introduction
1.1 Présentation de l’objet d’étude
Un des problèmes non résolus et peu travaillés que posent les formes en –ant du français,
concerne les domaines d’emploi respectifs du gérondif et du participe présent (Ppr).
Le Ppr et le gérondif sont tous les deux composés d’un radical verbal et de l’élément
–ant. La seule différence formelle entre les deux formes, est que le gérondif est toujours
introduit par l’élément en. L’élément –ant est invariable, et le Ppr et le gérondif sont,
comme l’infinitif, des formes non finies du verbe. En tant que telles, ils ne portent pas les
marques morphologiques de nombre, de personne ou de temps. Le Ppr a cependant une
forme active simple (chantant) et une forme passive composée (étant chanté). Il a aussi
une forme composée accomplie (ayant chanté), nommée participe passé. Le gérondif au
contraire n’apparaît en général qu’à la forme simple, à moins qu’il ne soit précédé de tout.
Le Ppr et le gérondif sont le plus souvent suivis de compléments et l’on peut parler alors
de syntagme gérondif (SG) et de syntagme participe présent (SPpr).
Certains grammairiens pensent que le Ppr et le gérondif sont une et même forme et
que le gérondif n’est qu’un emploi particulier du Ppr. La grammaire de Wilmet (1998)
par exemple, ne distingue pas entre les deux formes, mais les traite de pair sous
l’appellation de participe 1. Il écrit que : «Le syntagme prépositionnel à valeur de
complément circonstanciel nommé « gérondif » devient simplement un « participe
présent précédé de la préposition en » » (p.297). Bien qu’il trouve que le Ppr et le
gérondif soient une et même forme, il les distingue par leur fonction dans la phrase. Il
analyse le Ppr dans la phrase Sortant du cinéma, j’ai rencontré Pierre comme
« apposition au sujet » (p.531) et le gérondif à sa place comme un complément
circonstanciel. D’autres grammairiens distinguent par la forme, mais pas par la fonction.
Togeby (1983 : 56) écrit au sujet du Ppr et du gérondif que : « Les deux sont prédestinés
à être complément adverbial, et la différence entre eux n’est pas grande, ni sur le plan de
la construction, ni sur celui du sens. »
Je ne souscris pas à ces idées, mais soutiens, avec O.Halmøy (1981 :5), l’avis de
Bonnard (GLLF : 2221) : « On est en droit de distinguer par la forme, comme on est