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Une chambre de compensation est une structure qui enregistre les ordres et intervient en cas de défaillance d’un 
acheteur ou d’un vendeur en compensant intégralement la partie lésée pour que les engagements initiaux soient 
respectés. Elle le fait si nécessaire en se substituant au défaillant. Pour garantir les transactions, elle demande aux 
acteurs des marchés où elle intervient de lui verser un dépôt de garantie au début de l’opération puis des appels 
de marge[1]lorsque les cours connaissent des fluctuations. 
 
Cette réforme vise  donc  principalement  à  donner  plus  de  place  aux  chambres de  compensation pour  qu’elles 
puissent : 
-  renforcer  la  transparence  des  marchés  de  gré  à  gré  par  un  enregistrement  des  transactions  auprès  de  ces 
chambres. 
-  avoir  une  vision  globale  de  ces  marchés  pour  éviter  à  l’avance  les  dérives  et  les  excès,  ce  qui  renforce  la 
confiance globale sur ces produits financiers et sur les entités qui les utilisent. 
-  éviter  que  des  défaillances  ne  conduisent  à  des  faillites  ayant  des  répercussions  systémiques[2]grâce  à  un 
système de compensation généralisé. 
Cependant, certains risques nouveaux peuvent malgré tout continuer à survenir. 
  
Le risque systémique peut se reporter sur les chambres de compensation, qui de plus ne prendront pas en 
compte les produits non-standardisés.  
Cette  réglementation  ne  peut  que  donner  une  meilleure  visibilité  aux  transactions  de  dérivés  qui  s’étaient 
énormément développés grâce à l’innovation financière depuis les années 80 et en particulier depuis les années 
2000. Cependant, plusieurs difficultés demeurent avec cette nouvelle régulation. 
  
(1) Tout d’abord, les chambres de compensation vont concentrer encore plus de risques qu’auparavant 
La  chambre  de  compensation  gère  constamment  un  très  grand  nombre  de  transactions  avec  de  grandes 
institutions financières, ce qui fait qu’en cas de crise, le risque qu’elle représente, plus important avec la réforme, 
peut devenir systémique, c’est-à-dire qu’il peut toucher un très grand nombre d’acteurs financiers. De plus, dans 
le  cas  des  CDS,  la  chambre  de  compensation  devra  faire  face  au  risque  de  défaillance  non  seulement  de  la 
contrepartie du CDS mais aussi du sous-jacent. 
 Ce risque systémique fait que  les  chambres de  compensation sont  particulièrement  régulées par  les autorités. 
Pour  contrecarrer  ce  risque,  il  faudrait  que  les  appels  de  marge  demandés  soient  plus  élevés  qu’ils  le  sont 
actuellement, ce qui ferait perdre au marché de dérivés son attrait. Les conditions demandées pour la chambre de 
compensation  (collatéraux,  marges…)  peuvent  alors  devenir  importantes,  ce  qui  ne  permet  qu’à  de  grands 
acteurs  de  la  finance  d’y  participer.  De  plus,  en  cas  de  défaillance,  les  actionnaires  des  chambres  de 
compensation, souvent de grandes institutions financières, invoqueront l’impossibilité de renflouer ces chambres 
de compensation et demanderont l’aide des pouvoirs publics. 
L’enjeu de la réforme est donc d’accroître la transparence des marchés des  dérivés pour  pouvoir anticiper ces 
risques en amont, mais cela implique d’éviter une trop grande concentration des chambres de compensation. 
Notons que l’économiste Jean-Charles Rochet a constaté que les chambres de compensation ont bien résisté aux 
crises récentes. Il ajoute que pour éviter les risques systémiques, elles pourraient participer à la constitution de 
« plates-formes d’importance systémique » qui accueilleraient en leur sein des établissements financiers ; ceux-ci