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Océans : le phytoplancton prolifère sous
la banquise arctique
Le phytoplancton a besoin de lumière pour se
développer correctement. De quoi être surpris
par la découverte d’une véritable oraison de ces
micro-organismes autotrophes plusieurs mètres…
sous la banquise arctique, censée bloquer les rayons
du soleil. La productivité de cet océan semble avoir
été sous-estimée par le passé.
Une mission de la Nasa a permis de découvrir une
impressionnante quantité de phytoplancton là où les
scientiques s’y attendaient le moins : sous les glaces
de l’Arctique, révèle une étude publiée jeudi dans
la revue Science. Cette recherche, que l’on présente
aujourd’hui dans le cadre de la Journée mondiale
des océans, s’est fondée sur des données recueillies
à la fois par satellite et sur des relevés réalisés sur le
terrain au départ du navire brise-glace américain
Healy durant l’été 2011.
Les scientiques avaient initialement été envoyés
en mission sur la mer des Tchouktches, qui borde la
pointe nord-ouest du continent américain (Alaska),
pour prélever des échantillons de glace an d’étu-
dier l’inuence du réchauffement climatique sur
cette région. La découverte de phytoplancton en
quantités « extrêmement élevées, environ quatre fois
plus que dans les eaux ouvertes, » les a particuliè-
rement surpris. Il s’agit d’une « oraison massive
sous la glace » qui semble s’étendre sur 100 km,
selon l’étude.
Ce qui est étonnant, c’est que la glace est censée
bloquer une grande partie des rayons du soleil.
Les organismes autotrophes vivant en dessous ne
devraient donc pas se développer massivement,
puisqu’ils ne peuvent pas pratiquer de manière op-
timale la photosynthèse. Comment alors expliquer
cette oraison ? En fondant l’été, la glace donne
naissance à de très nombreux bassins d’eau liquide
sur la banquise. Ceux-ci concentreraient alors la
lumière solaire, au travers de la glace, sur des eaux
riches en nutriments, suite notamment à la présence
d’upwellings(des remontées d’eau profonde) au ni-
veau du site de la découverte, fournissant ainsi la
lumière requise.
Les piscines d’eau apparaissant en été, ici en juillet 2011, sont particulière-
ment visibles sur cette photographie prise depuis un pont du brise-glace
U.S. Healy. Pendant que certains scientiques effectuent les prélèvements,
d’autres surveillent la présence des ours polaires. © Sam Lanay, Woods Hole
Oceanographic Institution
L’océan Arctique plus productif que
prévu
Les micro-organismes apparaissent en moins
grande quantité et davantage en profondeur dans
les eaux ouvertes, selon les dernières données de
cette mission de la Nasa connue sous le nom d’Ices-
cape. « En comparaison, le phytoplancton des eaux
ouvertes était en quantité nettement plus faible que
sous la glace, et situé à des profondeurs de 20 à 50
m en raison d’une réduction des nutriments à la
surface », précise l’étude.
Cette recherche laisse penser que l’océan Arctique
est plus productif que ce que l’on croyait, même si
d’autres analyses seront nécessaires pour détermi-
Le 8 juin 2012 à 13h25
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/oceanographie-1/d/oceans-le-phytoplancton-prolifere-sous-la-banquise-arctique_39285/#xtor=AL-40
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