Robert BENOIT adapte à la scène le roman de Tahar Ben Jelloun "L'Ablation".
"Robert Benoit a eu beaucoup
de mérite de travailler sur le
récit « l’Ablation » pour
l’adapter au théâtre. Du mérite,
du courage et du talent. Car
c’est un sujet présent dans la
vie des hommes mais qu’ils
préfèrent ne pas aborder, ne
pas en parler. Le tabou d’un des
cancers les plus fréquents et
aussi celui qui se soigne le
mieux est persistant.
Le devoir d’un écrivain est d’être
un témoin de son époque et de
ses douleurs. Lever le voile sur
une réalité aux conséquences
nombreuses, en passant par la
littérature, facilite en quelque
sorte l’approche de la question.
Faire passer l’écriture littéraire
au récit sur scène par un acteur
s’adressant à une femme, est
une façon de chasser la peur et
l’ignorance que cela engendre.
Le théâtre parle de la vie. De
tout temps il a été un miroir
parfois déformant mais souvent
très juste de cette vie quand elle
est malmenée, abîmée, prise dans la souffrance et le manque.
Le tabou essentiel est toujours celui de la sexualité. Quelle que soit la modernité de
notre société, ce tabou persiste. Ce fut sous l’incitation du professeur d’urologie
François Desgrandchamps à l’hôpital Saint-Louis à Paris que j’ai écrit ce témoignage
qui est en fait un récit où réalité et fiction se sont entremêlées.
Robert Benoit le montre bien, allant jusqu’à faire appel à la poésie pour qu’il soit
entendu.
On a envie de dire : « N’ayez pas peur, braves gens, ce n’est que du roman ! ». Mais
c’est plus que du roman, c’est de la vie envahie par des mots et des phrases qui font
la culbute, dansent, chantent, chahutent, volent puis reviennent au sol avec humilité.
Merci à Robert Benoit d’avoir pris à bras le corps ce texte et qui le donne aujourd’hui
avec force et subtilité, poésie et enchantement." Tahar Ben Jelloun