MAPAR 2002278
La mise en place du PMSI s’est accompagnée de la fabrication d’un catalogue des
actes médicaux (CDAM) beaucoup plus détaillé que la NGAP. Malheureusement, en
anesthésie, les outils proposés se sont révélés ésotériques et surtout ont limité l’acte
d’anesthésie à la prise en charge peropératoire et à un passage au réveil «léger» ou
«lourd». Il faut dire qu’au moment de l’élaboration du catalogue, le décret de 1994
n’était pas en place. Toutefois, la valorisation de l’acte anesthésique était, de facto,
réduite et parcellaire. Enfin compte tenu des premières études de coût, la structure du
programme informatique, le «groupeur», a privilégié l’acte chirurgical pour classer le
séjour dans un groupe homogène de malade «chirurgical». Le problème de cette mé-
thode, qui est en grande partie juste pour doter budgétairement un établissement, est
d’induire des effets collatéraux négatifs.
Tout d’abord, il y a une appropriation par certains des groupes homogènes de mala-
des sous l’étiquette médicale ou chirurgicale comme étant un reflet de leur recrutement.
Ensuite, l’activité médicale est corrélée par les responsables administratifs aux don-
nées du PMSI ce qui est vrai pour l’établissement, mais pas pour un service.
Dans ce schéma, les séjours multiservices sont mal évalués et notamment la part de
travail effectuée par chacun, ce qui a des incidences sur les structures et sur les attribu-
tions de personnel médical et non médical. Enfin bien que le PMSI n’ait pas eu pour
objet de définir au sein de l’établissement les clés de répartition des budgets de service
ou de structure, les directeurs ont tendance à pratiquer une répartition «prorata tempo-
ris» et également à minorer le rôle de certains services transversaux. Les conséquences
négatives de la première version du PMSI et des modalités de groupage ont été signa-
lées aux tutelles.
Dans ce contexte, la refonte de la nomenclature à visée tarifaire qui s’imposait pour
réduire les inégalités de rémunération s’est accompagnée d’un travail d’unification de
la liste des actes médicaux aboutissant à la publication de la classification commune
des actes médicaux (CCAM). A partir des libellés ainsi redéfinis, des experts ont, selon
la méthode de hiérarchisation du travail des actes selon les composantes (durée, stress,
compétence, technique, tec) définit par spécialité puis entre les diverses spécialités la
valeur en point de travail de chaque acte. Toutes ces données ont été validées par la
méthode de consensus du type Delphi, puis par optimisation sous contrainte. Le résul-
tat est disponible sur le site de la CNAMTS (www.cnamts.fr).
Les conséquences prévisibles sont une évolution du nombre des actes grâce au
rééquilibrage et une meilleure valorisation de certaines spécialités au prix d’une régres-
sion modérée pour d’autres.
Dans notre spécialité, il est clair que le cadre de prise en charge des patients a été
défini avec plus de précision qu’auparavant (20 experts par panel). Ainsi, la consulta-
tion obligatoire a été évaluée ainsi que le travail en pré per et postopératoire pour chaque
acte pour un patient «habituel» et tout cela dans la règle de l’art tel que définie par la
SFAR (un médecin s’occupe de chaque patient).
Lors de sa mise en application qui n’est pas effective mais qui sera progressive, on
peut prévoir une amélioration des conditions de prise en charge du patient et une reva-
lorisation de nombreux actes. Par ailleurs, les actes de certaines autres spécialités vont
voir leur nombre se modifier et notamment se réduire.
En conclusion, plus juste, la nouvelle nomenclature verra sans doute une modifica-
tion des pratiques qui s’amélioreront grâce à une valorisation bien adaptée du travail
fourni.