36
3.1.1 Principales caractéristiques
Le Bassin d’Arcachon reprĂ©sente une vaste Ă©tendue d’eau Ă 
salinité variable découvrant de grandes surfaces de vasiÚres à
marĂ©e basse. C’est un site d’importance internationale pour les
oiseaux d’eau, un lieu de ponte, d’éclosion, et de grossissement
pour de nombreuses espĂšces de poissons marins. Le bassin
G¶$UFDFKRQ ÂżJXUH SDUPL OHV  ]RQHV KXPLGHV G¶LPSRUWDQFH
majeure en France (Lierdeman et Mermet, 1994, et mĂȘme,
d’aprùs Marion, 1982), c’est une des 5 plus riches de France.
/HGRPDLQHPDULWLPHFRPSUHQGGHX[]RQHVGLIIpUHQWHV¿J
les zones infratidales, jamais découvertes à marée basse, qui
comprennent les chenaux (composés de sables grossiers, sables
¿QVVDEOHVYDVHX[HWIRQGVFRTXLOOHUVHWOHVKHUELHUVjZostera
marina.
Les zones intertidales, découvertes à marée basse ; elles
occupent les zones les plus étendues du domaine maritime (74
% de la surface totale) et comprennent les bancs de sable et les
plages émergeant à marée basse (environ 15 km2) et les marais
maritimes (environ 100 km2). Les marais (slikke et schorre)
sont parcourus par un rĂ©seau dense d’esteys, dont la majoritĂ©
s’assĂšche Ă  marĂ©e basse.
Les marais maritimes possĂšdent une richesse biologique
primordiale du fait qu’ils reçoivent de la matiùre organique et
des éléments nutritifs du continent et de la mer ; ils forment la
base de riches rĂ©seaux trophiques mĂȘlant vĂ©gĂ©taux, invertĂ©brĂ©s
benthiques, poissons, et oiseaux.
Le faciÚs le plus important de ces marais est représenté par la
slikke, principalement peuplĂ©e d’herbiers Ă  Zostera noltii. De
nombreuses espÚces de crustacés et poissons effectuent des
migrations trophiques depuis les chenaux oĂč elles se rĂ©fugient
à marée basse, vers les herbiers quand la marée les recouvre à
marĂ©e basse, l’herbier est envahi par des limicoles en migration
qui se nourrissent de petits invertébrés et par des oiseaux
herbivores qui consomment les zostĂšres.
Le schorre, inondé pendant les marées de hautes et vives eaux,
YRLW VD VXSHU¿FLH FRXYHUWH j SOXV GH  SDU XQH YpJpWDWLRQ
halophile dense et continue; ce milieu calme, riche en nourriture
et en abris, retient d’importantes populations d’alevins de
poissons ; les esteys des marais sont colonisés par des juvéniles
de muges, bars, daurades
Le schorre est aussi remarquable
SDUVDWUqVJUDQGHULFKHVVHÀRULVWLTXH,OHVWSDUDLOOHXUVFRQVWHOOp
d’une myriade de lacs de tonne utilisĂ©s pour la chasse au gibier
d’eau, qui s’avùrent aussi des zones nourriciùres importantes
pour les juvĂ©niles de poissons. Les secteurs oĂč le schorre est le
mieux représenté sont (voir aussi la carte « milieux naturels) : les
vasiùres de l’üle aux oiseaux, l’anse de Sangla, la zone dite des
« prĂ©s salĂ©s d’ArĂšs », les bordures des domaines endiguĂ©s du
nord-bassin, les façades littorales du Teich et Gujan-Mestras.
5DSSHORQV TXH OD VXSHU¿FLH WRWDOH GHV VFKRUUHV GX EDVVLQ D
diminuĂ© de 2,7% de 1967 Ă  1988 ; mais c’est surtout sur la cĂŽte
sud (de l’embouchure de la Leyre à la Teste) que la diminution a
Ă©tĂ© la plus importante : - 60 % entre 1964 et 1988 (d’aprĂšs Soriana-
Sierra, 1992), du fait des endiguements et de l’amĂ©nagement
GHVSRUWV'HSXLVODVXSHUÂżFLHVHPEOHV¶rWUHVWDELOLVpH
3.1 Le domaine maritime du Bassin d’Arcachon
3. LES ESPACES NATURELS
PRESENTATION DES DYNAMIQUES FONDAMENTALES D’EVOLUTION DU LITTORAL DU BASSIN
3.1.2. Valeur patrimoniale
‱ Habitats et groupements vĂ©gĂ©taux rares
Le domaine maritime du bassin possĂšde plusieurs habitats
d’intĂ©rĂȘt communautaire :
- Les replats boueux ou sableux exondés à marée basse (slikke
et bas schorre) : code Corine 14 (*)
- Les prés salés atlantiques du Glauco-Puccinellietalia maritimae
(schorre Ă  trĂšs bas niveau topographique sur substrat vaseux) :
code Corine 15.13
- Les prĂ©s salĂ©s Ă  Spartina spp. (mĂȘme situation topographique
que l’habitat prĂ©cĂ©dent) : code Corine 15.12
- La vĂ©gĂ©tation d’espĂšces annuelles pionniĂšres Ă  Salicornia et
autres zones boueuses et sableuses (schorre) : code Corine
15.11
L’intĂ©rĂȘt phytoceonotique du bassin est considĂ©rable puisqu’on
GpQRPEUHSK\WRFRHQRVHVSDUPLOHVTXHOOHVSOXVLHXUV¿JXUHQW
dans le livre rouge des groupements végétaux menacés du littoral
français (Géhu, 1991) :
- Le pré saumùtre inondable à jonc marin et oenanthe de
Lachenal (Oenantheno-Juncetum maritimi),
- Le pré à traßnasse saline et laßche des Vikings (Agrostio-
Caricetum vikingensis),
- Les herbiers Ă  grande zostĂšre (Zosterum marinae),
- Les vases Ă  spartine amĂ©ricaine (6SDUWLQHWXPDOWHUQLÀRUDH),
- Les vases salées à Spartine marine (Spartinum maritimae),
- Les vases à puccinellie et salicorne tétraploïde rouge
(Puccinellio maritimae-Salicornietum emereci),
- Les franges à chiendent maritime et aunée crithme (Agropyro-
Inuletum crithmoidis),
- Les sansouires Ă  puccinellie maritime et salicorne frutescente
(Puccinello maritimae-Arthrocnetum fructosi),
- Association Ă  Limonium lychnidifolium et dodartii (Limonietum
lychnidifolio-dodartii).
‱,QWpUrWÀRULVWLTXHHWHVSqFHVYpJpWDOHVUDUHV
Les herbiers de petites zostĂšres (Zostera noltii) occupent le
SUHPLHU UDQJ HXURSpHQ GX SRLQW GH YXH GH OD VXSHU¿FLH VRLW
HQYLURQODPRLWLpGHODVXSHU¿FLHGXEDVVLQOHEDVVLQDSSDUDvW
comme l’une des rares zones en Europe oĂč les herbiers de
zostĂšres n’ont pas rĂ©gressĂ©, du moins depuis les 25 derniĂšres
années.
Les prĂ©s salĂ©s de l’Anse du Sangla
Coupe schĂ©matique du Bassin d’Arcachon d’Ouest en Est (P.J. Labourg, 1985, in M. BĂ©guer, 2004)
* code Corine : nomenclature européenne «Corine biotope», standard de description des habitats
naturels en Europe
37
Le schorre est le 2Ăšme de France aprĂšs celui de la baie du Mont
6DLQW0LFKHOGXSRLQWGHYXHGHODULFKHVVHVSpFL¿TXH/DGLYHUVLWp
ÀRULVWLTXH\HVWSDUPLOHVSOXVpOHYpHVG¶(XURSH(OOHFRPSUHQGOD
plupart des espĂšces halophiles et des phytocoenoses du littoral
atlantique. On y recense 64 espÚces de phanérogames, dont 56
sont caractéristiques des schorres. Parmi les espÚces les plus
remarquables, on peut citer la trĂšs rare Spartina juncea, les
rares ou assez rares Inula crithmoĂŻdes, Limonium lychnidifolium,
Frankenia laevis, Spartina maritima,Sueda vera
, ainsi que des
espĂšces rares des bordures estuariennes, comme Salsola soda,
Atriplex littoralis,Hordeum marinum ; sur les vases, on trouve
une algue rare : Fucus lutarius.
‱ IntĂ©rĂȘt faunistique et espĂšces animales rares
Les chenaux sont utilisés par les poissons migrateurs (anguille,
lamproies) pour remonter jusqu’aux cours d’eau. Les herbiers
à zostùres constituent un biotope d’une importance capitale
pour la faune (environ 161 espÚces recensées) : de nombreux
invertébrés vivent sur ou autour des feuilles et servent de proie
DX[SRLVVRQV,OVFRQVWLWXHQWGHVDEULVWUqVHI¿FDFHVSRXUODIDXQH
qui y vit de façon permanente ou saisonniÚre.
En plus de ses fonctions physiques (protection contre l’érosion,
¿[DWLRQ GH VpGLPHQWV OH VFKRUUH HVW XQ KDELWDW HW XQH ]RQH
d’alimentation pour de nombreux poissons (muge, bar, daurade,
sole
).
Le bassin se situe sur des trajets de migration les plus empruntés
par les oiseaux et constitue une étape plus ou moins longue pour
les migrateurs ; c’est aussi un lieu d’hivernage et de reproduction
important pour les oiseaux. On y recense 64 espùces d’oiseaux
dont une vingtaine d’espùces reproductrices. Ainsi le bassin
abrite 63% de l’effectif rĂ©gional moyen des anatidĂ©s et foulques
macroules ; c’est un site d’importance internationale pour
l’hivernage de la bernache cravant.
Les différents milieux du domaine maritime constituent des zones
d’alimentation et/ou de repos pour de nombreuses espùces ;
entre les différents milieux (chenaux, slikke, schorre) ont lieu des
échanges permanents, les espÚces ayant souvent besoin des
différents milieux pour leurs activités.
3.1.3. Autres fonctions des espaces naturels
Le domaine maritime a bien-sûr une fonction économique
essentielle en tant que ressource conchylicole et halieutique de
premiĂšre importance.
C’est aussi une zone de forte frĂ©quentation touristique (activitĂ©s
QDXWLTXHVGRQWOHVSUDWLTXHVVHGLYHUVL¿HQWGHSXLVSHXYHUVGHV
activités de découverte de la nature (observation des oiseaux
encadrée par la Maison de la Nature).
Ces diffĂ©rentes activitĂ©s humaines, bien qu’intensives, ne
remettent pas en cause l’intĂ©rĂȘt biologique des milieux maritimes,
qui ont plutÎt eu à souffrir des aménagements lourds sur le littoral
(cf. ci-dessus). Le Schéma de Mise en Valeur de la Mer a pour
objet de garantir les équilibres entre les différentes fonctions de
cet espace.
3.1.4. Inventaires patrimoniaux et protections existantes
‱ Inventaires patrimoniaux
Le domaine maritime est entiĂšrement couvert par la ZNIEFF de
type 2 « le bassin d’Arcachon » ainsi que par la ZICO du mĂȘme
nom (n°AN01). « L’üle aux oiseaux et les vasiĂšres du Grand Banc
et du banc des Hosses », ainsi que « les prés salés et réservoirs
Ă  poissons d’ArĂšs », sont des ZNIEFF de type 1.
‱ Zonage Natura 2000
Les prĂ©s salĂ©s d’ArĂšs et l’embouchure de la Leyre sont des Zones
de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la directive « oiseaux »,
respectivement FR 7210024 (classement en 1986) et FR 7210043
(classement en 1986).
Ces espaces, ainsi que l’üle aux oiseaux font Ă©galement partie
du site proposĂ© d’intĂ©rĂȘt communautaire (pSIC) au titre de la
directive « habitats : le bassin d’Arcachon, FR 7200679.
‱ Autres protections rĂ©glementaires
Le site des « prĂ©s salĂ©s d’ArĂšs et LĂšge Cap-Ferret » est une
réserve naturelle depuis 1983.
‱ Espaces remarquables loi littoral
Le zonage actuel des « espaces remarquables » au titre de la
loi littoral (article L 146-6 du code de l’urbanisme) ne prend en
compte que quelques éléments précis et connus du domaine
maritime, Ă  savoir principalement l’üle aux oiseaux, et les prĂ©s
salĂ©s d’ArĂšs, de l’anse du Sangla, et ceux qui bordent les
domaines endigués du nord et du sud du bassin (voir la carte
« Patrimoine : protections »).
Le bassin d’Arcachon est un site majeur en Europe pour l’hivernage de la
bernache cravant et du bécasseau variable
3.1 Le domaine maritime du Bassin d’Arcachon
3. LES ESPACES NATURELS
PRESENTATION DES DYNAMIQUES FONDAMENTALES D’EVOLUTION DU LITTORAL DU BASSIN
38
3.2 La dune littorale
3. LES ESPACES NATURELS
PRESENTATION DES DYNAMIQUES FONDAMENTALES D’EVOLUTION DU LITTORAL DU BASSIN
3.2.1 Principales caractéristiques
Les milieux dunaires occupent la totalité de la façade littorale sur
la commune de LĂšge Cap-Ferret et une bonne partie de celle de
la commune de la Teste (dunes du Banc de Pineau Ă  la limite
communale sud), ainsi que le banc d’Arguin, et une petite partie
de l’üle aux oiseaux.
Les milieux s’organisent classiquement en plusieurs zones
VXFFHVVLYHVGHO¶RFpDQYHUVO¶LQWpULHXUGHVWHUUHVYRLU¿JXUH
1 -Le haut de plage, réguliÚrement balayé puis réalimenté en
sable par le vent et l’ocĂ©an, sur lequel Ă©chouent de nombreux
déchets transportés par la mer : morceaux de bois, algues, mais
aussi plastiques et dĂ©tritus provenant de l’activitĂ© humaine ;
seules quelques plantes spĂ©cialisĂ©es peuvent s’y dĂ©velopper
(Cakile maritima) mais de nombreux invertébrés vivent dans le
sable humide et dans les morceaux de bois échoués.
2 -La dune embryonnaire, ou avant-dune, à végétation trÚs claire
et instable, Ă  base de chiendent junceiforme (Agropyrum
junceum),
3 -La dune blanche ou mobile, zone de végétation dunaire de
densité moyenne qui correspond à des secteurs « agressés »
par l’érosion marine et Ă©olienne et oĂč la vĂ©gĂ©tation est affaiblie ;
la végétation est caractérisée par le gourbet, ou oyat, et son
cortĂšge (liseron des sables, panicault de mer, euphorbe des
sables),
4/DGXQHJULVHRXVHPL¿[pHj¿[pH]RQHGHYpJpWDWLRQGXQDLUH
dense et stabilisĂ©e, dominĂ©e par l’immortelle des sables et son
cortĂšge (armoise de Lloyd, silĂšne de Porto, silĂšne de Thore,
canche blanchĂątre),
5 -La lette, zone dépressionnaire plate arriÚre-dunaire non
boisée ; la végétation est proche de celle de la dune grise
mais les conditions de sécheresse particuliÚrement marquées
favorisent la présence de mousses et lichens,
6 -Le fourrĂ© prĂ©-forestier ou forĂȘt de protection, Ă  arbousier, genĂȘt
Ă  balais, ciste Ă  feuilles de sauge, chĂȘne-liĂšge.
3.2.2 Valeur patrimoniale
‱ Habitats et groupements vĂ©gĂ©taux rares
Les dunes littorales du territoire comprennent plusieurs habitats
G¶LQWpUrW FRPPXQDXWDLUH ¿JXUDQW j O¶DQQH[H  GH OD GLUHFWLYH
européenne n° 92-43 dite « habitats »), dont certains sont
prioritaires ; ainsi, sur les dunes du Cap-Ferret, les habitats
VXLYDQWVRQWpWpLGHQWL¿pVConservatoire du Littoral, 2000) :
- Végétation annuelle des laisses de mer (code Corine 17.2),
- Groupement annuel des plages de sable (code Corine 16.12)
- Dunes mobiles embryonnaires atlantiques (code Corine
16.2111),
- Dunes mobiles Ă  Ammophila arenaria atlantiques (code Corine
16.2121),
- Dunes grises des cĂŽtes atlantiques (code Corine 16.222),
habitat prioritaire,
- Pelouses rases annuelles arriĂšre-dunaires (code Corine
16.227), habitat prioritaire,
- Fourré pré-forestier (code Corine 16.29)
- Dunes Ă  saules des dunes (code Corine 16.26),
- Gazons de plantes pionniĂšres des lettes (code Corine 16.32),
- Bas marais dunaires (code Corine 16.33).
Par ailleurs, le livre rouge des phytocoenoses terrestres du
littoral français (Géhu, 1991) recense une association végétale
menacĂ©e, reprĂ©sentĂ©e surtout au sud du Bassin d’Arcachon :
- La dune semi meuble à gaillet des sables et éperviÚre laineuse,
espÚce endémique des cÎtes aquitaines entre le bassin
d’Arcachon et l’Adour, considĂ©rĂ©e comme en forte rĂ©gression,
Les dunes du Cap Ferret sont remarquables par le grand
développement des pelouses sÚches à Helichrysum stoechas
et Silene portensis (dunes grises), bien stabilisées et à diversité
ÀRULVWLTXH pOHYpH Ă©galement par la prĂ©sence de dĂ©pressions
humides d’arriùre-dunes à Schoenus nigricans. Une zone humide
de la pointe, d’intĂ©rĂȘt remarquable est toutefois fortement menacĂ©e
Ă  court terme par l’érosion marine.
Les dunes de la Teste sont intéressantes par le développement du
groupement à gaillet des sables et éperviÚre laineuse (cf ci-dessus),
endémique du sud Aquitaine, et la présence des groupements de
lette humide.
A la Teste, comme au Cap-Ferret on retiendra aussi la présence
des groupements halonitrophiles des bordures de plage.
‱ EspĂšces vĂ©gĂ©tales rares
On compte plusieurs espÚces végétales protégées en France ou
en Aquitaine sur les dunes littorales (voir tableau ci-dessous) dont
la plupart sont des endémiques du littoral aquitain. En outre
les lettes d’arriùres dunes du Cap Ferret prùs de la pointe de
la presqu’üle contiennent deux orchidĂ©es des milieux humides
particuliĂšrement remarquables, le spiranthe d’étĂ© et l’hĂ©lleborine
des marais (stations toutefois fortement menacĂ©es par l’érosion
marine).
Nom commun 1RPVFLHQWL¿TXH Statut
Astragale de Bayonne Astragalus baĂŻonensis
Lois.
endémique régionale,
protégée en France
Criste marine Crithmum maritimum L. protégée en Aquitaine
Diotis maritime Otanthus maritimus
Coss. protégée en France
Eperviaire laineuse Hieracium eriophorum
Saint-Amans.
endémique stricte des
dunes du sud landais,
protégée en France
Helleborine des marais Epipactis helleborine C. protégée en Gironde
Linaire à feuilles de thym Linaria thymifolia DC. endémique régionale,
protégée en France
Pourpier de mer Honkenya peploides
Ehrh. protégée en Aquitaine
Spiranthe d’étĂ© Spiranthes aestivalis
Rich. protégée en France
SilÚne de Porto Silene portensis L. protégée en Aquitaine
Principales espĂšces vĂ©gĂ©tales d’intĂ©rĂȘt patrimonial
sur les dunes littorales
3URÂżOW\SHGHODGXQHOLWWRUDOH La dune grise Ă  immortelle connaĂźt un large dĂ©veloppement au
droit du Cap Ferret (parcelles du CELRL)
1
6
5
4
3
2
39
3.2 La dune littorale
3. LES ESPACES NATURELS
PRESENTATION DES DYNAMIQUES FONDAMENTALES D’EVOLUTION DU LITTORAL DU BASSIN
‱ Espùces animales rares
Le peuplement du haut de plage comprend des espĂšces trĂšs
particuliĂšres d’insectes et de petits crustacĂ©s qui supportent la
prĂ©sence du sel et rĂ©sistent Ă  d’éventuelles immersions ; la zone
de balancement des marĂ©es est d’une grande importance pour la
diversitĂ© et l’abondance des organismes vivants qu’elle abrite, tels
les annélides, crustacés, mollusques.
D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les milieux dunaires prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt
trÚs fort pour les insectes : par exemple des études menées sur
les dunes du Cap Ferret (Société Linéenne, 1996) ont permis
de recenser 290 espùces d’insectes dont plusieurs sont en forte
régression en France. Les espÚces les plus remarquables sont le
perce oreille des rivages (Labidura riparia), dont les populations et
les habitats (laisses de mer) sont en forte régression, et le hanneton
foulon (Polyphylla fullo), coléoptÚre en forte régression partout
en France
L’ocĂ©an ramĂšne sur la plage un grand nombre de
déchets naturels tels que morceaux de bois, coquillages, cadavres
d’animaux, algues qui reprĂ©sentent des habitats particuliĂšrement
attractifs pour les invertébrés bien que le nettoyage non sélectif
des plages conduise Ă  l’élimination d’élĂ©ments intĂ©ressants pour
la biodiversité.
La présence réguliÚre du lézard ocellé (Lacerta lepida) sur les
dunes du Cap Ferret est un élément remarquable étant donné
la raretĂ© de l’animal qui se rencontre essentiellement en rĂ©gion
méditerranéenne ; les populations encore présentes sur le littoral
atlantique sont menacées par la réduction de ses habitats dunaires
sous les effets de l’érosion marine et de l’urbanisation.
Sur le plan ornithologique, les milieux dunaires accueillent en
QLGL¿FDWLRQSOXVLHXUVHVSqFHVVSpFL¿TXHVGHVHVSDFHVKHUEDFpV
ou landicoles secs : le pipit rousseline (espĂšce rare), le bruant
zizi, le cochevis huppĂ©, l’alouette des champs, la perdrix rouge
(espĂšces assez rares).
Le banc d’Arguin abrite une colonie nicheuse de sternes caujek
(Sterna sandvicensis), une des plus importante d’Europe (plus de
4 000 couples), Ă  l’origine de la crĂ©ation d’une rĂ©serve naturelle ;
mais de trĂšs nombreuses autres espĂšces d’oiseaux frĂ©quentent le
VLWHQLGLÂżFDWLRQGHO¶KXLWULHUSLHGXJUDYHORWjFROOLHULQWHUURPSX
(Ă©galement sur les dunes du Cap Ferret), de l’eider Ă  duvet
(jusqu’en 1999)
 En hivernage, le banc constitue une remise de
marĂ©e haute pour une partie des limicoles du bassin d’Arcachon,
principalement les bécasseaux variables, courlis cendrés,
pluviers argentĂ©s
Le banc d’Arguin et le Cap-Ferret revĂȘtent un
grand intĂ©rĂȘt, au niveau europĂ©en, comme point de passage des
oiseaux en période de migration.
3.2.3 Autres fonctions des espaces naturels
Le littoral sableux est bien sur un lieu de forte fréquentation
touristique notamment au droit des accÚs aménagés aux
plages.
Les plages et milieux dunaires n’ont pas trop à souffrir de cette
frĂ©quentation dans la mesure oĂč la circulation est organisĂ©e,
les milieux dunaires mis en défens et entretenus sur la plus
JUDQGH SDUWLH GX OLWWRUDO JHVWLRQ SDU O¶21) 0DLV GHV FRQÀLWV
naissent localement de la concurrence entre plusieurs activités
(ostréiculture, tourisme et protection de la nature sur le Banc
d’Arguin) ou du fait du nettoyage des plages, non sĂ©lectif, qui
appauvrit la diversité biologique de ce milieu.
3.4.4 Inventaires patrimoniaux et protections existantes
‱ Inventaires patrimoniaux
/HV GXQHV OLWWRUDOHV ÂżJXUHQW GDQV O¶LQYHQWDLUH =1,()) © GXQHV
littorales entre Lacanau et le Cap-Ferret », « dunes du littoral
landais du banc de Pineau à Contis les Bains » (type 2), banc
d’Arguin (type 1). Le banc d’Arguin fait partie de la Zone Importante
pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) du bassin d’Arcachon.
‱ Zonage Natura 2000
Une partie de la dune littorale sur les communes de LĂšge Cap-
Ferret et la Teste sont des sites proposĂ©s d’intĂ©rĂȘt communautaire
(pSIC) au titre de la directive européenne « habitats » :
- la dune littorale sur la commune de LĂšge Cap-Ferret fait partie
du site FR 7200678 « dunes de littoral girondin de la pointe de
Grave au Cap-Ferret », pour lequel la dĂ©marche d’élaboration
du Document d’Objectifs (DOCOB) a dĂ©butĂ©,
- une partie de la dune littorale sur la commune de la Teste fait
partie du site FR 7200710 « dunes modernes du littoral landais
d’Arcachon Ă  Mimizan Plage ».
Le banc d’Arguin est une Zone de Protection SpĂ©ciale (ZPS)
au titre de la directive « oiseaux » (site FR 7210015, classé en
1986).
‱ Autres protections rĂ©glementaires
/H EDQF G¶$UJXLQ HVW XQH UpVHUYH QDWXUHOOH VXU XQH VXSHUÂżFLH
d’environ 2 500 ha.
‱ Protections fonciùres
Sur le plan foncier, les dunes sont domaniales sur la commune
de Lùge Cap-Ferret jusqu’au droit de l’urbanisation du Cap-Ferret
(lieu-dit « Morava ») ; au sud, la dune littorale a été acquise par le
Conservatoire du Littoral (260 ha) et est gĂ©rĂ©e par l’ONF.
Sur la commune de la Teste, la dune littorale est domaniale du
« Petit Nice » à la limite communale sud.
‱ Espaces remarquables loi littoral
/HV GXQHV HW OH EDQF G¶$UJXLQ ÂżJXUHQW SDUPL OHV © HVSDFHV
remarquables » au titre de la loi littoral (article L 146-6 du code
de l’urbanisme) mais le zonage actuel ne prend pas en compte
les plages et bancs de sable jusqu’au niveau 0 des plus basses
mers.
Le lézard ocellé et le pipit rousseline, deux espÚces animales peu communes des milieux dunaires
40
Dans certains secteurs, les dépressions interdunaires sont
VXI¿VDPPHQW HQFDLVVpHV HW SURFKHV GH OD QDSSH SKUpDWLTXH
pour donner naissance à de véritables zones humides : lette
des Agaçats à LÚge Cap Ferret, lette de la Craste de Nezer à la
Teste, lette au pied de Camicas, en frange du golf d’Arcachon.
Ces secteurs sont formés de zones ouvertes (prairies, friches
humides, roseliÚres) et de fourrés arbustifs humides denses
d’aulnes (Alnus glutinosa) et saules (Salix atrocinerea) qui sont
DFFRPSDJQpV SDU XQ FRUWqJH GLYHUVL¿p GH SODQWHV K\JURSKLOHV
telles que l’osmonde royale (Osmunda regalis), ou le galĂ© odorant
(Myrica gale)
Ces espaces sont intéressants par la présence
de plusieurs plantes rares.
3.3 Les forĂȘts et lettes humides des massifs de dunes anciennes et modernes
3. LES ESPACES NATURELS
PRESENTATION DES DYNAMIQUES FONDAMENTALES D’EVOLUTION DU LITTORAL DU BASSIN
3.3.1 Situation géographique et principales caractéristiques
Cette forĂȘt occupe le massif dunaire Ă  l’arriĂšre de la dune littorale.
Il comprend :
- les dunes modernes de type « barkhane », hautes jusqu’à 70
m à la Teste, qui occupent la totalité du massif sur la commune
de LĂšge Cap-Ferret et une partie de celui des communes de la
Teste et Arcachon,
- et les dunes anciennes, de type parabolique, qui atteignent 85 m
de haut, et qui se développent en deux massifs : « la Montagne »
Ă  Arcachon, quasiment complĂštement urbanisĂ©e, et « la forĂȘt
usagÚre » à la Teste.
Entre les monticules sableux s’intercalent des dĂ©pressions
interdunaires plates, ou lettes, dont certaines sont humides.
La végétation des dunes boisées comprend toutes les espÚces
que l’on trouve habituellement sur les massifs dunaires de littoral
aquitain : elle est dominée par le pin maritime (Pinus pinaster), qui
est accompagnĂ© par le chĂȘne pĂ©donculĂ© (Quercus robur), le chĂȘne
tauzin (Quercus toza), le chĂȘne vert (Quercus ilex), le chĂȘne liĂšge
(Quercus suber), l’arbousier (Arbutus unedo), des ajoncs, genĂȘts
et bruyĂšres, et un sous-arbrisseau relativement abondant, le ciste
Ă  feuilles de sauge (Cistus salviaefolius).
La végétation sur dunes anciennes, grùce à un relief plus marqué,
GHV SHQWHV DEUXSWHV TXL UHQGHQW O¶H[SORLWDWLRQ V\OYLFROH GLIÂżFLOH
et de part la gestion extensive particuliĂšre pratiquĂ©e sur la forĂȘt
usagÚre, présente un couvert arboré et arbustif plus dense et plus
GLYHUVL¿pTXHFHOXLVXUGXQHVPRGHUQHVODYpJpWDWLRQ\HVWSOXV
proche de celle des forĂȘts naturelles. Ainsi, si les espĂšces vĂ©gĂ©tales
ne présentent pas de caractÚre de rareté particulier et sont les
mĂȘmes que sur les dunes modernes, l’abondance des feuillus par
rapport au pin y est plus élevé et les arbustes telles que le sorbier
domestique (Sorbus domestica), le prunellier (Prunus spinosa),
le poirier sauvage (Pyrus communis), des plantes herbacées
telle l’orchidĂ©e cĂ©phalantĂšre Ă  grandes feuilles (Cephalanthera
longifolia), y sont plus largement représentés.
Sur les dunes modernes, la diversité de la végétation dépend
essentiellement du relief et du mode de gestion sylvicole ; lĂ  oĂč
le relief est bien accentué, la présence de pentes fortes induit des
conditions d’exposition et de nature du sol diffĂ©rentes, Ă  l’origine
d’une certaine hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de la vĂ©gĂ©tation ; surtout, lorsque
la gestion sylvicole reste sur un mode plus ou moins extensif, la
diversité de la végétation est plus élevée. On retrouve ces situations
sur les forĂȘts domaniales de LĂšge et la Teste de Buch, ainsi que
sur les milieux forestiers de d’Arcachon et la Teste au nord de la
forĂȘt usagĂšre : Camicas, bois de Pissens qui comprend une zone
d’une vingtaine d’hectares d’un peuplement presque exclusif de
chĂȘne vert.
3.3.2 Valeur patrimoniale
‱ Habitats et groupements vĂ©gĂ©taux rares
D’aprĂšs les donnĂ©es bibliographiques, les forĂȘts dunaires
comprennent deux habitats d’intĂ©rĂȘt communautaire, qu’il s’agisse
des dunes anciennes, comme des dunes modernes :
-Dune boisĂ©e littorale thermo-atlantique Ă  chĂȘne liĂšge et pin
maritime (code Corine 16.29),
-Lande sĂšche thermo-atlantique (Code Corine 21.2411)
Les lettes humides interdunaires comprennent quant Ă  elles un
nombre plus important d’habitat d’intĂ©rĂȘt europĂ©en :
-ChĂȘnaie pĂ©donculĂ©e Ă  molinie bleue (code Corine 41.54),
-Bas marais dunaire Ă  scirpes, joncs et laĂźche Ă  3 nervures (code
Corine 16.33),
-Prés humides littoraux thermo-atlantiques (code Corine 37.4),
-RoseliÚres et cariçaies dunaires (code Corine 16.35).
‱ EspĂšces vĂ©gĂ©tales rares
D’aprĂšs les connaissances actuelles les massifs dunaires boisĂ©s
ne contiennent pas d’espĂšce vĂ©gĂ©tale d’intĂ©rĂȘt patrimonial Ă©levĂ©.
En revanche, les lettes humides principales (celles citées plus
haut) abritent :
-la bruyÚre du Portugal (Erica lusitanica), espÚce protégée en
France, endémique du littoral du sud Gironde et du nord des
Landes,
-la laßche à 3 nervures (Carex trinervis), peu commun, endémique
du littoral atlantique,
-le rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) et le rossolis à
feuilles rondes (Drosera rotundifolia), espÚces protégées en
France.
‱ Espùces animales rares
Une étude entomologique sur la dune de Camicas (ONF, 2003)
D UHFHQVp  HVSqFHV SDUPL OHVTXHOOHV RQW pWp LGHQWL¿pHV
11 espĂšces remarquables, surtout infĂ©odĂ©es aux points d’eau
(odonates) et aux vieux chĂȘnes (colĂ©optĂšres).
Les peuplements d’oiseaux sont intĂ©ressants par la prĂ©sence
de l’engoulevent d’Europe, la fauvette grisette, le pic Ă©peichette
(Camicas), du circaĂšte Jean le Blanc dans la forĂȘt usagĂšre de la
Teste.
Les boisements sont aussi riches en chauves-souris, dont
plusieurs sont d’intĂ©rĂȘt europĂ©en (annexes 2 ou 4 de la Directive
« Habitats »), par exemple sur Camicas : noctule commune,
pipistrelle commune, pipistrelle pigmĂ©e, pipistrelle de KĂŒlh, oreillard
gris (ONF, 2003).
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