n°15 ENERGIE ET ENVIRONNEMENT : • LES APPORTS DE MÉTÉO-FRANCE ENERGIE ET LES POINTS FORTS ✔ Optimisation de la gestion des eaux pluviales ; ✔ Observation à grande échelle de l’ozone et modélisation climatique. ✔ Assistance à la gestion de Réseau de transport d’électricité (RTE). estimation en temps réel des lames d’eau pour la surveillance et l’annonce des crues. ✔ Intégration des prévisions dans la gestion énergétique des bâtiments. LA DIRECTION DES SYSTÈMES D’OBSERVATION Située à Trappes, dans les Yvelines, la Direction des Systèmes d’Observation (DSO) assure la fonction “observation” de Météo-France depuis la conception des systèmes d’observation jusqu’à la fourniture opérationnelle de l’information brute ou élaborée aux outils de production de l’établissement. Elle veille à la cohérence de ces systèmes et à la qualité de leur fonctionnement par rapport aux besoins exprimés. La DSO met en œuvre le “Schéma directeur pour l’observation”, anime la prospective et conduit la veille technologique en matière d’observation et d’instrumentation. En liaison avec le Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM), elle participe aux actions de recherche sur l’observation et la mesure des phénomènes atmosphériques. La DSO définit les méthodes de développement, d’installation, d’exploitation et de maintenance des systèmes d’observation, conformes à la démarche qualité de MétéoFrance. Enfin, elle coordonne la mise en œuvre de l’ensemble des opérations d’observation conduites par les Directions Interrégionales, qu’il s’agisse des installations ou de la maintenance. Image METEOsat 4/11/95 ENVIRONNEMENT EN ILE-DE-FRANCE Le site de TRAPPES (78) Au cours de son avancée vers l'est, la perturbation donne environ une demi-journée de pluie au-dessus des régions de France qu'elle traverse. LE CENTRE DÉPARTEMENTAL DE LA MÉTÉOROLOGIE DES YVELINES Le Centre départemental des Yvelines est l'entité de Météo-France qui réalise l'observation, la climatologie, la surveillance et la prévision du temps sur le département. Il utilise les observations des 3 stations météorologiques du département : Trappes, Toussus-leNoble et Villacoublay, ainsi que des 6 stations automatiques réparties sur le département (2 du Réseau Radome de Météo-France, 4 en partenariat). Le Centre assure la surveillance du temps pour le département, adapte et diffuse les prévisions de Météo-France (jusqu'à 7 jours d'échéances) sur ses répondeurs téléphoniques et fournit des prévisions particulières et des assistances à destination des institutionnels et des clients. Centre opérationnel, il est ouvert 24 heures sur 24. Il dispose du radar de Trappes permettant de détecter les précipitations et procède deux fois par jour à des mesures en altitude par ballon-sonde. C'est d'ailleurs sur le site historique de Trappes que les premières mesures par ballon ont été réalisées, il y a plus d'un siècle. FICHE TECHNIQUE Les spécificités du Centre départemental : • il est ouvert 24 h sur 24 h, 7 jours sur 7 ; • il procède à des mesures par ballons-sondes ; • il dispose d’un radar détectant les précipitations ; • il assure les missions d’un centre départemental : prévision du temps à 7 jours et climatologie des Yvelines. Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France LE RADIOSONDAGE Partie intégrante d’un réseau international comptant environ 800 points de mesure en altitude par ballons répartis sur la surface terrestre, les radiosondages sont simultanément effectués à heures fixes deux fois par jour. En France métropolitaine, il existe 7 stations de radiosondage : Brest, Trappes, Nancy, Lyon, Bordeaux, Nîmes et Ajaccio. Le synchronisme avec lequel sont effectués les lâchers de ballon permet de comparer toutes les données recueillies sur l’ensemble de la planète et d’assurer la prévision du temps. atmosphérique. Les radiosondes qui ne pèsent pas plus de 270 g sont composées de capteurs de température, d’humidité, de pression, ainsi que de systèmes de transmission. Une fois partis pour leur exploration dans l’atmosphère qui dure moins de deux heures, le ballon et la radiosonde sont soumis aux grés des vents, sans que l’on connaisse à l’avance leur point de chute. Aussi, pour limiter les dégâts leur vitesse de descente est réduite à 30 km/h grâce à un parachute. Le suivi et le traitement des données transmises par la radiosonde s’effectuent en direct à l’intérieur de la station et sont ensuite transmises vers le service central de MétéoFrance à Toulouse. Lâcher de ballon emportant une radiosonde. Les installations de la Direction des Systèmes d'Observation (DSO) à Trappes. Depuis l’époque de Teisserenc de Bort (fin du XIXe siècle), les sondages de l’atmosphère par ballons n’ont cessé d’être effectués sur le site de Trappes. Si la technique n’a pas vraiment changée (sonde emportée sous un ballon), le matériel utilisé a beaucoup évolué. Aujourd’hui, les ballons relativement légers (500 g) et petits (1,50 m de diamètre après gonflement à l’hélium, un gaz plus léger que l’air) atteignent 25 à 30 km d’altitude, où ils éclatent à cause de la diminution de pression Observation de l’ozone à grande échelle Depuis le début du siècle, les concentrations moyennes d’ozone troposphérique ont été multipliées par 5 dans l’hémisphère Nord et par 2 dans l’hémisphère Sud. Ce problème devient préoccupant car l’été, dans les grandes agglomérations européennes, les niveaux d’ozone observés atteignent ou dépassent fréquemment les concentrations seuils recommandées par l’Organisation Mondiale pour la Santé et fixées par les lois sur l’air comme seuils objectifs pour la protection de la santé des citoyens des divers pays. Le respect de ces seuils de concentration d’ozone dans l’air dans les agglomérations mais aussi en tous points du territoire national, nécessite de pouvoir moduler les émissions de précurseurs en fonction des conditions météorologiques et donc de bien prévoir ces conditions mais aussi de bien comprendre les processus physico-chimiques qui régissent la production de l’ozone dans les basses couches. La prévision de la qualité de l’air ne pourra donc se faire qu’à l’aide de modèles opérationnels validés de la pollution atmosphérique. Météo-France s’est engagé depuis quelques années dans la mise au point de tels outils. Les résultats de ces modèles alimenteront ensuite les modèles régionaux qui permettront aux associations agréées de surveillance de la qualité de l’air d’informer les décideurs et le public sur l’évolution de la qualité de l’air prévue et cela à échéance de quelques jours. La validation de ces modèles nécessite de disposer de bases de données régionales tridimensionnelles détaillées. C'est pour cet objectif que Météo-France s'implique, avec d'autres partenaires scientifiques, dans de grandes camConcentrations d’ozone observées sur une centaine pagnes d'observations de la pollution de l'air qui vont de l'échelle régionale à de kilomètres, sous le vent de Paris, pendant une situation l'échelle nationale. anticyclonique de Nord-Est du 17 au 20 juillet 1996. Ces sondages par ballons constituent une source d’informations indispensable en météorologie, aussi bien pour la prévision du temps, que pour les autres secteurs d’activité comme la climatologie ou la recherche. D’autres instruments de mesure existent pour sonder l’atmosphère, comme les radiomètres embarqués à bord des satellites par exemple, mais ils ne sont pas encore capables d’atteindre le même degré de précision et ne sont pas aussi faciles d’utilisation. Les prévisions et leurs applications à l’énergie et l’environnement Les prévisions immédiates jusqu’à six heures d’échéance sont assurées par la Direction interrégionale de Météo-France Ile-de-France Centre (Diric). Celle-ci développe en permanence des outils de plus en plus performants pour assurer un meilleur suivi et une production optimisée visant à l’amélioration des missions de service qui lui sont assignées tant pour le service public (sauvegarde des personnes et des biens, aide à l’armée) que pour l’aéronautique et les autres secteurs économiques (entrepreneurs privés, médias, grand public ). Pour ce faire des outils performants ont ainsi été développés. ainsi que les méthodes de mise à disposition ont été confortés et renforcés. Un radar hydrométéorologique de nouvelle génération constituerait l’investissement principal de cette action. Outre la fourniture d’informations nouvelles comme la signalisation de zones de précipitations dans un rayon de 150 km, il permet l’approfondissement de la compréhension des phénomènes naturels. ASPIC Système informatisé de suivi et d’anticipation des précipitations et des orages à échéance d’une à deux heures, ASPIC constitue un outil performant d’aide à la décision à destination des acteurs et exploitants dans le domaine de la gestion de l’eau. Basé principalement sur l’imagerie radar, il effectue des calculs de lame d’eau sur les bassins de l’usager et envoie des alarmes en cas de dépassement de seuils d’intensité ou de cumuls observés ou prévus. Ses principaux domaines d’intervention concernent les traitements des eaux pluviales et des eaux usées, la surveillance et les annonces de crues, la gestion du trafic aérien et l’assistance lors de manifestations sportives ou culturelles. C’est une action pilote de Météo-France dans le domaine de la prévision immédiate, ayant pour objectif l’élaboration d’informations valables à quelques heures d’échéance (6 heures au plus) et pertinentes pour l’accompagnement d’activités sensibles aux conditions météorologiques. Il s’agit principalement des précipitations intenses, des orages et vents violents, de la neige et du brouillard. Les zones pilotes actuellement concernées sont la ville de Paris, la Petite Couronne, Orly et Roissy. Pour cela le réseau d’observation, les techniques d’analyse et de traitement de données, Les principaux utilisateurs et partenaires de Météo france • Les services de l’Etat, pour qui la Diric PREVITHERM PRIMEUR (projet de prévision Immédiate et Météorologique Urbaine) Le principe repose sur l’intégration des prévisions météorologiques dans la gestion énergétique des bâtiments (habitat et tertiaire), c’est-à-dire l’ajustement en permanence de la conduite des équipements de chauffage en tenant compte des perturbations instantanées et à venir (température extérieure, nébulosité, ensoleillement, vent, etc.). Véritable système de régulation de chauffage, PREVITHERM permet d’utiliser les prévisions météorologiques pour anticiper les variations de la température extérieure et de l’ensoleillement. Les enjeux d’un tel procédé sont principalement la réduction des consommations d’énergie (gestion des apports gratuits, du réduit de nuit, de l’inertie thermique et de l’intermittence) et l’amélioration du confort des usagers (suppression des surchauffes, et des à-coups). coordonne le travail de prévision de l’ensemble des centres et stations en Ile-de-France, ainsi que des services spécifiques comme l’émission de bulletins d’alerte (orages par exemple). • Les médias. • Les armées. • Le réseau de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France • Aéroports de Paris (ADP), avec des bulletins d’information à 36 h d’échéance et des prévisions quotidiennes à 3 jours, ainsi qu’une assistance téléphonique et une maintenance des appareils de mesure permanente. • Les manifestations sportives et culturelles : compétitions de formule 1, de tennis, de golf, salon aéronautique du Bourget, concerts au stade de France, etc. • Les gestionnaires de l’eau. • Les exploitants de chauffage et de climatisation. • Le gestionnaire de Réseau de Transport d’Electricité (RTE). • Le grand public au travers de moyens de diffusion multi-supports comme les répondeurs téléphoniques, serveurs télématiques et internet… Un peu d’histoire… Les conditions climatiques ont de tout temps été un facteur primordial de la vie des être humains. Léonard de Vinci au XVe siècle mit au point un instrument de mesure de l’humidité de l’air. Mais il faudra attendre Galilée (1564-1642) pour pouvoir mesurer la température, puis Torricelli et Pascal pour mesurer la pression atmosphérique, avec l’invention du baromètre, en 1648. Les travaux de Mariotte, Gay Lussac, Laplace et Lavoisier sur les notions de physique et de chimie, apportent les connaissances indispensables à la météorologie. Lavoisier fera plusieurs communications à l’académie des Sciences sur des observations de froid en 1776 et l’utilisation du baromètre comme moyen de prévision du temps notamment. Mais ce n’est qu’un siècle plus tard qu’et initié par Leverrier, en 1855, la conception et la mise en place en France et en Europe d’un réseau de mesures climatiques. En 1878, un organisme est créé : le Bureau Central de Météorologie. Le Centre de Trappes, berceau du ballon-sonde Dès 1897, Léon Teisserenc de Bort commence à Trappes l’exploration de l’atmosphère en altitude à l’aide de cerfs-volants. Toutefois, les hauteurs atteintes par cette technique sont limitées (quelques centaines de mètres), et en 1898, il décide de reprendre l’idée du ballon-sonde développée six années plus tôt (1892) par Hermite et Besançon. Il met alors au point des instruments de mesure pour procéder à ces sondages en altitude, et c’est ainsi que naît le météorographe, enregistreur de pression, température et humidité sur un cylindre enduit de noir de fumée (l’encre ne pouvant être utilisée, compte tenu des basses températures régnant dans la haute atmosphère et provoquant le gel de celle-ci). Avec ses premiers ballons en papier, il dépasse la hauteur de 20 km et avec surprise il constate qu’à partir d’une certaine altitude (généralement au-dessus de 9 à 13 km), la température cesse de décroître et présente une certaine constance, avant d’augmenter de nouveau. Il vient en fait de découvrir une nouvelle couche de l’atmosphère, qu’il appelle la stratosphère, et en 1902, après trois années de sondages répétés de jour comme de nuit, il présente sa découverte à l’Académie des Sciences. Une autre avancée importante dans l’évolution de la technique de mesure en altitude par ballon est réalisée en 1929, encore une fois à Trappes, par Idrac et Bureau, qui ont l’idée d’utiliser les ondes radio pour transmettre les informations relevées par les différents capteurs de la sonde. Le sondage par ballon devient ainsi le “radiosondage” et il n’est désormais plus nécessaire de récupérer le matériel lancé pour explorer l’atmosphère pour savoir ce qui a été enregistré. CONTACTS METEO-FRANCE • Direction des Systèmes d'Observation (DSO) • Direction interrégionale Ile-de-France et Centre (DIRIC) 2, avenue Rapp 75340 Paris Cedex 07 Tél. : 01 45 56 72 00 Fax : 01 45 56 72 19 Tél commercial : 0 800 800 946 E-mail : [email protected] • www.meteo.fr 7, rue Teisserenc de Bort 78195 Trappes Cedex Tél. : 01 30 13 60 00 Fax : 01 30 13 60 60 E-mail : [email protected] • Centre Départemental de la Météorologie (CDM) des Yvelines 3, rue Teisserenc de Bort 78195 Trappes Cedex Tél. : 01 30 66 47 80 Fax : 01 30 66 47 85 E-mail : [email protected] • Kiosques téléphoniques : 08 92 68 08 08 et 08 92 68 02 78 • Minitel : 3615 code meteo Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies (ARENE) 94 bis, avenue de Suffren 75015 PARIS Tél. : 01 53 85 61 75 Fax : 01 40 65 90 41 www.areneidf.com POUR EN SAVOIR PLUS • “meteo.fr”, la revue des professionnels. • www.meteo.fr • Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM) www.cnrm.meteo.fr • Organisation météorologique mondiale (OMM) www.wmo.ch/index-fr Ont contribué à cette fiche technique Lionel Althuser, Martine Camblan, Maurice Imbard, Franck Mereyde, Daniel Pradério, Corinne Rambaldelli, Marcel Zéphoris de Météo-France et Francine Brenière et Muriel Labrousse de L’Arene Ile-de- France BLCommunication 05/02 le site internet de Météo-France