Le climat actuel menace-t-il la santé? A l'occasion de la Journée Mondiale de la Santé. le Luxemburger Wort a publié un article signé (C.) qui fourmille d'affirmations bien pensantes du Zeitgeist climatique. Le spectre d'une succession incessante (possible!) de vagues de chaleurs tueuses est brandi, en oubliant de dire que le froid tue toujours beaucoup plus que le chaud. Les chercheurs Laaidi et al ont publié en 2006 dans le International Journal of Biometeorology un article "Temperature related mortality in France" dans lequel ils concluent (en traduction): "dans tous les cas étudiés, le temps froid a été plus mortel que le temps chaud". La courbe de la mortalité par rapport à la température a la forme d'un U, avec la branche gauche (du côté des basses températures) pratiquement toujours plus élevée que celle de droite. Evidemment, le bon sens élémentaire nous prescrit quelques règles de conduite à suivre lors de jours de fortes chaleurs. Mais à voir dans l'histoire climatique des années passées du Luxembourg et de la région une augmentation constante et fatale de la mortalité due aux températures élevées est profondément malhonnête. Nous avons connu une année chaude 2003 exceptionnelle, et nous avons écouté moult experts nous prédisant que cette situation deviendrait la norme: la réalité a été toute autre! Le paragraphe qui m'a cependant le plus choqué dans l'article de (C.) est celui sur le soi-disant appauvrissement de la couche d'ozone et l'augmentation qui s'en suit des rayons UVB dangereux. Je fais des mesures de ces 2 grandeurs depuis 1998 (voir http://meteo.lcd.lu) et la réalité est de nouveau complètement différente des idées recues: l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique (le "bon" ozone") est en croissance constante depuis 1998 (voir fig.1) dans nos régions. Cette situation est confirmée par les mesures du RMI à Uccle, station de référence mondiale pour les mesures de l'ozone (voir: http://ozone.meteo.be/ozone/trends.php). De même et en toute logique la dose annuelle des rayons UVB biologiquement actifs diminue depuis 1999 (voir fig.2 ; la tendance positive est due uniquement aux mesures extrêmement basses de 1998). Sans nier l'évidence que certaines périodes climatiques extrêmes de l'annéee peuvent être dangereuses et pénibles, je trouve choquant qu'il semble devenu impossible dès qu'il s'agit de questions climatiques d'éviter la litanie à la mode et de faire un minimum de recherches personnelles avant de sonner le tocsin. Francis Massen Ref: Laaidi et al: Temperature related mortality in France. Int. J. Biometeorol. (2006, 51). Figures: http://meteo.lcd.lu. fig.1. L' épaisseur de la couche d'ozone devient plus forte. fig.2 La dose annuelle en UVB au Luxembourg est en diminution