
Viii  se C te urs  d’aCt iV i té s  et  dip lom at i e C l im ati que
 bruylant
rentes échelles, du local au global et du global au local, le régime inter-
national du climat joue, en raison de la globalité même des enjeux, un 
rôle central et décisif. Ce rôle est d’abord structurant : il s’agit d’assurer 
la cohérence horizontalement entre les différentes politiques menées 
à l’échelle internationale (commerce, développement, investissement, 
finance, etc.), mais aussi verticalement en permettant l’emboîtement des 
différentes échelles d’action là encore du local au global et du global au 
local. Le régime international du climat devrait aussi, au-delà, jouer un 
rôle dynamisant, celui d’une locomotive, faisant avancer les positions 
des uns et des autres dans une dynamique de négociation, permettant de 
construire un consensus international et de promouvoir des politiques 
climatiques de plus en plus ambitieuses.
Lancées à Bali en 2008, les négociations d’un régime international 
ambitieux et inclusif, destiné à prendre le relai des engagements très 
limités pris en 1997 dans le Protocole de Kyoto, sont très difficiles. 
Elles n’ont pu aboutir à Copenhague, en 2009. Le processus a timide-
ment été relancé à Durban, en 2011 ; il devrait aboutir en 2015, à Paris, à 
la conclusion d’un nouvel accord lequel pourrait ainsi être en vigueur à 
compter de 2020… Mais nombreuses sont les incertitudes planant sur le 
processus. En particulier, si l’accord est obtenu, sera-t-il suffisamment 
ambitieux au regard des préconisations des scientifiques ? Beaucoup ont 
perdu confiance dans la capacité de la diplomatie onusienne à créer une 
réelle dynamique en la matière.
La réflexion sur les approches sectorielles que développe ici Jean-
Christophe Burkel prend tout son sens. Lancée à Bali, comme un élément 
de la feuille de route des négociateurs, la négociation sur les approches 
sectorielles faisait naître alors beaucoup d’espoirs. Il faut souligner ici 
le rôle moteur des entreprises dans cette nouvelle forme de coopération 
internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En la 
matière, elles avaient précédé les États. Mais de quoi s’agit-il exacte-
ment ? Et comment articuler ces approches avec le régime international 
du  climat ?
Derrière ce concept d’approches sectorielles, se cachent des formes 
multiples d’instruments allant des réglementations internationales 
sectorielles (transport aérien ou maritime), à des initiatives secto-
rielles purement volontaires visant à simplement échanger des bonnes 
pratiques, en passant par une coopération technologique entre pays, ou 
encore des accords sectoriels transnationaux impliquant des entreprises 
opérant dans les pays industrialisés et dans les pays en développement, 
ou même des politiques domestiques sectorielles couplées avec des 
instruments incitatifs (No Lose Target/mécanisme de crediting secto-
riel). S’attachant à des initiatives nombreuses et disparates, Jean-Chris-