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MESURES 780 - DECEMBRE 2005 - www.mesures.com
S
olutions
théorie, pour une configuration donnée,la
carte d’acquisition renverra une sortie
constante pour une plage de tension de la
largeur d’un LSB (ici 0,61 mV).Parce qu’il
existe des problèmes de linéarité,on utilise
le DNL pour quantifier la dérive des plages
d’entrée générant le même code binaire.Avec
notre exemple d’un LSB à 0,61 mV,l’inter-
valle de tension d’entrée qui sera codé 1
devrait être [0,31; 0,92]. Si une tension de
1,1 mV est appliquée en entrée et qu’en sor-
tie on obtient le code binaire 1,l’écart vaut
alors 0,2 mV,soit 0,3 LSB.Le DNL est l’écart
maximal observé sur la gamme d’entrée. Il
peut prendre une valeur négative.
Autre facteur de non-linéarité :l’amplificateur
dont la pente n’est pas parfaite.Cette distor-
sion est définie par l’erreur de gain.
Les sorties analogiques. Si elles ne sont pas
au cœur des problèmes d’acquisition,les sor-
ties analogiques peuvent faire la différence
lors du choix d’une carte.La gamme de ten-
sion de sortie est évidemment primordiale :
typiquement,elle est de 0 à 10 V.Si les inten-
sités délivrées sont faibles,à savoir quelques
milliampères,cela ne permet pas de fournir
une puissance à un actionneur, mais suffit à
envoyer un signal de commande vers un dri-
ver qui pilotera l’actionneur.
Résolution. De même que pour les entrées,
la résolution et la vitesse des sorties sont à
considérer. Si le convertisseur numérique-
analogique transforme un signal 16 bits en
une valeur analogique,la précision en tension
de la sortie sera bien sûr supérieure que si
l’on avait un codage 8 bits.Des applications
ayant une large gamme dynamique avec des
faibles variations de tension nécessitent des
sorties haute résolution.
Vitesse des sorties.Pour la vitesse,deux gran-
deurs entrent en jeu :le temps d’établissement
(settling time) et le slew rate.Le temps d’éta-
blissement est la durée mise par le convertis-
seur numérique-analogique (CNA) à donner
une tension de sortie stable. L’autre valeur
importante,le slew-rate,est la différence d’am-
plitude de tension maximale que peut fournir
le CNA en un temps donné.Pour générer des
signaux radio par exemple, il faut un slew-
rate élevé et un temps d’établissement court.
Ce qui est superflu pour piloter par exemple
un appareil thermique,peu sensible aux varia-
tions rapides.
Lorsque la carte est mise en marche,la valeur
de la tension automatiquement retournée en
sortie est appelée Power-on-state.Si elle n’est
pas prise en considération, elle peut éven-
tuellement endommager les appareils
connectés en sortie.
Les entrées/sorties numériques. Les choses
sont plus normalisées en ce qui concerne ces
signaux,qui rentrent dans des calibres figés.Les
capteurs fonctionnent souvent avec des niveaux
TTL,CMOS,5 ou 24 V.Pour les actionneurs et
capteurs branchés sur les sorties, les gammes
classiques sont de 5,30, 60 et 240Vcc.La mul-
tiplicité des possibilités d’entrées/sorties risque
de faire cohabiter des niveaux de tension dif-
férents. Il faut donc prendre en compte les
modes d’isolation des voies.
Décompte et déclenchement
En sortie, les actionneurs vont consommer
du courant. Les cartes délivrent seulement
un courant de type commande,de quelques
milliampères.En intercalant entre la carte et
l’actionneur un amplificateur,on peut obte-
nir des courants plus grands pour connec-
ter et piloter des actionneurs.
Pour des questions de sécurité,des fonctions
de surveillance existent.Appelées watchdog
en anglais,elles détectent les défaillances de
l’application et mettent automatiquement les
sorties à un niveau sécurisé défini par l’uti-
lisateur et qui ne risque pas d’endommager
les actionneurs ni de leur donner une
consigne dangereuse pour l’environnement.
De même,il est possible de choisir, par pro-
grammation, le niveau des sorties lors du
démarrage de l’ordinateur : c’est la défini-
tion du power-on-state, comme pour les
signaux analogiques.
Les triggers. La gestion du déclenchement
de l’acquisition des données est particuliè-
rement importante dans une application.Elle
se fait en programmant des triggers,c’est-à-
dire en déterminant sur certaines voies des
seuils au-dessus ou au-dessous desquels l’ac-
quisition doit débuter. Le trigger peut être
analogique ou numérique.Dans le premier
cas,il faut voir quelle broche est concernée
par le déclenchement.
Le niveau de déclen-
chement est codé sur
8 bits. Il y a donc
256 niveaux possibles,
répartis à l’intérieur de
la gamme de déclen-
chement, définie com-
me le “level” du trig-
ger.
Il est également pos-
sible de ne faire l’ac-
quisition de données
que lorsque le signal de
déclenchement est
compris entre deux
valeurs choisies par
l’utilisateur. Cela néces-
site l’utilisation du
mode hystérésis.
Dans le cas d’un trigger numérique,le trig-
ger doit être compatible TTL ou CMOS ou
les deux.Le déclenchement peut se faire sur
le front montant, ou bien sur le front des-
cendant de ce signal.
Les compteurs. Les compteurs qui sont pré-
sents sur les cartes d’acquisition peuvent ser-
vir de diviseurs de fréquence auxquels est
associé une résolution n. Le compteur peut
diviser la fréquence par 2
n
,par exemple par
16 lorsque n vaut 4.Ils peuvent aussi servir
à faire de l’horodatage, à compter des évé-
nements.En sortie,ils sont utilisés pour géné-
rer un train de données Pulse Width Modu-
lation (PWM) par exemple.
Synchroniser les cartes.Lorsqu’une carte d’ac-
quisition ne suffit plus,lorsqu’il y a de nom-
breux signaux à analyser,il est possible de jux-
taposer plusieurs cartes.La difficulté consiste à
ce que ces différentes cartes réagissent comme
une seule entité.Il faut alors les synchroniser :
cela peut se faire grâce au bus Real Time Sys-
tem Integration (RTIS) pour les cartes PCI ou
avec le bus integré pour les modules PXI.
Une fois que l’on a trouvé la ou les cartes
qui semblent correspondre aux besoins de
son application,il faut s’assurer de la com-
patibilité logicielle avec le système d’exploi-
tation,et ce selon le type d’interface utilisée.
PCI et USB s’accommodent sans problèmes
de Windows,Mac OS ou Linux.Mais Mac OS
n’accepte pas les formats PXI ou CompactP-
CI, tandis que le dernier venu,PCI Express,
ne fonctionne qu’avec Windows.
En ce qui concerne les conditions d’utilisa-
tion, les cartes NI sont équipées de circuits
régulateurs qui compensent les effets de la
température,les rendant aptes à fonctionner
de 0 à 55 °C.
National Instruments
Temps d’établissement en sortie
de l’amplificateur
Puisque la sortie de l’amplificateur n’est pas immédiatement stable quand le signal en entrée varie,
il faut attendre un certain temps avant qu’elle ne se stabilise à l’intérieur d’une fenêtre de précision :
c’est le temps d’établissement (ts ).
Fenêtre de précision
ts
V
Tension
Temps