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- plus tard, on préfère un roseau taillé en biseau qui permet l'inscription d'une marque (difficulté pour
faire des courbes) . C'est la forme caractéristiques des caractères cunéiformes.
Exemple de cette évolution dans la forme extérieure des signes : la main
- documents plus anciens :
- plus tard : (évoque encore les doigts de la main)
La combinaison de ces marques permet la représentation de beaucoup de syllabes. On passe ensuite chez les
Babyloniens dont la langue est l'akkadien (comme l'hébreu ou l'arabe). On conserve le système mixte des
Sumériens. Ici encore apparaissent des déterminatifs. Le nombre des éléments graphiques atteint plusieurs
centaines. Les valeurs phoniques sont très variables (cons. + voy.; voy. + cons.; cons. + voy. + cons....). Les
textes les plus anciens remontent au IIIème millénaire av. J.-C., mais les plus nombreux datent du IIème millénaire : le
code d'Hammourabi (XVIIIème s. av.). Ecriture différente et compliquée avec beaucoup de signes. Malgré tout, le
rayonnement culturel permet la diffusion au-delà de son domaine propre, à savoir chez les Hittites (Turquie
actuelle, même système d'écriture). De la part des anciens Perses, l'emprunt s'accompagne d'une modification
assez profonde.
Les Babyloniens et les Assyriens recourent à des caractères cunéiformes pour l'akkadien. L'écriture cunéiforme
[type d'écriture dont les caractères en forme de coins ou de clous diversement combinés correspondent aux
empreintes de roseaux taillés que les scribes utilisaient sur des tablettes d'argile fraîche] pénètre chez les Perses
entre le VIème et le IVème s. av. J.-C., l'époque des Achéménides, fameuse dynastie, célèbre aussi par les guerres
Médiques. L'emprunt de l'écriture s'accompagne par une simplification du nombre de signes (36), signes de valeur
mi-alphabétique, mi-syllabique. Le nombre de signes a une valeur ambiguë, parfois le signe renvoie à une cons. +
a ou une consonne toute seule.
Exemple : asa (cheval) et asman (ciel). La séquence sa et la consonne s sont représentées par un seul et même
signe : , asman pourrait se lire aussi asaman.
L'interprétation se fonde sur des témoignages extérieurs. Le vieux perse se rapporte à des langues voisines,
sanscrit et avestique (langue iranienne), ceci donne une idée des problèmes de la lecture. Souvent les mots du
vieux perse se présentent sous une forme approximative, deux ou plusieurs lectures possibles.
Les difficultés d'interprétation se rencontrent aussi dans le cas d'une écriture grecque syllabique (IIème millénaire
av. J.-C.). Les signes sont très variés, souvent de types géométriques, correspondant à des syllabes de types
cons. + voy. ou voyelles toutes seules. Il y a des caractéristiques pour a e i o ou pour la position initiale. Il ne
fournit pas de signes pour voy. + cons. ou cons. + cons. + voy. C'est dommage pour le grec, car beaucoup de mots
sont à consonnes finales.
Ceci a été découvert sur des documents sous forme de tablettes d'argile (XV-XIIème s. av. J.-C.). Ce sont les
archives de l'empire mycénien. L'écriture s'appelle le linéaire B, écriture syllabique (suppose l'existence du linéaire
A sur d'autres documents qui n'ont pas encore été déchiffrés, et qui ne le seront peut-être jamais !). Les
documents parviennent de Cnossos en Crète. Cnossos fournit le plus grand nombre de tablettes, mais elles sont
très courtes, ce sont souvent des listes, des inventaires qui ne fournissent pas de choses vraiment utiles. D'autres
tablettes viennent de Pylos, S.-O. du Péloponnèse et aussi de Mycène.
Sans la connaissance du grec alphabétique du Ier millénaire, les tablettes du linéaire B resteraient inconnaissables.
Exemple : Cnossos : Cno est décomposé en ko-no-so car il n'y a pas de syllabe pour Cno.
Ce syllabaire ne distingue pas entre sourde et sonore, le signe pa s'emploie aussi pour ba. Pas de distinction non
plus entre sourde simple et aspirée pa - pha ont le même signe. Pas de signes distincts pour des syllabes avec r +
voy. ou l + voy. → re / ra et le / la ont le même signe. (Ex. : A-re(=le)-ka-sa-da-ra → Alexandra).
D. L'alphabet grec
Il s'agit d'un emprunt une fois de plus (c'est le produit culturel qui connaît une diffusion), emprunt au monde
sémitique occidental, de Phénicie (ancien nom du Liban). Dans cette région, l'écriture a constitué très tôt un
système cohérent et simple. Les documents proviennent du site d'Ougarit (Ras Shamra), de là proviennent des
fragments de textes sur tablettes. La découverte remonte à 1929 par des archéologues français. Le déchiffrement
ne posait pas de problèmes très difficiles. En 1930, deux linguistes français, Dhorme et Virolleaud, fournissent une
traduction de ces fragments de poèmes mythologiques. Les documents présentent un grand intérêt pour