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Rapport Général de l’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information & de la Communication 2012
des médias pour leur permettre d’améliorer leur rendement et leurs méthodes de travail.
Les opérations de monitoring différent d’une instance à l’autre. C’est ainsi que
certaines instances de régulation s’occupent de l’observation du rendement des médias
pour veiller surtout au respect des cahiers de charges et des conventions qui les lient à
l’Etat, sur la base des réclamations formulées par le public.
Pour leur part, la société civile et les observatoires de déontologie s’occupent surtout
de l’évaluation du rendement des médias en termes de respect des règles professionnelles
et déontologiques.
Section 2 : L’expérience de la Tunisie
Après la révolution du 14 janvier 2011, la situation du secteur de l’information et
de la communication en Tunisie offre différentes grilles de lecture. Certains acquis incitent
à l’optimiste, concernant notamment l’élévation du niveau de la liberté d’expression,
mais il existe encore des signes inquiétants en rapport avec les tentatives des nouveaux
gouvernants de dominer ou de contrôler, de nouveau, le paysage médiatique.
Il est donc nécessaire de faire preuve de discernement avant de formuler des
jugements dénitifs. Et c’est là précisément que réside l’importance du monitoring des
médias.
En Tunisie, l’opération du monitoring a toujours revêtu un aspect purement
conjoncturel. Durant les 20 dernières années, des ONG locales et internationales se sont
occupées de l’observation des violations des libertés de la presse.
A partir de 2004, les opérations de monitoring ont englobé l’observation du rendement
des médias durant les élections législatives et présidentielles (2004-2009).
L’observation de la couverture des élections de l’assemblée nationale constituante,
qui se sont déroulées le 23 octobre 2011, ont eu lieu dans un climat de liberté sans précédent
depuis l’indépendance du pays, en 1956.
Cette opération de monitoring a été réalisée par une coalition d’organisations non
gouvernementales345.
L’opération de monitoring a porté sur l’observation de 13 moyens d’information dont
des stations de télévision et de radio, publiques et privées, et des quotidiens.
Le monitoring des médias, durant les élections de l’assemblée nationale constituante,
ne s’est pas limité à la société civile. Ce rôle a été aussi assumé par l’instance supérieure
pour les élections (ISIE) à qui le décret-loi n°35 du 10 mai 2011 a coné la mission d’observer
les médias avant et après la campagne électorale et de publier des rapports à cet effet.
Une cellule d’observation et de monitoring a été créée au sein de l’ISIE, avec le
concours de l’INRIC et du SNJT. L’opération de monitoring a porté sur tous les quotidiens et
toutes les stations de télévision, publiques et privées, ainsi que sur des chaînes d’information
qui s’intéressent à la vie politique en Tunisie et deux chaînes tunisiennes émettant de
345 Cette coalition a groupé l’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le syndicat national des journa-
listes tunisiens (SNJT), la ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH), le conseil national pour les
libertés en Tunisie (CNLT) et l’observatoire pour la liberté de presse, de diusion et de création (OLPEC)