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Chapitre 10
Le monitoring des médias
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Chapitre 10
Le monitoring des médias
Le monitoring des médias vise à atteindre plusieurs objectifs dont notamment
la mesure du degré d’attachement des différents médias aux règles professionnelles et
déontologiques.
Section1 : Le monitoring dans les régimes démocratiques
Dans les pays démocratiques, le monitoring des médias a pour objectif de fournir
aux professionnels du secteur et aux décideurs des outils et des instruments objectifs pour
identier les orientations en matière de couverture des évènements.
L’opération de monitoring vise aussi à assurer les conditions propices à l’exercice de
la profession journalistique, dans le cadre de la transparence et de la responsabilité.
L’opération de monitoring doit être réalisée par des parties neutres et impartiales qui
n’ont pas d’intérêt direct avec la fonction journalistique.
L’opération de monitoring est menée, généralement, tout au long de l’année par des
structures qui ont pour mission d’évaluer le fonctionnement, le rendement et le comportement
des médias et d’élaborer des rapports périodiques à cet effet.
Les opérations de monitoring prennent davantage d’importance pendant les périodes
électorales, compte tenu du rôle déterminant des médias et de leur inuence sur le vote des
électeurs.
Les centres de monitoring jouent aussi un rôle éducatif, à travers l’organisation
de plusieurs activités au sein des établissements d’enseignement au cours desquels ils
présentent les résultats de leurs travaux.
Les différentes expériences dans les pays démocratiques montrent l’importance de
l’évaluation du rendement des médias dans la vie publique et leur rôle dans la préservation
du processus démocratique.
Les structures de monitoring des médias dans les pays démocratiques sont très
diverses. Certaines relèvent de la société civile, d’autres font partie des instances de
régulation ou d’instances académiques et universitaires.
Il existe également des structures privées de monitoring, comme en Pologne, qui
sont chargées de l’observation des programmes diffusés par les médias audiovisuels, écrits
ou électroniques.
En plus des études et des rapports périodiques élaborés par ces centres, à l’intention
de l’opinion publique, d’autres activités à caractère commercial sont réalisées à l’intention
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des médias pour leur permettre d’améliorer leur rendement et leurs méthodes de travail.
Les opérations de monitoring différent d’une instance à l’autre. C’est ainsi que
certaines instances de régulation s’occupent de l’observation du rendement des médias
pour veiller surtout au respect des cahiers de charges et des conventions qui les lient à
l’Etat, sur la base des réclamations formulées par le public.
Pour leur part, la société civile et les observatoires de déontologie s’occupent surtout
de l’évaluation du rendement des médias en termes de respect des règles professionnelles
et déontologiques.
Section 2 : L’expérience de la Tunisie
Après la révolution du 14 janvier 2011, la situation du secteur de l’information et
de la communication en Tunisie offre différentes grilles de lecture. Certains acquis incitent
à l’optimiste, concernant notamment l’élévation du niveau de la liberté d’expression,
mais il existe encore des signes inquiétants en rapport avec les tentatives des nouveaux
gouvernants de dominer ou de contrôler, de nouveau, le paysage médiatique.
Il est donc nécessaire de faire preuve de discernement avant de formuler des
jugements dénitifs. Et c’est précisément que réside l’importance du monitoring des
médias.
En Tunisie, l’opération du monitoring a toujours revêtu un aspect purement
conjoncturel. Durant les 20 dernières années, des ONG locales et internationales se sont
occupées de l’observation des violations des libertés de la presse.
A partir de 2004, les opérations de monitoring ont englobé l’observation du rendement
des médias durant les élections législatives et présidentielles (2004-2009).
L’observation de la couverture des élections de l’assemblée nationale constituante,
qui se sont déroulées le 23 octobre 2011, ont eu lieu dans un climat de liberté sans précédent
depuis l’indépendance du pays, en 1956.
Cette opération de monitoring a été réalisée par une coalition d’organisations non
gouvernementales345.
L’opération de monitoring a porté sur l’observation de 13 moyens d’information dont
des stations de télévision et de radio, publiques et privées, et des quotidiens.
Le monitoring des médias, durant les élections de l’assemblée nationale constituante,
ne s’est pas limité à la société civile. Ce rôle a été aussi assumé par l’instance supérieure
pour les élections (ISIE) à qui le décret-loi n°35 du 10 mai 2011 a coné la mission d’observer
les médias avant et après la campagne électorale et de publier des rapports à cet effet.
Une cellule d’observation et de monitoring a été créée au sein de l’ISIE, avec le
concours de l’INRIC et du SNJT. L’opération de monitoring a porté sur tous les quotidiens et
toutes les stations de télévision, publiques et privées, ainsi que sur des chaînes d’information
qui s’intéressent à la vie politique en Tunisie et deux chaînes tunisiennes émettant de
345 Cette coalition a groupé lassociation tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le syndicat national des journa-
listes tunisiens (SNJT), la ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH), le conseil national pour les
libertés en Tunisie (CNLT) et l’observatoire pour la liberté de presse, de diusion et de création (OLPEC)
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l’étranger346, en plus de 3 sites électroniques347.
La technique utilisée dans l’opération de monitoring repose sur l’aspect descriptif
et l’analyse quantitative du contenu des médias. L’unité de mesure est la seconde pour la
production audiovisuelle et le centimètre carré pour l’espace rédactionnel dans la presse
écrite.
La période électorale a connu une controverse au sujet de la publicité politique et sur
les projets de décrets-lois organisant le secteur de l’information et de la communication, en
particulier le décret-loi n°116 sur la liberté de la communication audiovisuelle et la création
d’une haute instance indépendante de la communication audiovisuelle.
L’INRIC a mis en garde contre le vide juridique et législatif dans lequel se déroule
la campagne électorale ainsi que contre l’utilisation de la publicité politique qui est interdite
dans la plupart des pays démocratiques348.
L’INRIC a également publié un communiqué dans lequel elle a invité les partis
politiques et les organisations de la société civile à assumer leurs responsabilités dans ce
domaine et à exercer les pressions nécessaires en vue de l’adoption de textes législatifs
conformes aux standards internationaux349.
L’INRIC a essuyé une campagne d’accusations et de dénigrement orchestrée par
le syndicat tunisien des dirigeants des médias (STDM) dans un silence total des partis
politiques. Des médias privés ont servi de supports à cette campagne, en violation agrante
des règles professionnelles et déontologiques.
Les points de vue de l’INRIC et de l’ISIE étaient convergents concernant l’interdiction
de la publicité politique. Cette interdiction a été décidée par l’ISIE à compter du 12 septembre
2011, soit 45 jours avant les élections.
Toutes les parties se sont conformées à cette décision, à l’exception du parti
démocratique progressiste (PDP) et de la chaîne de télévision privée « Nessma».
L’opération de monitoring et d’observation a abouti aux résultats suivants :
- La décision d’interdire la publicité politique à inué sur la qualité de la couverture
des évènements politiques.
- Le volume de la publicité est tombé à 9% de l’espace rédactionnel, contre 40%
durant la période du 1er au 12 septembre.
- La décision d’interdire la publicité politique n’a pas eu d’effet sur les moyens
audiovisuels, compte tenu du fait que les spots publicitaires ne durent que quelques
secondes, contrairement à la presse écrite où les annonces occupent des espaces
importants aux dépens de la matière rédactionnelle.
- Tous les médias publics ont respecté la décision d’interdire la publicité politique.
- Les chaînes publiques et privées n’ont pas été tout à fait équitables en termes de
répartition du temps de parole entre les différents acteurs politiques, à l’exception de
la chaine « Wataniya 2 ».
- La couverture des activités féminines était complètement défaillante
- La couverture des évènements politiques dans les régions n’a pas été satisfaisante.
346 «Tounsia» et «Al Mustakilla»
347 Voir rapport de l’unité de monitoring de l’ISIE et les rapports de la coalition associative
348 Séance de travail entre l’INRIC et l’ISIE, le 17 août 2011
349 Communiqué du 30 septembre 2011
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