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et en attendant de pouvoir l’appliquer, s’attaquer à la définir par un programme, à
la faire avancer en toute occasion et à la pratiquer le mieux possible dans la vie
même du parti.
3 - Faire du Québec la patrie également incontestée de tous ses citoyens de quelque
origine qu’ils soient, où l’on respectera aussi jalousement les droits fondamentaux
de la personne humaine que ceux des groupes minoritaires reconnus, y compris
les droits scolaires de la minorité anglophone.
4 - Dans le cadre général de cette interdépendance de plus en plus étroite à laquelle
sont soumises toutes les économies nationales, proposer au reste du Canada la
négociation d’un traité d’association économique qui prendrait la forme d’une
communauté tarifaire et monétaire, tout en laissant à chacun le contrôle souverain
de ses institutions bancaires et financières1.
Dans les faits, ces quatre objectifs font toujours partie de la philosophie politique du Parti
québécois. De plus, par les mesures contenues dans son programme, le parti se caractérise par
son idéologie social-démocrate attribuant un rôle important à l’intervention de l’État dans
plusieurs secteurs d’activités. Toutefois, tout au long de son histoire, des tiraillements ont eu lieu
sur les modalités d’accession à la souveraineté. Certains préconisent que le processus menant à
la souveraineté du Québec soit amorcé immédiatement après une victoire électorale d’une
majorité de députés du Parti québécois à l’Assemblée nationale du Québec. D’autres estiment
plutôt que ce n’est qu’à la suite de la tenue d’un référendum au cours duquel une majorité de
l’électorat québécois se sera prononcée favorablement que pourra s’enclencher le processus
menant à la création d’un nouvel État souverain. Quoique l’élection référendaire resurgisse
périodiquement dans les débats au sein du parti, le référendum semble faire l’objet d’un
consensus au sein du parti comme moyen privilégié pour le peuple québécois de décider de son
avenir politique.
Au cours de son histoire, le Parti québécois a participé à trois référendums dont deux,
ceux du 20 mai 1980 et du 30 octobre 1995, à titre de responsable de l’option du Oui et un, celui
1 Le Mouvement. Bulletin d’information du M.S.A., Montréal, le 10 août 1968, p. 1