Eric NORMAND
Ancien assistant hospitalier-universitaire
Parodontologie-Implantologie exclusives (Bordeaux)
v
LES FICHES THÉMATIQUES PAR
1
Fig. 1 : plannification
2
Fig. 2 : ostétotome concave
La technique du comblement
sous-sinusien par voie crestale a 20 ans !
Problématique
Le manque de volume osseux dans les
régions sous-sinusiennes constitue sou-
vent un obstacle à la pose d’implants
dentaires. Malgré l’existence d’implants
courts, certains cas ne pourront être réso-
lus sans une augmentation osseuse.
La littérature scientifique et profession-
nelle relate plusieurs techniques. Sum-
mers a publié ses premiers articles sur le
sujet il y a 20 ans.
Cette fiche pratique se propose de vous
donner, pas à pas, une technique d’élé-
vation sous-sinusienne par voie crestale,
ou technique de « Summers » modifiée.
La difficulté réside dans le fait qu’elle est
aveugle, et que le passage d’une corticale
très solide à une membrane très fragile
doit se faire avec beaucoup de tact. Elle
requiert une courbe d’apprentissage
lente pour arriver à d’excellents résultats.
Examen clinique
et tomographie
Espace interarcades suffisant
Sur la tomographie : hauteur minimale
d’os disponible 4 mm, jusqu’à 9 mm (ou
moins si on pose un implant court) Fig. 1.
Largeur d’os disponible : au moins 1 mm
de chaque côté de l’implant.
Evaluation de l’épaisseur de la corticale
occlusale, de la densité osseuse et de
l’épaisseur de la corticale du plancher
sinusien.
Présence ou non de septum osseux intra-
sinusien
Technique
L’élévation du lambeau pour accéder à
la crête osseuse respecte les règles habi-
tuelles.
Accès à la membrane de Schneider :
•Si la corticale sous-sinusienne est
épaisse, utilisation du protocole de
forage de son système implantaire à
vitesse réduite jusqu’à toucher cette
corticale.
Dérouler alors toute la séquence ins-
trumentale, jusqu’au foret terminal, en
venant en butée sur la corticale. Si celle-
ci est très épaisse, l’affiner délicatement
avec le foret terminal afin que l’ostéo-
tome Fig. 2 l’emporte facilement, avec
des coups de maillet nets et maîtrisés.
Attention à ne pas taper trop fort afin
d’éviter des lésions des régions adja-
centes dues à des vibrations trop fortes
(oreilles, yeux, …). Le franchissement du
plancher sous-sinusien donne un bruit
et une sensation caractéristiques : le
son est d’abord très mat et clair, et l’on
ressent une résistance. Au franchisse-
ment, le son devient creux et la vibration
beaucoup moins forte.
•Si la corticale sous-sinusienne est fine,
franchir la corticale occlusale avec le
foret pilote puis continuer avec la sé-
quence d’ostéotomes, jusqu’à la lon-
gueur mesurée sur la tomographie. At-
tention, le franchissement du plancher
sous-sinusien se fait parfois de manière
insensible dans ce cas.
Utiliser ensuite dans les deux cas toute la
séquence d’ostéotomes pour arriver au
diamètre de l’implant, préférablement
celle du fabricant de l’implant qui l’aura
correctement calibrée. À ce stade, les
ostéotomes ne dépassent pas la hauteur
osseuse de plus d’un millimètre. Le fait
d’élargir jusqu’au dernier ostéotome per-
met de mettre ensuite en place le maté-
riau plus rapidement et de manière plus
homogène.
L’intégrité de la membrane de Schneider
est vérifiée en réalisant la manoeuvre
de Valsalva : on bouche une narine du
patient puis les deux en lui demandant
de souffler très doucement dans le nez.
L’absence de bulle au niveau du puits de
forage montre le succès de la procédure.
Dans de très rares cas, la présence de
bulles montre une perforation, qui induit
un report de la procédure d’au moins
3 semaines. > > >
LeFilDentaireN°94•juin2014 39