Pour lui, au cours d’un cycle il y a des transferts de
chaleur et de travail. Il a dans l’idée que ces quantités
doivent être liées. Il décide de noter f(ti)dQi tous les
échanges au cours d'un cycle. Pour son étude, il prend un
cycle réversible. Il obtient l'équation:
∑f(ti)dQi =0
Puis, il considère que les échanges se font de façon
continus par une succession de petites quantités
échangées. Il passe donc à la forme intégrale et note F la
quantité f(t)dQ. Il obtient alors:
∫ dF =0
Il constante que la fontion F se comporte comme une
fonction d'état. Pour valider son modèle, il cherche sous
quelle forme peut s'écrire la fonction F.
Après des raisonnements aux dérivées partielles, il trouve
que f(t) = 1/T avec T la température absolue. Il publie en
1854 avec son postulat la formule:
dF = dQ/T
On reconnaît le second principe pour un cycle réversible.
Il pousse son
raisonnement aux cycles
irréversibles. Pour cela, il
considère un cycle dont la
moitié du chemin se fait de
façon réversible et l'autre
moitié de façon
irréversible.
Le cycle total est irréversible, la « somme » des échanges
n'est plus nulle mais égale à N.
N=-∫dQ/T-∫dQ/T
D'après sa publication du second principe, on a
-∫dQ/T= F(2) – F(1).
Entre temps, il note sa fonction F , C , car cette lettre
commence comme son nom.
N=-∫dQ/T+ C(2)- C(1)
C(2)- C(1)= N +∫dQ/T
Dans des calculs annexes, il avait calculé que la quantité
N sur un cycle irréversible ne pouvait être que positive. Il
aboutit donc à: dC > ∫dQ/T
Et il publie le résultat de ses recherches en 1865, à savoir
dS≥ dQ/T
Finalement, il nomme sa fonction S entropie.(mélange du
mot grec τροπη (transformation) et du mot énergie).
Vers la théorie cinétique des gaz ...
Clausius fait parti de ces physiciens qui ont jeté un pont
entre la thermodynamique et la théorie cinétique des
gaz.
D'autres physiciens avaient déjà travaillés sur la théorie
cinétique des gaz avant lui. On peut citer Herapath (1820)
qui a expliqué les changement d'état et la diffusion par la
théorie atomique et Watertson qui a formulé le théorème
d'équipartition de l'énergie cinétique. Mais ces travaux
n'ont pas trouvés d'écho à cette époque. En effet la théorie
atomique n'était pas acceptée par tout le monde ( le
tableau de Mendeleiv date seulement en 1860) et était
même un peu passé de mode au début du siècle. A
l'époque, il n'y avait aucune preuve expérimentale de
l'existence d'atomes. De plus, depuis l'émergence du 1e
principe, on avait compris que la conversation de
l'énergie était quelque chose de fondamentale, le
mouvement n'était plus considéré comme quelque chose
de central et la vision mécaniste paraissait obsolète aux
yeux de certains. En fait, la théorie cinétique des gaz fut
prise au sérieux uniquement après 1850 grâce à la
personnalité de ses défenseurs (Clausius, Joule).
En 1856, Kröning réussi à retrouver la loi de Boyle
Mariott ( PV 1
3v2) avec un modèle simple de
théorie cinétique des gaz
Suite à cette publication, Clausius publie en 1857 les
travaux qu'il avait rédigé quelques années auparavant sur
la théorie cinétique des gaz. Il est resté assez prudent
pour ne pas mettre en danger sa théorie sur les deux
premiers principes, il s'est simplement demandé ce que
cela pourrait apporter à sa théorie si on rajoutait
l'hypothèse atomique. Il a raisonné sur la vitesse
moyenne des molécules et a définit de manière précise la
pression, ainsi il est arrivé ainsi à retrouver la loi des
gaz parfaits qui jusque là était purement empirique.
Peu de temps après, Buys Ballot lui fait une objection : si
les atomes existent, que sa théorie est vrai et donc que les
atomes ont des vitesses de l'ordre de la centaine de mètres
par seconde, comment se fait il que la fumée et les odeurs
ne se dissipent pas instantanément.
Clausius répond à cette objection en 1858, en introduisant
le concept de libre parcours moyen : ainsi il est possible
que les molécules aient de telles vitesses mais comme la
trajectoire des atomes n'est pas rectiligne, la fumée et les
odeurs mettent un certain temps à se dissiper.
Conclusion
Clausius était un grand physicien théoricien influent et
respecté dans la communauté internationale. Son
influence tenait à la qualité de ses travaux et à ses
traductions. Il a sut exposer avec clarté des concepts que
d'autres n'avait fait qu'entrevoir. En résumé, on lui doit la
formulation du 1e principe dans sa forme moderne, le
concept d'entropie, quelques travaux de la théorie
cinétique des gaz ,la notion de libre parcours moyen, le
théorème du Viriel, ….
Terminons par ces deux dernières phrases … qui furent
les premières de Gibbs en 1895 :
« L'énergie de l'univers est constant. L'entropie de
l'univers tend vers un maximum ».