Rudolf Clausius (1822-1888) Physicien allemand né le 2 janvier 1822 à Koslin en Poméranie (aujourd'hui Koszalin - Pologne) et mort le 24 août 1888 à Bonn en Allemagne. Rudolf est le 6e enfant d'un père, membre du Conseil Royal de l'Instruction du gouvernement. Il fréquente l'école privée que son père a créée avant d'entrer au lycée de Stettin (Szczecin, Pologne) qu'il quitte en 1840 pour l'Université de Berlin. Il est fortement attiré vers par l'histoire, mais décide de se consacrer aux mathématiques et à la physique. Il obtient son diplôme en 1844 puis enseigne les maths et la physique aux classes terminales du lycée Frederic-Werder. À l'université de Halle, Il obtient son doctorat, le 15 juillet 1848. Ces premiers travaux concernent la réflexion, la réfraction et la polarisation de la lumière, tentant d'expliquer le bleu du ciel, les couleurs rouges du coucher de soleil, contredisant les propositions de W. Thomson. En 1850, paraît sa première communication sur la théorie mécanique de la chaleur. Le deuxième principe de la thermodynamique démontre que la chaleur n'est pas transmise d'un corps froid à un corps plus chaud. Clausius applique les lois de la thermodynamique, et le concept de l'entropie, à la machine à vapeur. Cette publication lui ouvre les portes de l'école royale d'artillerie et du génie à Berlin, en septembre 1850. Il y enseignera 5 ans. En 1854, il publie la notion d'entropie. En août 1855, il est nommé à la chaire de Physique et Mathématique de l'Institut Polytechnique de Zurich et simultanément à l'Université de Zurich (1855-1867). Une force le pousse à rester à Zurich dans un environnement scientifique de premier plan et tandis qu'une autre lui demande de rentrer en Allemagne. En 1858, il décline un poste à l'école d'enseignement technique à Karlsruhe. Il épouse Adelheid Rimpam le 19 novembre 1859. En 1862, il refuse un poste dans la ville natale de son épouse, au Brunswick. En 1865, il définit clairement le concept d'entropie et énonce ainsi les deux lois de la thermodynamique : L'énergie de l'univers est constante, et l'entropie de l'univers tend vers un maximum. Il quitte Zurich en 1867 pour l'Université de Würzburg (1867-1869). L'année suivante, il décline l'offre de Münich et reçu membre à la Royal Society de Londres. En 1869, il accepte une chaire à l'Université de Bonn (1869-1888). Bismarck ayant déjà réussi à créer une confédération allemande du nord, recherchait les moyens de fédérer les états méridionaux ; ce fut la guerre contre la France. Clausius, bien que proche de 50 ans, était un patriote allemand. Il offre ses services à son pays en organisant un corps d'ambulancier avec les étudiants de Bonn. Clausius reçoit la Croix-de-Fer en 1871 pour ses services durant la campagne militaire. Cependant, il a été blessé aux jambes et en gardera une gêne pour le reste de sa vie. En 1875, sa femme meurt en mettant au monde leur 6e enfant qui lui, survivra. Il s'occupe beaucoup de ses enfants et de leur éducation scolaire. Afin de surmonter son handicap physique, son médecin lui conseille l'équitation, devenant un cavalier hors pair. Clausius reçoit la médaille Copley en 1879, la médaille Huygens en 1880 et le prix Poncelet en 1883. Il est nommé docteur honoraire de l'Université de Würtzburg en 1882. En 1884, il est nommé recteur de l'université de Bonn, jusqu'en 1885. De son remariage en 1886, il aura un fils. Il meurt à Bonn le 24 août 1888. ___________________________________________ Son nom a été attribué à l'unité d'entropie ou capacité thermique. Dans le système SI, on utilise le Joule/Kelvin. 1 clausius = 1kcal/K ou 4,186 8 kJ/K ___________________________________________ Son œuvre : Clausius était un physicien théorique. Il mit sous forme mathématique et sut exposer avec clarté des concepts que d'autres n'avaient fait qu'entrevoir. Clausius s'inspira longuement des idées de Carnot, pour l'énoncé du deuxième principe, de Rankine et W. Thomson pour la formulation du concept de l'entropie, ce qui n'enlève rien à l'ampleur de sa propre contribution à la science. Deuxième principe de la thermodynamique Sa célèbre communication a été lue à l'académie de Berlin, le 18 février 1850. Elle est publiée dans les Annales de Physique de Poggendorff, la même année. Cet article marque les bases de la thermodynamique moderne. Clausius a énoncé la première fois l'idée fondamentale de la deuxième loi de la thermodynamique. Il cherchait à concilier l'idée de l'équivalence entre le travail et la chaleur. Le travail fourni par une machine à vapeur résulte simplement d'un transfert de chaleur entre la chaudière (source chaude) et le condenseur (source froide), sans qu'il y ait consommation de chaleur. Il établit que, dans une machine idéale, la quantité de chaleur prise à la chaudière doit toujours être supérieure à celle qui est cédée au condenseur, et ce d'une quantité exactement équivalente au travail fourni. « Il est impossible à une machine simple, sans l'aide d'un agent extérieur, de transférer de la chaleur d'un corps à un autre se trouvant à une température supérieure. » Clausius interprète la chaleur libre comme énergie cinétique des particules du corps. Le travail nécessaire à l'augmentation de l'énergie cinétique a comme conséquence une augmentation de la température. La chaleur latente est la chaleur qui a été détruite dans le travail exécuté contre des forces entre les molécules. L'entropie La notion d'entropie (du grec, entropc, cause d'évolution), sa définition et le terme lui-même furent introduits dans la thermodynamique en 1854. En prenant pour base le second principe de la thermodynamique selon lequel : Il est impossible de décrire un cycle moteur au moyen d'une seule source de chaleur, le physicien anglais W. Thomson (lord Kelvin, 1824-1907) en a déduit l'échelle thermodynamique absolue de température T. Ludwig Boltzmann (1844-1906) fut le premier à proposer une interprétation microscopique de la notion d'entropie. Dès 1877, il reliait celle-ci à une mesure du désordre moléculaire. En 1854, Clausius cherchait à mesurer l'aptitude de l'énergie calorifique de n'importe quel système réel non idéal à fournir du travail. Dans le cas de la conduction thermique le long d'un barreau solide, la chaleur passe de l'extrémité chaude à l'extrémité froide sans fournir aucun travail, bien que ce transfert s'accompagne d'une diminution de l'aptitude de l'extrémité chaude à servir par la suite de source potentielle de travail. Cette diminution survient parce qu'à la fin du processus, l'énergie calorifique est détenue par un corps situé à une température inférieure à celle de l'état initial. Elle n'a donc pas été perdue, mais seulement dégradée puisque, d'après le deuxième principe de la thermodynamique, on ne peut retrouver la température initiale qu'avec l'aide d'un travail extérieur. Dans tous les processus, il se produit fatalement une dégradation ou, selon Clausius, une augmentation de l'entropie. La théorie cinétique des gaz De 1857 à 1858, il introduisit le concept du libre parcours moyen et établit l'importante distinction entre l'énergie de translation et l'énergie interne d'une particule de gaz. De plus, on lui reconnaît généralement le mérite d'avoir, par ses travaux théoriques, jeté un pont entre la théorie atomique et la thermodynamique. ______________________________________ Cette page est extraite d'un site concernant les unités de mesure dont l'adresse est : http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/index.html